domingo, 30 de octubre de 2011
La fée Paillardine
Il était une fois une fée qui se nommait Paillardine. Elle était bien faite, grande et ferme ; ses cheveux étaient bruns et son teint était un peu bis ; en un mot, c'était une foutée délicieuse, puisqu'elle tenait plus qu'elle ne promettait encore pour la jouissance. Elle joignait un tempérament aussi prodigieux qu'immanquable aux yeux les plus paillards et par conséquent les plus beaux. Sa peau était aussi douce qu'elle était unie. Le mouvement de son cul était si recommandable et si parfait qu'il paraissait nouveau à chaque coup qu'on lui mettait. La nature départ rarement en nos pays ces heureux talents et ces véritables dons du Ciel, car enfin (l'on n'y peut penser sans gémir) combien peu nos femmes déchargent-elles en France ! Paillardine ajoutait à tant de perfections celle d'être au moins au coup pour le coup. Quelle foutée ! L'idée seule non seulement me fait bander, mais encore elle est riante du côté de l'esprit, puisque les brouilleries sont courtes avec une semblable femme, qu'une arcée produit seule le raccommodement et que seule elle épargne cent protestations plus gentilles les unes que les autres. Quoi qu'il en soit, Paillardine, qui joignait le pouvoir au désir, foutait, comme l'on peut croire, avec un succès et une abondance merveilleuse. Quand elle n'eût été que femme du monde, étant telle que je l'ai décrite avec vérité, eût-elle jamais manqué de fouteurs ? Non, sans doute. Aussi n'en manquait-elle jamais. Indépendamment des fouteurs réglés dont elle avait toujours une douzaine de garde auprès d'elle, du plus petit coup de sa baguette il eût paru cinquante vits[1] en état de satisfaire la paillardise qu'elle ressentait et qu'elle inspirait. Mais elle ne voulait point faire d'éclat ; elle aimait mieux envoyer par le monde trois ou quatre femmes dont elle était sûre et qui lui rendaient un compte fidèle des grands vits qui paraissaient et de leur bonne ou mauvaise qualité. Ces émissaires avaient chacune une mesure très exacte aux armes de la fée. Elle voulait que la taille des vits que l'on choisissait pour elle fût au moins dix pouces de roi. Au-dessous de cette taille un vit n'était seulement pas regardé ; c'était même la plus petite mesure à laquelle Paillardine n'aimait pas trop se réduire. Les bains étaient toujours préparés pour laver et parfumer ceux dont elle faisait à tous les moments recrue. Sans une aussi sage précaution, le défaut de propreté aurait pu faire tort à des gens recommandables.
D'ailleurs par mille autres grandes qualités, infatigable dans ses plaisirs, jamais satisfaite dans ses désirs, Paillardine, à tout moment, satisfaisait son beau con[2].
À son réveil, elle trouvait des jeunes gens à vit raide qui, commandés pour passer la nuit auprès d'elle, attendaient la volonté de la fée pour satisfaire leurs désirs et les siens. De quelque côté qu'elle se tournât, elle ne voyait qu'arcées, soit qu'on la servît à table, soit que l'on s'empressât aux autres choses que toute femme et surtout une fée ne peut exiger jamais ; enfin il ne paraissait à ses yeux que des hommes pleins de désirs et de vits pleins de foutre. Malgré la grande volonté dont elle était animée, elle ne pouvait cependant employer tout le foutre qui lui était préparé (quoique, à dire la vérité, elle en fût, comme l'on dit, lessivée). Les filles de son palais branlaient donc tous les jours des vits qui ne devaient pas servir auprès de Paillardine, non seulement pour les amuser, mais encore pour les soulager dans leurs besoins et les entretenir dans leurs désirs.
