domingo, 31 de octubre de 2010
Halloween Succubes
Voici, pour notre spécial Halloween, un curieux traité sur le Succubat...
"Il est des gens qui se livrent volontairement aux Incubes et aux Succubes. Tel est le cas des adeptes de la sorcellerie. Bodin, de Lancre disent, en effet, que toutes les sorcières, tous les sorciers copulaient avec le diable. Une femme, Jeanne Hervillier, née Verbery, près de Compiègne, confessa que sa mère la présenta à l'âge de douze ans au diable, qui avait la forme d'un grand homme noir, vêtu de noir, botté, éperonné, l'épée au côté. La mère lui dit : " Voici ma fille que je vous ai promise ", et à sa fille : " Voici votre ami qui vous fera bien heureuse. Le malin la fit renoncer à Dieu " et puis coucha avec elle charnellement, en la même sorte et manière que font les hommes avec les femmes, hormis que la semence était froide.
Le plus souvent, les accouplements maudits avaient lieu après les danses et les festins du Sabbat. Les femmes qui y assistaient prenaient un singulier plaisir à raconter les scènes ignobles qui s'y déroulaient, et donnaient avec complaisance des détails sur la très immondes accointances sataniques, qui les laissait cependant toutes sanglantes, " aussi bien devant que, derrière, selon le lieu où il est allé heurter " : l'organe du démon était, paraît -il, énorme et couvert de squames dures comme le fer qui blessaient en se rebroussant.
Johannès d'Aguerre dit que le diable en forme de bouc avait son membre au derrière et connaissait les femmes " en agitant et poussant avec iceluy contre leur devant. Satan sodomite avait coutume de posséder les belles à la manière ordinaire et les laides tout au rebours. Ou bien encore, sans distinction esthétique, le démon incube besognait à la fois dans les deux vases, car sa mentule était fourchue. Il préférait aussi les femmes mariées aux vierges, parce que l'adultère était un péché plus grand.
Mais l'Incubat ne revêtait pas toujours des formes aussi repoussantes. Le diable était quelquefois facétieux. Si l'on en croit Boethius, un moine fut poursuivi par un Succube très beau qui l'embrassa lui faisant des invites obscènes. Inclinant son corps, la beauté d'enfer se mit dans la position des chevaux et des bêtes qui n'ont point d'âme.
Déjà le moine s'efforçait d'accomplir l'acte charnel, le Succube poussa un ululement sinistre et, ombre ténue, phantasme léger, s'évapora entre les bras du malheureux galant qui culbuta tout honteux. Le plus souvent d'ailleurs, surtout en dehors du Sabbat, une volupté intense captivait les victimes. Et sur le bûcher, alors que la flamme venait lécher sa chair grésillante, la sorcière, au milieu de la souffrance horrible qui la tordait, se souvenait des caresses délicieuses de son très doux rêve, pensait à l'Incube chéri qui la faisait haleter sous ses baisers, qu'elle allait retrouver à tout jamais en enfer.
Il était des gens qui recevaient les Esprits du Mal à la suite d'un maléfice. Ces viols constituaient une vengeance raffinée qui devait remplir d'une joie étrange l'âme des sorciers. Un homme accomplissait l'acte vénérien avec un Succube, même en présence de sa femme, et on ne voyait rien de corporel couché avec lui. Il en ressentait une fatigue énorme ; lorsqu'on l'interrogeait, il répondait qu'il ne voyait rien, mais que son esprit était captivé à ce point que la résistance lui était impossible. On soupçonna une femme qu'il avait injuriée, d'être la cause du mal.
Il arrivait aussi que les démons, lassés de leurs amours infernales, s'enamouraient des mortels. Ils devenaient alors des amants passionnés et tendres.
