lunes, 30 de marzo de 2009
Denial of coition
"66. Our minor is easy of demonstration in each of its parts.
And indeed, the appetitive passion of coition is a sensual passion ; the grief, sadness, wrath, rage, occasioned by the denial of coition, are sensual passions, as is seen with all animals ; generation through coition is evidently a sensual operation. Now, all that happens with Incubi, as has been shown above : they incite women, sometimes even men; if denied, they sadden and storm, like lovers : amantes, amentes ; they perfectly practice coition, and sometimes beget. It must therefore be inferred that they have senses, and consequently a body ; consequently also, that they are perfect animals. More than that : with closed doors and windows they enter wherever they please : their body is therefore slender; they foreknow and foretell the future, compose and divide, all which operations are proper to a rational soul ; they therefore possess a rational soul and are, in sooth, rational animals.
Doctors generally retort that it is the Evil Spirit that perpetrates those impure acts, simulates passions, love, grief at the denial of coition, in order to entice souls to sin and to undo them; and that, if he copulates and begets, it is with assumed sperm and body, as aforesaid (Nr 24)."
Sinistrati
domingo, 29 de marzo de 2009
Aux tressauts de l'omnibus
"Aux tressauts de l'omnibus, les reminiscences rumeurent, des images ludionnent, le subconscient travaille. L'impossible dormir pacifierait. Non ! rien n'entravera le tic-tac cérébral qui moud du mirage, pas même la supercherie des paupières déclanchées sur les petites prunes fallacieuses qui nous solidarisent au monde. Le regard ombilical coupé et clos les yeux du dehors, d'infinies ocellures intérieures étoilent l'ombre volontaire où l'on s'exile. Peu à peu reculent vers les coulisses psychologiques les males idéologies dont savamment nous décuplons en coëfficient cruel nos misères sentimentales, telles des danseuses hâtives, gymnotant encore d'émois chorégraphiques, impatientes des foyers où bruit - parfois - l'eau claire des diamants au creux des paumes financières. Mais la rampe neutralisée, l'interminable spectacle reprend et ce sont soudain tous les émigrants des pays fictifs. Théoriques et prestigieux, tuniqués de lin liturgique et semeurs de gestes dolents, silencieux de ma tristesse et multipliant jusqu'à des horizons insaisissables, comme en des glaces où tremplinent des images, les mêmes attitudes éteintes, mais si berceurs d'être irréels, ils processionnent... Et puis, du rêve..."
Romain Coolus (c'est pas une blague...)
jueves, 26 de marzo de 2009
Gentil petit Barbichon
"Gentil petit Barbichon,
Petit mignard Guenuchon,
Qui ne porteroit envie
Au sort heureux de ta vie?
Toi, Barbichon, que Catin
Tient toujours soir et matin,
Toi, à qui elle se joue,
Toi que douce elle amadoue.
Toi, que dans son sein caché,
Elle tient toujours couché.
Toi, que d'une main polie
Elle mignarde et manie.
Toi que tant elle chérist
D'un soin dont elle périst
(...) Et puis, après le repas.
En mille sortes d'ébats.
En mille façons exquises.
De nouvelles mignardises.
En mille traits amoureux.
Elle te rend bien-heureux.
Or sur sa blanche mammelle,
Sur sa mammelle gemelle,
Dedans son sein potelé
Elle te serre accolé.
Or pour changer de caresse,
Sur sa bouche baiseresse,
Prodigue de sa beauté,
Elle te tient arrêté,
(...)
Que sçaurois-tu désirer,
Que pourrois-tu espérer,
De sa feveur davantage.
Que jouir de son visage,
Que jouir de son tetin ?
Toutes-fois cette Catin
D*une grâce plus exquise
Encore te favorise,
Et, libérale envers toi,
Te permet je ne sçai quoi,
Dont les Dieux grands de puissance
N'osent avoir espérance :
(...)
O trop heureux Barbichon,
O trop heureux Guenuchon,
Trop heureux, que ma maîtresse
Chérit tant et tant caresse !
Gentil petit Barbichon,
Petit mignard Guenuchon,
Qui ne porteroit envie.