La Fontaine a très bien dit que le foutre n'était rien sans le coeur[3]. Il convient qu'une putain connaît rarement le sentiment, mais enfin la femme la plus abandonnée donne des préférences, et souvent, ne pouvant mieux avoir, les honnêtes gens du monde sont obligés de s'en contenter. Il en fut ainsi de Paillardine. Elle entendit faire des récits prodigieux du prince Membru [4] ; tout ce qui lui fut rapporté anima sa paillardise et, pour dire les choses comme elles étaient, ces magnifiques récits lui foutaient la cervelle et lui firent prendre avec dégoût et regarder comme cure-dents les plus beaux vits de sa garde. Mais comme celui qu'elle désirait n'était pas un homme du commun, il ne s'agissait pas de l'envoyer chercher sans aucun ménagement ; il n'eût point été agréable de le forcer ; de plus, il fallait éviter l'éclat (car les fouteurs sont partout réduits à bien des peines). Dans l'embarras où elle était, dans le trouble de la confusion de pensées qu'inspire toujours le désir, elle eut recours à Godmichette, sa confidente, et celle à qui l'excès de ses désirs et de ses besoins n'était jamais caché. C'était une fille très jolie, vive à l'excès, et d'autant plus agréable qu'elle était, à ce qu'on m'a fort assuré, originaire de Gascogne, c'est-à-dire fouteuse, vive et séduisante. Elle se trouvait très bien de sa condition ; indépendamment de tous les agréments qu'elle avait auprès de sa maîtresse, ses profits étaient bons, car souvent les seconds coups étaient pour elle, mais toujours à coups sûrs les troisièmes. Paillardine n'en faisait jamais usage ; elle trouvait qu'ils la faisaient trop attendre.
La fée lui confia donc avec quelle ardeur elle désirait le prince Membru. « Pars, ma chère Godmichette, lui dit-elle. Juge par toi-même si le prince mérite ma curiosité. Si tu trouves, continua-t-elle, que ce ne soit point à tort que je désire qu'il me foute, je me fie en ton zèle pour animer son imagination pour moi, et pour lui donner toute l'envie de me le mettre que mérite mon désir. Mon char à couilles est tout prêt. Fends les airs, et compte que mes vits volants ne te laisseront point en chemin. Le repos, le bonheur, les plaisirs de ta maîtresse dépendent aujourd'hui de ton zèle et de ton affection. Songe que je me fous si mal depuis que l'idée du prince me tourmente, que la pitié doit animer ton attachement».
(...)
[Godmichette se rend à la cour du roi des Décharges, y rencontre le jeune prince Membru, plus vigoureux de corps que vif d'esprit, auquel elle fait connaître les premiers émois sexuels. Il est bientôt l'heure de revenir auprès de la fée Paillardine]
Membru, déterminé pour le départ, s'abandonna à la conduite de Godmichette. Le char se trouva pris au point du jour et se rendit à la fenêtre de la chambre du prince ; l'un et l'autre montèrent dans la voiture, et se confiant aux vits volants, ils arrivèrent au palais de Paillardine. Elle n'avait point dormi de la nuit, tant elle était impatiente du succès de son ambassade ; elle attendait le retour de Godmichette sur une terrasse qui couronnait sa délicieuse habitation. Quelle fut sa joie quand, d'aussi loin que peut voir une amante, elle aperçut qu'ils étaient deux dans la voiture ! Pour lors, une douce moiteur s'empara de son con, un pantellement[5] que donne quelquefois le grand désir de foutre suspendit tous ses sens ; les vits se rabattirent et, prenant leur tournant avec une adresse merveilleuse, ils conduisirent le char aux pieds de Paillardine. Membru, le voyant arrêté, sauta légèrement à terre et courut à Paillardine.
Godmichette leur dit alors : « Voilà, voilà l'un et l'autre. J'ai rempli ma commission, je vous laisse. » Et elle conduisit sa voiture à la remise.
Le prince trouva la fée fort à son goût. Pour elle, de son côté, elle éprouva tous les mouvements de la curiosité et brûlait, comme l'on dit, de voir ce dont elle était si vivement occupée, quoique ce ne fût que sur parole. Elle se laissa conduire sans proférer un seul mot, mais avec une complaisance infinie, sous un large canapé qu'elle avait fait apporter sur la terrasse pour attendre plus commodément l'arrivée du prince. Elle se laissa coucher, et Membru, toujours dans le plus profond silence, ayant levé les gazes dont elle était vêtue, ne put retenir des signes d'admiration à la vue de toutes les beautés qui le frappèrent. Il tira son large vit ; quand Paillardine l'aperçut, pénétrée d'admiration, elle s'écria : « Grand Dieu ! ce que je vois peut-il être ? » Pour lors, elle le voulut baiser, mais le prince lui dit : « Mordieu, madame, n'en faites rien, vous me le feriez décharger. Foutons, croyez-moi, pour faire connaissance. » La fée se soumit à une si douce proposition et, s'abandonnant à tout événement, se laissa facilement enconner. Les mouvements involontaires de son cul enchantèrent le prince et le firent décharger presque en un instant ; mais Paillardine, honteuse d'avoir été prévenue dans un office qu'elle exécutait avec tant de plaisir et qu'elle tirait si fort à vanité de bien faire, ne lui donnant pas le temps de débander, fit si bien, qu'avant qu'il ne finît son second coup, elle le rattrapa et qu'elle arriva en même temps que lui à la seconde décharge avec un accord merveilleux et cette justesse de temps bien difficile à rencontrer. En une demi-heure, Membru la foutit quatre coups. Je n'entreprendrai point de décrire leurs plaisirs ; en effet, qui pourrait dépeindre le degré de transports, de délices et de satisfaction de ces grands fouteurs ? L'auteur de l'ode du foutre [6] y suffirait à peine.
