jueves, 17 de diciembre de 2009
Dédicace
DEDICACE
Mes chères petites Bêtes,
Nombre de gens, qui s'attribuent une supériorité fort exagérée sur les chiens et s'imaginent même la prouver en les maltraitant, penseront que c'est une impardonnable bizarrerie de vous dédier ce livre philosophique, à vous cent fois plus friandes d'un os de poulet, comme dédicace, et, le jugeant là-dessus d'avance, ils seront capables de ne vouloir pas l'ouvrir.
Ils auront, ma foi, grandement raison, car il n'est pas écrit pour eux.
Il l'est un peu pour ces croyants au cœur tendre qui s'écrient avec le Jocelyn de Lamartine :
mon chien! Dieu seul sait la distance entre nous,
Seul, il sait quel degré de l'échelle de être
Sépare ton instinct de l'âme de ton maître
Il l'est surtout pour ces rares sceptiques qui, sans espérer plus que vous une autre vie, dédaignent de profiter de celle-ci la trouvant trop misérable et trop au-dessous de l'âme qu'ils se sont faite et qu'ils ont parée comme pour l'immortalité.
Il l'est enfin pour ceux qui souffrent, à ma façon et peut-être à la vôtre, créatures si bonnes, de presque tout ce qu'il y a et aussi de tout ce qu'il n'y a pas dans ce monde, où notre quart d'heure de vie est un quart d'heure d'angoisse.
Ceux-là comprendront la gratitude que je vous ai de ce que vous m'aidez par la sublime expansion de votre nature canine, certainement plus généreuse que la nature humaine, à supporter les déboires et les écoeurements qu'inflige aux âmes délicates un si vilain monde, de ce que vous nuancez mon douloureux scepticisme d'une mansuétude sans bornes,
La proie du néant l... Nous allons l'être, vous et moi, d'un jour à l'autre, et bientôt il ne restera même plus trace, ni de ce livre au seuil duquel j'essaye en vain de consacrer votre cher souvenir, — celui de tous mes livres pourtant où j'aurai le plus cristallisé de mon âme qui s'écoule et se perd dans l'Infini, — ni de notre vie passée en commun, ni de rien de ce qui nous aura touchés, non plus qu'il ne sera question d'ailleurs de tant de choses plus prétentieuses, quoique également éphémères.
Mais, en attendant que nous ayons disparu dans le gouffre éternel, où notre entité doit se briser, il nous reste peut-être encore quelques minutes pour vivre par le cœur. . .
Employons-les.
Allons ! Mosès, grimpe sur mon épaule, et toi, Léa, bondis sur mes genoux, et, dans l'oubli du passé, du présent et de l'avenir, joutons à qui sera le plus caressant de nous trois.
Votre maître et ami,
E. Thiaudière
jueves, 22 de octubre de 2009
Quand les communiantes
"Quand les communiantes, après la marche processionnelle, se furent rangées dans le chœur, devant l'autel, quand toutes ces blancheurs se furent agenouillées sous les voiles, Sophie et Emmoline, au milieu de leurs compagnes, se trouvèrent encore voisines ; et, au moment où un prêtre d'un côté, un prêtre de l'autre côté, allant de fillette en fillette, donnaient Dieu à ces enfants, le jour, en un hasard de rayons groupés, isola les deux amies d'une clarté séparatrice qui était comme un autre voile fait de lumière ; on eût dit, en cet endroit, devant l'autel , deux petites mariées, sans mariés.
Les prêtres, celui qui venait de droite, celui qui venait de gauche, arrivèrent devant elles ; délicieusement elles attendaient, bouche mi-ouverte, l'hostie ; presque en même temps toutes deux la reçurent ; ce fut dans le cœur de Sophie une chaleur dévoratrice ! et, dans le cœur d'Emmeline, une tiède neige fondante ; car Dieu est différent selon les âmes. Or voici que, tout à coup, Sophie se dressa, elle semblait souffrir étrangement, elle porta ses mains à ses oreilles comme si elle avait entendu quelque intolérable bruit ! Les prêtres qui donnaient la communion s'approchèrent d'elle, inquiets ... Mais déjà un sourire d'une sérénité passionnée lui épanouissait toute la face ; et, violemment, irrésistiblement, elle prit Emmeline dans ses bras, et, à cette place oîi les fiancés reçoivent la bénédiction nuptiale, elle étreignit son amie et la baisa sur les lèvres.
Cela aurait causé quelque scandale si les fidèles n'étaient accoutumés aux désordres nerveux que produit sur quelques enfants l'incarnation divine; on emporta les deux petites jointes encore, à demi pâmées ; le lendemain, on s'accordait, parmi les dévotes de la ville, à louanger l'excès de
ferveur qu'avaient montré en communiant la fille de Mme Luberti et la fille de Mme d'Hermelinge".
C. Mendès
martes, 20 de octubre de 2009
Un dernier baiser
"Le long des quais, Marguerite et Raymond marchent en silence vers Notre-Dame, et pénètrent comme en une forêt dans l'ombre qui se fait à chaque pas un peu plus dense et les enveloppe. Sur le point de se quitter, ils sont déjà réellement loin l'un de l'autre.
Raymond, méthodique, classe en lui-même les impressions de la journée. Marguerite songe au mensonge qu'il lui faudra inventer pour expliquer l'heure tardive de son retour.
« Ce serait, pensait Raymond, une belle occasion de généraliser cette aventure : nous nous sommes rencontrés par hasard, donc nous étions destinés l'un à l'autre. Mais il n'y a pas de destinée et Marguerite,somme toute, n'est qu'une destinée d'occasion, éphémère sans doute. »
Ils s'étaient arrêtés. Déjà, Marguerite tendait ses lèvres à Rajmond,pour l'adieu; mais il la retint, et après quelque hésitation :
— Marguerite, dit-il, je voudrais être sûr de ne jamais vous perdre. J'ai peur, en vous abandonnant ainsi dans la nuit, de ne jamais plus vous retrouver. A la minute où je dois vous quitter, j'éprouve, chaque fois, une angoisse plus douloureuse.
Il exagérait ses sentiments, comme pour éprouver ceux de son amie. Il ajouta :
— Si j'allais devenir tout à fait amoureux?
— A quoi bon. je ne vous répondrais pas. Et puis, qu'est-ce que cela ajouterait à notre bonheur ? On m'aime déjà et cela ne m'amuse pas.
Le flot des passants les heurtait; ils semblaient un îlot jeté au milieu du courant et qui le faisait dévier. Marguerite continua :
— Pourquoi. d'ailleurs, se faire souffrir inutilement? Ce qui fait le charme de notre liaison, n'est-ce pas cette nécessité de nous quitter dans quelques mois? Vous oubliez que je ne suis pas libre. Je vais me marier, et jamais je n'accepterais le mensonge d'une double vie. C'est le meilleur de moi que je vous donne.
Raymond sentit ce que cette sagesse avait d'humiliant pour son amour-propre. Il voulait bien, à l'échéance convenue, quitter Marguerite, mais il ne voulait la laisser partir que définitivement blessée.
— Oui,je sais, dit-il avec un air de gravité, on arrive toujours trop tard, semblant ainsi regretter ce qui, en réalité, lui était une garantie de liberté. Mais, ajouta-t-il, si l'envie m'en prend, vous ne pourrez m'empêcher de vous aimer, Marguerite.
Après un silence, le visage sérieux :
— N'exagérons rien, mon ami, dit-elle. Songez seulement à ces quelques heures de tendresse que je vous ai données; et croyez-vous que ce ne soit rien, cette belle sympathie de ma chair pour vous ? Vous voulez mon âme aussi : elle ne mérite pas de vous attacher. Vous me faites un peu peur. Croire qu'il me serait possible d'être toute à vous me ferait paraître trop médiocre l'avenir qui m'est réservé. Ne me gâtez donc ni mon présent, qui est à vous, ni l'avenir. Allons, adieu,
mon ami, prends ma bouche : elle l'aime bien.
Raymond mit ses deux mains à la taille de Marguerite et appuya longuement sa bouche sur sa bouche. Mais il faisait ce geste sans se perdre de vue, et surtout pour que son amie s'anime et s'émeuve : « Que mon baiser, à cette minute de l'adieu, éveille en elle un désir, elle évoquera ma présence et ce sera le commencement de l'amour", pensait-il.
— Comme il est tard, Raymond! Laisse-moi partir. Georges, mon fiancé, sera là ce soir. J'aurai peut-être pour lui un peu de bienveillance, puisque je suis heureuse; je penserai au secret que je lui cache. Entre lui et moi, ily aura toi, toujours. Mais lui ne soupçonnera jamais rien; les hommes sont si sûrs d'eux- mêmes. Cependant, maintenant, j'ai une raison pour le faire attendre, puisque je t'ai.
Après un dernier baiser, qu'elle cueillit elle-même, en fermant les yeux, elle partit sans se retourner, et disparut.
Raymond alluma une cigarette. Il avait encore aux lèvres et aux mains le parfum de l'amour..."
R. de Gourmont
miércoles, 14 de octubre de 2009
Triomphe des médiocres
"Les Médiocres.
Chacun. Lui.
Issu du suffrage universel, le médiocre triomphe, barbare suprême, contre la lumière de l'Idée.
Parmi la masse humaine, un élément, d'époques en époques, se garde rebelle à tout progrés, à tout savoir, à tout esprit. C'est le paysan. On noterait des différences minimes entre un laboureur breton et le rustre de Phrygie occupé, il y a trois mille ans, à écorcher la terre par le moyen d'un bâton ferré. Ni la paix, ni la guerre, ni le joug des races ne l'instruisirent. De religion, il ne comprend que le trafic du châtiment et du péché. De politique, il n'admet que la vente de son suflrage au pourvoyeur de ses intérêts immédiats. De la famille, il tire des domestiques auxquels il ne doit nul gage, car la loi l'autorise à exploiter impunément la faiblesse. De la civilisation, il choisit l'alcool. Il respecte le fort et écrase le chétif. Il craint le riche, il hait le pauvre. Chaque minute de sa vie est un crime naïf contre les choses, la beauté. Aucune ré-
volte ne l'exalte. Patriote par servilisme, il marche en troupeau sous l'injure du sergent; incapa-
ble de concevoir la raison des guerres ni les causes de la paix.
En Europe, ces sortes de brutes constituent le corps électoral. Elles disent qui doit conduire le
destin de la race, celui dont la bassesse les flatte, dont la sottise les relève, ou dont la richesse les
étonne. Le médiocre qui s'abaisse jusque leur stupidité devient le maître.
Fort de leur nombre, il commande, il impose.
La foule applaudit. "
Paul Adam
miércoles, 23 de septiembre de 2009
We spies
"In many people the very name "Spy" excites a shudder of apprehension; we Spies, in fact, get quite used to being shuddered at. None of us Spies mind it at all. Whenever I enter a hotel and register myself as a Spy I am quite accustomed to see a thrill of fear run round the clerks, or clerk, behind the desk.
