domingo, 25 de diciembre de 2011
Hospitalité médiévale
"Il parait prouvé par de nombreux témoignages que, dans certaines provinces de la vieille France, la mode se conserva longtemps d'exercer envers les hôtes que l'on voulait honorer, l'hospitalité sans réserve encore en usage dans certaines îles de la Polynésie. Après le souper et les mains lavées, quand on avait desservi les épices et les confitures, on offrait une compagne de nuit au visiteur. Cette coutume plus cordiale que décente s'est maintenue, presque jusqu'à nos jours, dans les hôtelleries des bords du Danube et de la Russie méridionale.
Une aussi courtoise réception était le rêve des voyageurs de tout rang; les fiableurs nous apprennent qu'on la devait presque infailliblement à l'invocation de deux saints, patrons de l'hospitalité : saint Martin dont il est question dans le
fabliau de Gombert et des deux clercs, et saint Julien, celui des deux intercesseurs qui, grâce à La Fontaine, est demeuré le plus célèbre. Dans un de ces petits poèmes, un amant qui vient d'obtenir les faveurs de sa maîtresse s'écrie avec enthousiasme :
Saint Julien, qui puet bien tant,
Ne fist à nul homme mortel
Si dous, si bon, si noble ostel !
Eustache Deschamps dit également dans une
de ses spirituelles chansons :
Qui prend bonne femme, je tien
Que son ostel est saint Julien.
Cette coutume était mieux qu'acceptée, elle était idéalisée. Dans le roman de Gérard de Roussillon, on peut voir comment le noble comte Gérard fit à l'envoyé du roi de France les honneurs de sa maison : rien n'y faillait, ni pour le Jour ni pour la nuit, ni pour la table ni pour le rut.
Lacurne de Sainte-Palaye, qui cite cet exemple avec d'autres, ajoute cette remarque, résultat de sa profonde érudition : « Dans l'éloge des seigneurs qui faisaient le mieux les honneurs de leurs châteaux, nos romanciers et nos poètes leur prêtent la même complaisance pour leurs hôtes, que celle des peuples qui habitent le long du Nil, suivant les relations des voyageurs. »
Le même érudit cite, d'un fabliau dont il ne nomme pas l'auteur, un scabreux passage qui ne laisse guère de doute sur la facilité des moeurs de nos paladins. Un chevalier, à la nuit close, sonne du cor à la porte d'un château, où il ne tarde pas à être reçu avec honneur.
La comtesse qui fu courtoise,
De son oste pas ne lui poise,
Ainz li fist tere à grant délit,
En une chambre, un riche lit;
Apèle une souève pucele,
La plus courtoise et la plus bèle.
A conseil li dist : — Bêle amie,
Allez tost, ne vous ennuit mie,
Avec ce chevalier gésir
Je i alassevolentiers,
Que jà ne laissasse pour honte,
Ne fust pour monseigneur le comte
Qui n'est pas encore endormi....
Dans le Chevalier à L´espée, le châtelain met sa fille, gardée il est vrai par une épée enchantée, dans le lit de son hôte, messire Gauvain; et ce noble neveu du roi Artus n'est pas trop renversé par cet excès de courtoisie.
Egalement dans le singulier fabliau de Garin, où nous avons vu un jeune chevalier rendre les robes d'or aux trois fées et prendre sans façon la dépouille d'un chapelain, le capricieux héros arrive sur le vespre au manoir d'une gente châtelaine. La nuit venue, après le dernier repas, celle-ci répète exactement la scène citée par Lacurne de Sainte-Palaye. Elle sacrifie sans scrupule les lois de la pudeur à sa bienveillance pour le nouveau venu. Elle appelle la plus jolie de ses
parentes, qui répond au doux nom de Blancheflor, et lui dit :
— Belle cousine,
Tu t'en iras au chevalier
Que monseigneur héberja hier;
Ne cri ne noise ne feras,
Et avec li te coucheras,
Et feras du tout son plaisir
Et bien li dis que je y alasse
Se le comte ne redoutasse....
Les bergères des bords de la Saône chantent encore un vieux lai, à peine amélioré dans sa gothique prononciation, dont les couplets de deux vers, alternativement répétés et psalmodiés sur un récitatif mélancolique, contiennent un souvenir très net de cette gaillarde hospitalité :
« S'en est du sire de Beaussart — qui s'ot volu marier ; » dès le premier soir de ses noces « en guerre fut mandé. » En son absence, la belle- mère, jalouse de la jeune femme, la maltraite et l'emploie aux plus vils travaux.
Un soir le sire de Beaussard, revenant de guerre, « entend s'amie chanter. » Il la reconnaît à la voix, et la retrouve gardant un troupeau de cochons. Le chevaher cache son indignation; mais quand, après le souper, sa mère, qui ne l'a point
reconnu, lui offre une de ses dariolettes pour compagne de lit, le noble sire, levant sa visière, foudroyé la coupable par ces simples mots :
Sera la pauvre porchère
Que j'aurai à mon coucher..."
Antony MERAY
La vie au temps des Trouvères : croyances, usages, et moeurs intimes des XI, XII, [et] XIII siècles d'après les lais, chroniques, dits et fabliaux
miércoles, 7 de diciembre de 2011
Catéchisme libertin
CATÉCHISME LIBERTIN
DEMANDE.
Qu'est-ce qu'une putain?
RÉPONSE.
C'est une fille qui, ayant secoué toute pudeur, ne rougit plus de se
livrer avec les hommes aux plaisirs sensuels et charnels.
DEMANDE.
Quelles qualités doit avoir une putain?
RÉPONSE.
Trois qualités essentielles.
DEMANDE.
Quelles sont ces qualités?
RÉPONSE.
L'effronterie, la complaisance et la métamorphose.
DEMANDE.
Qu'entendez-vous par l'effronterie?
RÉPONSE.
J'entends qu'une fille qui se dévoue à ce commerce libidineux ne doit
avoir honte de rien: toutes les parties de son corps doivent être pour
les hommes ce qu'elles seraient pour elle-même en particulier;
c'est-à-dire que ses tétons, sa motte, son cul doivent lui être aussi
indifférents auprès de l'homme inconnu qu'elle amuse, que l'est à
l'égard d'une femme honnête la paume de sa main qu'elle ne rougit pas de
montrer.
DEMANDE.
Qu'est-ce que la complaisance dans une putain?
RÉPONSE.
C'est une amorce par laquelle elle sait adroitement conserver l'homme
passager, faisant usage de sa douceur naturelle, se prêtant librement
aux différents désirs de l'homme; par ce moyen elle le retient comme
dans des filets, et l'oblige, malgré lui, à retourner une autre fois
vers l'objet qui a si bien secondé sa passion momentanée.
DEMANDE.
Qu'entendez-vous par la métamorphose?
RÉPONSE.
J'entends qu'une vraie putain, renfermée dans les ressources de son art,
doit être comme un Protée, savoir prendre toutes les formes, varier les
attitudes du plaisir, suivant le temps, les circonstances et la nature
des tempéraments. Une putain recordée et aguerrie doit se faire une
étude particulière de ces différentes variations qui procurent
ordinairement le plaisir aux hommes; car il y a de la différence entre
amuser un homme froid, un blondin, ou un homme poilu et brun, entre
exciter une jeune barbe ou un vieillard sensuel: la nature, plus
impérieuse chez les uns et plus modérée chez les autres, exige par
conséquent des titillations différentes, des situations plus
voluptueuses, des attouchements plus piquants et plus libertins; et
telle putain qui découvrant seulement son cul à un jeune Ganymède le
ferait décharger jusqu'au sang, n'opérerait qu'une sensation ordinaire à
l'égard d'un autre; tandis qu'un tortillement de fesses voluptueusement
fait, plongerait l'homme à tempérament dans un torrent de délices, qui
causerait la mort au Narcisse fouteur et au paillard décrépit.
DEMANDE.
A quels signes caractéristiques distingue-t-on une putain de celle qui
ne l'est pas?
RÉPONSE.
Son habillement trop peu gazé, son maintien trop peu retenu, ses gestes
libres, sa conversation trop enjouée et trop lascive, son regard décidé
et sa marche effrontée sont les signes visibles qui la font reconnaître.
Il est cependant nécessaire pour son propre intérêt qu'elle en agisse
ainsi; car il est des hommes si timides auprès des femmes, que si une
putain tranchait avec eux de l'_Honesta_, ces hommes, qu'on peut
comparer à des puceaux, n'oseraient leur faire aucune proposition, et
par conséquent elles perdraient l'occasion de faire quelquefois une
bonne pratique, pour avoir affecté une modestie malentendue.
DEMANDE.
Mais, n'est-il pas possible qu'une putain imite en tout la décence et le
maintien réservé d'une honnête femme?
RÉPONSE.
Oui: et celles de ce genre sont les plus fines; elles amorcent par là le
nigaud qu'elles veulent duper; elles paraissent s'effaroucher de ses
propositions; mais c'est pour mieux l'enchaîner: et combien sont pris au
trébuchet, et s'imaginent aller cueillir la rose sans danger, tandis que
l'épine y tient fortement. Ces sortes de putains tirent beaucoup de
profit de ce commerce; mais aussi il n'appartient qu'à celles qui
peuvent tenir d'abord un certain ton de jouer ce personnage hypocrite.
DEMANDE.
Toutes les femmes ont-elles un penchant décidé à devenir putain?
RÉPONSE.
Toutes le sont ou désirent l'être; il n'y a guère que les convenances,
les bienséances qui retiennent la plupart; et toute fille qui succombe
même la première fois, dans un tête-à-tête, est déjà, dès le premier
pas, putain décidée; la chemise, une fois levée, la voilà familiarisée
avec son cul, autant que celle qui a joué du sien pendant dix ans.
DEMANDE.
La putain qui procure de la jouissance à l'homme, peut-elle s'y livrer
avec tous, sans s'exposer à altérer son propre tempérament?
RÉPONSE.
Il est un milieu à tout; il serait très imprudent à une putain de se
livrer avec excès au plaisir de la fouterie: une chair flasque et molle
serait bientôt le fruit de ce désordre; mais il est un raffinement de
volupté qui tient à la volupté même, et dont une adroite putain doit
faire usage. Une parole, un geste, un attouchement fait à propos, offre
à l'homme l'illusion du plaisir; il prend alors l'ombre de la volupté
pour la volupté même; et comme le coeur est un abîme impénétrable, la
putain consommée dans son art remplit souvent, par une jouissance
factice, les vues luxurieuses de l'homme, qui se contente de
l'apparence. Les femmes étant plus susceptibles et plus propres que tout
autre à ce genre d'escrime, il dépend d'elles de donner le change à
l'homme.
