Eustache s'appelait d'abord Placide.
C'était le commandant des soldats de l’empereur Trajan. Bien que adonné au culte
des idoles, il pratiquait avec grande assiduité les oeuvres de miséricorde. Il avait une
épouse idolâtre et miséricordieuse comme lui; il en eut deux fils qu'il éleva selon
son rang, avec une magnificence extraordinaire; comme il se faisait un devoir de s'adonner
aux oeuvres de miséricorde, il mérita d'être dirigé dans la voie de la vérité. Un
jour en effet qu'il se livrait à la chasse, il rencontra un troupeau de cerfs, au milieu
desquels il en remarqua un plus beau et plus grand que lés autres, qui se détacha pour
gagner une forêt plus vaste. Tandis que les autres militaires
courent après les cerfs, Placide poursuit celui-ci de tous ses efforts et s'attache à le
prendre. Comme il le suivait avec acharnement, le cerf parvient enfin à gravir la cime
d'un rocher; Placide s'approche et songe aux moyens de ne pas le manquer; or, pendant
qu'il considère, le cerf avec attention, il voit au milieu de ses bois la figure de la
Sainte Croix plus resplendissante que les rayons du soleil, et l’image de J.-C., qui
lui adresse ces paroles parla bouche du cerf, comme autrefois parla l’ânesse de
Balaam : « Placide, pourquoi me persécutes-tu? C'est par bonté pour toi que je
t'apparais sur cet animal. Je suis le Christ que tu honores sans le savoir : tes aumônes
ont monté devant moi, et voilà pourquoi je suis venu; c'est pour te chasser moi-même
par le moyen de ce cerf que tu courais. » D'autres auteurs disent pourtant que ce fut
l’image qui lui apparut entre les bois dit cerf qui proféra ces paroles. En
entendant cela, Placide, grandement saisi, tomba de son cheval; revenu à lui après une
heure, il se releva et dit : « Faites-moi comprendre ce que vous me dites et alors je
croirai en vous. » J.-C. lui dit : « Placide, je suis le Christ qui ai créé le ciel et
la terre, qui ai fait jaillir, la lumière et l’ai séparée des ténèbres; j'ai
réglé le temps, les jours et les années; j'ai formé l’homme du limon de la terre;
pour sauver le genre humain, je suis apparu ici-bas avec un corps, et après avoir été
crucifié et enseveli, je suis ressuscité le troisième jour. » A ces mots, Placide
tomba de nouveau sur terre et dit : « Je crois, Seigneur, que c'est vous qui avez tout
fait, et que vous (237) ramenez ceux qui s'égarent. » Alors le Seigneur lui dit : « Si
tu crois, va, trouver l’évêque de la ville, et fais-toi baptiser. » «
Voulez-vous, répondit Placide, que j'annonce ces vérités à ma femme et à mes fils,
afin qu'eux aussi croient en vous? » Le Seigneur lui dit : « Informe-les, afin qu'ils
soient purifiés comme toi : mais reviens ici demain, je t'apparaîtrai de nouveau pour te
dévoiler plus amplement l’avenir. » Quand il fut rentré à sa maison et qu'il eut
rapporté ces merveilles à son épouse, au lit, celle-ci s'écria en disant : « Mon
Seigneur, et moi aussi, la nuit passée, je l’ai vu et il m’a dit : « Demain ton mari, tes fils et toi,
vous viendrez à moi : Je reconnais maintenant que c'est J.-C. » Ils allèrent donc,
an milieu de la nuit, trouver l’évêque de Rome qui les baptisa en grande joie, et
qui donna à Placide le nom d'Eustache, à sa femme celui de Théospita et à ses fils
ceux d'Agapet et de Théospite. Le matin arrivé; Eustache se rendit à la chasse, comme
la veille, et parvenu au même endroit, il fit aller de divers côtés ses soldats, sous
prétexte de dépister le gibier, et restant à la place où il avait eu la première
vision, il eu eut une seconde : alors tombant le visage contre terre, il dit : « Je vous
supplie, Seigneur, de manifester à votre serviteur ce que vous lui avez promis. » Tu es
bienheureux, lui répondit le Seigneur, d'avoir reçu le bain de ma grâce, parce que tu
as alors vaincu le diable. Tu viens de fouler aux pieds celui qui t'avait déçu. Tu vas
montrer maintenant ta foi : car pour l’avoir abandonné, le diable va te livrer de
grands combats : il faut donc que tu supportes de rudes épreuves afin de recevoir la
couronne de la (238) victoire. Il faut que tu souffres beaucoup afin que déchu de vaines
grandeurs du monde, tu sois humilié, pour, être élevé plus tard aux honneurs
spirituels. Ne faiblis donc pas : ne reporte pas la vue sur ta gloire passée, car il faut
que, par la voie des tentations, tu te montres un autre Job. Cependant quand tu auras
été humilié, je viendrai à toi, et; te rendrai ta gloire première. Dis-moi donc, si
tu veux accepter les tentations à présent ou à la fin de ta vie? » Eustache répondit:
« Seigneur, s'il faut qu'il en soit ainsi, à l’instant commandez que les tentations
nous éprouvent, mais donnez-nous la vertu de patience. » Ne perds pas courage, reprit le
Seigneur ; ma grâce en effet gardera vos âmes. » Alors le Seigneur monta an ciel, et
Eustache revint chez lui donner ces nouvelles à sa femme.