Us Spies or We Spies—for we call ourselves both—are thus a race apart. None know us. All fear us. Where do we live? Nowhere. Where are we? Everywhere. Frequently we don't know ourselves where we are. The secret orders that we receive come from so high up that it is often forbidden to us even to ask where we are. A friend of mine, or at least a Fellow Spy—us Spies have no friends—one of the most brilliant men in the Hungarian Secret Service, once spent a month in New York under the impression that he was in Winnipeg. If this happened to the most brilliant, think of the others.
All, I say, fear us. Because they know and have reason to know our power. Hence, in spite of the prejudice against us, we are able to move everywhere, to lodge in the best hotels, and enter any society that we wish to penetrate.
Let me relate an incident to illustrate this: a month ago I entered one of the largest of the New York hotels which I will merely call the B. hotel without naming it: to do so might blast it. We Spies, in fact, never name a hotel. At the most we indicate it by a number known only to ourselves, such as 1, 2, or 3.
On my presenting myself at the desk the clerk informed me that he had no room vacant. I knew this of course to be a mere subterfuge; whether or not he suspected that I was a Spy I cannot say. I was muffled up, to avoid recognition, in a long overcoat with the collar turned up and reaching well above my ears, while the black beard and the moustache, that I had slipped on in entering the hotel, concealed my face. "Let me speak a moment to the manager," I said. When he came I beckoned him aside and taking his ear in my hand I breathed two words into it. "Good heavens!" he gasped, while his face turned as pale as ashes. "Is it enough?" I asked. "Can I have a room, or must I breathe again?" "No, no," said the manager, still trembling. Then, turning to the clerk: "Give this gentleman a room," he said, "and give him a bath."
What these two words are that will get a room in New York at once I must not divulge. Even now, when the veil of secrecy is being lifted, the international interests involved are too complicated to permit it. Suffice it to say that if these two had failed I know a couple of others still better.
I narrate this incident, otherwise trivial, as indicating the astounding ramifications and the ubiquity of the international spy system. A similar illustration occurs to me as I write. I was walking the other day with another man, on upper B. way between the T. Building and the W. Garden.
"Do you see that man over there?" I said, pointing from the side of the street on which we were walking on the sidewalk to the other side opposite to the side that we were on.
"The man with the straw hat?" he asked. "Yes, what of him?"
"Oh, nothing," I answered, "except that he's a Spy!"
"Great heavens!" exclaimed my acquaintance, leaning up against a lamp-post for support. "A Spy! How do you know that? What does it mean?"
I gave a quiet laugh—we Spies learn to laugh very quietly.
"Ha!" I said, "that is my secret, my friend. Verbum sapientius! Che sara sara! Yodel doodle doo!"
My acquaintance fell in a dead faint upon the street. I watched them take him away in an ambulance. Will the reader be surprised to learn that among the white-coated attendants who removed him I recognized no less a person than the famous Russian Spy, Poulispantzoff. What he was doing there I could not tell. No doubt his orders came from so high up that he himself did not know. I had seen him only twice before—once when we were both disguised as Zulus at Buluwayo, and once in the interior of China, at the time when Poulispantzoff made his secret entry into Thibet concealed in a tea-case. He was inside the tea-case when I saw him; so at least I was informed by the coolies who carried it. Yet I recognized him instantly. Neither he nor I, however, gave any sign of recognition other than an imperceptible movement of the outer eyelid. (We Spies learn to move the outer lid of the eye so imperceptibly that it cannot be seen.) Yet after meeting Poulispantzoff in this way I was not surprised to read in the evening papers a few hours afterward that the uncle of the young King of Siam had been assassinated. The connection between these two events I am unfortunately not at liberty to explain; the consequences to the Vatican would be too serious. I doubt if it could remain top-side up.
These, however, are but passing incidents in a life filled with danger and excitement. They would have remained unrecorded and unrevealed, like the rest of my revelations, were it not that certain recent events have to some extent removed the seal of secrecy from my lips. The death of a certain royal sovereign makes it possible for me to divulge things hitherto undivulgeable. Even now I can only tell a part, a small part, of the terrific things that I know. When more sovereigns die I can divulge more. I hope to keep on divulging at intervals for years. But I am compelled to be cautious. My relations with the Wilhelmstrasse, with Downing Street and the Quai d'Orsay, are so intimate, and my footing with the Yildiz Kiosk and the Waldorf-Astoria and Childs' Restaurants are so delicate, that a single faux pas might prove to be a false step.
It is now seventeen years since I entered the Secret Service of the G. empire. During this time my activities have taken me into every quarter of the globe, at times even into every eighth or sixteenth of it.
It was I who first brought back word to the Imperial Chancellor of the existence of an Entente between England and France. "Is there an Entente?" he asked me, trembling with excitement, on my arrival at the Wilhelmstrasse. "Your Excellency," I said, "there is." He groaned. "Can you stop it?" he asked. "Don't ask me," I said sadly. "Where must we strike?" demanded the Chancellor. "Fetch me a map," I said. They did so. I placed my finger on the map. "Quick, quick," said the Chancellor, "look where his finger is." They lifted it up. "Morocco!" they cried. I had meant it for Abyssinia but it was too late to change. That night the warship Panther sailed under sealed orders. The rest is history, or at least history and geography.
In the same way it was I who brought word to the Wilhelmstrasse of the rapprochement between England and Russia in Persia. "What did you find?" asked the Chancellor as I laid aside the Russian disguise in which I had travelled. "A Rapprochement!" I said. He groaned. "They seem to get all the best words," he said.
I shall always feel, to my regret; that I am personally responsible for the outbreak of the present war. It may have had ulterior causes. But there is no doubt that it was precipitated by the fact that, for the first time in seventeen years, I took a six weeks' vacation in June and July of 1914. The consequences of this careless step I ought to have foreseen. Yet I took such precautions as I could. "Do you think," I asked, "that you can preserve the status quo for six weeks, merely six weeks, if I stop spying and take a rest?" "We'll try," they answered. "Remember," I said, as I packed my things, "keep the Dardanelles closed; have the Sandjak of Novi Bazaar properly patrolled, and let the Dobrudja remain under a modus vivendi till I come back."
Two months later, while sitting sipping my coffee at a Kurhof in the Schwarzwald, I read in the newspapers that a German army had invaded France and was fighting the French, and that the English expeditionary force had crossed the Channel. "This," I said to myself, "means war." As usual, I was right.
It is needless for me to recount here the life of busy activity that falls to a Spy in wartime. It was necessary for me to be here, there and everywhere, visiting all the best hotels, watering-places, summer resorts, theatres, and places of amusement. It was necessary, moreover, to act with the utmost caution and to assume an air of careless indolence in order to lull suspicion asleep. With this end in view I made a practice of never rising till ten in the morning. I breakfasted with great leisure, and contented myself with passing the morning in a quiet stroll, taking care, however, to keep my ears open. After lunch I generally feigned a light sleep, keeping my ears shut. A table d'hote dinner, followed by a visit to the theatre, brought the strenuous day to a close. Few Spies, I venture to say, worked harder than I did.
It was during the third year of the war that I received a peremptory summons from the head of the Imperial Secret Service at Berlin, Baron Fisch von Gestern. "I want to see you," it read. Nothing more. In the life of a Spy one learns to think quickly, and to think is to act. I gathered as soon as I received the despatch that for some reason or other Fisch von Gestern was anxious to see me, having, as I instantly inferred, something to say to me. This conjecture proved correct.
The Baron rose at my entrance with military correctness and shook hands.
"Are you willing," he inquired, "to undertake a mission to America?"
"I am," I answered.
"Very good. How soon can you start?"
"As soon as I have paid the few bills that I owe in Berlin," I replied.
"We can hardly wait for that," said my chief, "and in case it might excite comment. You must start to-night!"
"Very good," I said.
"Such," said the Baron, "are the Kaiser's orders. Here is an American passport and a photograph that will answer the purpose. The likeness is not great, but it is sufficient."
"But," I objected, abashed for a moment, "this photograph is of a man with whiskers and I am, unfortunately, clean-shaven."
"The orders are imperative," said Gestern, with official hauteur. "You must start to-night. You can grow whiskers this afternoon."
"Very good," I replied.
"And now to the business of your mission," continued the Baron. "The United States, as you have perhaps heard, is making war against Germany."
"I have heard so," I replied.
"Yes," continued Gestern. "The fact has leaked out—how, we do not know—and is being widely reported. His Imperial Majesty has decided to stop the war with the United States."
I bowed.
"He intends to send over a secret treaty of the same nature as the one recently made with his recent Highness the recent Czar of Russia. Under this treaty Germany proposes to give to the United States the whole of equatorial Africa and in return the United States is to give to Germany the whole of China. There are other provisions, but I need not trouble you with them. Your mission relates, not to the actual treaty, but to the preparation of the ground."
I bowed again.
"You are aware, I presume," continued the Baron, "that in all high international dealings, at least in Europe, the ground has to be prepared. A hundred threads must be unravelled. This the Imperial Government itself cannot stoop to do. The work must be done by agents like yourself. You understand all this already, no doubt?"
I indicated my assent.
"These, then, are your instructions," said the Baron, speaking slowly and distinctly, as if to impress his words upon my memory. "On your arrival in the United States you will follow the accredited methods that are known to be used by all the best Spies of the highest diplomacy. You have no doubt read some of the books, almost manuals of instruction, that they have written?"
"I have read many of them," I said.
"Very well. You will enter, that is to say, enter and move everywhere in the best society. Mark specially, please, that you must not only enter it but you must move. You must, if I may put it so, get a move on."
I bowed.
"You must mix freely with the members of the Cabinet. You must dine with them. This is a most necessary matter and one to be kept well in mind. Dine with them often in such a way as to make yourself familiar to them. Will you do this?"
"I will," I said.
"Very good. Remember also that in order to mask your purpose you must constantly be seen with the most fashionable and most beautiful women of the American capital. Can you do this?"
"Can I?" I said.
"You must if need be"—and the Baron gave a most significant look which was not lost upon me—"carry on an intrigue with one or, better, with several of them. Are you ready for it?"
"More than ready," I said.
"Very good. But this is only a part. You are expected also to familiarize yourself with the leaders of the great financial interests. You are to put yourself on such a footing with them as to borrow large sums of money from them. Do you object to this?"
"No," I said frankly, "I do not."
"Good! You will also mingle freely in Ambassadorial and foreign circles. It would be well for you to dine, at least once a week, with the British Ambassador. And now one final word"—here Gestern spoke with singular impressiveness—"as to the President of the United States."
"Yes," I said.
"You must mix with him on a footing of the most open-handed friendliness. Be at the White House continually. Make yourself in the fullest sense of the words the friend and adviser of the President. All this I think is clear. In fact, it is only what is done, as you know, by all the masters of international diplomacy."
"Precisely," I said.
"Very good. And then," continued the Baron, "as soon as you find yourself sufficiently en rapport with everybody, or I should say," he added in correction, for the Baron shares fully in the present German horror of imported French words, "when you find yourself sufficiently in enggeknupfterverwandtschaft with everybody, you may then proceed to advance your peace terms. And now, my dear fellow," said the Baron, with a touch of genuine cordiality, "one word more. Are you in need of money?"