Comte de Caylus
[1]. Sexe masculin. « Mot qui vient du grec, selon quelques-uns, ou du latin, et qui ne se dit jamais par un honnête homme sans enveloppe. C'est la partie qui fait les empereurs et les rois ; c'est la partie de l'homme qui fait la garce et le cocu. En latin, on appelle cette partie mentula, verpa, veretrum ; en italien, cazzo ; e espagnol, carajo » (Leroux, Dictionnaire comique).
[2]. Sexe féminin.
[3]. La citation attribuée à la Fontaine est : « Aimer sans foutre est peu de chose,/Foutre sans aimer ce n'est rien. »
[4]. Qui a de gros membres. Ce sens est celui que revêt le mot dans les textes du Moyen Âge où il sert à caractériser de vigoureux chevaliers. On le trouve dans le Roman de Fierabras (v. 981) : « Oncques nul homme ne vit chevalier si membru », mais aussi dans la Satyre Ménippée où il décrit les qualités d'un âne : « Au surplus un asne bien fait, / Bien membru, bien gras, bien refait » (François-Just-Marie Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, Paris, Silvestre, 1842, p. 186).
[5]. Substantif formé à partir du verbe panteler (« Haleter, avoir la respiration embarrassée et pressée », Dictionnaire de l'Académie, 1694).
[6]. Il s'agit de l'Ode à Priape écrite par Alexis Piron.
jueves, 27 de octubre de 2011
The Frogs From Genesistrine
"The living things that have come down to this earth:
Attempts to preserve the system:
That small frogs and toads, for instance, never have fallen from the sky, but were—"on the ground, in the first place"; or that there have been such falls—"up from one place in a whirlwind, and down in another."
Were there some especially froggy place near Europe, as there is an especially sandy place, the scientific explanation would of course be that all small frogs falling from the sky in Europe come from that center of frogeity.
To start with, I'd like to emphasize something that I am permitted to see because I am still primitive or intelligent or in a state of maladjustment:
That there is not one report findable of a fall of tadpoles from the sky.
As to "there in the first place":
See Leisure Hours, 3-779, for accounts of small frogs, or toads, said to have been seen to fall from the sky. The writer says that all observers were mistaken: that the frogs or toads must have fallen from trees or other places overhead.
Tremendous number of little toads, one or two months old, that were seen to fall from a great thick cloud that appeared suddenly in a sky that had been cloudless, August, 1804, near Toulouse, France, according to a letter from Prof. Pontus to M. Arago. (Comptes Rendus, 3-54.)
Many instances of frogs that were seen to fall from the sky. (Notes and Queries, 8-6-104); accounts of such falls, signed by witnesses. (Notes and Queries, 8-6-190.)
Scientific American, July 12, 1873:
"A shower of frogs which darkened the air and covered the ground for a long distance is the reported result of a recent rainstorm at Kansas City, Mo."
As to having been there "in the first place":
Little frogs found in London, after a heavy storm, July 30, 1838. (Notes and Queries, 8-7-437);
Little toads found in a desert, after a rainfall (Notes and Queries, 8-8-493).
To start with I do not deny—positively—the conventional explanation of "up and down." I think that there may have been such occurrences. I omit many notes that I have upon indistinguishables. In the London Times, July 4, 1883, there is an account of a shower of twigs and leaves and tiny toads in a storm upon the slopes of the Apennines. These may have been the ejectamenta of a whirlwind. I add, however, that I have notes upon two other falls of tiny toads, in 1883, one in France and one in Tahiti; also of fish in Scotland. But in the phenomenon of the Apennines, the mixture seems to me to be typical of the products of a whirlwind. The other instances seem to me to be typical of—something like migration? Their great numbers and their homogeneity. Over and over in these annals of the damned occurs the datum of segregation. But a whirlwind is thought of as a condition of chaos—quasi-chaos: not final negativeness, of course—
Monthly Weather Review, July, 1881:
"A small pond in the track of the cloud was sucked dry, the water being carried over the adjoining fields together with a large quantity of soft mud, which was scattered over the ground for half a mile around."