Au sort heureux de ta vie? "
Jean Bonnefons
Les Foires de Paris
"Il n'y a guère qu'un siècle qu'on commença à y dresser des théâtres : ce sont les marionnettes qui ont le droit d'aînesse ; et le nom de Brioché, leur premier instituteur, sera mémorable à jamais en ce genre. Ensuite parurent les animaux sauvages. Les lions, les tigres, les ours, les léopards apprivoi» ses par de modernes Orphées, fournirent aux naturalistes dans différentes loges où ils étoient renfermés, de quoi examiner de plus près leur structure, leurs allures, leur génie, leurs mœurs ; les géans, les nains, les hermaphrodites succédèrent, et les hommes briguèrent l'avantage de figurer à leur tour en pareils lieux. Après eux vinrent les animaux familiers, comme les chiens, les chats, les singes exercés à différens tours d'adresse, pour tirer l'argent du peuple plus flatté de ces spectacles sensibles. La cupidité fit s'évertuer une infinité de talens ; elle attira même ceux des pays étrangers; delà les Joueurs de gobelets, les sauteurs et danseurs de corde ; les derniers enfin, formés en troupes jouèrent des pièces et profitèrent de la suppression de l'ancienne troupe des comédiens Italiens pour s'emparer de leur héritage, c'est-à-dire de leur répertoire. On sait qu'il ne consistoit qu'en cannevas qu'ils ajustèrent aux circonstances. Le public, qui regrettoit les Italiens, se porta en foule à la foire Saint-Laurent, où l'on commença cet essai. Les comédiens françois, dont la jalousie avoit fait expulser les maîtres, eurent beaucoup de peine à faire fermer la bouche à ces subalternes; enfin, les acteurs forains, réduits à ne représenter que des scènes muettes, se retournèrent du côté des chefs de l'académie royale de musique pour obtenir la permission d'exécuter de petits drames en vaudevilles mêlés de prose et accompagnés de danses et de ballets... "
Pidansat de Mairobert
miércoles, 25 de marzo de 2009
Scandale à l'Hôtel-Dieu
1727
"Comme on est dans le temps des choses extraordinaires, un homme s'est avisé d'aller à l'Hôtel-Dieu, de parler à un jeune manœuvre, qui étoit dans un lit malade, de lui dire que les médecins ne connoissoient point son mal, qu'il le guériroit par un prompt remède. Il a fait tourner cet homme dans cet état-là, et lui a fait le péché philosophique. Jamais la malice de l'homme n'a été portée à ce point-là; il faut être possédé du diable, pour être tenté d'un malade, dans un lit de l' Hôtel-Dieu. Une religieuse s'est aperçue de quelque chose, a fait du bruit; on a arrêté l'homme, le malade l'a accusé du fait, mais il a tout nié à l'interrogatoire, et les religieuses ont fait éloigner le malade, qui n'a pu être confronté, dont elles ont été bien tancées..."
E. J. F. Barbier
"Comme on est dans le temps des choses extraordinaires, un homme s'est avisé d'aller à l'Hôtel-Dieu, de parler à un jeune manœuvre, qui étoit dans un lit malade, de lui dire que les médecins ne connoissoient point son mal, qu'il le guériroit par un prompt remède. Il a fait tourner cet homme dans cet état-là, et lui a fait le péché philosophique. Jamais la malice de l'homme n'a été portée à ce point-là; il faut être possédé du diable, pour être tenté d'un malade, dans un lit de l' Hôtel-Dieu. Une religieuse s'est aperçue de quelque chose, a fait du bruit; on a arrêté l'homme, le malade l'a accusé du fait, mais il a tout nié à l'interrogatoire, et les religieuses ont fait éloigner le malade, qui n'a pu être confronté, dont elles ont été bien tancées..."