DEMANDE.
Une putain doit-elle procurer autant de plaisir à un fouteur de
vingt-quatre sous, qu'à celui qui la paie généreusement?
RÉPONSE.
Il est certain que la putain devant vivre de son métier, et le foutre
n'étant pas une substance qui puisse servir d'aliment, elle doit agir
avec ce fouteur comme avec le père Zorobabel, et lui dire;
NESCIO VOS...
«Je vis du con comme vous de l'autel.»
Cependant le grand art d'une putain qui veut se faire un nom, n'est pas
toujours de mettre à contribution les hommes qu'elle raccroche. Il en
est qui sont susceptibles de cette délicatesse; et touchés du
désintéressement qu'une putain leur témoigne, ils s'imaginent alors que
cette Laïs de rencontre est tout à coup éprise et coiffée de leur
physique, bien plus que du numéraire; leur amour-propre est flatté de
cette préférence. Le plaisir qui ne leur paraît pas acheté, se fait
mieux sentir; son aiguillon est plus mordant, et quelquefois la putain
gagne beaucoup à ce manège; au surplus, c'est à elle à discerner et à
connaître ses pratiques. Une putain bête ne fera jamais fortune; la
rusée peut essayer d'être dupe une ou deux fois, pour reprendre vingt
fois sa revanche avec d'autres. Il est constant aussi qu'un vieillard
cacochyme n'a pas le droit d'exiger qu'une jeune et fraîche putain se
harcelle après son chétif engin pour un modique salaire: Hercule et
Psyché peuvent quelquefois entrer chez elle pour y faire un coup fourré;
mais
Le forgeron atrabilaire,
Qui de son antre ténébreux,
Tout en boitant, vint à Cythère
Attrister les Ris et les Jeux,
De Vénus salir la ceinture,
Effaroucher la volupté,
Et souiller le lit de verdure
Qui sert de trône à la Beauté,
je ne lui connais point de charmes qui puisse le faire recevoir
_gratis_; il faut qu'il paie au poids de l'or le plaisir qui le suit:
c'est le prix de sa turpitude. Qu'une putain donc le plume, qu'elle en
tire pied ou aile, c'est le secret de son art. Il lui doit sans doute ce
tribut pour les outrages qu'il fait chaque jour à la volupté.
DEMANDE.
Comment doit se comporter une putain lorsqu'elle a donné dans l'oeil à
quelque bon fouteur?
RÉPONSE.
Il faut d'abord qu'elle mette celui-ci à son aise, et qu'elle le soit
aussi avec lui. On sait que le premier compliment d'un luron qui entre
chez une fille, est de lui prendre les tétons, et de passer de là
lestement au cul, de farfouiller ensuite sa motte. Ces petites agaceries
d'usage sont les avant-coureurs et les prémices du plaisir. La fille
alors doit, par de lascives caresses, de tendres attouchements, achever
la conquête de cet amoureux du moment; d'une main subtile elle doit
faire sauter le bouton de la culotte, tandis que de l'autre elle retient
en bride sa pine, irritée déjà par les premiers attouchements. C'est
alors qu'elle doit saisir ce moment favorable pour demander son salaire,
et le fouteur s'empressera de lui donner, pour ne point mettre de retard
entre les apprêts du plaisir et l'instant de la jouissance[1].
[1] Un défaut néanmoins dans la plupart des filles de joie, dont il
est bon de dire un mot pour leur gouverne, c'est de n'être jamais
contentes de ce qu'on leur donne. Présentez-leur trois livres, elles
en demandent six. Si vous cédez, leur importunité augmente; c'est un
ruban qu'il leur faut encore; c'est une bagatelle qu'elles réclament
pour leur guenon; mais ces contributions importantes leur sont très
souvent nuisibles, en ce que l'homme qui veut jouir n'est occupé que
de cet objet; se voyant arrêté dans sa marche, il regrette alors et
son argent et son foutre. C'est ainsi que les putains éloignent très
souvent d'excellentes pratiques de leurs taudions.
(...)
DEMANDE.
Une putain qui a la chaude-pisse ou la vérole doit-elle et peut-elle
sans remords baiser avec un homme sain?
RÉPONSE.
Non: et telle luxurieuse que soit une fille, telle passionnée qu'elle
puisse être, elle doit toujours se faire un crime de communiquer sa
corruption à un homme; elle doit préférer plutôt perdre sa pratique que
de l'empoisonner, et souvent un aveu naïf de sa part lui gagne l'estime
du fouteur, qui se contente alors du plaisir idéal et du service de la
main qui supplée à celui du con malade. La fille n'en reçoit pas moins
son tribut ordinaire.
DEMANDE.
La fille qui a ses ordinaires peut-elle aussi se laisser baiser?
RÉPONSE.
Non; car il faut dans la fouterie observer certaine bienséance de
propreté et d'usage: est-il rien en effet qui répugne tant à l'homme que
cette maladie périodique des femmes? quel spectacle plus dégoûtant
qu'une pine barbouillée d'ordinaires? Je sais que les femmes dans ce
temps sont beaucoup plus passionnées, qu'elles bandent avec plus de
luxure; mais il ne faut pas que l'envie de foutre les portent à
occasionner aux hommes des regrets cuisants et à s'en faire haïr.
Lorsqu'une fille se sera déclarée au fouteur pour être au temps de ses
règles, si le satyre veut néanmoins qu'elle fasse le service, que sa
pine barbotte alors dans son con, la fille n'a plus rien à se reprocher;
qu'elle profite même de cet instant de rage foutative pour se servir de
ce vit enragé comme d'un excellent frottoir pour se débarbouiller la
matrice. Cet expédient lui est permis, parce que le fouteur a voulu
passer par-dessus les _règles_. Elle doit néanmoins, après le coup tiré,
avoir soin d'offrir un vase et de l'eau à ce laveur de con, afin qu'il
puisse décrasser sa pine; elle doit aussi en faire autant de son côté;
l'empressement qu'elle doit avoir d'être bientôt quitte de cette plaie
mensuelle, lui en fait naturellement un devoir.
DEMANDE.
Une putain est-elle tenue de foutre avec un homme vérolé?
RÉPONSE.
S'il ne lui est pas permis de baiser avec un homme sain lorsqu'elle-même
est gâtée, elle a le même privilège de ne point foutre avec celui qui a
mal au vit; c'est à elle à y voir clair et à s'assurer avant de la
propreté de son fouteur; pour vérifier ses reliques, elle doit elle-même
décalotter le vit, pressurer le bout du prépuce pour voir s'il n'en sort
pas de la matière; elle doit en outre considérer la chemise, et si elle
s'aperçoit que cette chemise ressemble à une carte géographique, c'est
un signe visible que la pine est malade et qu'elle ne peut, sans
s'exposer au danger, foutre avec un tel homme. Le seul expédient qui lui
reste, c'est le service de la main, ou la fouterie en cuisses ou en
tétons.
Théodore de Méricourt
Catéchisme libertin à l'usage des filles de joie et des jeunes demoiselles
viernes, 2 de diciembre de 2011
To the Royal Academy of Farting
To the Royal Academy of Farting
Benjamin Franklin, c. 1781
GENTLEMEN,
I have perused your late mathematical Prize Question, proposed in lieu of one in Natural Philosophy, for the ensuing year, viz. "Une figure quelconque donnee, on demande d’y inscrire le plus grand nombre de fois possible une autre figure plus-petite quelconque, qui est aussi donnee". I was glad to find by these following Words, "l’Acadeemie a jugee que cette deecouverte, en eetendant les bornes de nos connoissances, ne seroit pas sans UTILITE", that you esteem Utility an essential Point in your Enquiries, which has not always been the case with all Academies; and I conclude therefore that you have given this Question instead of a philosophical, or as the Learned express it, a physical one, because you could not at the time think of a physical one that promis’d greater_Utility.
Permit me then humbly to propose one of that sort for your consideration, and through you, if you approve it, for the serious Enquiry of learned Physicians, Chemists, &c. of this enlightened Age. It is universally well known, That in digesting our common Food, there is created or produced in the Bowels of human Creatures, a great Quantity of Wind.
That the permitting this Air to escape and mix with the Atmosphere, is usually offensive to the Company, from the fetid Smell that accompanies it.
That all well-bred People therefore, to avoid giving such Offence, forcibly restrain the Efforts of Nature to discharge that Wind.
That so retain’d contrary to Nature, it not only gives frequently great present Pain, but occasions future Diseases, such as habitual Cholics, Ruptures, Tympanies, &c. often destructive of the Constitution, & sometimes of Life itself.
Were it not for the odiously offensive Smell accompanying such Escapes, polite People would probably be under no more Restraint in discharging such Wind in Company, than they are in spitting, or in blowing their Noses.
My Prize Question therefore should be, To discover some Drug wholesome & not disagreable, to be mix’d with our common Food, or Sauces, that shall render the natural Discharges of Wind from our Bodies, not only inoffensive, but agreable as Perfumes.
That this is not a chimerical Project, and altogether impossible, may appear from these Considerations. That we already have some Knowledge of Means capable of Varying that Smell. He that dines on stale Flesh, especially with much Addition of Onions, shall be able to afford a Stink that no Company can tolerate; while he that has lived for some Time on Vegetables only, shall have that Breath so pure as to be insensible to the most delicate Noses; and if he can manage so as to avoid the Report, he may any where give Vent to his Griefs, unnoticed. But as there are many to whom an entire Vegetable Diet would be inconvenient, and as a little Quick-Lime thrown into a Jakes will correct the amazing Quantity of fetid Air arising from the vast Mass of putrid Matter contain’d in such Places, and render it rather pleasing to the Smell, who knows but that a little Powder of Lime (or some other thing equivalent) taken in our Food, or perhaps a Glass of Limewater drank at Dinner, may have the same Effect on the Air produc’d in and issuing from our Bowels? This is worth the Experiment. Certain it is also that we have the Power of changing by slight Means the Smell of another Discharge, that of our Water. A few Stems of Asparagus eaten, shall give our Urine a disagreable Odour; and a Pill of Turpentine no bigger than a Pea, shall bestow on it the pleasing Smell of Violets. And why should it be thought more impossible in Nature, to find Means of making a Perfume of our Wind than of our Water?