"Yes," I said.
"I thought so. But you will find that you need it less and less as you go on. Meantime, good-bye, and best wishes for your mission."
Such was, such is, in fact, the mission with which I am accredited. I regard it as by far the most important mission with which I have been accredited by the Wilhelmstrasse. Yet I am compelled to admit that up to the present it has proved unsuccessful. My attempts to carry it out have been baffled. There is something perhaps in the atmosphere of this republic which obstructs the working of high diplomacy. For over five months now I have been waiting and willing to dine with the American Cabinet. They have not invited me. For four weeks I sat each night waiting in the J. hotel in Washington with my suit on ready to be asked. They did not come near me.
Nor have I yet received an invitation from the British Embassy inviting me to an informal lunch or to midnight supper with the Ambassador. Everybody who knows anything of the inside working of the international spy system will realize that without these invitations one can do nothing. Nor has the President of the United States given any sign. I have sent ward to him, in cipher, that I am ready to dine with him on any day that may be convenient to both of us. He has made no move in the matter.
Under these circumstances an intrigue with any of the leaders of fashionable society has proved impossible. My attempts to approach them have been misunderstood—in fact, have led to my being invited to leave the J. hotel. The fact that I was compelled to leave it, owing to reasons that I cannot reveal, without paying my account, has occasioned unnecessary and dangerous comment. I connect it, in fact, with the singular attitude adopted by the B. hotel on my arrival in New York, to which I have already referred.
I have therefore been compelled to fall back on revelations and disclosures. Here again I find the American atmosphere singularly uncongenial. I have offered to reveal to the Secretary of State the entire family history of Ferdinand of Bulgaria for fifty dollars. He says it is not worth it. I have offered to the British Embassy the inside story of the Abdication of Constantine for five dollars. They say they know it, and knew it before it happened. I have offered, for little more than a nominal sum, to blacken the character of every reigning family in Germany. I am told that it is not necessary.
Meantime, as it is impossible to return to Central Europe, I expect to open either a fruit store or a peanut stand very shortly in this great metropolis. I imagine that many of my former colleagues will soon be doing the same!"
S. Leacock
viernes, 21 de agosto de 2009
Du mal d'écrire
Je crois qu'il y a sur ce sujet quelque chose à dire et quelque chose à faire.
A aucune époque cette épidémie n'a si violemment éprouvé le public français. Exceptionnelle
autrefois et seul apanage des gens d'esprit, même au dix-septième siècle où l'on a publié tant de
Mémoires et où la pédanterie littéraire fut si à la mode, la manie d'écrire est devenue aujourd'hui
universelle parce qu'elle est en quelque sorte le résultat de notre civilisation. Le dix-septième
siècle a été le triomphe du goût et de l'autocratie royale ; le dix-huitième a été le siècle de l'émancipation politique et religieuse ; la démocratie et l'instruction à outrance caractériseront
notre dix-neuvième siècle. On peut discuter si ce sera sa force ou sa faiblesse, mais je crois que c'est bien son originalité. La science s'est tellement élargie, les progrès matériels et les moyens de
s'instruire ont si subitement activé la soif de connaître, que les esprits les plus ordinaires se sont
trouvés capables sans trop d'efforts, non pas de bien savoir certaines choses, mais de savoir beaucoup trop de choses...
Albalat
miércoles, 12 de agosto de 2009
Le téléchromophotophonotétroscope
Les habitants d'Industria se trouvent si bien chez eux qu'ils n'en sortent guère, quoiqu'ils puissent y rester tout en en sortant. L'absence, ce mal des âmes tendres, a été supprimée. On est ubiquiste, en même temps chez soi et ailleurs : résultat obtenu en perfectionnant un moyen proposé jadis pour transmettre les télégrammes sans fil,. sans autre conducteur que le milieu ambiant; moyen abandonné, parce que les premiers télégrammes livrés à leur instinct s’égaraient, que l'électricité volage acceptait trop de conducteurs et se livrait à tous les électrodes; puis réétudié et amené à bien par les ingénieurs d'Industria qui sont parvenus à domestiquer le fluide, à lui créer des affinités, pour ne pas dire des affections, qui le rendent fidèle à un conducteur, à un pôle. Électricité animalisée et apprivoisée qu'il suffit de mettre une fois en contact avec son maître, de le lui faire sentir et toucher, pour que ce véritable chien courant magnétique s'attache à ses pas on retrouve sa piste.
Le téléchromophotophonotétroscope, inventé dans le même temps, par les mêmes physiciens, supprimait l'absence d'une manière plus radicale encore. La téléchromophotophonotétroscopie est, comme on le sait, une succession presque synoptique d'épreuves photographiques instantanées, qui reproduisent électriquement la figure, la parole, le geste d'une personne absente avec une vérité qui équivaut à la présence, et qui constitue moins une image qu'une apparition, un dédoublement de la personne de l'absent.
Cet appareil, très simple, se compose d'un chromophotographe qui donne l'épreuve en couleur, d'un mégagraphe qui l'agrandit, d'un sténophonographe qui recueille et inscrit les paroles du sujet, aidé par un microphone qui les amplifie, et emmanché dans un téléphone qui se concerte avec un tétroscope pour propager l'image et le son. Les différentes portions de l'instrument totalisent leurs efforts et en versent le produit dans un récipient commun appelé Phénakistiscope, lorgnette acoustique au moyen de laquelle on voit et on entend. Il va de soi qu'en modifiant convenablement la marche du système, on peut à volonté faire comparaître l'absent ou lui apparaître soi-même.
La création des diverses parties de cet appareil remonte à plusieurs années, mais l'honneur revient aux savants d'Industria d'on avoir fait la synthèse et la soudure. On comprend tous les bienfaits d'un pareil instrument et toute l'activité qu'il imprimait aux relations. Plus d'isolement ni de solitude : de gré ou de force, on recevait à toute heure la visite spectrale d'un ami absent, de parents de province ou de voisins oisifs, venant familièrement passer une heure ou quelques jours chez vous. Aussi, quelle union de tous les habitants de ce pays, liés en une seule famille par des fils si serrés qu'on n'en pourrait couper un membre sans faire crier tout le corps, ni tirer un cheveu sans arracher la touffe !
L'invention qu'on vient de décrire s'appliquait aussi aux spectacles, où l'on n'allait pas, puisqu'on pouvait s'en procurer les charmes chez soi. Aussi les théâtres n'étaient-ils, en dépit de leur magnificence, que des boîtes à musique, des fabriques de drames dont la téléchromophoto-phonotétroscopie portait les produits à domicile; et dont le trop-plein, s'échappant par la coupole diaphonique, dont chaque salle est pourvue, s'épandait dans l'atmosphère et l'imprégnait d'harmonie.
La musique était encore mise à la portée de tous par un procédé qui n’est pas sans analogie avec celui de MM. Cailletet et Pictet, pour la solidification des gaz, et qui consiste à comprimer les vibrations sonores sans les éteindre, comme on presse un ressort sans le briser; et à les concentrer à ce point qu'une opérette peut tenir dans un litre, et une chanson à boire, dans un verre.
L'un des meilleurs plaisirs de la table était de déboucher à dessert, un brindisi, une polka, une valse, dont les notes, pétillantes comme du vin de Champagne, détonnaient à plein goulot. Quelquefois, de jeunes Atmophytes s'amusaient à faire boire les restes mêlés de ces bouteilles harmoniques à des phonographes et à des microphones qui s'en allaient, en état d'ivresse, baver par les rues ce concert discordant. (...)
de Chousy
C'était le dieu de cette apothéose. une sorte d'éléphant armé d'une massue emmanchée dans sa trompe, quelque chose comme une enclume vivante, brandissant elle-même son marteau. C'était un marteau-pilon du poids de 200,000 kilogrammes, qu'avec une force et une adresse prodigieuses, les insurgés avaient tiré de la crypte et qu'ils dressaient en batterie devant la porte.
Dans le même temps, s'étant rendus maîtres de tout le réseau des fils et des tubes, qui se centralise à l'Hôtel de ville, ils avaient emmêlé ces tubes dans ces fils au point de rendre les transmissions inintelligibles et dangereuses ; ils envoyaient par ces conducteurs des décharges électriques, éclairs énormes, imprégnant les parois de l'édifice qu’on ne pouvait plus toucher sans ressentir un choc. L'atmosphère de la salle en était saturée; une poignée de main amenait un échange d'étincelles entre ces corps électrisés, seconde comme des grenouilles sous l'arc voltaïque; moins semblables à des hommes qu'à des trembleurs électriques, à des automates, à des Atmophytes sans autorité sur leurs membres, inhabiles à garder la dignité d'attitude nécessaire en un pareil moment.
Tous les appareils de transmission, ainsi transformés en agents malfaisants et en outils de révolte, vomissaient, suivant leurs aptitudes, des grêles de projectiles ou des torrents d'injures que les microphones prenaient le soin de grossir, que les phonographes enregistraient et répétaient avec un entêtement de machine, mêlant leurs voix criardes aux coups de tonnerre du marteau-pilon. Téléphones devenus cacophones et phonographes cacographes; confusion des langues embrouillées en écheveaux de fils de fer; tubes atmosphériques transformés en pièces de canon dans lesquelles ces barbares, chargeant des citoyens paisibles, les lançaient avec une telle violence que, partis boulets, ils arrivaient mitraille, mitraille de lambeaux humains.
C'est ainsi que nous eûmes l'incomparable douleur de voir revenir les restes défigurés de M. l'ingénieur William Hatchitt qui, avec son obligeance et son dévouement habituels, et se fiant à sa grande habitudes des voyages sous terre, avait poussé une reconnaissance dans un tube, afin de se rendre mieux compte de la révolte et d'essayer, en la prenant en queue, de la tenir en respect.
La dernière heure d'Industria avait sonné. Les portes du temple cédaient sous les coups redoublée du marteau.
de Chousy
lunes, 3 de agosto de 2009
The Hands
_The story of the creation, in all its majesty, was written in six
hundred words. Will the destruction be told as briefly?_
He was a gigantic figure, sitting there atop the mountain. He could have
leaned over and dammed the river below with a finger. He sat on top of
the mountain, and his beard in the wind was a white flag.
Across the plains, as he watched, there were fires glowing, and the
mountain under him trembled from explosions a thousand miles away. He
bent his head, and a muffled cry reverberated down the hillside and
through the valley.
A smaller figure appeared beside him, looking sad.
"Try again, father," the smaller one said.
The old one shook his head. "It would be the same."
"Give them another chance."
"They would do it again."
"Just once more."
The old one shook his head again, and for a while they sat, and they
watched the destruction. The fires burned higher, and the explosions
shook their mountain more roughly.
At last, at the end, the old one reached down and scooped up some clay
from the bank of the river. He held it in a huge, gentle hand, and the
younger one smiled.
"You are good to give them another chance, father."
"Not them," said the old one.