E. J. F. Barbier
martes, 24 de marzo de 2009
ô infortunées
"En outre, sur leur tête, pour se garantir sans doute les yeux des ardeurs du soleil, elles portaient des chapeaux de paille à larges bords de dessous lesquels tombaient sur leurs épaules les longues tresses formées par leurs cheveux noirs. Mais si elles avaient la tête couverte, il n'en était pas' de même de leurs pieds qui étaient sans chaussures, car je crus m^apercevoir qu'elles marchaient toutes nu-pieds. Telles étaient du moins les premières habitantes de la ville que noua eûmes occasion de rencontrer et dont la vue combla le désir que nous avions de connaître quelles personnes elles étaient. Avec quelque curiosité elles nous regardèrent passer, mais cependant sans paraître étonnées de nous voir là ni dans Tétat de demi-nudite dans lequel nous nous trouvions offertes à leurs yeux. Enfin, après plusieurs rencontres plus loin d'hommes dont les regards lascifs et indiscrets fixés sur la nudité de nos personnes, nous firent baisser les yeux et rougir de honte, nous débouchâmes sur une nouvelle place où se dressait un grand bâtiment qui n´était autre que l'affreux marché aux esclaves, dont, ô infortunées ! on allait donc à présent nous faire faire l`odieuse connaissance..."
anonyme
lunes, 23 de marzo de 2009
Relativity of morality
"Everywhere in all countries, and among all races prostitution has been, or continues to be, tolerated, and, sometimes even honoured. It existed in the great states of Central America, in ancient Peru, in ancient Mexico, and in Nicaragua, where there were already prostitutes and brothels. In this last country the morals were still so impure, and continence, although very relative, so difficult to bear, that at a certain annual festival the women of all classes were authorized to abandon themselves to whomsoever they pleased.
In the great societies founded by the Mongoloid races, or the Mongols of Asia, prostitution displays itself in the open day. In China, tea-houses abound, although the ancient morality of the Celestial Empire makes chastity a moral duty for unmarried girls and women. In Cochin-China and Japan, on the contrary, practice and theory are in accord. No moral brand of shame attaches to the prostitute. In Cochin-China, says Finlayson, a father has the right to give his daughter, for a small sum of money, to a visitor or even a stranger, without the reputation of the young girl suffering any harm, and without any hindrance to her finding a suitable husband afterwards (...) and this alone suffices to show the relativity of morality..."
Ch. Letourneur, 1891
domingo, 22 de marzo de 2009
Nicéphore Phocas
"Cependant, le 7 des ides, saint jour de la Pentecôte, je fus conduit dans la demeure qu'on appelle Stefavna, c'est-à-dire "Maison de la Couronne", devant Nicéphore; c'est un homme absolument monstrueux, un pygmée à la tête énorme, que ses petits yeux font ressembler à une taupe, encore enlaidi par une barbe courte et large, épaisse, grisonnante, affligé d'un cou pas plus gros que le doigt; ses cheveux longs et drus lui font tout à fait une tête de cochon; il a un teint d'Ethiopien, et l'on n'aimerait pas le rencontrer au milieu de la nuit; un énorme ventre, le derrière sec, les cuisses fort longues pour sa courte taille, de petites jambes, les chevilles et les pieds à l'avenant; couvert d'un vêtement d'apparat, mais fort usé, déformé et décoloré par le temps; chaussé à la Sicyonienne; le verbe insolent, fourbe comme un renard, parjure et menteur comme Ulysse. O mes empereurs augustes, toujours si beaux à mes yeux, combien ici je vous ai trouvés plus beaux! Toujours puissants, combien plus puissants ici! Toujours doux, combien plus doux ici! Toujours pleins de vertu, combien plus encore ici!"
Liutprand de Crémone
Simonie
"La simonie alors se propagea dans l'Église ;
il se fît des dignités épiscopales un trafic abject et
sans pudeur. Bientôt l'argent dispensa d'avoir de
l'instruction, d'avoir des lumières, d'avoir des
vertus. Chose invraisemblable et pourtant avérée !
l'argent pour obtenir un office dispensa même
d'avoir reçu les ordres. Des laïques ayant payé leur
charge, se mettaient sans façon à célébrer la messe.
Henri IV vendait l'évêché de Bamberg, l'archevê-
ché de Trêves, et donnait pour mille livres d'argent
l'abbaye de Richeneau à un moine qui avait fait
fortune par l'usure. En ce temps-là on achetait un
évêché, comme au XVII e siècle on achetait un ré-
giment ; et il fallait moins de démarches pour ob-
tenir une abbaye, qu'il n'en faut aujourd'hui pour
devenir notaire."