For the Encouragement of this Enquiry, (from the immortal Honour to be reasonably expected by the Inventor) let it be considered of how small Importance to Mankind, or to how small a Part of Mankind have been useful those Discoveries in Science that have heretofore made Philosophers famous. Are there twenty Men in Europe at this Day, the happier, or even the easier, for any Knowledge they have pick’d out of Aristotle? What Comfort can the Vortices of Descartes give to a Man who has Whirlwinds in his Bowels! The Knowledge of Newton’s mutual Attraction of the Particles of Matter, can it afford Ease to him who is rack’d by their mutual Repulsion, and the cruel Distensions it occasions? The Pleasure arising to a few Philosophers, from seeing, a few Times in their Life, the Threads of Light untwisted, and separated by the Newtonian Prism into seven Colours, can it be compared with the Ease and Comfort every Man living might feel seven times a Day, by discharging freely the Wind from his Bowels? Especially if it be converted into a Perfume: For the Pleasures of one Sense being little inferior to those of another, instead of pleasing the Sight he might delight the Smell of those about him, & make Numbers happy, which to a benevolent Mind must afford infinite Satisfaction. The generous Soul, who now endeavours to find out whether the Friends he entertains like best Claret or Burgundy, Champagne or Madeira, would then enquire also whether they chose Musk or Lilly, Rose or Bergamot, and provide accordingly. And surely such a Liberty of Expressing one’s Scent-iments, and pleasing one another, is of infinitely more Importance to human Happiness than that Liberty of the Press, or of abusing one another, which the English are so ready to fight & die for. -- In short, this Invention, if compleated, would be, as Bacon expresses it, bringing Philosophy home to Mens Business and Bosoms. And I cannot but conclude, that in Comparison therewith, for universal and continual UTILITY, the Science of the Philosophers above-mentioned, even with the Addition, Gentlemen, of your "Figure quelconque" and the Figures inscrib’d in it, are, all together, scarcely worth a
FART-HING.
jueves, 1 de diciembre de 2011
The Art of Ingeniously Tormenting
One requisite for approbation I confess is wanting in this work; for, alas! I fear it will contain nothing new. But what is wanting in novelty, shall be made up in utility; for, although I may not be able to show one new and untried method of plaguing, teasing, or tormenting; yet will it not be a very great help to anyone, to have all the best and most approved methods collected together, in one small pocket volume? Did I promise a new set of rules, then, whatever was not mine, might be claimed by its proper owner; and, like the jay in the fable,* I should justly be stripped of my borrowed plumes: but, as I declare myself only a humble collector, I doubt not, but everyone who has practised, or who in writing has described, an ingenious Torment, will thank me for putting it into this my curious collection.
That a love to this science is implanted in our natures, or early inculcated, is very evident, from the delight many children take in teasing and tormenting little dogs, cats, squirrels, or any other harmless animal, that they get into their power.
This love of Tormenting may be said to have one thing in common with what, some writers affirm, belongs to the true love of virtue; namely, that it is exercised for its own sake, and no other: For, can there be a clearer proof, that, for its own sake
alone, this art of Tormenting is practised, than that it never did, nor ever can, answer any other end? I know that the most expert practitioners deny this; and frequently declare, when they whip, cut, and slash the body, or when they tease, vex, and torment the mind, that ’tis done for the good of the person that suffers.
Let the vulgar believe this if they will; but I, and my good pupils, understand things better; and, while we can enjoy the high pleasure of Tormenting, it matters not what the objects of our power either feel, think, or believe.
With what contempt may we, adepts in this science, look down on the tyrants of old! On Nero, Caligula, Phalaris,* and all such paltry pretenders to our art! Their inventions ending in death, freed the sufferer from any farther Torments; or, if they extended only to broken bones, and bodily wounds, they were such as the
skill of the surgeon could rectify, or heal: But where is the hand can cure the wounds of unkindness, which our ingenious artists inflict?
The practice of tormenting the body is not now, indeed, much allowed, except in some particular countries, where slavery and ignorance subsist: but let us not, my dear countrymen, regret the loss of that trifling branch of our power, since we are at
full liberty to exercise ourselves in that much higher pleasure, the tormenting the mind. Nay, the very laws themselves, although they restrain us from being too free with our bastinado,* pay so much regard to this our strong desire of Tormenting,
that, in some instances, they give us the fairest opportunities we could wish, of legally indulging ourselves in this pleasant sport.
To make myself clearly understood, examine the case, as it stands (if I mistake not) between the debtor and creditor. If a person owes me a thousand pounds (which perhaps, too, may be my all), and has an estate of yearly that value, he may, if he
pleases, and has a mind to plague, distress, and vex me, refuse paying me my money. ‘Arrest him, then,’ cry you.—If he be not in parliament, I do.*—He gives bail; and, with my own money, works me through all the quirks of the law.—At last (if he be of
the true blood of those my best disciples, who would hang themselves to spite their neighbours) he retires into the liberties of the Fleet, or King’s Bench;* lives at his ease, and laughs at me and my family, who are starving. However, as some inconveniences attend such a proceeding, this method of plaguing a creditor is not very often practised.
But on the other hand, how can I be thankful enough to our good laws, for indulging me in the pleasure of persecuting and tormenting a man who is indebted to me, and who does not want the will, but the power, to pay me! As soon as I perceive this to be the case, I instantly throw him into jail, and there I keep him to pine away his life in want and misery.—How will my pleasure be increased, if he should be a
man in any business or profession! For I then rob him of all probable means of escaping my power. It may be objected, perhaps, that in this last instance I act imprudently; that I defeat my own ends, and am myself the means of my losing my whole
money.—How ignorant of the true joys of Tormenting is such an objector! You mistake greatly, my friend, if you think I defeat my own ends;—for my ends are to plague and torment, not only a fellow creature but a fellow Christian.—And are there not
instances enough of this kind of practice, to make us fairly suppose, that the value of one thousand, or ten thousand pounds, is nothing, compared to the excessive delight of Tormenting?
But let me raise this joyous picture a little higher.—Must not my sport be doubled and trebled by the consideration, that his children are starving; that his wife is in the same condition, oppressed also with unspeakable anguish for not being able to
give her helpless infants any relief?—Suppose, too, that the husband, with the reflection of all this, and his own incapacity to help them, should be driven to distraction! Would not this exceed the most malicious transports of revenge ever exercised by an ancient or modern tyrant?
If there are some odd sort of people, who have no great relish for this kind of pleasure,* which I have here attempted to describe; yet let them not hastily condemn it, as unnatural: for I appeal to the experience of mankind; and ask—whether there is anyone who has not heard of, at least, one instance of distress, near as
high as the scene before described? And that the love of Tormenting must have been the sole motive to a creditor’s acting in such a manner, when his debtor could not pay him, is evident, from the impossibility of reasonably assigning any other cause.
One strong objection, I know, will be made against my whole design, by people of weak consciences; which is, that every rule I shall lay down will be exactly opposite to the doctrine of Christianity. Greatly, indeed, in a Christian country, should I fear the force of such an objection, could I perceive, that any one vice
was refrained from on that account only. Both theft and murder are forbidden by God himself: yet can anyone say, that our lives and properties would be in the least secure, were it not for the penal laws of our country?
Who is there, that having received a blow on one cheek, will turn the other,* while revenge can be had from the law of assault and battery? Are there any who exercise the virtues of patience and forgiveness, if they can have legal means of punishing the aggressor, and revenging themselves tenfold on the person who gives them the most slight offence?
Innumerable are the instances that could be given to show, that the doctrine of the Gospel has very little influence upon the practice of its followers; unless it be on a few obscure people, that nobody knows. The foregoing formidable objection, therefore, we hope, is pretty well got over, except with the obscure few abovementioned.
But as I would willingly remove every the least shadow of an objection that I am acquainted with, I must take notice of one which was made by a person very zealous indeed for our cause; but who feared, he said, that people would not bear publicly to
avow their love of Tormenting, and their disregard of that very religion which they profess. This, at first, almost staggered me,and I was going to throw by my work, till I recollected several books (some too written by divines*) that had been extremely wellreceived, although they struck at the very foundation of our
religion. These precedents are surely sufficient to make me depend upon coming off with impunity, let me publish what I will, except a libel against any great man. For to abuse Christ himself is not, at present, esteemed so high an offence, as to
abuse one of his followers; or, rather, one of his Abusers; for such may we term all those, who, without observing his laws, call themselves after his name.
It has been already observed, that the torments of the body are not much allowed in civilized nations: but yet, under the notion of punishments for faults, such as whipping and picketing* amongst the soldiers; with some sorts of curious marine discipline, as the cat-of-nine-tails, keelhauling,* and the like; a man may
pick out some excellent fun; for if he will now and then inflictthose punishments on the good, which were intended for the chastisement and amendment of the bad, he will not only work the flesh, but vex the spirit, of an ingenious youth; as nothing can
be more grating to a liberal mind, than to be so unworthily treated.
If I should be so happy, my good pupils, by these my hearty endeavours, as to instruct you thoroughly in the ingenious art of plaguing and tormenting the mind, you will have also more power over the body than you are at first aware of. You may take the Jew’s forfeit of a pound of flesh,* without incurring the imputation of barbarity which was cast on him for that diverting joke. He was a mere mongrel at Tormenting, to think of cutting it off with a knife; no—your true delicate way is to waste it off by degrees.—For has not every creditor (by the pleasant assistance
of a prison) the legal power of taking ten or twenty pounds of Christian flesh, in forfeit of his bond?
However, without such violent measures, you may have frequent opportunities (by teasing and tormenting) of getting out of your friends a good pretty picking.* But be very careful daily to observe, whether your patient continues in good health, and is fat and well-liken:* if so, you may be almost certain, that your whole labour is thrown away. As soon, therefore, as you perceive this to be the case, you must (to speak in the phrase of surgeons, when they hack and hew a human body) immediately choose another Subject.