"What do you mean?" the son asked, wonderingly.
"Something else," the majestic figure answered, starting to knead the
clay. "What shall it be?"
R. Sternbach
jueves, 23 de julio de 2009
el "otro" 1968
Bando de moralidad Pública que publicaba el diario Pueblo el día 4 de octubre de 1968
1 Se prohíbe toda demostración pública de amor en las calles, vías públicas y locales públicos, que además de no interesar a los vecinos en general, son un atentado al decoro público, mal ejemplo para menores y una tara moral para las propias personas que lo ejecutan.
2. Se prohíbe a las parejitas pasear, desde el anochecer en adelante, por lugares solitarios, considerándose por tales todos los que se encuentran fuera del casco urbano, incluso acarreteras, caminos, etca
3 dentro de las normas anteriores, se consideran incluidas las caricias públicas de las parejitas de novios, que produzcan cualquier acto o extralimitaciones, tales como los vulgarmente conocidos como novios-bufanda, etc
4. Los propietarios , gerentes o encargados de locales y establecimientos públicos deberán invitar a abandonar el local a aquellas perosonas que puedan incluirse dentro de las normas de este bando.
y 5. las infracciones a las anteriores normas, además de ser sancionadas con arreglo a lo preceptuado, llevarán aparejadas las exposición pública, durante ocho días, de los infractores, en pizarras instaladas en los lugares de costumbre"
martes, 23 de junio de 2009
Luxuria II
[EJEMPLOS CRISTIANOS]
[1] En tiempo del emperador Justiniano Augusto levantóse en Africa | persecución contra los católicos, por los vándalos arianos. Perseveravan /(254v)/ en la confessión de la verdadera Fe algunos obispos y otros católicos. Fueron llevados en presencia del rey, el cual, con palabras blandas y dones valiosos pretendía traerlos a su parecer y secta, y no siendo parte desta manera, amenazóles con grandes tormentos. Estavan en contrario de los católicos muchos hereges, que con argumentos sofísticos y razones aparentes procuravan convencerlos, a lo cual respondían los católicos defendiendo su verdad, de manera que los presentes y que estavan a la mira, confessavan su justicia y razón. Entendido esto por el rey, mandó callar a los católicos. Mas, considerando ellos que si callavan hablando los hereges, era dar muestra de rendirse, no le obedecían sino respondían a todo lo que dezían los hereges. Indignado por esto el rey, mandóles cortar las lenguas, y, cortadas, hablavan tan expeditamente como si las tuvieran sanas, defendiendo la religión católica y verdadera Fe. Desterrólos el pérfido pagano a Constantinopla. Escrive esto San Gregorio, en el libro tercero de sus Diálogos, capítulo treinta y dos, y dize que, estando en aquella ciudad, vido él a un obispo déstos, ya viejo, y que le oyó hablar sin lengua. Dize más, que otro de los seglares, que cometió pecado de luxuria, antes hablava sin lengua, y después perdió la habla y quedó mudo. Sin San Gregorio, escriven lo dicho Victorio, obispo uticense, en el tercero libro de la Persecución vandálica, y Procopio, referido por Evagrio. Nombran estos autores al rey de los vuándalos, y dizen que se llamava Hunerico. Procopio señala que él los vido hablar tan bien como si tuvieran lenguas, y todos afirman que algunos dellos, por hablar deshonestamente | con mugeres, perdieron la habla, no concurriendo más Dios con ellos en el milagro que hazía de que hablassen sin lenguas.
[2] San Lamberto, obispo de Trayecto, siendo señor de aquella ciudad, con título de duque, Pipino, hombre valeroso y segunda persona en el reino de Francia después del rey Hildeberto, reprehendíale porque, teniendo legítima muger, cuyo nombre era Plectrude, no hazía vida con ella, sino con otra llamada Alpaide. Resplandecían en Pipino muchas cosas de buen príncipe, y con ésta las amanzillava todas, y el que avía vencido muchos valientes guerreros en batalla, era vencido de una passión deshonesta. Era este negocio público, porque públicamente la tenía en su casa y hazía honrar como a muger propria. Y aunque algunos obispos del reino lo sabían, dissimulávanlo por verle tan poderoso y favorecido del rey Hildeberto. Mas Lamberto, aunque viejo, tocándole por ser en su ciudad y distrito, afeávale aquel pecado, dándole a entender lo mucho que Dios era ofendido. Y como insistiere en esto, llevávalo el duque Pipino muy mal. Dio cuenta dello a la Alpaide, la cual, hecha una serpiente ponçoñosa, temiendo que la dexaría, tratava de dar muerte a Lamberto. Y para esto habló con un su hermano, llamado Dodone, y significóle el daño que a los dos vendría si Lamberto acabava con el duque que se apartasse della y hiziesse vida con la muger propria; que convenía, en todo caso, que le matasse. Dodone tomó el negocio muy a su cargo, y hablando a dos amigos suyos, cuyos nombres eran Gallo y Rioldo, dioles parte desto, y los tres aguardavan ocasión para hazer su hecho. Sucedió que el duque, /(255r)/ por lisonjear a Lamberto, combidóle un día a comer, y estando a la mesa, al tiempo que quiso bever, embióle el vaso para que le gustasse, teniendo esto por bendición, y lo mismo hizieron otros cavalleros que estavan con él a la mesa. El siervo de Dios cumplía con ellos y les dava contento. Quiso hazer esto la adúltera Alpaide, que también estava a la mesa, y el santo obispo, no solamente se estrañó de probarlo, mas antes se quexó al duque de que con semejante cautela quería comunicar con él aquella muger, estando en pecado mortal y siendo aborrecida de Dios; que le pesava mucho, porque no la apartava de sí, siendo cosa cierta que por ella vendría algún grande daño, y que entendiesse que, aunque le costasse la vida, él no tendría amistad con adúlteros, pues San Pablo amonesta a todos que se aparten del trato y comunicación de los semejantes. Con esto, se levantó de la mesa y se fue, dexando al duque y a muchos otros cavalleros que estavan con él muy turbados y confusos. Mas quien de veras lo sintió fue la adúltera Alpaide, que habló con Dodone, su hermano, dándole cuenta desta nueva injuria, y que le parecía que estava el duque en términos de dexarla, por no verse tan reprehendido de Lamberto, y que esto sería para ella grande afrenta y pérdida, de que a él mismo cabía buena parte, faltándole las ayudas de costa que el duque le dava. Con esto, del todo se determinó Dodone de le matar. Avíase ido el santo varón a una villa, llamada Leodio, y sabido por Dodone, acompañado de hombres facinorosos fue allá, y llegando antes del amanecer, guiava a casa del obispo, el cual toda aquella noche avía estado en oración, ya solo, ya con sus capellanes, en Maitines. A este tiem- po | quiso recogerse un poco, y apareció sobre el aposento donde estava una Cruz de fuego, y dava tanto resplandor de sí, que con dificultad podía mirarse. En esto llegó Dodone. Los criados de la casa, no sabiendo a qué venía aquella gente, recelavan de llamar al obispo. Oyó el ruido, y imaginando lo que podía ser, levantóse y tomó una espada para defenderse. Mas presto mudó parecer, dexó la espada y púsose en oración, diziendo con David: «Librame, Señor, de mis enemigos, que se han levantado contra mí, siendo poderosos y malos». Otras razones dixo, derramando lágrimas. Y en esto entraron dos sobrinos suyos, llamados Pedro y Andolero, a pedirle licencia para defender la entrada a los enemigos, que venían a matarlos. El Santo Pontífice se la dio, y dixo que si muriessen defendiéndose, ofreciessen a Dios sus muertes, y que juntamente tuviessen dolor de sus pecados. Con esto, salieron los dos sobrinos a defender las puertas, que las quebravan los contrarios, y fueron muertos por ellos. Entraron donde San Lamberto estava, y halláronle orando, estendidos los braços en cruz. Diéronle de lançadas, y assí acabó su santa vida. Hecho este nefando sacrilegio, huyó Dondone con su gente. Algunos criados del santo mártir tomaron su cuerpo y fueron con él a Trayecto, donde, publicándose su muerte, fue grande el sentimiento de toda aquella ciudad. Pusieron el cuerpo en una iglesia de San Pedro, y llegavan diversas gentes a besarle las manos y pies, reverenciándole como a mártir. Y sucedió aquí un caso notable, y fue que, dexándose el santo cuerpo tocar de todos, si llegava alguna muger adúltera o fornicaria, sin entender de qué suerte, como si /(255v)/ fuera arrebatada de algún torvellino, era arrojada de allí, y no poca confusión causó ver algunas, tenidas por buenas, que, llegando al santo, las veían bolver atrás rodando por aquel suelo. Y entendida la ocasión, no pequeño espanto causó en todos, viendo que en vida estava tan mal con la adúltera Alpaide, y muerto, con todas las que en ser adúlteras y luxuriosas la imitavan, mostrando saña y enojo, apartándolas de sí con daño y vergüença de las semejantes. Refiére lo dicho en su Vida Surio, tomo quinto.
[3] En cierto monasterio, antiguamente, huvo un fraile moço que padecía gravíssimas tentaciones de luxuria. Procurava por todas las vías que le era possible defenderse, ocurría a la oración, macerava su carne con ayunos, cilicios, disciplinas, y no le aprovechava. Comunicólo con el abad del monasterio, hombre sabio y esperimentado, y de su parte le procuró los remedios que le paresció ser convenientes, como fue no estar ocioso, quitar ocasiones, no dar lugar a malos pensamientos. Y viendo que nada aprovechavan estas diligencias, porque cuantos más remedios procurava, con mayor ímpetu le combatían las tentaciones, aprovechóse el abad de otro remedio, y fue que mandó a un monge grave y de mucho exemplo que tomasse a cargo perseguir y fatigar aquel moço, y que en el capítulo se quexasse dél diversas vezes, y buscasse testigos que le ayudassen. El moço se descargava, mas, conociendo el convento la bondad de quien le acusava y los testigos que traía, ninguno le dava crédito, y todos le murmuravan y perseguían. Afligíase el moço por estremo, viendo que su inocencia no le valía. Sólo el abad le favorecía y desculpava, porque no desespe- rasse. | Desta manera passó un año, andando solo, melancólico, y desconfiado de todo favor humano. Y después desto, preguntóle el abad cómo le iva con las tentaciones carnales que solía tener, y respondió:
-Oh, padre, ¿y qué me preguntáis? Enfádame la vida que tengo con tantas persecuciones, ¿y avíame de acordar de semejantes tentaciones? Ya no ay para mí guerra con mi cuerpo, el espíritu es el que me aflige. Ya de esse daño libre estoy, por el que padezco con próximos.
Desta manera remedió aquel santo y docto abad a su fraile de la tentación sensual y apetito de luxuria. Escrive esto San Hierónimo, en la Epístola cuarta a Rústico.