It is so easy to say that small frogs that have fallen from the sky had been scooped up by a whirlwind; but here are the circumstances of a scoop; in the exclusionist-imagination there is no regard for mud, débris from the bottom of a pond, floating vegetation, loose things from the shores—but a precise picking out of frogs only. Of all instances I have that attribute the fall of small frogs or toads to whirlwinds, only one definitely identifies or places the whirlwind. Also, as has been said before, a pond going up would be quite as interesting as frogs coming down. Whirlwinds we read of over and over—but where and what whirlwind? It seems to me that anybody who had lost a pond would be heard from. In Symons' Meteorological Magazine, 32-106, a fall of small frogs, near Birmingham, England, June 30, 1892, is attributed to a specific whirlwind—but not a word as to any special pond that had contributed. And something that strikes my attention here is that these frogs are described as almost white.
I'm afraid there is no escape for us: we shall have to give to civilization upon this earth—some new worlds.
Places with white frogs in them.
Upon several occasions we have had data of unknown things that have fallen from—somewhere. But something not to be overlooked is that if living things have landed alive upon this earth—in spite of all we think we know of the accelerative velocity of falling bodies—and have propagated—why the exotic becomes the indigenous, or from the strangest of places we'd expect the familiar. Or if hosts of living frogs have come here—from somewhere else—every living thing upon this earth may, ancestrally, have come from—somewhere else.
(...)
They came from Genesistrine.
There's no escape from it. We'll be persecuted for it. Take it or leave it—
Genesistrine.
The notion is that there is somewhere aloft a place of origin of life relatively to this earth. Whether it's the planet Genesistrine, or the moon, or a vast amorphous region super-jacent to this earth, or an island in the Super-Sargasso Sea, should perhaps be left to the researches of other super—or extra—geographers. That the first unicellular organisms may have come here from Genesistrine—or that men or anthropomorphic beings may have come here before amoebae: that, upon Genesistrine, there may have been an evolution expressible in conventional biologic terms, but that evolution upon this earth has been—like evolution in modern Japan—induced by external influences; that evolution, as a whole, upon this earth, has been a process of population by immigration or by bombardment. Some notes I have upon remains of men and animals encysted, or covered with clay or stone, as if fired here as projectiles, I omit now, because it seems best to regard the whole phenomenon as a tropism—as a geotropism—probably atavistic, or vestigial, as it were, or something still continuing long after expiration of necessity; that, once upon a time, all kinds of things came here from Genesistrine, but that now only a few kinds of bugs and things, at long intervals, feel the inspiration.
Not one instance have we of tadpoles that have fallen to this earth. It seems reasonable that a whirlwind could scoop up a pond, frogs and all, and cast down the frogs somewhere else: but, then, more reasonable that a whirlwind could scoop up a pond, tadpoles and all—because tadpoles are more numerous in their season than are the frogs in theirs: but the tadpole-season is earlier in the spring, or in a time that is more tempestuous. Thinking in terms of causation—as if there were real causes—our notion is that, if X is likely to cause Y, but is more likely to cause Z, but does not cause Z, X is not the cause of Y. Upon this quasi-sorites, we base our acceptance that the little frogs that have fallen to this earth are not products of whirlwinds: that they came from externality, or from Genesistrine.
I think of Genesistrine in terms of biologic mechanics: not that somewhere there are persons who collect bugs in or about the last of January and frogs in July and August, and bombard this earth, any more than do persons go through northern regions, catching and collecting birds, every autumn, then casting them southward.
But atavistic, or vestigial, geotropism in Genesistrine—or a million larvae start crawling, and a million little frogs start hopping—knowing no more what it's all about than we do when we crawl to work in the morning and hop away at night.
I should say, myself, that Genesistrine is a region in the Super-Sargasso Sea, and that parts of the Super-Sargasso Sea have rhythms of susceptibility to this earth's attraction.
Charles Fort
The Book of the Damned
miércoles, 26 de octubre de 2011
Nos ancêtres, les grenouilles...
Dans les diverses couches terrestres, on a retrouvé des traces d’animaux incrustées dans la pierre, et des ossements. On a ainsi reconnu que la vie commença dans les eaux et que les poissons furent les premiers créés, puis vinrent les insectes et divers genres de batraciens ou grenouilles, ensuite les serpents et enfin
les oiseaux et les mammifères.
La terre porte l’empreinte irrécusable que nos grenouilles actuelles ont eu, au commencement du monde, un développement extraordinaire qui ne s’est pas maintenu.