Jane Collier
An Essay on the Art of Ingeniously Tormenting
miércoles, 16 de noviembre de 2011
On Choosing a Mistress
Advice to a Friend on Choosing a Mistress (1745)
June 25, 1745
My dear Friend,
I know of no Medicine fit to diminish the violent natural Inclinations you mention; and if I did, I think I should not communicate it to you. Marriage is the proper Remedy. It is the most natural State of Man, and therefore the State in which you are most likely to find solid Happiness. Your Reasons against entring into it at present, appear to me not well-founded. The circumstantial Advantages you have in View by postponing it, are not only uncertain, but they are small in comparison with that of the Thing itself, the being married and settled. It is the Man and Woman united that make the compleat human Being. Separate, she wants his Force of Body and Strength of Reason; he, her Softness, Sensibility and acute Discernment. Together they are more likely to succeed in the World. A single Man has not nearly the Value he would have in that State of Union. He is an incomplete Animal. He resembles the odd Half of a Pair of Scissars. If you get a prudent healthy Wife, your Industry in your Profession, with her good Œconomy, will be a Fortune sufficient.
But if you will not take this Counsel, and persist in thinking a Commerce with the Sex inevitable, then I repeat my former Advice, that in all your Amours you should prefer old Women to young ones. You call this a Paradox, and demand my Reasons. They are these:
Because as they have more Knowledge of the World and their Minds are better stor’d with Observations, their Conversation is more improving and more lastingly agreable.
Because when Women cease to be handsome, they study to be good. To maintain their Influence over Men, they supply the Diminution of Beauty by an Augmentation of Utility. They learn to do a 1000 Services small and great, and are the most tender and useful of all Friends when you are sick. Thus they continue amiable. And hence there is hardly such a thing to be found as an old Woman who is not a good Woman.
Because there is no hazard of Children, which irregularly produc’d may be attended with much Inconvenience.
Because thro’ more Experience, they are more prudent and discreet in conducting an Intrigue to prevent Suspicion. The Commerce with them is therefore safer with regard to your Reputation. And with regard to theirs, if the Affair should happen to be known, considerate People might be rather inclin’d to excuse an old Woman who would kindly take care of a young Man, form his Manners by her good Counsels, and prevent his ruining his Health and Fortune among mercenary Prostitutes.
Because in every Animal that walks upright, the Deficiency of the Fluids that fill the Muscles appears first in the highest Part: The Face first grows lank and wrinkled; then the Neck; then the Breast and Arms; the lower Parts continuing to the last as plump as ever: So that covering all above with a Basket, and regarding only what is below the Girdle, it is impossible of two Women to know an old from a young one. And as in the dark all Cats are grey, the Pleasure of corporal Enjoyment with an old Woman is at least equal, and frequently superior, every Knack being by Practice capable of Improvement.
Because the Sin is less. The debauching a Virgin may be her Ruin, and make her for Life unhappy.
Because the Compunction is less. The having made a young Girl miserable may give you frequent bitter Reflections; none of which can attend the making an old Woman happy.
8[thly and Lastly] They are so grateful!!
Thus much for my Paradox. But still I advise you to marry directly; being sincerely Your affectionate Friend.
miércoles, 2 de noviembre de 2011
200
Cher(e)s freaklittéurs/ses,
nous voici donc parvenus au post numéro 200 de cette petite anthologie du bizarre littéraire lato sensu
pour fêter l´évenement je serais heureux de recevoir dans les commentaires à ce post les extraits bizarres avec lesquels vous voudriez honorer ce blog
en vous remerciant d´avance pour votre collaboration
ayez une belle journée bizarre
ADL
Dear Freaklitters,
we have arrived at post number 200 of this little anthology of the literary bizarre lato sensu
in order to commemorate this event I would be glad to receive in the comments to this post the bizarre extracts you would like to add to this blog in this occasion
thank you for your collaboration
and have a happy bizarre day
ADL
Querid@s Bizarr@s,
he aquí que hemos llegado al número 200 de nuestra pequeña antología de la literatura bizarra lato sensu
para festejar este evento me alegraría recibir en los comentarios a este post los extractos bizarros con los que os gustaría honorar este blog
gracias de antemano por vuestra colaboración
y que tengáis un feliz día bizarrro
ADL
Le monstre
Le monstre
En face d'un miroir est une femme étrange
Qui tire une perruque où l'or brille à foison,
Et son crâne apparaît jaune comme une orange
Et tout gras des parfums de sa fausse toison.
Sous des lampes jetant une clarté sévère
Elle sort de sa bouche un râtelier ducal,
Et de l'orbite gauche arrache un œil de verre
Qu'elle met avec soin dans un petit bocal.
Elle ôte un nez de cire et deux gros seins d'ouate
Qu'elle jette en grinçant dans une riche boîte,
Et murmure : « Ce soir, je l'appelais mon chou;
« Il me trouvait charmante à travers ma voilette!»
Et maintenant cette Eve, âpre et vivant squelette,
Va désarticuler sa jambe en caoutchouc
M. Rollinat
Les névroses
à comparer avec une autre variation de l´auteur autour de ce petit motif misogyne
http://freaklit.blogspot.com/2010/05/mademoiselle-squelette.html
domingo, 30 de octubre de 2011
La fée Paillardine
Il était une fois une fée qui se nommait Paillardine. Elle était bien faite, grande et ferme ; ses cheveux étaient bruns et son teint était un peu bis ; en un mot, c'était une foutée délicieuse, puisqu'elle tenait plus qu'elle ne promettait encore pour la jouissance. Elle joignait un tempérament aussi prodigieux qu'immanquable aux yeux les plus paillards et par conséquent les plus beaux. Sa peau était aussi douce qu'elle était unie. Le mouvement de son cul était si recommandable et si parfait qu'il paraissait nouveau à chaque coup qu'on lui mettait. La nature départ rarement en nos pays ces heureux talents et ces véritables dons du Ciel, car enfin (l'on n'y peut penser sans gémir) combien peu nos femmes déchargent-elles en France ! Paillardine ajoutait à tant de perfections celle d'être au moins au coup pour le coup. Quelle foutée ! L'idée seule non seulement me fait bander, mais encore elle est riante du côté de l'esprit, puisque les brouilleries sont courtes avec une semblable femme, qu'une arcée produit seule le raccommodement et que seule elle épargne cent protestations plus gentilles les unes que les autres. Quoi qu'il en soit, Paillardine, qui joignait le pouvoir au désir, foutait, comme l'on peut croire, avec un succès et une abondance merveilleuse. Quand elle n'eût été que femme du monde, étant telle que je l'ai décrite avec vérité, eût-elle jamais manqué de fouteurs ? Non, sans doute. Aussi n'en manquait-elle jamais. Indépendamment des fouteurs réglés dont elle avait toujours une douzaine de garde auprès d'elle, du plus petit coup de sa baguette il eût paru cinquante vits[1] en état de satisfaire la paillardise qu'elle ressentait et qu'elle inspirait. Mais elle ne voulait point faire d'éclat ; elle aimait mieux envoyer par le monde trois ou quatre femmes dont elle était sûre et qui lui rendaient un compte fidèle des grands vits qui paraissaient et de leur bonne ou mauvaise qualité. Ces émissaires avaient chacune une mesure très exacte aux armes de la fée. Elle voulait que la taille des vits que l'on choisissait pour elle fût au moins dix pouces de roi. Au-dessous de cette taille un vit n'était seulement pas regardé ; c'était même la plus petite mesure à laquelle Paillardine n'aimait pas trop se réduire. Les bains étaient toujours préparés pour laver et parfumer ceux dont elle faisait à tous les moments recrue. Sans une aussi sage précaution, le défaut de propreté aurait pu faire tort à des gens recommandables.
D'ailleurs par mille autres grandes qualités, infatigable dans ses plaisirs, jamais satisfaite dans ses désirs, Paillardine, à tout moment, satisfaisait son beau con[2].
À son réveil, elle trouvait des jeunes gens à vit raide qui, commandés pour passer la nuit auprès d'elle, attendaient la volonté de la fée pour satisfaire leurs désirs et les siens. De quelque côté qu'elle se tournât, elle ne voyait qu'arcées, soit qu'on la servît à table, soit que l'on s'empressât aux autres choses que toute femme et surtout une fée ne peut exiger jamais ; enfin il ne paraissait à ses yeux que des hommes pleins de désirs et de vits pleins de foutre. Malgré la grande volonté dont elle était animée, elle ne pouvait cependant employer tout le foutre qui lui était préparé (quoique, à dire la vérité, elle en fût, comme l'on dit, lessivée). Les filles de son palais branlaient donc tous les jours des vits qui ne devaient pas servir auprès de Paillardine, non seulement pour les amuser, mais encore pour les soulager dans leurs besoins et les entretenir dans leurs désirs.
La Fontaine a très bien dit que le foutre n'était rien sans le coeur[3]. Il convient qu'une putain connaît rarement le sentiment, mais enfin la femme la plus abandonnée donne des préférences, et souvent, ne pouvant mieux avoir, les honnêtes gens du monde sont obligés de s'en contenter. Il en fut ainsi de Paillardine. Elle entendit faire des récits prodigieux du prince Membru [4] ; tout ce qui lui fut rapporté anima sa paillardise et, pour dire les choses comme elles étaient, ces magnifiques récits lui foutaient la cervelle et lui firent prendre avec dégoût et regarder comme cure-dents les plus beaux vits de sa garde. Mais comme celui qu'elle désirait n'était pas un homme du commun, il ne s'agissait pas de l'envoyer chercher sans aucun ménagement ; il n'eût point été agréable de le forcer ; de plus, il fallait éviter l'éclat (car les fouteurs sont partout réduits à bien des peines). Dans l'embarras où elle était, dans le trouble de la confusion de pensées qu'inspire toujours le désir, elle eut recours à Godmichette, sa confidente, et celle à qui l'excès de ses désirs et de ses besoins n'était jamais caché. C'était une fille très jolie, vive à l'excès, et d'autant plus agréable qu'elle était, à ce qu'on m'a fort assuré, originaire de Gascogne, c'est-à-dire fouteuse, vive et séduisante. Elle se trouvait très bien de sa condition ; indépendamment de tous les agréments qu'elle avait auprès de sa maîtresse, ses profits étaient bons, car souvent les seconds coups étaient pour elle, mais toujours à coups sûrs les troisièmes. Paillardine n'en faisait jamais usage ; elle trouvait qu'ils la faisaient trop attendre.
La fée lui confia donc avec quelle ardeur elle désirait le prince Membru. « Pars, ma chère Godmichette, lui dit-elle. Juge par toi-même si le prince mérite ma curiosité. Si tu trouves, continua-t-elle, que ce ne soit point à tort que je désire qu'il me foute, je me fie en ton zèle pour animer son imagination pour moi, et pour lui donner toute l'envie de me le mettre que mérite mon désir. Mon char à couilles est tout prêt. Fends les airs, et compte que mes vits volants ne te laisseront point en chemin. Le repos, le bonheur, les plaisirs de ta maîtresse dépendent aujourd'hui de ton zèle et de ton affection. Songe que je me fous si mal depuis que l'idée du prince me tourmente, que la pitié doit animer ton attachement».