[4] En la ciudad de Brixia murió un patricio llamado Valeriano, el cual hasta la edad decrépita avía sido hombre liviano y vicioso. Y la misma noche que fue sepultado, aparecióse el bienaventurado San Faustino Mártir, cuya era la iglesia donde estava su cuerpo, al sacristán y guarda della, y díxole:
-Ve al obispo, y dile de mi parte que eche fuera deste lugar sagrado las carnes hediondas que puso en él, y que si no lo hiziere, que morirá al trigésimo día.
No quiso el sacristán dezirlo al obispo, por temor que tuvo dél, ni siéndole hecha otra amonestación. Vino el trigésimo día, y, acostándose bueno el obispo, hallóse a la mañana que de repente era muerto. Dízelo San Gregorio en el cuarto libro de sus Diálogos, capítulo cincuenta y dos. El mismo santo escrive en el capítulo siguiente que murió en Roma un tintorero, y sepultáronle en la iglesia de San Jaunario, cerca de la Puerta de San Laurencio, y la siguiente noche oyó el sacristán dar bozes: «¡Abrásome, abrásome!». Contólo a la mañana a la muger del difunto. Ella embió otros tin- toreros /(256r)/ a que abriessen la sepultura y fuessen ciertos de lo que aquel hombre dezía. Abriéronla, y hallaron la mortaja sana, y no pareció el cuerpo. No declara más desto San Gregorio, y bien se entiende que fue hombre vicioso, por donde mereció que su cuerpo no permaneciesse en la iglesia, que a este propósito lo dize el santo, de que el lugar sagrado no escusa a que quien es en él enterrado, si murió en pecados, no los pague, pues para prueva de que la alma en la otra vida es atormentada, quiere Dios que en ésta los cuerpos lo sean.
[5] Un herrero destemplado y luxurioso que comía y bevía regaladamente, el cual por emplearse en vicios y pecados no entrava en la iglesia ni se acordava de Dios, vino a morir. Y diziéndole algunos que estavan presentes que se confessasse y hiziesse penitencia, dixo:
-Ya no ay lugar para esso, porque de la manera que San Estevan al tiempo que murió vido los Cielos abiertos, assí yo veo el Infierno abierto, y que se me apareja lugar adonde está Pilato, Caifás, Judas y los demás que mataron a Cristo.
Y, diziendo esto, espiró. Sepultáronle en lugar profano y nadie hizo por él oración. Dízelo Beda en la Historia de los ingleses, libro quinto.
[6] En el Promptuario de exemplos se haze mención de algunas personas dadas a deleites de caças que, por ser demasiados o faltar en cosas de precepto, fueron castigados de la Divina Mano. De uno dize que era limosnero y de buena vida, mas por emplearse mucho tiempo en criar aves de caça y caçar con ellas, siendo muerto, fue visto de un siervo de Dios que estava en Purgatorio, donde una como ave le roía las entrañas, y declaró que padecía esta | pena por el demasiado tiempo que se ocupó en semejante exercicio, y pidió que avisassen a sus hijos y deudos que hiziessen sacrificios y limosnas por él, y que sería libre. Dize de otro que su vida toda la gastava en caçar con perros, y lo que caçava eran bestias fieras, y que por esto dexava la Missa el día de obligación; que parió su muger un hijo con el rostro de perro y grandes orejas, lo cual fue medio para que él se enmendasse. De otro señor de vasallos dize también que, por tomar gusto con caçar con perros, aperreava sus vasallos, no dexándoles labrar ni cultivar los campos, y haziéndoles graves vexaciones, tanto que los tenía pobres y miserables. Sucedió un día que, estando caçando en una silva, salió cierta bestia fiera que siguió él con los perros sobre un corredor cavallo. Vino la noche, y no aviéndola alcançado, llevándola siempre a vista, de nuevo propuso ir en su seguimiento, y fue de suerte que nunca más se supo dél, muerto ni vivo. Algunos dixeron que, como a Datán y Abirón los tragó vivos la tierra, assí también este hombre, mereciéndolo bien sus pecados, le avía tragado vivo el Infierno.
[7] Una duquesa vivía con grande regalo, comía manjares costosíssimos y guisados con grande trabajo y diligencia, bañávase en aguas odoríferas, su cama no se puede dezir cuán regalada era, sus vestidos, ricos, costosos y vistosos. Sus salidas de casa, los recreos de huertas, de músicas, de danças y bailes, todo era en extremo. Vino a enfermar, y la enfermedad fue de suerte que estava hedionda en una cama, sin que marido ni persona de la casa pudiessen entrar en su aposento. Sola una criada a tiempos entrava en él con grandes reparos, para no morir /(256v)/ del mal olor. Y con esto acabó la vida. Quiera Dios que su alma esté en parte limpia. Dízese en el Promptuario de exemplos.
[8] Refiérense los Anales de Francia , que cuentan semejante historia del rey Carlos, Quinto deste nombre. Curávase el rey con un médico llamado Aristóteles, el cual tenía una hija hermosa, y de ella se enamoró un privado del rey. Entró un día en casa del médico, estando ausente, y con el favor de sus criados, sin que la madre pudiesse defenderla, que la vido, hizo fuerça a la donzella. La cual, con grandes llantos, dio cuenta a su padre de lo sucedido. Sintiólo él cuanto era razón, fuese al rey, estúvosele mirando, y de a un poco, dixo:
-Deme vuestra magestad el pulso, porque me parece que está indispuesto.
El rey, algo alterado, se le dio, diziendo:
-No sé cómo esso sea, que en mi vida me sentí mejor.
Visto el pulso, dixo el médico:
-Señor, una indisposición tenéis que si presto no la remediáis, perderéis la vida.
-¿Y qué es? -replicó el rey.
-Señor -respondió el médico-, la indisposición es que por vuestras aficiones particulares no se guarda justicia, y se hazen grandes insultos y agravios.
Con esto le contó el caso de su hija.
-No tengáis pena -dixo el rey-, que yo procuraré no morir de esse mal. Llamadme a vuestra muger y hija, y a los que estavan en casa cuando esso que dezís sucedió.
Vinieron todos, informóse el rey, y mandó quedar allí la madre y hija, y que le llamassen al privado. Vino él bien descuidado de tal negocio, que pensó que callara el médico por su honra, y por verle tan privado del rey. El cual le careó con la dama a quien hizo la fuerça, y preguntó si la conocía.
-Sí -dixo él-, que hija es de vuestro médico Aristóteles.
-Bien está -dixo el rey-. Pues ¿cómo fuiste | osado a la hazer fuerça? Yo te mando con pena de mi indignación, que le hagas aquí luego, por auto público, donación de toda tu hazienda.
El otro, con temor de muerte, puesto de rodillas delante del rey, le pidió merced de la vida, afirmando que amor le avía vencido.
-Antes que alcançes essa merced -dixo el rey-, quiero que hagas lo que digo.
Hízolo assí, y aprecióse su hazienda en sesenta mil ducados. Y, hecho, dixo el rey:
-Ahora quiero que te desposes con ella.
Esto hizo de peor gana que lo primero. Mandóle también que la llevasse a su casa y solemnizasse el desposorio, todo lo cual se cumplió estando juntos aquella noche los desposados, con gran contento del médico y de los de su parte. Otro día por la mañana, embió el rey por su privado, y mandóle entrar en un aposento, adonde le fue dicho que se confessasse, porque dentro de una hora avía de morir. Sintió esto el pobre gentilhombre cuanto puede pensarse, y visto que no avía remedio de otra cosa, confessóse, y cortáronle la cabeça. Lo cual hecho, embió el rey a llamar a su médico, y venido, díxole:
-Quiero que me veáis el pulso para saber si de la enfermedad que me dixistes el otro día estoy mejor.
El médico le tomó el pulso, y muy contento, riéndose, dixo:
-Muy bueno está vuestra magestad, y la enfermedad avéis vós mismo curado mejor que la cura del más sabio médico del mundo, por lo cual yo, mi muger y hija os quedamos eternamente obligados.
-A esso -dixo el rey- yo no quiero responderos, sino que entréis en aquel aposento, y veréis lo que en él está.
Entró el médico, y viendo a su hierno descabeçado, quedó como fuera de sí. De a un poco, bolvió al rey y díxole:
-¿Qué es esto, señor? ¿Por qué avéis sido tan cruel? Que más dolor he sentido desto que de la /(257r)/ deshonra de mi hija, la cual fuera Dios servido que yo no huviera engendrado.
El rey le respondió:
-Sabed, maestro, que mi enfermedad requería esta medicina. Oy ha cuatro días que vuestra hija fue mala muger, aunque por ser forçada, no perdió mucha honra. Ayer fue casada, oy es viuda. Yo le quité la infamia casándola con quien la forçó. A él le corté la cabeça porque otro con fabor mío no se atreva a cosa semejante. Vuestra hija queda, con la hazienda de su marido, rica. No le faltará marido, y por tanto, justo o no, injusto o cruel podéis llamarme.
[9] A la misma traça de lo dicho se cuenta otra cosa del emperador Maximiliano, abuelo del emperador don Carlos, Quinto deste nombre. Y fue que, en Isbruch, un su corregidor, llamado Juriste, sentenció a muerte a un cavallero por cierto crimen que avía cometido, y merecía tal pena. Tenía éste una hermana muy hermosa, la cual fue a hablar al corregidor, pidiéndole la vida de su hermano. Él, muy pagado de su hermosura, díxole que le daría al hermano si le dava su honra, y no de otra manera. Ella respondió que antes perdería muchos hermanos que la honra. Fuese a él a la cárcel, y contóle lo que passava. El hermano, que temía cada hora al verdugo si venía a degollarle, le dixo tales cosas, derramando tantas lágrimas, assegurándola que el corregidor se casaría con ella, que la forçó a bolver a él, con grande vergÜença, y díxole que le quería complazer, porque le diesse a su hermano. Él, muy contento, le dio palabra de cumplirlo. Túvola consigo una noche, y a la mañana embióla a su casa, y, por otra parte, mandó a un verdugo ir a la cárcel y que degollasse al hermano, y le llevasse el cuerpo a la hermana, lo cual todo se cumplió. Visto por ella, su hermano muerto y su honra perdida, quisiera dar gritos y hazer grandes estremos, mas, teniendo ojo a vengarse, embió a dezir al corregidor que tal cual le embiava a su hermano, le recebía. Fuese | al emperador Maximiliano, que estava en otro pueblo, cerca de aquella ciudad, y refirióle el caso. Sintiólo mucho, embió a llamar al corregidor, y careóle con la dama, que se llamava Epitia. Mandóle desposar con ella, después de averle dicho palabras de reprehensión gravíssimas. Hecho el desposorio, díxole que se confessasse, porque avía de morir. Mas la dama se derribó de rodillas delante del emperador y le dixo tantas lástimas, que le enterneció y perdonó al corregidor, mandándole que tuviesse en mucho a su muger, pues por ella tenía vida, y que si otra cosa hiziesse, él tomava a su cargo la vengança.