Quelques jours s'étant écoulés, la
mort, sous la forme d'une peste, se déchaînant sur tous ses serviteurs et ses servantes,
les moissonna tous : peu de temps après, tous ses chevaux et tous ses troupeaux moururent
subitement. Alors des scélérats, voyant ces ravages, se ruèrent pendant la nuit sur sa
maison, emportèrent tout ce qu'ils trouvèrent, et pillèrent l’or, l’argent et
tous ses autres biens : lui-même, avec sa femme et ses fils, rendit grâces à Dieu et
s'enfuit tout nu.: pour échapper à la honte, ils allèrent en Egypte. Tout ce qu'il
possédait fut anéanti par la rapine des méchants. L'empereur et le sénat entier
regrettaient beaucoup la perte d'un général aussi distingué, sur lequel on ne pouvait
obtenir aucun renseignement. Après avoir fait quelque chemin, les fugitifs arrivèrent à
la mer Où ayant trouvé un vaisseau, ils s'embarquèrent. Alors (239) le maître du
navire, voyant que la femme d'Eustache était fort belle, conçut un grand désir de la
posséder. Après la traversée, il exigea d'Eustache le prix du passage, et comme ils
n'avaient pas d'argent, il ordonna que cette femme fût retenue pour payement, dans la
conviction de l’avoir à soi. Eustache, informé de cela, refusa absolument d'y
consentir, et comme il persistait, le maître fit signe à Ses matelots de le précipiter
dans la mer; afin de pouvoir ainsi posséder sa femme. Eustache, qui s'aperçut de cela,
leur abandonna sa femme tout désolé, et prenant ses deux enfants, il s'eri alla en
versant des larmes : « Malheur à moi et à vous, dit-il, car votre mère est livrée à
un mari étranger! » Parvenu sur les bords d'un fleuve, il n'osa le passer avec ses deux
fils à la fois, parce qu'il y avait beaucoup d'eau; mais en en laissant un sur la rive,
il se mit en devoir de transporter l’autre; quand il eut passé le fleuve à gué, il
posa par terre l’enfant qu'il avait porté, et se hâta de venir prendre
l’autre. Il était au milieu du fleuve, lorsqu'un loup accourut tout à coup, saisit
l’enfant qu'il venait de mettre sur la rive, et s'enfuit dans la forêt. Eustache,
qui n'espérait pas le sauver, courut à l’autre : mais en y allant survint un lion
qui s'empara du petit enfant et s'en alla. Or, comme il ne pouvait l’atteindre,
puisqu'il n'était encore qu'au milieu du fleuve, il se mit à gémir et à s'arracher les
cheveux. Il se serait laissé noyer, si la divine providence ne l’eut retenu. Des
bergers, qui virent le lion emporter un enfant vivant, le poursuivirent avec leurs chiens,
et Dieu permit que l’animal lâchât sa proie sans lui avoir fait aucun mal. D'un
(240) autre côté, des laboureurs se mirent à crier après le loup et délivrèrent de
sa gueule l’autre enfant aussi sain et sauf. Or, bergers et laboureurs, tous étaient
du même village et ils nourrirent les enfants chez eux. Eustache de son côté ignorait
cela ; alors il s'en alla bien triste. « Quel malheur pour moi ! disait-il en pleurant;
il y a peu de temps, j'étais beau comme un arbre,. couvert de fruits et de feuilles;
aujourd'hui je suis tout dépouillé! Que je suis malheureux! j'étais entouré de
soldats, et aujourd'hui je suis réduit à rester seul, n'ayant pas même la consolation
de posséder mes enfants auprès de moi ! Je me souviens, Seigneur, que vous m’avez dit que je serais tenté comme Job,
mais je vois que je suis traité plus durement encore. Dépouillé de tous ses biens, il
avait au moins un fumier sur lequel il pût s'asseoir ; mais moi, il ne me reste pas même
rien qui ressemble à cela. Il eut des amis qui compatissaient à sa position, pour moi,
je n'ai eu que des bêtes féroces, qui m’ont
enlevé mes enfants : sa femme lui fut laissée, la mienne
m’a été ravie. Mettez fin, Seigneur, à mes tribulations; et placez une
garde à ma bouche dans la crainte que mon coeur se laisse aller à des paroles de malice,
et que je mérite d'être rejeté de devant votre face. » Etouffé par ses sanglots, il
alla dans un hameau où s'étant mis à gage, il garda les champs des habitants,
l’espace de quinze ans ; quant à ses fils, ils furent élevés dans un autre
village, sans savoir qu'ils fussent frères. Le Seigneur conserva aussi la femme
d'Eustache, et l’étranger ne la connut pas; au contraire il la renvoya intacte,
après quoi il mourut.