(...)
[Godmichette se rend à la cour du roi des Décharges, y rencontre le jeune prince Membru, plus vigoureux de corps que vif d'esprit, auquel elle fait connaître les premiers émois sexuels. Il est bientôt l'heure de revenir auprès de la fée Paillardine]
Membru, déterminé pour le départ, s'abandonna à la conduite de Godmichette. Le char se trouva pris au point du jour et se rendit à la fenêtre de la chambre du prince ; l'un et l'autre montèrent dans la voiture, et se confiant aux vits volants, ils arrivèrent au palais de Paillardine. Elle n'avait point dormi de la nuit, tant elle était impatiente du succès de son ambassade ; elle attendait le retour de Godmichette sur une terrasse qui couronnait sa délicieuse habitation. Quelle fut sa joie quand, d'aussi loin que peut voir une amante, elle aperçut qu'ils étaient deux dans la voiture ! Pour lors, une douce moiteur s'empara de son con, un pantellement[5] que donne quelquefois le grand désir de foutre suspendit tous ses sens ; les vits se rabattirent et, prenant leur tournant avec une adresse merveilleuse, ils conduisirent le char aux pieds de Paillardine. Membru, le voyant arrêté, sauta légèrement à terre et courut à Paillardine.
Godmichette leur dit alors : « Voilà, voilà l'un et l'autre. J'ai rempli ma commission, je vous laisse. » Et elle conduisit sa voiture à la remise.
Le prince trouva la fée fort à son goût. Pour elle, de son côté, elle éprouva tous les mouvements de la curiosité et brûlait, comme l'on dit, de voir ce dont elle était si vivement occupée, quoique ce ne fût que sur parole. Elle se laissa conduire sans proférer un seul mot, mais avec une complaisance infinie, sous un large canapé qu'elle avait fait apporter sur la terrasse pour attendre plus commodément l'arrivée du prince. Elle se laissa coucher, et Membru, toujours dans le plus profond silence, ayant levé les gazes dont elle était vêtue, ne put retenir des signes d'admiration à la vue de toutes les beautés qui le frappèrent. Il tira son large vit ; quand Paillardine l'aperçut, pénétrée d'admiration, elle s'écria : « Grand Dieu ! ce que je vois peut-il être ? » Pour lors, elle le voulut baiser, mais le prince lui dit : « Mordieu, madame, n'en faites rien, vous me le feriez décharger. Foutons, croyez-moi, pour faire connaissance. » La fée se soumit à une si douce proposition et, s'abandonnant à tout événement, se laissa facilement enconner. Les mouvements involontaires de son cul enchantèrent le prince et le firent décharger presque en un instant ; mais Paillardine, honteuse d'avoir été prévenue dans un office qu'elle exécutait avec tant de plaisir et qu'elle tirait si fort à vanité de bien faire, ne lui donnant pas le temps de débander, fit si bien, qu'avant qu'il ne finît son second coup, elle le rattrapa et qu'elle arriva en même temps que lui à la seconde décharge avec un accord merveilleux et cette justesse de temps bien difficile à rencontrer. En une demi-heure, Membru la foutit quatre coups. Je n'entreprendrai point de décrire leurs plaisirs ; en effet, qui pourrait dépeindre le degré de transports, de délices et de satisfaction de ces grands fouteurs ? L'auteur de l'ode du foutre [6] y suffirait à peine.
Comte de Caylus
[1]. Sexe masculin. « Mot qui vient du grec, selon quelques-uns, ou du latin, et qui ne se dit jamais par un honnête homme sans enveloppe. C'est la partie qui fait les empereurs et les rois ; c'est la partie de l'homme qui fait la garce et le cocu. En latin, on appelle cette partie mentula, verpa, veretrum ; en italien, cazzo ; e espagnol, carajo » (Leroux, Dictionnaire comique).
[2]. Sexe féminin.
[3]. La citation attribuée à la Fontaine est : « Aimer sans foutre est peu de chose,/Foutre sans aimer ce n'est rien. »
[4]. Qui a de gros membres. Ce sens est celui que revêt le mot dans les textes du Moyen Âge où il sert à caractériser de vigoureux chevaliers. On le trouve dans le Roman de Fierabras (v. 981) : « Oncques nul homme ne vit chevalier si membru », mais aussi dans la Satyre Ménippée où il décrit les qualités d'un âne : « Au surplus un asne bien fait, / Bien membru, bien gras, bien refait » (François-Just-Marie Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, Paris, Silvestre, 1842, p. 186).
[5]. Substantif formé à partir du verbe panteler (« Haleter, avoir la respiration embarrassée et pressée », Dictionnaire de l'Académie, 1694).
[6]. Il s'agit de l'Ode à Priape écrite par Alexis Piron.
jueves, 27 de octubre de 2011
The Frogs From Genesistrine
"The living things that have come down to this earth:
Attempts to preserve the system:
That small frogs and toads, for instance, never have fallen from the sky, but were—"on the ground, in the first place"; or that there have been such falls—"up from one place in a whirlwind, and down in another."
Were there some especially froggy place near Europe, as there is an especially sandy place, the scientific explanation would of course be that all small frogs falling from the sky in Europe come from that center of frogeity.
To start with, I'd like to emphasize something that I am permitted to see because I am still primitive or intelligent or in a state of maladjustment:
That there is not one report findable of a fall of tadpoles from the sky.
As to "there in the first place":
See Leisure Hours, 3-779, for accounts of small frogs, or toads, said to have been seen to fall from the sky. The writer says that all observers were mistaken: that the frogs or toads must have fallen from trees or other places overhead.
Tremendous number of little toads, one or two months old, that were seen to fall from a great thick cloud that appeared suddenly in a sky that had been cloudless, August, 1804, near Toulouse, France, according to a letter from Prof. Pontus to M. Arago. (Comptes Rendus, 3-54.)
Many instances of frogs that were seen to fall from the sky. (Notes and Queries, 8-6-104); accounts of such falls, signed by witnesses. (Notes and Queries, 8-6-190.)
Scientific American, July 12, 1873:
"A shower of frogs which darkened the air and covered the ground for a long distance is the reported result of a recent rainstorm at Kansas City, Mo."
As to having been there "in the first place":
Little frogs found in London, after a heavy storm, July 30, 1838. (Notes and Queries, 8-7-437);
Little toads found in a desert, after a rainfall (Notes and Queries, 8-8-493).
To start with I do not deny—positively—the conventional explanation of "up and down." I think that there may have been such occurrences. I omit many notes that I have upon indistinguishables. In the London Times, July 4, 1883, there is an account of a shower of twigs and leaves and tiny toads in a storm upon the slopes of the Apennines. These may have been the ejectamenta of a whirlwind. I add, however, that I have notes upon two other falls of tiny toads, in 1883, one in France and one in Tahiti; also of fish in Scotland. But in the phenomenon of the Apennines, the mixture seems to me to be typical of the products of a whirlwind. The other instances seem to me to be typical of—something like migration? Their great numbers and their homogeneity. Over and over in these annals of the damned occurs the datum of segregation. But a whirlwind is thought of as a condition of chaos—quasi-chaos: not final negativeness, of course—
Monthly Weather Review, July, 1881:
"A small pond in the track of the cloud was sucked dry, the water being carried over the adjoining fields together with a large quantity of soft mud, which was scattered over the ground for half a mile around."
It is so easy to say that small frogs that have fallen from the sky had been scooped up by a whirlwind; but here are the circumstances of a scoop; in the exclusionist-imagination there is no regard for mud, débris from the bottom of a pond, floating vegetation, loose things from the shores—but a precise picking out of frogs only. Of all instances I have that attribute the fall of small frogs or toads to whirlwinds, only one definitely identifies or places the whirlwind. Also, as has been said before, a pond going up would be quite as interesting as frogs coming down. Whirlwinds we read of over and over—but where and what whirlwind? It seems to me that anybody who had lost a pond would be heard from. In Symons' Meteorological Magazine, 32-106, a fall of small frogs, near Birmingham, England, June 30, 1892, is attributed to a specific whirlwind—but not a word as to any special pond that had contributed. And something that strikes my attention here is that these frogs are described as almost white.
I'm afraid there is no escape for us: we shall have to give to civilization upon this earth—some new worlds.
Places with white frogs in them.
Upon several occasions we have had data of unknown things that have fallen from—somewhere. But something not to be overlooked is that if living things have landed alive upon this earth—in spite of all we think we know of the accelerative velocity of falling bodies—and have propagated—why the exotic becomes the indigenous, or from the strangest of places we'd expect the familiar. Or if hosts of living frogs have come here—from somewhere else—every living thing upon this earth may, ancestrally, have come from—somewhere else.
(...)
They came from Genesistrine.
There's no escape from it. We'll be persecuted for it. Take it or leave it—
Genesistrine.
The notion is that there is somewhere aloft a place of origin of life relatively to this earth. Whether it's the planet Genesistrine, or the moon, or a vast amorphous region super-jacent to this earth, or an island in the Super-Sargasso Sea, should perhaps be left to the researches of other super—or extra—geographers. That the first unicellular organisms may have come here from Genesistrine—or that men or anthropomorphic beings may have come here before amoebae: that, upon Genesistrine, there may have been an evolution expressible in conventional biologic terms, but that evolution upon this earth has been—like evolution in modern Japan—induced by external influences; that evolution, as a whole, upon this earth, has been a process of population by immigration or by bombardment. Some notes I have upon remains of men and animals encysted, or covered with clay or stone, as if fired here as projectiles, I omit now, because it seems best to regard the whole phenomenon as a tropism—as a geotropism—probably atavistic, or vestigial, as it were, or something still continuing long after expiration of necessity; that, once upon a time, all kinds of things came here from Genesistrine, but that now only a few kinds of bugs and things, at long intervals, feel the inspiration.
Not one instance have we of tadpoles that have fallen to this earth. It seems reasonable that a whirlwind could scoop up a pond, frogs and all, and cast down the frogs somewhere else: but, then, more reasonable that a whirlwind could scoop up a pond, tadpoles and all—because tadpoles are more numerous in their season than are the frogs in theirs: but the tadpole-season is earlier in the spring, or in a time that is more tempestuous. Thinking in terms of causation—as if there were real causes—our notion is that, if X is likely to cause Y, but is more likely to cause Z, but does not cause Z, X is not the cause of Y. Upon this quasi-sorites, we base our acceptance that the little frogs that have fallen to this earth are not products of whirlwinds: that they came from externality, or from Genesistrine.