Le corps de l’homme avant de naître, passe par les divers états qu’a parcourus l’homme éternel. Il est têtard dans la semence de son père. Dans le sein de sa mère, le sexe se forme après l’ouverture anale, et pendant une période il ne se différencie
point extérieurement ; encore à la naissance on confond quelquefois la fille et le garçon ; même il se trouve des personnes qui n’ont point de sexe et qui évacuent tout par l’anus comme la grenouille.
D’après la fable païenne, le plus ancien des dieux est Uranus. Ure anus désigne l’être qui urine par l’anus. L’urètre ou ure-être est l’être primitif.
Les sages nous ont déjà taxé de folie, car nous faisons connaître les choses qui paraissent folie et dont ils sont confondus et confus. Ces vérités les écrasent et ils ne peuvent les combattre. Nos analyses montrent ce qui a été dit et fait, et
aussi ce qui n’a été ni dit ni fait, mais aurait pu l’être.
Les Cris de la Grenouille
Vers l’âge de onze ans, nous avions surpris une grenouille et avec la méchanceté du garnement, nous l’écrasions avec une tige de bois appuyée sur son ventre, quand la pauvre bête étendant tout à coup les jambes et les bras nous frappa de stupéfaction.
Nous nous baissâmes pour mieux voir : on dirait une personne... et nous nous en allâmes étonné, tout pensif et repentant de notre barbarie, car il n’y a pas à dire, aucun animal ne possède une grâce corporelle, du talon au cou, qui le rapproche autant de celle du corps humain.
Un jour que nous observions ces jolies petites bêtes, en répétant nous-même ce cri : coac, l’une d’elles nous répondit, les yeux interrogateurs et brillants, par deux ou trois fois coac. Il nous était clair qu’elle disait : coac, quoi que tu dis ? Un autre jour nous vîmes un mâle, qui avait par trois fois manqué son accouplement, tourner le dos complètement, avec un dépit marqué à la petite femelle trop remuante.
À l’époque des amours, elles s’assemblent en troupe, avec des chants sans fin ni arrêt, mais aussi entremêlés de silences : coaque, coèque, coéque. Le dictionnaire Larousse leur attribue les cris : Brekekex, coax et ololo. Au l’eau lo égale Là à l’eau. Au lolo est un appel enfantin à boire du lait et l’eau est le premier lait.
Les collages se font pour plusieurs jours, car bien que n’ayant pas de sexe, ces petits animaux se mettent l’un sur l’autre pour lâcher leur frai dans l’eau où éclosent les têtards. À cette époque le mâle fait entendre vigoureusement le cri : Que r’ai ait, que rere ai haut, coeur ai haut, où l’on peut voir l’origine créo, du verbe créer.
Jean-Pierre Brisset
La Grande Nouvelle ou comment l´homme descend de la grenouille
martes, 25 de octubre de 2011
The Basket
THE BASKET
HERBERT J. MANGHAM
Mrs. Buhler told him at first that she had no vacancies, but as he started away she thought of the little room in the basement.He turned back at her call.
"I have got a room, too," she said, "but it's a very small one and in the basement. I can make you a reasonable price, though, if you'd care to look at it."
The room was a problem. She always hesitated to show it to people, because so often they seemed insulted at her suggestion that they would be satisfied with such humble surroundings. If she gave it to the first applicant, he would likely be a disreputable character who might detract from the respectability of the house, and she would have to face the embarrassment of getting rid of him. So she was content
for weeks at a time to do without the pittance the room brought her.
"How much is it?" asked the man.
"Seven dollars a month."
"Let me see it."
She called her husband to take her place at the desk, picked up a bunch of keys and led the way to the rear of the basement. The room was a narrow cell, whose one window was slightly below the level of a tiny, bare back yard, closed in by a board fence.
A tottering oak dresser was pushed up close to the window, and a small square table, holding a pitcher and washbowl, was standing beside it. An iron single-bed against the opposite wall left barely enough space for one straight-backed chair and a narrow path from the door to the window. A curtain, hanging across one corner, and a couple of hooks in the wall provided a substitute for a closet.
"You can have the use of the bathroom on the first floor," said Mrs. Buhler. "There is no steam heat in the basement, but I will give you an oil stove to use if you want it. The oil won't cost you very much.
Of course, it never gets real cold in San Francisco, but when the fogs come in off the bay you ought to have something to take the chill off the room."
"I'll take it."
The man pulled out a small roll of money and counted off seven one-dollar bills.
"You must be from the East," remarked Mrs. Buhler, smiling at the paper money.
"Yes."