[10] De Alexandre de Midicis, primer duque de Florencia, también se cuenta que en el poco tiempo que le duró la vida, antes que fuesse muerto a traición, como lo fue dentro de su palacio por un deudo suyo y muy su privado, hizo cosas bien acertadas en negocio de govierno. Fue una semejante a las dichas, de que un cavallero principal de su casa, favorecido de otro, forçó a una donzella, hija de un molinero. Sabido por el duque, mandó al que faboreció el delicto que de su hazienda dotasse a la donzella, y al que la forçó, que se cassasse con ella, y hecho esto, quiso degollarlos a los dos, mas por ruegos de terceros, los perdonó.
[11] Galeacio Mantuano, moço de linaje y muchas gracias particulares, y valiente en hechos de armas, estando en Pavía un invierno y aviéndose aficionado perdidamente a una dama de aquella ciudad, sucedió que, passando un día por cierto puente, vídola que venía con todas sus conocidas y amigas. Hablóla, ofreciéndosele como solía, siempre afirmando que haría por ella grandes cosas, como es costumbre de hombres aficionados. Ella, o por provarle, o por librarse dél, díxole:
-Lo que quiero que hagáis por mí, es que os echéis con vuestro cavallo deste puente abaxo, en el río.
No lo huvo bien oído Galeacio, cuando, espoleando el cavallo, dio consigo en el río. Murió el cavallo de la caí- da, /(257v)/ y él salió del río por grande ventura, y casi muerto. Dízelo Pontano, libro primero, capítulo veinte y cinco, De heroica fortaleza.
[12] En la ciudad de Salucio vivía un rico y noble ciudadano, llamado Giacheto, casado y con hijos, hombre de edad, ocupado en exercicio de letras y estudio, y de buena estimación entre sus ciudadanos. Andava éste aficionado a una criada suya, y por una puerta secreta de su estudio salía y se veía con ella diversas vezes. Una entre otras, deteniéndose más de lo acostumbrado de salir y hazer presencia con su muger y familia, llegaron a la puerta de su estudio, y no oyéndole rebolver los libros como solía, con violencia rompieron la puerta, y saliendo por el postigo, halláronle con la criada, y ambos muertos. Tienen las mugeres casadas señalada pena de muerte por leyes de la República, si cometen adulterio, y porque no había con los maridos semejantes leyes, suele Dios, sin esperar a castigarlos en la otra vida, que será con mayor rigor, castigarlos en ésta, como se vee en este miserable Giacheto, que le dio por castigo de adulterio perder la vida y la fama y buen nombre en este mundo, y en el otro, Infierno eterno, pues, muriendo actualmente en pecado mortal, es cierto que se condenó. Dízelo Fulgoso, libro nono. Este exemplo quise poner aquí, aunque cause acedia en orejas castas, porque puede ser de algún provecho a gente desenfrenada en este vicio, que teman no les suceda lo que al desventurado Giacheto. Y porque no se piense que sólo esta vez ha sucedido en el Mundo, digo que en mi tiempo, y en Toledo, fue público aver sucedido otras dos vezes. La una fue de un moço y una moça de servicio, que los hallaron juntos y muertos una mañana en casa de cierto hombre muy siervo de Dios, que quiso su Magestad castigarlos por el agravio que hazían en casa donde se dava tan buen exemplo con la vida del señor | della. Otra vez murió un moço y quedó la muger viva, la cual, siendo pressa y atormentada, temiéndose que ella le avía muerto, no habló otra palabra en el tormento, sino que en sus braços se avía muerto, y assí, no ella, sino la Justicia Divina le mató, para que fuesse a aquél castigo y a otros escarmiento.
[13] En Toro, ciudad de España, vivía un letrado, hombre principal y rico, el cual seguía y perseguía con palabras importunas y desseos torpes a una criada suya. Ella, viéndose acossada, comunicólo con su señora, aunque no la creyó, porque el doctor era de edad de ochenta años. Y assí le dixo malas palabras, con que la hizo ir bien descontenta de su presencia. Pues como el caduco viejo perseverasse en su frenesía, un día que la moça estava cerniendo en un lugar apartado y solo, llegó a ella con ánimo dañado, haziéndole promessas, y si no consentía con su voluntad, amenazas. Vídose la pobre moça en aprieto, era honesta y avisada. Díxole:
-Dómine doctor, primero quiero ver dónde está mi señora, y si está lexos de aquí y descuidada. Fiando en que vuestra merced me dará remedio, yo haré lo que me manda. Mas, porque estando cerca no oiga que dexo el cernido, tome estos cedaços y tráigalos un poco; iré a verlo.
El frenético viejo holgó dello, tomó los cedaços y dávase mucha prissa, bolviendo cada momento la cabeça, y diziendo:
-¿Vienes, moça?
Ella fue a su ama, y díxole:
-Vuestra merced nunca me ha creído que mi señor me solicita. Venga y verá lo que passa.
Llevóla y entró con ella donde el ossario de cemiterio estava cerniendo, el cual se halló confuso. La moça fue luego casada por orden de su ama, y toda su vida dio buen exemplo de honesta y recogida. Lo dicho refiere Antón Delgadillo en un libro que anda de mano De mugeres ilustres, y dize que sacó lo más que en él escrive de otro que hizo don Alfonso de Santa María, obispo de Burgos, a instancia de la reina doña María. Los nombres del doctor y de su muger po- ne /(258r)/ allí este autor. Yo no quise nombrarlos, por ser el caso de afrenta, que si fuera honroso, de buena gana los especificara, como especifico y declaro el nombre de doña Isabel de Guzmán, condessa de Plasencia (y refiere el caso este mismo autor), la cual, sabiendo que el conde, su marido, llámese como se llamare, tratava con algunas mugeres desonestamente, ella las visitava a tiempos, y con rostro alegre las acariciava y hazía regalos, y siendo pobres les dava vestidos honrosos, y encargávales que sirviessen al conde y que no le disfamassen. Lo cual sabía luego él, y por lo mismo las dexava, lo que no hiziera si lo llevara de otra suerte. La condessa, sabido que dexava el conde de tratarlas, a algunas ponía en remedio y las casava. Después de una larga dolencia que tuvo el conde, le sirvió, estando hartos todos sus criados y enfadados dél. Y en esto perseveró hasta que murió poco antes que el conde, su marido. Algo pareció a esta señora la muger de uno de los Escipiones, que, sabiendo que tratava el marido con una muger, en tanto que él vivió lo llevó con mucha paciencia, y después de muerto, la casó, pidiéndole que guardasse, con callar, la honra de Escipión, su marido. Ambas a dos señoras sentían grandemente la falta y mal hecho de los maridos, mas llevávanlo como se ha dicho, amándolos grandemente, por evitar otros males e infamias.
[14] En la ciudad de Valencia se curava en un hospital cierta muger, enferma de bubas, y dava tan mal olor de sí, que para llegar a donde estava era necessario ponerse paños de vinagre en las narizes, la cual avía estado mucho tiempo en la casa de las mugeres públicas. Dezían los cirujanos y médicos que se moría, y no se quería confessar. Fue llamado fray Juan Romanero, del Orden de los Mínimos, y excelente predicador, para que la hablasse y acabasse con ella que se confessasse. Hablóla, y con las mejores palabras que pudo, la rogó que se con- fessasse. | Ella estuvo pertinaz en no hazerlo, porque dezía que, si sanava, se avía de tornar a aquella casa. El fraile replicó:
-¿Y si os morís?
-Si me muriere -añadió ella-, querría que me llevassen a enterrar a la misma casa.
No passó hora después que dixo esto, cuando espiró y dio la alma al diablo. Su cuerpo fue enterrado en un muladar. Esto dixo el mismo fray Juan Romero predicando en Toledo, en la iglesia de la Magdalena, un viernes de Cuaresma del año de mil y quinientos y sesenta y nueve.
[15] En la ciudad de Toledo, año de Cristo de mil y quinientos y sesenta y seis, sucedió un caso estraño (y escrívole para que se vea en lo que pone el vicio desonesto a los que se dan a él, y en lo que van a parar), y fue que en la Parroquia de Santiago vivía una viuda de poca edad y de buen parecer, la cual passava su vida pobremente con una vieja madre suya, en cuya casa se aderezava la comida a un moço llamado Rodríguez, oficial de la imprenta y que se traía, aunque muy desaliñado y como cosa prestada, en hábito de clérigo, y por tener boz de tenor abultada, era admitido en los Maitines de la Santa Iglesia, y tenía allí cierto oficio de que llevava estipendio. El cual, con la continua comunicación de la viuda, aficionósele perdidamente y solicitávala por diversas vías y modos, aunque no era admitido, porque la viuda era recogida y honesta. Y visto que no le aprovechava cosa alguna su diligencia, formó sospecha que tenía puesta en otro su afición, y quiso saber quién era, para quitarle la vida, pareciéndole que, evitado este inconveniente, avría lugar su pretensión. Entró un día donde la viuda estava, hallándose ausente su madre, y púsola un puñal a los pechos, amenazándola de muerte si no le dezía quién era su enamorado. La pobre muger afirmava que nunca avía ofendido a Dios en caso semejante, mas, visto que él instava en su intento, y teniéndose por muerta, acordándose de un vezino suyo tundidor, llamado Muñoz, /(258v)/ el cual avía seis años que era muerto, nombrósele, y con esto la dexó y diose a buscar aquel hombre. Fue la desgracia que avía llegado algo antes un cardador deste nombre, natural de Segovia, y trabajava en Toledo. Tuvo dél noticia, hízosele su amigo, y llevávale consigo a una casa pequeña de dos aposentos, que tenía a la parroquia de la Magdalena el Rodríguez, y una noche le combidó a cenar y echóle un puño de sal en el vino, con que el Muñoz quedó embriagado y sin sentido, y teniéndole desta manera, le dio en la cabeça con una grande piedra, y con un cuchillo le degolló. Hecho esto, quiso hazerle pedaços para sacarle de la casa, y cortóle los dos braços, los cuales llevó y echó en un pozo que estava a la puerta de una casa, abaxo del Colegio de los Infantes. Era ya hora de Maitines, dexó el cuerpo encerrado en su casa y fuese a la iglesia, donde, viéndole otros maitinantes salpicado de sangre, preguntándole la causa, respondió que era de un gato que la dava noches malas y le comía la carne, que ya no se la comería, ni se las daría. Venida la mañana, aquel Señor que no consiente que semejantes males queden encubiertos y sin castigo, ordenó que, yendo una moça a sacar agua del poço donde estavan los braços, se le quebró la soga, y queriendo sacar el caldero con un garavato, sacó el un braço. Diose noticia al corregidor, don Diego de Çúñiga, que lo era a la sazón en Toledo, y uno de los buenos juezes que ella ha tenido en nuestra edad. Él hizo entrar en el poço, de donde sacaron el otro braço, sin hallar otra cosa. Los dos braços vi yo en la plaça de Çocodover este día, en manos de un muñidor de la Cofradía de la Caridad, subido en una mesa, haziendo grandes exclamaciones delante mucha gente, y pidiendo limosna para