I think of Genesistrine in terms of biologic mechanics: not that somewhere there are persons who collect bugs in or about the last of January and frogs in July and August, and bombard this earth, any more than do persons go through northern regions, catching and collecting birds, every autumn, then casting them southward.
But atavistic, or vestigial, geotropism in Genesistrine—or a million larvae start crawling, and a million little frogs start hopping—knowing no more what it's all about than we do when we crawl to work in the morning and hop away at night.
I should say, myself, that Genesistrine is a region in the Super-Sargasso Sea, and that parts of the Super-Sargasso Sea have rhythms of susceptibility to this earth's attraction.
Charles Fort
The Book of the Damned
miércoles, 26 de octubre de 2011
Nos ancêtres, les grenouilles...
Dans les diverses couches terrestres, on a retrouvé des traces d’animaux incrustées dans la pierre, et des ossements. On a ainsi reconnu que la vie commença dans les eaux et que les poissons furent les premiers créés, puis vinrent les insectes et divers genres de batraciens ou grenouilles, ensuite les serpents et enfin
les oiseaux et les mammifères.
La terre porte l’empreinte irrécusable que nos grenouilles actuelles ont eu, au commencement du monde, un développement extraordinaire qui ne s’est pas maintenu.
Le corps de l’homme avant de naître, passe par les divers états qu’a parcourus l’homme éternel. Il est têtard dans la semence de son père. Dans le sein de sa mère, le sexe se forme après l’ouverture anale, et pendant une période il ne se différencie
point extérieurement ; encore à la naissance on confond quelquefois la fille et le garçon ; même il se trouve des personnes qui n’ont point de sexe et qui évacuent tout par l’anus comme la grenouille.
D’après la fable païenne, le plus ancien des dieux est Uranus. Ure anus désigne l’être qui urine par l’anus. L’urètre ou ure-être est l’être primitif.
Les sages nous ont déjà taxé de folie, car nous faisons connaître les choses qui paraissent folie et dont ils sont confondus et confus. Ces vérités les écrasent et ils ne peuvent les combattre. Nos analyses montrent ce qui a été dit et fait, et
aussi ce qui n’a été ni dit ni fait, mais aurait pu l’être.
Les Cris de la Grenouille
Vers l’âge de onze ans, nous avions surpris une grenouille et avec la méchanceté du garnement, nous l’écrasions avec une tige de bois appuyée sur son ventre, quand la pauvre bête étendant tout à coup les jambes et les bras nous frappa de stupéfaction.
Nous nous baissâmes pour mieux voir : on dirait une personne... et nous nous en allâmes étonné, tout pensif et repentant de notre barbarie, car il n’y a pas à dire, aucun animal ne possède une grâce corporelle, du talon au cou, qui le rapproche autant de celle du corps humain.
Un jour que nous observions ces jolies petites bêtes, en répétant nous-même ce cri : coac, l’une d’elles nous répondit, les yeux interrogateurs et brillants, par deux ou trois fois coac. Il nous était clair qu’elle disait : coac, quoi que tu dis ? Un autre jour nous vîmes un mâle, qui avait par trois fois manqué son accouplement, tourner le dos complètement, avec un dépit marqué à la petite femelle trop remuante.
À l’époque des amours, elles s’assemblent en troupe, avec des chants sans fin ni arrêt, mais aussi entremêlés de silences : coaque, coèque, coéque. Le dictionnaire Larousse leur attribue les cris : Brekekex, coax et ololo. Au l’eau lo égale Là à l’eau. Au lolo est un appel enfantin à boire du lait et l’eau est le premier lait.
Les collages se font pour plusieurs jours, car bien que n’ayant pas de sexe, ces petits animaux se mettent l’un sur l’autre pour lâcher leur frai dans l’eau où éclosent les têtards. À cette époque le mâle fait entendre vigoureusement le cri : Que r’ai ait, que rere ai haut, coeur ai haut, où l’on peut voir l’origine créo, du verbe créer.
Jean-Pierre Brisset
La Grande Nouvelle ou comment l´homme descend de la grenouille
martes, 25 de octubre de 2011
The Basket
THE BASKET
HERBERT J. MANGHAM
Mrs. Buhler told him at first that she had no vacancies, but as he started away she thought of the little room in the basement.He turned back at her call.
"I have got a room, too," she said, "but it's a very small one and in the basement. I can make you a reasonable price, though, if you'd care to look at it."
The room was a problem. She always hesitated to show it to people, because so often they seemed insulted at her suggestion that they would be satisfied with such humble surroundings. If she gave it to the first applicant, he would likely be a disreputable character who might detract from the respectability of the house, and she would have to face the embarrassment of getting rid of him. So she was content
for weeks at a time to do without the pittance the room brought her.
"How much is it?" asked the man.
"Seven dollars a month."
"Let me see it."
She called her husband to take her place at the desk, picked up a bunch of keys and led the way to the rear of the basement. The room was a narrow cell, whose one window was slightly below the level of a tiny, bare back yard, closed in by a board fence.
A tottering oak dresser was pushed up close to the window, and a small square table, holding a pitcher and washbowl, was standing beside it. An iron single-bed against the opposite wall left barely enough space for one straight-backed chair and a narrow path from the door to the window. A curtain, hanging across one corner, and a couple of hooks in the wall provided a substitute for a closet.
"You can have the use of the bathroom on the first floor," said Mrs. Buhler. "There is no steam heat in the basement, but I will give you an oil stove to use if you want it. The oil won't cost you very much.
Of course, it never gets real cold in San Francisco, but when the fogs come in off the bay you ought to have something to take the chill off the room."
"I'll take it."
The man pulled out a small roll of money and counted off seven one-dollar bills.
"You must be from the East," remarked Mrs. Buhler, smiling at the paper money.
"Yes."
Mrs. Buhler, looking at his pale hair and eyes and wan mustache, never thought of asking for references. He seemed as incapable of mischief as a retired fire horse, munching his grass and dreaming of past adventures.He told her that his name was Dave Scannon.
And that was all the information he ever volunteered to anybody in the rooming-house.
An hour later he moved in. By carrying in one suitcase and transferring its contents to the dresser drawers he was installed.
The other roomers scarcely noticed his advent. He always walked straight across the little lobby without looking directly at anyone, never stopping except to pay his rent, which he did promptly on the fifth of every month.
He did not leave his key at the desk when he went out, as was the custom of the house, but carried it in his pocket. The chambermaid never touched his room. At his request she gave him a broom, and every Sunday morning she left towels, sheets and a pillowcase hanging on his doorknob. When she returned, she would find his soiled towels and linen lying in a neat pile beside his door.
Impelled by curiosity, Mrs. Buhler once entered the room with her master key. There was not so much as a hair to mar the bare tidiness. A comb and brush on the dresser, and a pile of newspapers were the only visible evidences of occupancy. The oil stove was gathering dust in the corner; it had never been used. She carried it out with her; it would be just the thing for that old lady in the north room who always complained of the cold in the afternoons, when the rest of the hotel was not uncomfortable enough to justify turning on the steam.
The old lady was sitting in the lobby one afternoon when he came home from work.
"Is that your basement roomer?" she asked.
She watched him until he disappeared at the end of the hall.
"Oh, I couldn't think where I'd seen him. But I remember now--he's a sort of porter and general helper at that large bakery on the lower Market Street."
"I really didn't know where he worked," admitted Mrs. Buhler. "I had thought of asking him several times, but he's an awfully hard man to carry on a conversation with."
He had been at the rooming-house four months when he received his first letter. Its envelope proclaimed it a hay-fever cure advertisement.
As he was not in the habit of leaving his key at the desk, the letter remained in his box for three days.
Finally Mr. Buhler handed it to him as he was passing the desk on the way to his room.
He paused to read the inscription.
"You never receive any mail," remarked Mr. Buhler. "Haven't you any family?"
"No."
"Where is your home?"
"Catawissa, Pennsylvania."
"That's a funny name. How do you spell it?"
Scannon spelled it, and went on down the hall.
"C-a-t-a-w-i-double s-a," repeated Mr. Buhler to his wife. "Ain't that a funny name?"
In his room, Scannon removed the advertisement from its envelope and read it soberly from beginning to end.
Finished, he folded it and placed it on his pile of newspapers. Then he brushed his hair and went out again.
He ate supper at one of the little lunch counters near the Civic Center. The rest of the evening he spent in the newspaper room at the public library. He picked up eastern and western papers with impartial interest, reading the whole of each page, religiously and without a change of expression, until the closing bell sounded.
He never ascended to the reference, circulation or magazine rooms. Sometimes he would take the local papers home with him and read stretched out on his bed, not seeming to notice that his hands were blue with the penetrating chill that nightly drifts in from the ocean.
On Sundays he would put on a red-striped silk shirt and a blue serge suit and take a car to Golden Gate Park. There he would sit for hours in the sun, impassively watching the hundreds of picnic parties, the squirrels, or a piece of paper retreating before the breeze. Or perhaps he would walk west to the ocean, stopping for a few minutes at each of the animal pens, and take a car home from the Cliff House.
For two years the days came and passed on in monotonous reduplication, the casual hay-fever cure circulars supplying the only touches of novelty.
Then one afternoon as he was brushing his hair, he gasped and put his hand to his throat. A sharp nausea pitched him to the floor.
Inch by inch, he dragged himself to the little table and upset it, crashing the bowl and pitcher into a dozen pieces.
His energy was spent in the effort, and he lay inert.
Mrs. Buhler consented to accompany her friend to the spiritualist's only after repeated urging, and she repented her decision as soon as she arrived there.
The fusty parlor was a north room to which the sun never penetrated, and in consequence was cold and damp. The medium, a fat, untidy woman whose movements were murmurous with the rustle of silk and the tinkle of tawdry ornaments, sat facing her with one hand pressed to her forehead, and delivered mysteriously-acquired information about relatives and friends.
"Who is Dave?" she asked finally.
Mrs. Buhler hastily recalled all of her husband's and her own living relatives.
"I don't know any Dave," she said.
"Yes, yes, you know him," insisted the medium. "He's in the spirit land now. There's death right at your very door!"