E. Langeron
il se fît des dignités épiscopales un trafic abject et
sans pudeur. Bientôt l'argent dispensa d'avoir de
l'instruction, d'avoir des lumières, d'avoir des
vertus. Chose invraisemblable et pourtant avérée !
l'argent pour obtenir un office dispensa même
d'avoir reçu les ordres. Des laïques ayant payé leur
charge, se mettaient sans façon à célébrer la messe.
Henri IV vendait l'évêché de Bamberg, l'archevê-
ché de Trêves, et donnait pour mille livres d'argent
l'abbaye de Richeneau à un moine qui avait fait
fortune par l'usure. En ce temps-là on achetait un
évêché, comme au XVII e siècle on achetait un ré-
giment ; et il fallait moins de démarches pour ob-
tenir une abbaye, qu'il n'en faut aujourd'hui pour
devenir notaire."
E. Langeron
viernes, 20 de marzo de 2009
Les lettres
On disait devant Villemain, alors pair de France et ministre de l'instruction publique:
« Les lettres mènent à tout.
— Oui, dit-il, à condition de les quitter.»
« Les lettres mènent à tout.
— Oui, dit-il, à condition de les quitter.»
Psautier
Saint François fit cette réponse à un novice qui voulait
avoir un psautier; il ajoutait d'un esprit assez mordant:
"Quand tu auras un psautier, tu voudras avoir un bréviaire,
et quand tu auras un bréviaire, tu t'assoiras dans une chaise,
comme un grand prélat, et tu diras à ton frère : Frère, apporte-
moi mon bréviaire ! "
J. A. de Jusserand
avoir un psautier; il ajoutait d'un esprit assez mordant:
"Quand tu auras un psautier, tu voudras avoir un bréviaire,
et quand tu auras un bréviaire, tu t'assoiras dans une chaise,
comme un grand prélat, et tu diras à ton frère : Frère, apporte-
moi mon bréviaire ! "
J. A. de Jusserand
miércoles, 18 de marzo de 2009
Éloge des perruques
"On ne voit plus que des perruques. Naguère une tète à perruque était une pauvre tête, une radoteuse; aujourd'hui une jolie tête , une tête sensée, c'est une tête à perruque. Ainsi tout change, les mots, les idées, et les choses. Parlons donc un peu de perruques , puisque perruques sont à la mode.
Quand je dis que tout change, je ne parle que d'un changement relatif; je n'envisage que tel siècle ou tel peuple. Considéré sous un aspect général, le monde est toujours le même. Éternelles pèlerines, la Sagesse et la Folie ont fait le tour du globe. Nous voyons ce qu'on a vu, nous faisons ce qu'on a fait, nous disons ce qu'on a dit. Rien de nouveau sous le soleil , nil sub sole novum; c'est le mot de l'Ecclésiaste. La perruque en est la preuve..."
M. Deguerle
martes, 17 de marzo de 2009
Saint Patrick's Day
"Le lendemain, comme les hommes d'Irlande étaient assemblés à boire dans la grande salle du palais, les portes étant fermées, Patrice parut au milieu d'eux. Le roi le fit approcher de lui, et le chef des druides, LucatMoel, lui offrit une coupe empoisonnée : Patrice bénit la coupe et le liquide se figea; puis il renversa la coupe et en fit tomber le poison; il la bénit de nouveau et le contenu se liquéfia. Le druide, voyant ce prodige, provoqua Patrice à qui ferait le plus de merveilles et Patrice accepta le défi.
Lucat Moel fit tomber de la neige sur la terre jusqu'à ce qu'elle atteignît à la ceinture des hommes. Patrice lui dit : « Dissipe-la si tu peux. » Le druide répondit : « Je ne puis le faire que demain à pareille heure. — Par le Jugement de Dieu, dit Patrice, ton pouvoir réside dans le mal et non dans le bien. » Il bénit les quatre coins de la plaine et, plus vite que la parole, la neige s'était évanouie, sans pluie, sans soleil, sans vent. Alors, à l'incantation du druide,les ténèbres tombèrent sur la face de la terre. Patrice dit :« Dissipe ces ténèbres. — Je ne le puis, aujourd'hui, » dit le druide. Patrice pria le Seigneur et bénit la plaine, et les ténèbres furent chassées, le soleil brilla et tous le remercièrent.