Mrs. Buhler, looking at his pale hair and eyes and wan mustache, never thought of asking for references. He seemed as incapable of mischief as a retired fire horse, munching his grass and dreaming of past adventures.He told her that his name was Dave Scannon.
And that was all the information he ever volunteered to anybody in the rooming-house.
An hour later he moved in. By carrying in one suitcase and transferring its contents to the dresser drawers he was installed.
The other roomers scarcely noticed his advent. He always walked straight across the little lobby without looking directly at anyone, never stopping except to pay his rent, which he did promptly on the fifth of every month.
He did not leave his key at the desk when he went out, as was the custom of the house, but carried it in his pocket. The chambermaid never touched his room. At his request she gave him a broom, and every Sunday morning she left towels, sheets and a pillowcase hanging on his doorknob. When she returned, she would find his soiled towels and linen lying in a neat pile beside his door.
Impelled by curiosity, Mrs. Buhler once entered the room with her master key. There was not so much as a hair to mar the bare tidiness. A comb and brush on the dresser, and a pile of newspapers were the only visible evidences of occupancy. The oil stove was gathering dust in the corner; it had never been used. She carried it out with her; it would be just the thing for that old lady in the north room who always complained of the cold in the afternoons, when the rest of the hotel was not uncomfortable enough to justify turning on the steam.
The old lady was sitting in the lobby one afternoon when he came home from work.
"Is that your basement roomer?" she asked.
She watched him until he disappeared at the end of the hall.
"Oh, I couldn't think where I'd seen him. But I remember now--he's a sort of porter and general helper at that large bakery on the lower Market Street."
"I really didn't know where he worked," admitted Mrs. Buhler. "I had thought of asking him several times, but he's an awfully hard man to carry on a conversation with."
He had been at the rooming-house four months when he received his first letter. Its envelope proclaimed it a hay-fever cure advertisement.
As he was not in the habit of leaving his key at the desk, the letter remained in his box for three days.
Finally Mr. Buhler handed it to him as he was passing the desk on the way to his room.
He paused to read the inscription.
"You never receive any mail," remarked Mr. Buhler. "Haven't you any family?"
"No."
"Where is your home?"
"Catawissa, Pennsylvania."
"That's a funny name. How do you spell it?"
Scannon spelled it, and went on down the hall.
"C-a-t-a-w-i-double s-a," repeated Mr. Buhler to his wife. "Ain't that a funny name?"
In his room, Scannon removed the advertisement from its envelope and read it soberly from beginning to end.
Finished, he folded it and placed it on his pile of newspapers. Then he brushed his hair and went out again.
He ate supper at one of the little lunch counters near the Civic Center. The rest of the evening he spent in the newspaper room at the public library. He picked up eastern and western papers with impartial interest, reading the whole of each page, religiously and without a change of expression, until the closing bell sounded.
He never ascended to the reference, circulation or magazine rooms. Sometimes he would take the local papers home with him and read stretched out on his bed, not seeming to notice that his hands were blue with the penetrating chill that nightly drifts in from the ocean.
On Sundays he would put on a red-striped silk shirt and a blue serge suit and take a car to Golden Gate Park. There he would sit for hours in the sun, impassively watching the hundreds of picnic parties, the squirrels, or a piece of paper retreating before the breeze. Or perhaps he would walk west to the ocean, stopping for a few minutes at each of the animal pens, and take a car home from the Cliff House.
For two years the days came and passed on in monotonous reduplication, the casual hay-fever cure circulars supplying the only touches of novelty.
Then one afternoon as he was brushing his hair, he gasped and put his hand to his throat. A sharp nausea pitched him to the floor.
Inch by inch, he dragged himself to the little table and upset it, crashing the bowl and pitcher into a dozen pieces.
His energy was spent in the effort, and he lay inert.
Mrs. Buhler consented to accompany her friend to the spiritualist's only after repeated urging, and she repented her decision as soon as she arrived there.
The fusty parlor was a north room to which the sun never penetrated, and in consequence was cold and damp. The medium, a fat, untidy woman whose movements were murmurous with the rustle of silk and the tinkle of tawdry ornaments, sat facing her with one hand pressed to her forehead, and delivered mysteriously-acquired information about relatives and friends.
"Who is Dave?" she asked finally.
Mrs. Buhler hastily recalled all of her husband's and her own living relatives.
"I don't know any Dave," she said.
"Yes, yes, you know him," insisted the medium. "He's in the spirit land now. There's death right at your very door!"
She put her hand to her throat and coughed in gruesome simulation of internal strangulation.
"But I don't know any Dave," reiterated Mrs. Buhler.