She put her hand to her throat and coughed in gruesome simulation of internal strangulation.
"But I don't know any Dave," reiterated Mrs. Buhler.
She regained the street with a feeling of vast relief.
"I'll never go to one of those places again!" she asserted, as she said goodbye to her friend. "It's too creepy!"
A great fog bank was rolling in majestically from the west, blotting out the sun and dripping a fine drizzle on the pavements. Drawing her coat collar closer about her neck, Mrs. Buhler plunged into the enveloping dampness and started to climb the long hill that led to her rooming-house.
Her husband's distended eyes and pale face warned her of bad news.
"Dave Scannon's dead!" he whispered hoarsely.
Dave Scannon! So that was "Dave!"
"He's been dead for two or three days," continued Mr. Buhler. "I was beating a rug in the back yard a while ago when I noticed a swarm of big blue flies buzzing about his window. It flashed over me right away that I hadn't seen him for several days. I couldn't unlock his door, because his key was on the inside, so I called the coroner and a policeman, and we broke it in. He was lying between the bed and the dresser, and the bowl and pitcher lay broken on the floor, where he had knocked it over when he fell. They're taking him out now."
Mrs. Buhler hurried to the back stairway and descended to the lower hall. Two men were carrying a long wicker basket up the little flight of steps between the back entrance and the yard. She remained straining over the banister until the basket had disappeared.
The coroner had found nothing in his room but clothing, about five dollars in change, and a faded picture in a tarnished silver frame of an anemic looking woman who might have been a mother, wife or sister.
Mrs. Buhler answered his questions nervously. Yes, the dead man had been with them about two years.
They knew little of him, for he was very peculiar and never talked, and wouldn't even allow the maid to come in and clean up his room. He had said, though, that he had no family and that his home was in Catawissa, Pennsylvania. She remembered the town because it had such an odd name.
The coroner wrote to authorities in Catawissa, who replied that they could find no traces of anyone by the name of Scannon. No more mail ever came for the man except the occasional hay-fever cure circulars.
The manager of the bakery telephoned to ask if the death notice in the paper referred to the same Dave
Scannon who had been working for him. He knew nothing of the man except that he had been very punctual in his duties until that final day when he did not appear.
Several weeks later, little Mrs. Varnes, who occupied a room at the rear of the second floor, stopped at the desk to leave her key. She hovered there for a few minutes of indecision, then impulsively leaned forward.
"Mrs. Buhler, I just want to ask you something," she said, lowering her voice. "One afternoon several weeks ago I saw some men carrying a long basket out of the back door, and I've been wondering what it was."
"Probably laundry," hazarded Mrs. Buhler.
"No, it was one of those baskets such as the undertakers use to carry the dead in. I've often thought about it, but I couldn't figure out who could have died in this house, so I decided I would ask you. I told my husband about it, and he said I was dreaming."
"You must have been," said Mrs. Buhler.
Weird Tales, marc 1923
domingo, 23 de octubre de 2011
Sade et ses "prestiges"
"Nous avons signalé dans notre Vie du Marquis de Sade les nombreuses demandes d´étuis et de flacons contenues dans les lettres du captif adressées à la marquise. L´usage qu´il en faisait est clairement défini par cette phrase où, après avoir remercié sa femme de l´envoi du portrait d´un "bau garçon", il s´écrit: "L´étui donc! au moins l´étui, puisque vous me réduisez aux illusions!" et non moins clairement explicité dans sa lettre connue sous le titre de La Vanille et la Manille.
(...)
[Cette lettre, datée du 8 octobre 1778 contient en marge, à droite, cinq petites colonnes transversales qui offrent une liste de masturbations et une liste de "prestiges".]
Ce document sans exemple est le relevé, en premier lieu de vingt-deux mois d´onanisme tant tnormal que d´inspiration homosexuelle, du 7 septembre 1778 au début de juillet 1780, en second lieu de seize mois non spécifiés d´onanisme exclusivement avec "prestiges". Le tout est surmonté de ces deux indications mystérieuses: "22 avril, vipériquement; 25 avril, nerac"...
1er mois 26
le 2e 20 dont 5 avec prestige
le 3e 11 dont avec prestige quatre
le 4e 8 dont avec prestige un
prestiges
1er mois 0
2e 14
3e 11 dont 7 gros
4e mois 8 dont 3 gros
5e mois 6 dont 3 gros
6e mois 6 dont 3 gros
7e mois 7 dont 3 gros et un immense
8e mois 9 dont 3 gros et un immense
9e mois 19 dont 12 gros et 7 immenses
10e mois 24 dont au moins 20 gros et deux sur deux immenses
...
S´il pouvait subsister le moindre doute sur la signification du mot "prestige", la lettre inédite ci-après, adressée à Mme de Sade servirait à nous éclairer définitivement:
Vous voyez bien que ce flacon-là ne vaut rien pour un flacon de poche, moyennant quoi, je vous le renvoie. Qu´il vous serve pour les proportions de ceux que je demande à Abraham de me faire faire depuis si longtemps à sa manufcature de cristal, en prenant les dimensions par le haut, non par le bas; ce serait beaucoup trop petit, mais par le haut ce sera positivement ce qu´il me faudra pour mon nécessaire. J´en ai pris la mesure juste sur le trou, et c´est ça positiviement. Mais il y faudra trois pouces de plus de hauteur au moins, quoique à bien dire la circonférence est l´essentiel, et ce à quoi je désire qu´il mette sa plus grande attention (...) Abraham m´a assuré en avoir fourni de cette même mesure à Monsieur l´Archevêque de Lyon: dites-lui qu´il s´en rappelle (...). Ces mêmes flacons pourront également servir sur la toilette, si tu veux; le matin sur ta toilette et le soir sur ma table de nuit. Voilà pourquoi il faut lui en demander deux..."
(...)
Comme sa femme lui écrivait: "Est-ce que tu es mécontent de ce que je t´ai envoyé? Est-ce que tu ne veux rien pour ta quinzaine? Ton silence me tue. IL n´est sorte de choses que je me fourre dans la tête", au niveau de cette dernière phrase le rpisonnier a écrit en marge: Et moi, dans le c..."
(...)
Indiquons, pour terminer qu´un extrait d´Etat des détenus par mesure de haute police témoigne (...) que, durant son séjour à la prison de Sainte-Pélagie, entre avril 1801 et mars 1803, M. de Sade, âgé de plus de soixante ans, ne laissait pas de sacrifier encore à ses idoles priapiques"
Gilbert Lély,
Observations sur les étuis et flacons employés d´étrange sorte par le Marquis de Sade et qu´il a désignés sous le nom de "prestiges"
lunes, 10 de octubre de 2011
Rin Rin Renacuajo
El hijo de rana, Rinrín renacuajo
Salió esta mañana muy tieso y muy majo
Con pantalón corto, corbata a la moda
Sombrero encintado y chupa de boda.
-¡Muchacho, no salgas¡- le grita mamá
pero él hace un gesto y orondo se va.
Halló en el camino, a un ratón vecino
Y le dijo: -¡amigo!- venga usted conmigo,
Visitemos juntos a doña ratona
Y habrá francachela y habrá comilona.
A poco llegaron, y avanza ratón,
Estírase el cuello, coge el aldabón,
Da dos o tres golpes, preguntan: ¿quién es?
-Yo doña ratona, beso a usted los pies
¿Está usted en casa? -Sí señor sí estoy,
y celebro mucho ver a ustedes hoy;
estaba en mi oficio, hilando algodón,
pero eso no importa; bienvenidos son.
Se hicieron la venia, se dieron la mano,
Y dice Ratico, que es más veterano :
Mi amigo el de verde rabia de calor,
Démele cerveza, hágame el favor.
Y en tanto que el pillo consume la jarra
Mandó la señora traer la guitarra
Y a renacuajo le pide que cante
Versitos alegres, tonada elegante.
-¡Ay! de mil amores lo hiciera, señora,
pero es imposible darle gusto ahora,
que tengo el gaznate más seco que estopa
y me aprieta mucho esta nueva ropa.
-Lo siento infinito, responde tía rata,
aflójese un poco chaleco y corbata,
y yo mientras tanto les voy a cantar
una cancioncita muy particular.
Mas estando en esta brillante función
De baile y cerveza, guitarra y canción,
La gata y sus gatos salvan el umbral,
Y vuélvese aquello el juicio final
Doña gata vieja trinchó por la oreja
Al niño Ratico maullándole: ¡Hola!
Y los niños gatos a la vieja rata
Uno por la pata y otro por la cola
Don Renacuajito mirando este asalto
Tomó su sombrero, dio un tremendo salto
Y abriendo la puerta con mano y narices,
Se fue dando a todos noches muy felices
Y siguió saltando tan alto y aprisa,
Que perdió el sombrero, rasgó la camisa,
se coló en la boca de un pato tragón
y éste se lo embucha de un solo estirón
Y así concluyeron, uno, dos y tres
Ratón y Ratona, y el Rana después;
Los gatos comieron y el pato cenó,
¡y mamá Ranita solita quedó!
(Rafael Pombo)
miércoles, 28 de septiembre de 2011
lunes, 26 de septiembre de 2011
Le cul de Chausson
Amis, on a brûlé le malheureux Chausson,
Ce coquin si fameux, à la tête frisée ;
Sa vertu par sa mort s'est immortalisée :
Jamais on n’expira de plus noble façon.
Il chanta d’un air gai la lugubre chanson
Et vêtit sans pâlir la chemise empesée,
Et du bûcher ardent de la pile embrasée,
Il regarda la mort sans crainte et sans frisson.
En vain son confesseur lui prêchait dans la flamme,
Le crucifix en main, de songer à son âme ;
Couché sous le poteau, quand le feu l'eut vaincu,
L'infâme vers le ciel tourna sa croupe immonde,
Et, pour mourir enfin comme il avait vécu,
Il montra, le vilain, son cul à tout le monde...
Claude Le Petit
Jacques Chausson, dit « des Estangs », fut un écrivain français arrêté le 16 août 1661 pour une tentative de viol sur un jeune noble de dix-sept ans, Octave des Valons...
