lunes, 19 de abril de 2010
STERCORAIRES
A la face du ciel, chez les peuples du Gange,
Toutes les saletés des villes sans égout
— Pour la mouche et le ver délicieux ragoût —
Bavent sur le pavé leur innommable fange.
Des tas de détritus et de déjections
Où dans l'ordure luit la blancheur des cadavres,
Forment des continents de caps mous et de havres
Qu'un liquide puant baigne d'infections.
Bouses, fumiers malsains, carcasses et charognes
Brasillent au soleil qui fait fumer leur jus.
Les vautours vidangeurs et les aigles goulus
Disputent ce festin aux macabres cigognes.
Puis, repus de poisons, loin des lieux habités.
Ils cherchent pour mourir les hauts monts solitaires.
— Les poètes aussi, pareils aux stercoraires,
Manjrent les excréments des boueuses cités.
Les intestins chargés de pourriture humaine,
Dont le venin leur brûle et leur corrompt le sang.
Sur leurs Himalayas ils crèvent en poussant
Un effroyable cri de douleur et de haine.
GILKIN
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