sábado, 2 de octubre de 2010
La ventriloque
La ventriloque
O! Me faire sucer par une ventriloque
Et tandis qu`elle aurait ma pine entre les dents,
Entendre de son corps sortir en soliloque
Une chanson d`amour en distiques ardents;
Et tandis que sa langue humerait mon prépuce,
Que ses lèvres agiraient sur mon gland avec art,
Entendre tout à coup retentir l`hymne russe
Et croire que je suis, pour un instant, le tzar!
Combien il serait doux pour une âme francaise,
Au lieu de se pâmer dans un coït banal,
D`entendre un estomac chanter la Marseillaise
Et de jouir aux sons du chant national!
Ainsi les raffinés, dans Rome et dans Athènes,
Plus délicats que nous dans leurs amusements,
Tiraient leur coup au son de musiques lointaines
Et scandaient leur rythme au son des instruments.
Trop pauvre pour me payer un orchestre de tziganes,
Ou même pour m`offrir un simple accordéon
Je cherche obstinément parmi les courtisanes
Celles dont l`estomac renferme un orphéon,
Mais je n`ai pu trouver, dans ce monde équivoque,
Que des brutes faisant l`amour bourgeoisement,
Et n`ai pu rencontrer la ventriloque
Qui saurait me sucer harmonieusement.
Aussi, pour assouvir le désir qui m`affole,
Pour me donner au moins quelque illusion,
Au risque t`attraper une bonne vérole
Ou d`en sortir couvert d`un tas de morpions,
Depuis le jour de l`an jusqu`à la Saint Sylvestre,
Obstinément, je cours les spectacles forains
Où, triomphalement, j`encule l`homme-orchestre
En scandant la mesure avec de grands coups de reins
Anonyme, c. 1895
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