enterrarlos. Andava el corregidor y justicia haziendo grandes diligencias para descubrir esta traición, y visto del Rodríguez, descubrióse al doctor Velázquez, que a la sazón tenía la canon- gía | magistral de Toledo, y después fue arçobispo de Sanctiago, y a un racionero, y al doctor Francisco Farfán, cura de la parroquial de Santiago cuando esto sucedió, y después canónigo de la magistral de Salamanca, el cual escrivió este caso como yo le voy refiriendo, en un libro que hizo y anda impresso, llamado Regimiento de Castos, en el Remedio veinte y tres . Por orden destos, la viuda fue encerrada en el monasterio de Santa María la Blanca, que es de mugeres recogidas, y a él le aconsejaron que fuesse a pedir el hábito a un monasterio de Hierónimos, que está fuera de la ciudad, donde por la boz que tenía se podía esperar que le recibirían. Mas, el prior y convento, sabido el caso, negándole el hábito, le remitieron al monasterio de Guadalupe, que es del mismo Orden, dándole cartas y vistiéndole de donado. Fue allá, dio las cartas y, entendido el caso, no fue recebido, mas aconsejáronle que se passasse a Portugal, que por ser a la sazón reino estraño, podría tener segura la vida. Hízole él assí, fue a Portugal, donde cayó en él tanta tristeza, acordándose de la viuda, que determinó bolver a Toledo. Entretanto que andava en esto el miserable homicida, después que el cuerpo del Muñoz estuvo encubierto cinco o seis días, por un rumor que andava en la vezindad del ruido que oyeron la noche en que le mató, y que avía faltado el Rodríguez de aquella casa, estando siempre cerrada, y un mal olor que salía della de cuerpo muerto, tuvo alguna sospecha el corregidor, y assí mandó decerrajar la casa, y halló el cuerpo truncado sin braços, y començada a cortar la pierna por el muslo. Vino a conocerse el malhechor y, inquiriendo sobre el caso, tuvo el corregidor noticia de la viuda y de su madre, y que estavan en las Arrecogidas, y siendo astutíssimo y sagaz, mandó llevar una tabla de pan, en limosna al monasterio, y fuesse dissimulado tras ella con todos sus alguaziles. Las religiosas /(259r)/ abrieron la puerta de su clausura para recebir el pan, estando acostumbradas a recebir del mismo corregidor y de otras personas devotas semejantes limosnas. Entróse tras el pan en la casa, y sacó de allí a la viuda y a su madre, y púsolas en la cárcel real, donde por su confession se entendió todo el caso, y la poca culpa que ellas tenían. Embió muchos oficiales y ministros de justicia, que le buscassen por todo el reino, y uno dellos llegó a una venta dentro de Castilla, a la raya de Portugal, y estando allí vido entrar al delincuente. Reconocióle y llegó a él diziendo que fuesse presso, y siendo el moço robusto y de muchas fuerças, y el otro, flaco y sin fuerças, se le rindió. Púsole esposas a las manos y trúxole a la cárcel de Toledo, donde confessó su delicto y le pagó, siendo arrastrado, ahorcado y acuarteado, y puesta la mano en el umbral de la casa donde cometió el delicto. Confessó que la viuda no tenía culpa, y suplicó al juez que no pagasse ella lo que él avía pecado, sino que se le diesse libertad. Otorgóselo, y assí salieron juntos de la cárcel, la madre y la hija libres para su casa, y él para la horca, mostrándose muy contrito y padeciendo la muerte con grande ánimo y paciencia. Obras son éstas del vicio desonesto y luxuria, y sería bien que el oírlo fuesse de provecho para escarmentar en cabeça agena y apartarse de caer en semejantes inconvenientes, con huir del vicio de pecado.
[16] En las guerras que los estados de Flandes levantaron, rebelándose muchos pueblos contra su natural y legítimo señor, el católico rey don Filipe, Segundo deste nombre, tratando de reduzir a su servicio los rebeldes la alteza del señor don Juan de Austria, su hermano, en el año de mil y quinientos y setenta y siete, supo que se juntavan algunos franceses de los herejes para venir en socorro del príncipe de Orange, Guilielmo Nassao, su cabeça, muro y defensa de los amotinados y rebeldes, y antes que car- gasse | más golpe de gente, embió a Octavio Gonzaga, general de la Cavallería, con siete compañías de gente española, a les cortar el hilo y assegurar aquellos passos. Llegaron a Berlamón, pueblo pequeño en los confines de Francia, donde hallaron alojados sesteando cuatrocientos dellos. Acometiéronlos con una tan súbita arma, que solos se salvaron que no fueron muertos o prisioneros los capitanes, y algunos otros de los principales. Uno destos capitanes, llamado el de la Puente, llegó con copia de soldados, que se le juntaron en esta retirada, a una aldea llamada Decorte, que está a vista de los estados de Flandes en Francia, y alojóse en ella a los diez y seis de deziembre deste año de mil y quinientos y setenta y siete. Y como es costumbre, tomó la más rica y bien labrada casa de un labrador, llamado Juan Miller. Tenía éste tres hijas, la una de las cuales se llamava María, y era muy hermosa donzella, de edad de diez y seis años. Désta se enamoró el capitán, viéndola que no sólo era hermosa, sino tan agradable y de buena condición, que en ninguna cosa entendía sino en servirle y regalarle. Habló el capitán con su padre, y díxole:
-Si vós, amigo, me quisiéssedes dar a vuestra hija María por muger, dígoos de verdad que no sólo ennobleceréis vuestro linaje, sino que ella será muy bien tratada de mí, y trocará el sayal desta aldea por la seda y brocado de mi tierra y ciudad.
El labrador, oyendo estas palabras, y entendiendo la malicia del capitán, respondió temblando:
-Señor capitán de la Puente, yo soy un pobre rústico villano, indigno de tanta honra como me ofrecéis, y vós, por el contrario, sois cavallero, bien nacido y de grande estado, por lo cual no os vendrá bien mi hija, antes la guardo para algún mi igual que me reconozca por suegro, y yo a él por hierno.
A estas palabras, encendido el capitán en cólera, le respondió:
-Villano ruin, negáisme lo que os pido y yo tanto amo; pues a vos os pesará dello.
Arrojóle una escudilla a la cabeça. /(259v)/ El pobre hombre se fue huyendo, dexando su hija en el aposento. La cual, queriendo irse tras él, los soldados, medio borrachos, le echaron la mano, y no sólo la forçó el capitán, sino el que más dellos quiso, y hartos de aquel abominable estrupo, la assentaron a la mesa, diziendo motes y donaires. La pobre moça, que desseava vengarse, dissimulava, hasta que llegó un caporal a hablar al capitán a la oreja, y buelta la cabeça para oírle, viendo María la oportunidad, asió de un cuchillo que junto a ella estava en la messa, y con él le dio una tan grande herida sobre el coraçón, que cayó luego tendido y muerto. Y huyendo de la tabla, llegó antes que los soldados a sus padres, y les contó el caso, rogándoles que se pusiessen en cobro. Y no eran bien idos cuando llegaron los soldados, y echando mano a la desdichada moça, | sin más processo ni alegación, la ataron a un árbol y la alcabuzearon, donde alegremente murió. Y no fue sin vengança, porque el padre, no pudiendo sufrir tan grande agravio, se quexó aquella noche a sus vezinos, que eran tres lugares comarcanos de más de mil y quinientos fuegos, los cuales, tocando a la arma, passaron a cuchillo a estos malhechores y a otros que estavan aloxados por aquel contorno. Dízelo el licenciado Pedro Cornejo, en el libro que hizo de la Civil Dissensión de Flandes. Refirióse algo desto en el Discurso de Castidad, por respeto de la donzella forçada y que vengó su fuerça; aora se ha dicho más largamente, por ocasión de la luxuria del capitán, y del pago que llevó por ella, en el Discurso presente, que trata desta materia. |
lunes, 22 de junio de 2009
Luxuria
[EJEMPLOS DE LAS SAGRADAS ESCRITURAS]
[1] El castigo general que hizo Dios | en todo el Mundo, ahogándole por agua en el Diluvio, fue ocasionado por el vicio de luxuria, pues dize la Divina Escritura en el capítulo sexto del Génesis que toda carne se dañó y desconcertó. Hasta la gente dedicada a Dios, que eran los hijos de Set, contra lo que Dios les tenía mandado, se casavan con las hijas descendientes de Caín, como fuessen hermosas y les pareciessen bien. Lo mismo fue en el castigo de las ciudades de Sodoma y Gomorra, con las demás. Dellas se dize en el Génesis , capítulo diez y ocho y diez y nueve, que el clamor de los pecados cometidos por los que en ellas vivían subía hasta las orejas de Dios. Y, baxando dos ángeles como para hazer la pesquisa y averiguar si correspondían las obras con las palabras y bozes, aposentándose en casa de Lot, los miserables sodomitas intentaron entrar por fuerça en la casa, para hazerla también a los ángeles, que estavan en figura de mancebos hermosíssimos en ella. Lo cual visto por ellos, aviendo sacado a Lot y a sus hijas con la muger, que después se convirtió en estatua de sal, y teniéndolos fuera de los términos de aquellas ciudades, llovió fuego sobre ellos, dexándolos hechos ceniza.
[2] Siquem, hijo del rey Emor, por amar a Dina, hija del Patriarca Jacob, y llevarla robada a su casa, vino a perder la vida, con todos los vezinos de aquella ciudad, quedando assolada y destruida, como parece en el capítulo treinta y cuatro del Génesis.
[3] Por este vicio de luxuria fue casi destruida la Tribu de Benjamín, que /(254r)/ solamente quedaron en ella seiscientos varones, y todos los demás, con las mugeres, fueron muertos por las otras tribus. La ocasión fue que, hospedándose una noche en la ciudad de Gabaa, que era de la Tribu de Benjamín, un levita con su muger, los vezinos della llegaron de tropel a una casa, donde estavan aposentados, y, a la traça de los sodomitas que quisieron usar mal de los ángeles que estavan en trage y figura humana en casa de Lot, ofreciéndoles él sus hijas porque no cometiessen pecado nefando, assí, aquí, porque el levita fuesse libre, ofrecióles su muger, a la cual trataron de tal suerte en aquella noche, que, venida la mañana, espiró. Tomó su cuerpo el levita y hízole doze partes, distribuyéndole por toda la tierra de Israel, con la relación de lo sucedido, y fue tan grande la ira de las onze tribus contra la de Benjamín por el caso tan feo que avían hecho, que, puestos contra ellos en armas, pidiéndoles los delincuentes de Gabaa para castigarlos, y no queriendo darlos, sino que se pusieron a los defender, los mataron a todos, sino a seiscientos hombres, con que después se reparó la Tribu, casando éstos con mugeres de las otras tribus, porque de su casta y linaje ninguna avía quedado. Los muertos fueron veinte y cinco mil, como parece en el capítulo diez y nueve y veinte del Libro de los Juezes.
[4] David, enlazado en el amor de Betsabé, cometió con ella adulterio, y después fue homicida, dando la muerte al más leal vassallo que tenía, que fue Urías. Y dízese en el Segundo Li- bro | de los Reyes , capítulo onze.