She regained the street with a feeling of vast relief.
"I'll never go to one of those places again!" she asserted, as she said goodbye to her friend. "It's too creepy!"
A great fog bank was rolling in majestically from the west, blotting out the sun and dripping a fine drizzle on the pavements. Drawing her coat collar closer about her neck, Mrs. Buhler plunged into the enveloping dampness and started to climb the long hill that led to her rooming-house.
Her husband's distended eyes and pale face warned her of bad news.
"Dave Scannon's dead!" he whispered hoarsely.
Dave Scannon! So that was "Dave!"
"He's been dead for two or three days," continued Mr. Buhler. "I was beating a rug in the back yard a while ago when I noticed a swarm of big blue flies buzzing about his window. It flashed over me right away that I hadn't seen him for several days. I couldn't unlock his door, because his key was on the inside, so I called the coroner and a policeman, and we broke it in. He was lying between the bed and the dresser, and the bowl and pitcher lay broken on the floor, where he had knocked it over when he fell. They're taking him out now."
Mrs. Buhler hurried to the back stairway and descended to the lower hall. Two men were carrying a long wicker basket up the little flight of steps between the back entrance and the yard. She remained straining over the banister until the basket had disappeared.
The coroner had found nothing in his room but clothing, about five dollars in change, and a faded picture in a tarnished silver frame of an anemic looking woman who might have been a mother, wife or sister.
Mrs. Buhler answered his questions nervously. Yes, the dead man had been with them about two years.
They knew little of him, for he was very peculiar and never talked, and wouldn't even allow the maid to come in and clean up his room. He had said, though, that he had no family and that his home was in Catawissa, Pennsylvania. She remembered the town because it had such an odd name.
The coroner wrote to authorities in Catawissa, who replied that they could find no traces of anyone by the name of Scannon. No more mail ever came for the man except the occasional hay-fever cure circulars.
The manager of the bakery telephoned to ask if the death notice in the paper referred to the same Dave
Scannon who had been working for him. He knew nothing of the man except that he had been very punctual in his duties until that final day when he did not appear.
Several weeks later, little Mrs. Varnes, who occupied a room at the rear of the second floor, stopped at the desk to leave her key. She hovered there for a few minutes of indecision, then impulsively leaned forward.
"Mrs. Buhler, I just want to ask you something," she said, lowering her voice. "One afternoon several weeks ago I saw some men carrying a long basket out of the back door, and I've been wondering what it was."
"Probably laundry," hazarded Mrs. Buhler.
"No, it was one of those baskets such as the undertakers use to carry the dead in. I've often thought about it, but I couldn't figure out who could have died in this house, so I decided I would ask you. I told my husband about it, and he said I was dreaming."
"You must have been," said Mrs. Buhler.
Weird Tales, marc 1923
domingo, 23 de octubre de 2011
Sade et ses "prestiges"
"Nous avons signalé dans notre Vie du Marquis de Sade les nombreuses demandes d´étuis et de flacons contenues dans les lettres du captif adressées à la marquise. L´usage qu´il en faisait est clairement défini par cette phrase où, après avoir remercié sa femme de l´envoi du portrait d´un "bau garçon", il s´écrit: "L´étui donc! au moins l´étui, puisque vous me réduisez aux illusions!" et non moins clairement explicité dans sa lettre connue sous le titre de La Vanille et la Manille.
(...)
[Cette lettre, datée du 8 octobre 1778 contient en marge, à droite, cinq petites colonnes transversales qui offrent une liste de masturbations et une liste de "prestiges".]
Ce document sans exemple est le relevé, en premier lieu de vingt-deux mois d´onanisme tant tnormal que d´inspiration homosexuelle, du 7 septembre 1778 au début de juillet 1780, en second lieu de seize mois non spécifiés d´onanisme exclusivement avec "prestiges". Le tout est surmonté de ces deux indications mystérieuses: "22 avril, vipériquement; 25 avril, nerac"...
1er mois 26
le 2e 20 dont 5 avec prestige
le 3e 11 dont avec prestige quatre
le 4e 8 dont avec prestige un
prestiges
1er mois 0
2e 14
3e 11 dont 7 gros
4e mois 8 dont 3 gros
5e mois 6 dont 3 gros
6e mois 6 dont 3 gros
7e mois 7 dont 3 gros et un immense
8e mois 9 dont 3 gros et un immense
9e mois 19 dont 12 gros et 7 immenses
10e mois 24 dont au moins 20 gros et deux sur deux immenses
...