Boethius, dans son histoire d'Ecosse, rapporte qu'un jeune homme était tenté par un Succube d'une ravissante beauté. Il pénétrait chez lui à travers les portes et les murs et fit tout pour le posséder. Mais le jeune homme vertueux alla trouver son évêque et les remèdes spirituels le délivrèrent. Assez souvent, le démon prend la forme d'un être aimé pour atteindre plus facilement sa proie. Brognoli, cité par Goerres, vit en 1650 à Bergame un jeune homme auquel le démon était apparu un soir sous la forme d'une jeune fille qu'il aimait. Le fantôme lui raconta une petite histoire expliquant sa présence à cette heure, à cet endroit : sa mère l'avait maltraitée, elle s'était enfuie et se réfugiait près de lui. L'amoureux se doutait bien que ce n'était pas là son bien - aimée, mais un démon ; il succomba cependant à la tentation. Le Succube lui dit alors qui il était, une larve qui l'aimait. Les exorcismes eurent raison des enchantements de l'enfer, et le jeune homme fit pénitence de ses péchés. Brognoli raconte encore la curieuse histoire que voici telle qu'elle se trouve dans la Mystique de Goerres : " En 1643, je fus chargé par mes supérieurs d'aller exorciser une jeune fille de vingt ans qui était poursuivie par un Incube. Je me rendis chez elle avec son confesseur. A peine étions nous entrés que le démon, qui était précisément alors occupé avec elle, se retira. Elle m'avoua sans détour tout ce que l'esprit impur faisait avec elle. Je jugeai, d'après ce qu'elle me dit, que malgré ses dénégations, elle prêtait au démon un consentement indirect. En effet, elle était toujours avertie de ses approches par une surexcitation violente des organes sexuels ; et alors, au lieu d'avoir recours à la prière, elle courait à sa chambre et se mettait sur son lit.
J'essayai d'éveiller en elle des sentiments de confiance envers Dieu ; mais je n'y pus réussir, et elle semblait plutôt craindre d'être délivrée. Je la quittai donc après avoir laissé à son confesseur et à ses parents quelques prescriptions touchant le jeûne et la mortification.
Ce commerce monstrueux était il fécond ? Presque tous les auteurs l'affirment : le démon, n'ayant ni chair ni os, n'avait pas de semence. Il recueillait le produit des pollutions vaines ou bien, se faisant Succube, il dérobait à des hommes puissants le sperme. Devenu incube, il transportait ce sperme dans la matrice de la femme qu'il voulait engrosser. Les enfants procréés de cette manière étaient plus lourds que les autres, toujours maigres et pouvaient tarir trois nourrices sans engraisser. Quel était le père, le démon ou l'homme qui avait fourni la semence ? D'après les théologiens, c'était l'homme. Sinistrari d'Ameno, au XVII ème siècle, prétendait que les Incubes et les Succubes possédaient des organes sexuels et employaient leur propre semence. Suivant la légende, un grand nombre d'hommes célèbres sont nés de cette façon. Sans parler des Géants de la Genèse, on peut citer Romulus et Remus, Servius Tullius : la mère de ce dernier se vantait d'avoir vu apparaître dans la cendre du foyer un phallus qu'elle avait reçu, et elle était devenue enceinte. Alexandre le Grand, lui aussi, avait une origine surnaturelle, et beaucoup d'autres encore. Merlin l'Enchanteur était né d'un Incube et d'une moniale, fille de Charlemagne. Vers la même époque, plusieurs princes étaient assemblés dans un palais sur le Rhin, près de Cologne ; un esquif que traînait par une chaîne d'or un cygne apparut. Un beau guerrier inconnu descendit de la barque. Il resta dans le pays, se maria, eut des enfants, puis un jour le cygne revint le chercher et on ne le vit jamais plus. Le beau chevalier ne pouvait être qu'un esprit Incube. Sous le règne du roi Roger, en Sicile, u jeune homme se baignait dans la mer, au clair de la lune. Il vit dans l'eau une femme qui se noyait ; il la sauva, en devint amoureux, l'épousa et eut un fils. Pris de doute, un jour, sur l'origine de cette créature, il lui demanda avec insistance qui elle était : " Tu me perds, lui dit-elle, en voulant m'obliger à répondre. Elle disparut. Son fils, à quelque temps de là, se baignait dans la mer, elle apparut de nouveau et l'emporta. L'hérésiarque Luther eut aussi une naissance démoniaque. Le diable déguisé en marchand, vint à passer à Wittemberg. Il séduisit la fille de ses hôtes, puis retourna en enfer, la laissant grosse. D'où naquit Martin Luther.