"Cejourd’huy vendredy, vingt neuvième jour du mois d’aoust, est comparu pardevant nous un quidam vetu de drap couleur canelle, lequel nous a declaré qu’il venoit pour obéir à notre ordonnance en datte du jour d’hier, lequel quidam nous aurions questionné et interrogé en la maniere et façon qui s’ensuit : Interrogé quel nom il avoit, a repondu etre nommé et appelé Octave Jullien Des Valons, Ecuyer, fils de Germain Des Valons, Ecuyer, sieur de Duchesne, et de deffunte Louise Angelique Du Vesnien, sa femme. Interrogé quel age il avoit, a repondu qu’il avoit eu dix sept ans le dix huitieme jour de mars passé. Interrogé quel etoit le sujet de la dispute qu’il avoit eu, le mardy douzieme d’aoust dernier, avec les nommez Jacques Chausson et Jacques Paulmier, dans un second appartement d’une maison située rue Saint Antoine, aupres de la vieille rue du Temple, occupée par ledit Chausson ; a repondu que, connoissant ledit Chausson, et ayant été mené chez luy par un jeune homme appelé Le Sueur, il etoit enfin venu chez luy ledit jour douze aoust, et que ledit Paulmier avoit dit audit Chausson en parlant de luy Des Valons : « Voilà un joly blondin ! » surquoy ledit Chausson avoit repondu : « Je le croys assez joly garçon pour vous offrir ses services » ; que luy Des Valons ayant repliqué qu’il souhaitteroit etre propre à quelque chose, ledit Chausson avoit pris la parole, et dit que le service qu’on lui demandoit ne luy couteroit rien, et que ledit sieur Paulmier etoit de son côté assez obligeant pour luy en rendre de pareils lorsqu’il voudroit ; que luy Des Valons, ayant eu le malheur de temoigner qu’il ne demandoit pas mieux que d’effectuer de sa part l’envie qu’il avoit d’obliger ledit Paulmier, ledit Chausson s’etoit avancé, et l’ayant embrassé luy avoit deffait en meme tems le bouton de sa culotte, et ensuite ledit Paulmier s’etoit mis en devoir de le connoitre charnellement, et de commettre avec luy le crime de sodomie, ce qu’ayant senty, il s’etoit mis à crier, et etoit debattu, ensorte qu’une vieille femme, travaillant à la journée chez le sieur Petit, Marchand de bas, principal de laditte maison, etoit accourue".
Jacques Chausson fut reconnu coupable de sodomie et condamné au bûcher. Il eut d’abord la langue coupée et fut brûlé sans avoir été étranglé au préalable avec son complice Jacques Paulmier, dit « Fabri ».
Ironiquement, Claude le Petit devait, l’année suivante, connaître le même sort que le héros de son poème...
viernes, 23 de septiembre de 2011
Quand vous riez, Hélène
VOUS FAITES VOIR DES OS QUAND VOUS RIEZ HELENE
Vous faites voir des os quand vous riez, Hélène,
Dont les uns sont entiers et ne sont guère blancs ;
Les autres, des fragments noirs comme de l'ébène
Et tous, entiers ou non, cariés et tremblants.
Comme dans la gencive ils ne tiennent qu'à peine
Et que vous éclatez à vous rompre les flancs,
Non seulement la toux, mais votre seule haleine
Peut les mettre à vos pieds, déchaussés et sanglants.
Ne vous mêlez donc plus du métier de rieuse ;
Fréquentez les convois et devenez pleureuse :
D'un si fidèle avis faites votre profit.
Mais vous riez encore et vous branlez la tête !
Riez tout votre soul, riez, vilaine bête :
Pourvu que vous creviez de rire, il me suffit.
Paul Scarron
martes, 20 de septiembre de 2011
lunes, 19 de septiembre de 2011
De la dromomanie
En 1838, Esquirol avait abordé la folie dans une perspective comparative, historique, géographique et culturelle. Il parlait de « dromomanie », ou volonté impulsive au voyage, qui appartenait aux monomanies (psychoses délirantes chroniques). Il lui arrivait de prescrire le voyage sur ordonnance.
A l'avènement d'une nosographie psychiatrique au XIXe siècle, la valeur séméiologique de rupture, d'effraction dans le vécu, de passage à l'acte des voyages a été reconnue, tout en soulignant la signification multiple de ces conduites. Le voyage pathologique, replacé dans l'histoire du sujet, permettait de lui donner un sens. En 1875, les travaux de Foville concernaient « les aliénés voyageurs ou migrateurs ». Le patient partait pour fuir ses persécuteurs, ce qui pouvait le conduire à faire des milliers de kilomètres. Il avait décrit une dizaine de cas, mettant en évidence celui des fugueurs, capables de relations sociales, pouvant demander des indications, trouvant une solution raisonnable et réfléchie à des problèmes fous, s'expatriant pour échapper à l'ennemi imaginaire. L'acte était réfléchi et conscient, le voyage linéaire et polarisé, même si la finalité était délirante. A noter que les foyers géographiques étaient le plus souvent les grands ports comme Le Havre ou Bordeaux.
En 1880, Charcot avait tenté d'unifier l'ensemble des voyages pathologiques sur un modèle théorique, à savoir l'automatisme ambulatoire dont est rattachée la fugue épileptique. Les manifestations motrices de l'épilepsie entraînaient des comportements de fugue plus ou moins prolongés. La durée importait peu, qu'elle soit de quelques jours ou de plusieurs mois, il s'agissait du même modèle. Grâce à l'automatisme ambulatoire, Charcot unifie quatre modèles cliniques différents :
l'amnésie traumatique, provoquée par un traumatisme physique ou crânien pouvant être suivi d'une période où le sujet poursuit son activité motrice sans qu'il n'en garde le souvenir;
les épilepsies non convulsives dont le vertige épileptique, très controversé, où surviennent des actes soudains et irrationnels sans aucune conscience des choses;
le somnambulisme (4, 26), bien décrit par Pinel, Janet et Mesnet, qui parlait des "automates somnambuliques », «instruments aveugles obéissant aux impulsions d'une volonté inconsciente », avec l'idée que les somnambules « souffrent de réminiscences» où, au cours des accès, les souvenirs anciens refont surface et éclairent l'étrangeté de leur comportement. Trois types de somnambulisme seront distingués : le somnambulisme naturel (controversé), le somnambulisme provoqué (par hypnose), le somnambulisme spontané pathologique (celui de l'hystérie). Ce que l'on appelait au XIXe siècle "dédoublements », et pas encore dissociation, fut illustré par le somnambulisme avec oubli de l'épisode au réveil ;
les voyages d'aliénés, négligés un peu par Charcot. C'est le fils de Foville, en
se situant près du port du Havre, qui observera plusieurs cas, comme les
persécutés fuyant leurs persécuteurs, ou les hallucinés accomplissant les actes
dictés par leurs voix ...
Charcot avait également décrit la fugue comme équivalent hystérique lors de grandes crises démesurément prolongées, se référant à « l'automatisme ambulatoire hystérique. » Mais il existait des fugueurs, ni épileptiques, ni hystériques, dont le déplacement était conscient et mnésique mais tout de même pathologique (26). Il s'agira d'un troisième type de fugue, la fugue « névropathique. » Concernant initialement l'épilepsie et l'hystérie, la notion de fugue va être par la suite appliquée à la neurasthénie et la psychasthénie, puis étendue à de multiples
maladies mentales, perdant toute signification.
Le modèle de la fugue, élaboré par la neurologie et la psychiatrie, sera ensuite utilisé pour rendre compte du phénomène social du vagabondage au XIXe siècle (4). Charcot va le ranger dans l 'hystéro-neurasthénie. Il sera démontré que la majorité des vagabonds arrêtés sont des malades mentaux. Par la suite, on émettra même l'hypothèse d'un « vagabondage de race », en référence aux peuples nomades. Pour le même comportement, le vagabondage concernerait les pauvres tandis que les riches ne seraient perçus que comme des explorateurs satisfaisant leur curiosité intellectuelle. Cette théorie du vagabondage comme entité pathologique est critiquable. On ne peut méconnaître le contexte socio-économique et de lieu conduisant à la fugue comme les casernes ou les asiles. Mais le choix de considérer l'automatisme ambulatoire comme une forme d'épilepsie amènera à considérer le principe d'irresponsabilité pénale des crimes et délits commis lors d'accès épileptiques.
Régis, en 1893, va s'intéresser aux impulsions conscientes et reprendra le terme de
« dromomanie. » Elève de Pitres, ils rendront compte de la tendance impulsive à voyager, de statut comparable aux autres comportements impulsifs connus comme la dipsomanie, la kleptomanie ou la pyromanie. C'est ainsi qu'on décrira la fugue du neurasthénique, consciente et mnésique, survenant après une longue et douloureuse lutte intérieure. Il attribuera l'automatisme mental de la neurasthénie à une forme de dégénérescence.
A la fin du XIXe siècle, on retrouve trois étiologies, à savoir l'épilepsie, l 'hystérie et la psychasthénie. Puis on repère des entités cliniques très différentes comme la fugue alcoolique, décrite antérieurement par Lasègue, la fugue du dipsomane, celle relative à la maladie de Basedow, la fugue du paranoïaque, du mélancolique, du dément, du psychotique, la fugue confusionnelle, etc. On parlera de «psychose migratrice », de « paranoïa ambulatoire, de « manie ambulatoire» chez le sujet atteint de maniaco-dépression ou folie circulaire, d'« automatisme confusionnel », et par la suite de «fugue hébéphrénique" décrite par
Kraepelin au sujet des démences précoces, que nous appelons aujourd'hui schizophrénies.
(...) Parallèlement aux Etats-Unis, en 1850, La Société médicale de l'Etat de Louisiane nomme une commission pour étudier les caractéristiques de la race noire. Les esclaves qui tentent d'échapper à leurs maîtres sont déclarés par les médecins blancs comme fous et atteints de« drapetomanie », mot tiré d'une racine grecque signifiant s'enfuir. Entre 1890 et 1905 sont décrits sur le continent américain des hommes jugés mentalement dérangés, qui voyagent, parfois sur de très longues distances. Une fois en fugue, ils perdent tout sens de leur ancienne identité et ne gardent aucun souvenir des lieux traversés. Dans certains cas, ces souvenirs peuvent être rappelés sous hypnose. Mais ces sujets ne sont pas considérés comme des fugueurs et l'automatisme mental ne figure pas dans les interprétations. Certains iront même jusqu'à parler d'une tendance innée dans la race humaine au nomadisme, inhibé par la civilisation et la culture. La colonisation et la conquête de l'Ouest
illustrent ce besoin qu'a l'homme de se déplacer pour acquérir des territoires et donc de la puissance..."
A. Ronchi L´adolescent "voyageur"
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