[5] Amón, hijo de David, hizo fuerça a Tamar, hermana de su hermano Absalón, y por ello murió después a puñaladas. Es del Segundo de los Reyes , capítulo treze.
[6] Absalón, hijo también de David, cometió detestable luxuria con las concubinas. Assí, a mugeres de menos nombre de su padre, y muy presto, passado este hecho, murió alanceado. Refiérese en el capítulo diez y seis y diez y ocho del Segundo de los Reyes.
[7] Salomón, assí mismo hijo de David, puso su amor en diversas mugeres idólatras, las cuales le depravaron su coraçón, y vino a idolatrar. Refiérese en el Tercero de los Reyes, capítulo onze.
[8] Dos ancianos pusieron sus ojos deshonestos en la honesta Susana, por donde, viéndose della menospreciados, le procuraron la muerte. Y se vido a punto de padecerla, si no despertara Dios la lengua de Daniel, que bolvió por ella y convenció a los viejos de su falsedad, por donde Susana quedó libre, y ellos, muertos. Es del capítulo treze de Daniel.
[9] Por ocasión del adulterio de Herodes y Herodías fue degollado San Juan Baptista, siendo verdadero mártir el que era santo antes que nacido, el que fue boz de Dios y más que Profeta. Es de San Marcos, capítulo sexto.
[10] El Hijo Pródigo, por vivir luxuriosamente, vino a guardar puercos y a padecer tanta hambre, que no se hartava de lo que los puercos comían. Refiérelo San Lucas, en el capítulo 16.
Lo dicho se colige de la Sagrada Escritura.
Anónimo, Flos Sanctorum
jueves, 4 de junio de 2009
The taste of the individual savage
When Sefu returned to Kasongo, a day or two afterwards, he gave orders that the pieces of Debruyne's body should be collected and buried with Lippens, whose body, with the exception of the hands (which had been sent to Sefu and Mohara of Nyangwe as tokens), was otherwise unmutilated. The strong innate respect for a chief had protected Lippens' body, while that of his subordinate had been hacked to pieces. A curious fatality followed these twelve murderers. The chief of the band, Kabwarri by name, was killed by us in the battle of the 26 th of February with Lippens* Martini express in his hand. Of the others — all of whom were the sons of chiefs, and some of them important men on their own account — four died of smallpox, one was killed at Nyangwe, one in the storming of Kasongo, and the remaining six we took prisoners at Kasongo. During the trial they one day, though in a chained gang, succeeded in overpowering the sentry, and thus escaped.
One was drowned in crossing a river ; three more were killed, either fighting or by accident, within a month or two of their escape ; and the two remaining we retook and hanged ; — which brings to me a curious point. Of the many men I have seen hanged nearly all died by strangulation, and not by having the neck broken. As compared with shooting, hanging seems to me the less painful death ; the wretched being becomes insensible in a very few seconds, whereas a man shot will often require a coup de grace, no matter how carefully the firing party is placed.
During this time I made several excursions through the country in search of game, and also as
a means of getting to know the district What struck me most in these expeditions was the
number of partially cut-up bodies I found in every direction for miles around. Some of them
were minus the hands and feet, and some with steaks cut from the thighs or elsewhere ; others
had the entrails or the head removed, according to the taste of the individual savage, though, as I
afterwards discovered, this taste is more tribal than individual. Neither old nor young, women
or children, are exempt from the possibility of serving as food for their conquerors or neighbours..."
S. L. Hinde
Imperial romances for the young
Just after daybreak there was a dull, deep report, and a cloud of gray smoke rose over the city. Nana Sahib had ordered the great magazine to be blown up, and had fled for his life to Bithoor. Well might he be hopeless.
He had himself commanded at the battle of the preceding day, and had seen eleven thousand of his countrymen, strongly posted, defeated by a thousand Englishmen. What chance, then, could there be of final success? As for himself, his life was a thousandfold forfeit; and even yet his enemies did not know the measure of his atrocities. It was only when the head of the British column arrived at the Subada Khotee that the awful truth became known. The troops halted, surprised that no welcome greeted them. They entered the courtyard; all was hushed and quiet, but fragments of dresses, children's shoes, and other remembrances of British occupation, lay
scattered about. Awed and silent, the leading officers entered the house, and, after a glance found, recoiled with faces white with horror. The floor was deep in blood; the walls were sprinkled thickly with it.
Fragments of clothes, tresses of long hair, children's shoes with the feet still in them--a thousand terrible and touching mementos of the butchery which had taken place there met the eye. Horror-struck and sickened, the officers returned into the courtyard, to find that another discovery had been made, namely, that the great well near the house was choked to the brim with the bodies of women and children. Not one had escaped.
On the afternoon of the 15th, when the defeat at Futtehpore was known, the Nana had given orders for a general massacre of his helpless prisoners. There, in this ghastly well, were the remains, not only of those who had so far survived the siege and first massacre of Cawnpore, but of some seventy or eighty women and children, fugitives from Futteyghur. These had, with their husbands, fathers and friends, a hundred and thirty in all, reached Cawnpore in boats on the 12th of July. Here the boats had been fired upon and forced to put to shore, when the men were, by the Nairn's orders, all butchered, and the women and children sent to share the fate of the prisoners of Cawnpore.
Little wonder is it that the soldiers, who had struggled against heat and fatigue and a host of foes to reach Cawnpore, broke clown and cried like children at that terrible sight; that soldiers picked up the bloody relics--a handkerchief, a lock of hair, a child's sock sprinkled with blood--and kept them to steel their hearts to all thoughts of mercy; and that, after this, they went into battle crying to each other: "Remember the ladies!" "Remember the babies!" "Think of Cawnpore!"
Henceforth, to the end of the war, no quarter was ever shown to a Sepoy.
G. A. Henty
Dedications
In his interesting volume, The Dedication of Books, London, 1887, Mr. Henry B. Wheatley traces three stages in the history of the dedication. In its first stage, the dedication is seen as the spontaneous expression of an author's love and respect for his friend or patron. "Under these regards," runs the quaint language of the Tatier, "it was a memorable honor to both parties and a very agreeable record of their commerce with each other." In the second stage, we travel through the years when all sense of shame was absent from the mind of the author, who sold his praises to the highest bidder on the simple principle, — ^the more praise, the more pay. Even the greatest authors did this. Prices varied from twenty shillings to twenty pounds, but Bayle refused two hundred guineas from the Duke of Shrewsbury for a dedication of his dictionary. He said, "I have so often ridiculed dedications that I must not risk any." Prom the Revolution to the time of George Pirst, the current price for the dedication of a play varied from five to ten guineas but was often less when the author happened to be in immediate need.
Nathaniel Pield said that the dedication fee was forty shillings and he dedicated his comedy, A Woman is a Weathercocke, to any woman "that hath been no weather-cocke"; he comments, "I did determine not to have dedicated my play to anybody, because forty shillings I care not for, and above few or none will bestow on these matters, especially falling from so fameless a pen as mine is yet." (1612.)
In the case of not a few works of Erasmus as with many other books of the time, it seems evident that in exchange for the dedication, the "patron" of literature had provided the funds requisite or the printing of the book, or sometimes even for the support of the author while it was being
written.
Heame tells us in his Diary that Lawrence Eachard received £300 from George I for the dedication df his History of England, and Dr. Hickes a hundred guineas from Prince George (afterwards George II) for the dedication of his Thesaurus. On the other hand we read that Aristotle's book on Animals, dedicated to Pope Sixtus IV by Theodore Beza, brought to Beza only the cost of the binding.
In the third stage we revert to customs resembling the first, for at the present day the dedication is chiefly used by an author who wishes to associate his work with some friend or person greatly loved, or admired, a favorite reader with whom he may be supposed to be in special simpathy . Of this class of dedications a charming authoress writes to a friend: ''A good book is not merely a book but a gathering together of the highest of the thoughts which, bom in our minds, escape with unfledged wings into the great open world. Many of these go free forever but there are those among them which leave behind shadow and substance of hemselves and become books; ideas and aspirations in concrete embodiment for the permanent satisfaction of htunanity. The human parent of a worthy book knows well its heavenly origin and rejoices in the rights and privileges of half-parentage. Realising that the work is not all his own but that it has come into being through spiritual influences mediated by his fellow-men, it is his impulse to dedicate his book to the one in whom he sees its ideals embodied, or to those upon whose sympathy and insight he relies to receive its message, or to whose action he looks to accomplish its purposes."
M. E. Brown
domingo, 31 de mayo de 2009
Hermafroditismo
"Después de la criatura nacida de un huevo no fecundado, es el descendiente del hermafrodita el que representa la más intensa homogeneidad en la herencia fisiológica. El hermafrodita, macho y hembra en un solo individuo, llamado en griego hombre y mujer (andrógino)^ es en otro aspecto descendiente de Hermes (Mercurio) y Afrodita (Venus), y heredero del vigor de aquél y de las gracias de ésta; se reproduce sin el concurso ajenp, diferenciándose de la hembra partenogenética en que posee las dos glándulas sexuales o, cuando menos, las dos gametas, el huevo y el espermatozoide en una sola glándula. En la reproducción del hermafrodita se da una verdadera fecundación, sin otra advertencia que provenir de un solo individuo los dos elementos s€:xuales; en la partenogénesis, como acabamos de ver, un solo individuo, siempre femenino, logra la evolución delhueyo sin el concurso del espermatozoide, o lo que es lo mismo, sin fecundación.
Para los alcances de la conservación del carácter químico del progenitor en la descendencia, el hermafrodita ha de bastarse a sí mismo; es decir, que ha de producir simultáneamente o con corto período de separación huevos maduros en aptitud de ser fecundados y semilla fecundante: así se produce la autofecundación ^ y en el cuerpo del hijo no entran materiales extrafios a su único progenitor, padre y madre al mismo tiempo.
La autofecundación tiene muy limitados horizontes en la Zoología, pues son contadas las especies en las que se ha podido comprobar: el ejemplo más conocido lo ofrecen las tenias. La solitaria se compone de muchos anillos, y todos ellos provistos de glándulas sexuales: los más viejos (proglótides) son femeninos, puesto que poseen un ovario bien desarrollado y un testículo atronco que no funciona; lo contrario sucede con los anillos jóvenes, que cuentan con un testículo en plena función cuando aún no se ha esbozado el ovario. En las tenias se da una verdadera autofecundación, si no entre las gametas de un solo anillo, entre las de los jóvenes y los viejos, los
primeros, actuando de machos, ponen la semilla, y los otros, los huevos. En el ejemplo de las tenias, que es, como dijimos, ejemplar entre las especies hermafroditas, es más precoz el desarrollo de la glándula masculina (protandria); el ovario se retrasa y, por lo mismo, no coinciden las dos gametas dispuestas para la fecundación. La semilla se pasó para cuando el huevo alcanza a la madurez: por esta falta de coincidencia no se fecundan entre si las gametas de cada anillo de las tenias..."
JOSÉ GÓMEZ OCAÑA