Chez les peuples du Nord, en Islande et en Norvège, en Ecosse, on trouve des traditions analogues. Les Trolls et les Elfes s'unissent assez souvent aux fils et aux filles des hommes. Les Elfes habitent les éléments, les nuages, les rochers, les cavernes, les ruisseaux ou la mer. Leurs filles, à la peau bleue sont cependant d'une merveilleuse beauté : " On citait jadis, dit Christian, des familles en Islande qui devaient leur origine à ces unions mystérieuses. "
Au XIXè siècle, les caractères de l'Incubat et du Succubat ont peu changé. Les cas semblent moins fréquents,ou plutôt moins connus. La science, qui dédaigne l'occulte,ne voit dans les faits observés par les médecins que des maladies sexuelles dont elle ne recherche pas la cause. Presque seuls,les prêtres connaissent des exemples précis. Mais ils se retranchent derrière le secret de la confession, et refusent de parler,craignant le scandale que pourraient produire des révélations de cet ordre.
Voici deux exemples d'Incubat et de Succubat religieux. En 1816 et 1817, une jeune fille, Marie-Ange, parut avoir des rapports étranges avec l'invisible.
Elle supportait les phénomènes extatiques et recevait d'innombrables baisers qu'elle attribuait à Jésus et à la Vierge.
Ces baisers produisaient,chose très extraordinaire et légèrement grotesque, une liqueur et des bonbons délicieux que les témoins goûtèrent !
Dans le même genre, le chevalier de Caudenberg,vers 1855, à la suite de pratiques spirites, crut échanger des baisers avec la Vierge qu'il sentait " réellement " contre lui, baisers qui le remplissaient de volupté.
La renaissance bâtarde des antiques invocations, qu'était le Spiritisme, devait inévitablement favoriser l'Incubat et le Succubat. On faisait venir les morts, on leur parlait, on les touchait ; toujours docile, le trépassé répondait à l'appel. L'impossible rêve de posséder les disparus aimés devint réalisable. Le veuf pu étreindre son épouse perdue. La veuve se consola du fantôme de son mari ! Mais on alla plus loin. Pourquoi n'aurait on pas évoqué les femmes célèbres, courtisanes ou reines, dont les corps splendides, redevenus poussière, hantent l'imagination des songeurs ? Certes la tentation était grande de jouir de Sémiramis, de Cléopâtre, de Laïs ou de Théodora, les très belles qu'adora le monde ancien.
Plus d'un spirite y succomba. Des femmes sentimentales possédèrent leurs poètes ou leurs héros favoris. Malheureusement, le Diable, qui depuis quelque temps se tenait à l'écart, mais toujours aux aguets, en profita pour rentrer en scène, s'il faut en croire M. des Mousseaux, cité par M. S. de Guaita dans son très remarquable Temple de Satan (1).
Dans un ouvrage " parfaitement orthodoxe ", les Hauts phénomènes de la Magie, M. des Mousseaux rapporte des histoires de cédules signées avec du sang ; le Malin très correct, apparaît dans une réunion de jeunes filles, les séduit par son esprit, puis se livrent aux plus ignobles débauches, et à l'aube, s'évanouit " comme s'évanouirait une ombre.
Tout cela se passe le 17 juillet 1844. Onze ans de suite, le Diable revint visiter une des filles qu'il avait distinguée. M. des Mousseaux raconte aussi que dans certaines séances de spiritisme, des dames qui se trouvaient autour du médium ressentirent des attouchements obscènes " vers la partie inférieure du buste.
J. DELASSUS
Suscribirse a:
Enviar comentarios (Atom)
la possession démoniaque est hélas une réalité, croyez-moi, et elle est souvent associée à une relation sexuelle.
ResponderEliminar