Cette lutte dura longtemps. Enfin Patrice proposa au druide de l'enfermer vêtu de sa chasuble, en même temps qu'un clerc vêtu de la tunique du druide, dans une maison à laquelle on mettrait le feu. Cela fut fait. Le druide fut consumé sans que le feu détériorât la chasuble, et le clerc, qui était Benén, resta sain et sauf, bien que la tunique du druide fût réduite en cendres. Après avoir essayé vainement de tuer Patrice, Loégaire tomba à ses pieds et promit de croire en Dieu.
De Tara, Patrice alla à Telltown, vers Coirpre, fils de Niall, qui chercha à le faire mourir et fit jeter ses gens dans la rivière... "
G. Dottin
Extreme Rousseauism
"A young artist, a passionate admirer of Rousseau, not obtaining the first prize for sculpture, of which he thought himself deserving, gives himself up to despair. He vows eternal hatred to men, and wishes no longer to live, except after the manner of brutes. He walks upon all fours, and if placed upon a bed rolls himself off upon the ground. If confined, he has convulsions. He will eat nothing but herbs, or crude fruits which he picks up from the ground. If helped to them, he refuses to use them. This condition persists for more than two months, after which he falls into a state of dementia, to which he has a strong predisposition, having several brothers and sisters
affected with this form of disease..."
Esquirol
affected with this form of disease..."
Esquirol
De Amore
"If you should, by some chance, fall in love with a peasant woman, be careful to puff her up with lots of praise and then, when you find a convenient opportunity, do not hold back but take your pleasure and embrace her by force. For you can hardly soften their outward inflexibility so far that they will grant you their embraces quietly or permit you to have the solaces you desire unless you first use a little compulsion as a convenient cure for their shyness. We do not say these things, however, because we want to persuade you to love such women, but only so that, if through lack of caution you should be driven to love them, you may know, in brief compass, what to do..."
A. Capellanus
viernes, 13 de marzo de 2009
Moulin Rouge
LE MOULIN ROUGE
I
Sur la hauteur, tout pres des cieux,
Quand la nuit descend sur la terre,
On voit s allumer les grands yeux
Du bruyant moulin de Cythere...
Dis-nous pour qui tu mouds ton grain.
Moulin, pour qui tournent tes ailes?
Mouds-tu lajoie ou le chagrin?
Mouds-tu pour eux? mous-tu pour elles ?
Moulin Rouge,
Moulin Rouge,
Pour qui mouds-tu, Moulin Rouge ?
Pour la Mort ou pour l'Amour,
Pour qui mouds-tu jusqu au jour ?
II
Je mouds pour que les nains, les fous,
Les desherit6s, les malades
Aient, moyennant quarante sous,
Leur part d amour et de ballades.
Je mouds pour que les malheureux,
Les orphelins, les sans-caresses,
Aient des hivers moins rigoureux
Pres de leurs sceurs, les pecheresses.
III
Je mouds pour que les meurt-de-faim,
Oubliant que leur ventre gronde,
S enivrent de rhythmes sans fin
Et de visions de chair blonde.
Je mouds pour que les assassins,
Eblouis, laissent passer 1 heure
Ou les ventrus et les malsains
Regagnent, tremblants, leur demeure
IV
Pour les ouvriers des cit6s,
Je mouds la danse qui console
Et qui fait croire aux libertés,
Pourvu qu ils aient la Carmagnole.
Ils rêvent que l'Egalite
C´est un vis-a-vis aux quadrilles,
Avec un baron bien renté,
Qui jette un peu d`or a leurs filles.
V
Sur la montagne des Martyrs,
Je mouds le Reve et I Harmonie,
Je mouds l'or et les repentirs,
Le rachat par l'ignominie.
Je mouds un avenir meilleur,
Je mouds pour eux; je mouds pour elles,
Ayez pitie de nous, Seigneur,
Par la croix rouge de mes ailes !