S´il pouvait subsister le moindre doute sur la signification du mot "prestige", la lettre inédite ci-après, adressée à Mme de Sade servirait à nous éclairer définitivement:
Vous voyez bien que ce flacon-là ne vaut rien pour un flacon de poche, moyennant quoi, je vous le renvoie. Qu´il vous serve pour les proportions de ceux que je demande à Abraham de me faire faire depuis si longtemps à sa manufcature de cristal, en prenant les dimensions par le haut, non par le bas; ce serait beaucoup trop petit, mais par le haut ce sera positivement ce qu´il me faudra pour mon nécessaire. J´en ai pris la mesure juste sur le trou, et c´est ça positiviement. Mais il y faudra trois pouces de plus de hauteur au moins, quoique à bien dire la circonférence est l´essentiel, et ce à quoi je désire qu´il mette sa plus grande attention (...) Abraham m´a assuré en avoir fourni de cette même mesure à Monsieur l´Archevêque de Lyon: dites-lui qu´il s´en rappelle (...). Ces mêmes flacons pourront également servir sur la toilette, si tu veux; le matin sur ta toilette et le soir sur ma table de nuit. Voilà pourquoi il faut lui en demander deux..."
(...)
Comme sa femme lui écrivait: "Est-ce que tu es mécontent de ce que je t´ai envoyé? Est-ce que tu ne veux rien pour ta quinzaine? Ton silence me tue. IL n´est sorte de choses que je me fourre dans la tête", au niveau de cette dernière phrase le rpisonnier a écrit en marge: Et moi, dans le c..."
(...)
Indiquons, pour terminer qu´un extrait d´Etat des détenus par mesure de haute police témoigne (...) que, durant son séjour à la prison de Sainte-Pélagie, entre avril 1801 et mars 1803, M. de Sade, âgé de plus de soixante ans, ne laissait pas de sacrifier encore à ses idoles priapiques"
Gilbert Lély,
Observations sur les étuis et flacons employés d´étrange sorte par le Marquis de Sade et qu´il a désignés sous le nom de "prestiges"
lunes, 10 de octubre de 2011
Rin Rin Renacuajo
El hijo de rana, Rinrín renacuajo
Salió esta mañana muy tieso y muy majo
Con pantalón corto, corbata a la moda
Sombrero encintado y chupa de boda.
-¡Muchacho, no salgas¡- le grita mamá
pero él hace un gesto y orondo se va.
Halló en el camino, a un ratón vecino
Y le dijo: -¡amigo!- venga usted conmigo,
Visitemos juntos a doña ratona
Y habrá francachela y habrá comilona.
A poco llegaron, y avanza ratón,
Estírase el cuello, coge el aldabón,
Da dos o tres golpes, preguntan: ¿quién es?
-Yo doña ratona, beso a usted los pies
¿Está usted en casa? -Sí señor sí estoy,
y celebro mucho ver a ustedes hoy;
estaba en mi oficio, hilando algodón,
pero eso no importa; bienvenidos son.
Se hicieron la venia, se dieron la mano,
Y dice Ratico, que es más veterano :
Mi amigo el de verde rabia de calor,
Démele cerveza, hágame el favor.
Y en tanto que el pillo consume la jarra
Mandó la señora traer la guitarra
Y a renacuajo le pide que cante
Versitos alegres, tonada elegante.
-¡Ay! de mil amores lo hiciera, señora,
pero es imposible darle gusto ahora,
que tengo el gaznate más seco que estopa
y me aprieta mucho esta nueva ropa.
-Lo siento infinito, responde tía rata,
aflójese un poco chaleco y corbata,
y yo mientras tanto les voy a cantar
una cancioncita muy particular.
Mas estando en esta brillante función
De baile y cerveza, guitarra y canción,
La gata y sus gatos salvan el umbral,
Y vuélvese aquello el juicio final
Doña gata vieja trinchó por la oreja
Al niño Ratico maullándole: ¡Hola!
Y los niños gatos a la vieja rata
Uno por la pata y otro por la cola
Don Renacuajito mirando este asalto
Tomó su sombrero, dio un tremendo salto
Y abriendo la puerta con mano y narices,
Se fue dando a todos noches muy felices
Y siguió saltando tan alto y aprisa,
Que perdió el sombrero, rasgó la camisa,
se coló en la boca de un pato tragón
y éste se lo embucha de un solo estirón
Y así concluyeron, uno, dos y tres
Ratón y Ratona, y el Rana después;
Los gatos comieron y el pato cenó,
¡y mamá Ranita solita quedó!
(Rafael Pombo)
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