Moulin Rouge,
Moulin Rouge,
Pour qui mouds-tu, Moulin Rouge ?
Pour la Mort ou pour l'Amour,
Pour qui mouds-tu jusqu au jour?
C. M. Couyba
I
Sur la hauteur, tout pres des cieux,
Quand la nuit descend sur la terre,
On voit s allumer les grands yeux
Du bruyant moulin de Cythere...
Dis-nous pour qui tu mouds ton grain.
Moulin, pour qui tournent tes ailes?
Mouds-tu lajoie ou le chagrin?
Mouds-tu pour eux? mous-tu pour elles ?
Moulin Rouge,
Moulin Rouge,
Pour qui mouds-tu, Moulin Rouge ?
Pour la Mort ou pour l'Amour,
Pour qui mouds-tu jusqu au jour ?
II
Je mouds pour que les nains, les fous,
Les desherit6s, les malades
Aient, moyennant quarante sous,
Leur part d amour et de ballades.
Je mouds pour que les malheureux,
Les orphelins, les sans-caresses,
Aient des hivers moins rigoureux
Pres de leurs sceurs, les pecheresses.
III
Je mouds pour que les meurt-de-faim,
Oubliant que leur ventre gronde,
S enivrent de rhythmes sans fin
Et de visions de chair blonde.
Je mouds pour que les assassins,
Eblouis, laissent passer 1 heure
Ou les ventrus et les malsains
Regagnent, tremblants, leur demeure
IV
Pour les ouvriers des cit6s,
Je mouds la danse qui console
Et qui fait croire aux libertés,
Pourvu qu ils aient la Carmagnole.
Ils rêvent que l'Egalite
C´est un vis-a-vis aux quadrilles,
Avec un baron bien renté,
Qui jette un peu d`or a leurs filles.
V
Sur la montagne des Martyrs,
Je mouds le Reve et I Harmonie,
Je mouds l'or et les repentirs,
Le rachat par l'ignominie.
Je mouds un avenir meilleur,
Je mouds pour eux; je mouds pour elles,
Ayez pitie de nous, Seigneur,
Par la croix rouge de mes ailes !
Moulin Rouge,
Moulin Rouge,
Pour qui mouds-tu, Moulin Rouge ?
Pour la Mort ou pour l'Amour,
Pour qui mouds-tu jusqu au jour?
C. M. Couyba
miércoles, 11 de marzo de 2009
Bibliopathes
'Il est, parmi les gens de lettres, une caste d'individus qui, tout en ayant de nombreux rapports avec eux, ne vivent pas moins à part, ont des mœurs différentes, une religion particulière, ne se préoccupent guère que du passé, pensent peut-être quelquefois à l'avenir, mais font peu de cas du présent. Ils ont le culte du livre ancien, la passion du bouquin et aiment à s'entendre appeler bibliophiles, — les savants y confinent ; mais les gens de lettres, qui ne leur pardonnent pas leur amour trop exclusif du vieux livre, les poursuivent de leurs sarcasmes sans plus penser que bon nombre d'entre eux, s'ils ont une chance de passer à la postérité, ne le devront qu'à la bienveillante attention d'un vieux bibliophile des temps futurs, si tant est qu'il en reste, ce dont je doute. Ils ne savent quel nom leur donner; ils les appellent tantôt bibliomanes, bibliotaphes, tantôt bibliolathes, bibliopoles, sans compter les variétés créées par Quérard, les mêlent et les confondent quelquefois par bêtise, plus souvent par malveillance. Il n'est pas un jeune de lettres qui n'ait fait son bout d'article contre ces braves gens qui se contentent de hausser les épaules et de sourire en voyant les plus originaux de ces messieurs leur rabâcher des plaisanteries déjà usées en 1810 et auxquelles leur ignorance seule donne une seconde jeunesse. Pas un qui ne cite le passage de La Bruyère ou la fameuse épigramme de Pons de Verdun et pas un qui les cite exactement, les ayant ramassés — au petit bonheur — dans un Larousse quelconque. Et ce sont des railleries sans fin sur celui-ci et sur celui-là, surtout sur ceux qui s'encombrent de livres qu'ils n'ouvriront jamais — pour les lire. Je ne sais s'il y en a vraiment autant...; dans tous les cas, leur nombre ne peut être plus grand que celui de nos jeunes écrivains pérorant à perte de vue sur des livres qu'eux aussi n'ont jamais lus — ni vus..."
F. Maillard
martes, 10 de marzo de 2009
Under the form of a bird
"Severus, a heretic, who condemned the representing of
the Holy Grhost under the form of a dove, was anathematised
by the second Council of Nice, held in the eighth century.
Arming himself with the pretext that the Holy Ghost
ought not to be represented under the form of a bird,
Severus carried away the doves of gold and silver that had
been suspended above altars and baptismal fonts. t The
interested heresy of Severus reminds us of the conduct of
Dionysius the tyrant, who removed from the statues of
Jupiter, the golden mantles with which they had been
covered by the devotion of the pious, pretending that such
a garment was too cold in winter and too warm in summer."
A. N. Didron/ M. Stokes
Qu'est-ce que le basilic?
"Un chapiteau de Vézelay nous offre un sujet plus étrange.
Un personnage, qui tient devant sa face une sorte de cloche, semble s'avancer vers un animal composite, coq par devant, serpent par derrière. Il n'est pas possible de croire à une simple fantaisie d'artiste, quand on connaît le passage que le Bestiaire a consacré au basilic'.
Le basilic, qui participe de là nature de l'oiseau et de la nature du serpent, naît d'un oeuf de coq couvé par un crapaud : « car il arrive que certains coqs, dans leur septième année, pondent un œuf». Le basilic n'est redoutable à l'homme que par son regard, mais qui rencontre ses yeux meurt sur-le-champ. Toutefois, le dangereux fluide ne saurait traverser le verre, et il suffit d'appliquer sur son visage une cloche de verre pour pouvoir regarder impunément le basilic ; c'est grâce à cet artifice que les soldats d'Alexandre détruisirent les basilics de l'Inde'.
"Qu'est-ce que le basilic? ajoute le Bestiaire, sinon une figure du démon : le Christ en triompha en s'enfermant dans le sein d'une Vierge plus pure que le cristal".
E. Mâle
La fin d'Eon
"Dans le diocèse d'Alet beaucoup d'hérétiques furent saisis et livrés aux flammes. Eudes, qui s'était retiré dans les forêts de la Bretagne , quitta cette province pour parcourir l'Aquitaine. En 1148 , il vint jusqu'en Champagne, où sa carrière fanatique trouva son terme. Par les soins de l'archevêque Samson de Reims sa troupe fut dispersée, et lui-même et plusieurs de ses principaux fidèles furent arrêtés. Traduit devant le concile réuni à Reims, le pape Eugène, qui présidait l'assemblée, lui demanda son nom; il répondit : «Je suis celui qui doit juger les vivants et les morts. » Le concile , le "prenant pour un insensé , le remit à la garde de Samson , qui le fit enfermer à perpétuité dans les prisons de l'archevêché. Ses disciples furent condamnés au feu; ils s'y précipitèrent avec enthousiasme..."
(C. Schmidt)
(C. Schmidt)
Eon de Sella
"Le Breton Eon ou Eudes de Sella, homme extravagant et illettré, se crut appelé à être le juge des vivants et des morts , parce qu'il avait entendu dans la liturgie de l'Église les mots : per eum qui venturus est judicare vivos et mortuos, et qu'il s'imaginait que ce Eum était son nom Eon. Il se mit à prêcher, et les populations crédules ajoutèrent foi à ses discours ; elles le considérèrent comme un prophète, auquel Dieu avait donné le pouvoir de faire des miracles. Il parcourut d'abord la Bretagne , accompagné d'une troupe de ses partisans, auxquels il avait donné des noms mystiques; l'un s'appelait la Sagesse, un autre le Jugement, d'autres encore portaient des noms d'anges et d'apôtres. Pour être à l'abri des poursuites, il campait dans les forêts, quoique dans toutes les Armoriques il eût de nombreux sectateurs..."
(C. Shmidt)
(C. Shmidt)
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