241
Or, l’empereur et le peuple romain
étaient fort inquiétés par les ennemis. L'empereur, qui se rappela Placide et les
victoires que souvent il avait remportées par lui sur les ennemis, s'attristait
singulièrement du changement survenu à la suite de sa disparition inattendue; il envoya
donc des soldats dans les différentes parties du monde, en promettant de grandes
richesses et des honneurs à ceux qui l’auraient trouvé. Or, deux soldats, qui
avaient servi sous Placide, arrivèrent au village où il demeurait. Placide qui, du champ
où il se trouvait, les aperçut venir, les reconnut aussitôt à leur démarche, et le
souvenir de sa dignité lui revenant à la mémoire, il en fut troublé : «
Seigneur, dit-il, de même que, contre tout espoir, je viens de voir ceux qui ont vécu
autrefois avec moi, faites aussi qu'un jour je puisse voir ainsi ma femme ; car, pour mes
enfants, je sais qu'ils ont été dévorés par les bêtes féroces. » Alors il entendit
une voix lui dire : « Confiance, Eustache, dans peu tu seras rétabli dans tes honneurs,
et tu retrouveras ta femme. » Il s'avança vers les soldats qui ne le reconnurent
point; mais après l’avoir salué, ils lui demandèrent s'il connaissait un étranger
nommé Placide, qui avait une femme et deux enfants. Il avoua n'en rien savoir ; cependant
sur la prière qu'il leur en fit, ils vinrent au logis et Eustache les servit. En se
rappelant son ancienne position, il ne pouvait contenir ses larmes : Il fut forcé de
sortir pour se laver le visage et revint les servir. Mais les soldats, qui le
considéraient, se disaient l’un à l’autre: « Quelle ressemblance frappante
entre cet homme et celui que nous cherchons! » (242)
L'un d'eux dit : « Oui, il lui ressemble beaucoup; examinons donc; s'il porte à la tète la cicatrice dune blessure
qu'il a reçue à la guerre, c'est lui. » Ils examinèrent et ayant distingué cette
marque, ils furent convaincus dès l’instant que c'était celui-là même qu'ils
cherchaient. Ils se jetèrent à son cou pour l’embrasser, et s'informèrent de sa
femme et de ses fils. Eustache leur dit que ses fils étaient morts et sa femme captive.
Or, les voisins vinrent tous voir ce qui se passait, les soldats ne manquèrent pas de
vanter son courage et de publier la gloire qu'il s'était acquise : alors ils lui mettent
sous les jeux l’ordre de l’empereur, et le revêtent d'habits précieux. Après
quinze jours de marche, ils arrivèrent auprès de l’empereur qui, à cette nouvelle,
vint au-devant d'Eustache. Il ne l’eut pas plus tôt vu qu'il se jeta à son cou pour
l’embrasser. Eustache raconta alors tout ce qui lui était arrivé aussitôt après,
ou l’entraîna au ministère de la guerre et on le contraignit à reprendre ses
anciennes fonctions. Quand il eut compté ses soldats, et qu'il eut vu qu'ils étaient en
trop petit nombre relativement à la multitude des ennemis, il fit lever des recrues dans
les jeunes gens de toutes les villes et des bourgades. Or, le pays oit avaient été
élevés ses enfants eut à fournir deux jeunes soldats. Tous les habitants de
l’endroit désignèrent au commandant militaire les deux fils d'Eustache comme les
plus aptes au service. Eustache, qui vit deux jeunes gens de bonne mine et d'un extérieur
distingué, conçut pour eux une, singulière affection, et leur donna les premières
places à sa table. Il partit donc pour la guerre, enfonça les (243) bataillons ennemis,
et fit reposer son armée durant trois. jours, dans l’endroit où sa femme était une
pauvre hôtelière. Or, par une permission de Dieu, les deux jeunes gens furent logés
dans la maison de leur mère, sans qu'ils sussent qui elle était. Comme, ils se
reposaient sur le midi, et qu'ils s'entretenaient ensemble, ils vinrent à parler de leur
enfance, de leur mère assise près de là, elle écoutait avec attention ce qu'ils se
racontaient l’un à l’autre. L'aîné disait au plus jeune « Moi, de ma
jeunesse, je ne. me rappelle rien autre chose, sinon que mon père était général
d'armée, et que ma mère avait une rare, beauté : ils eurent deux fils, moi et un plus
jeune encore, qui lui aussi était remarquablement beau. Ils nous prirent et partirent une
nuit de notre maison, puis ils s'embarquèrent, mais, j'ignore où ils allaient. Comme
nous débarquions, je ne sais comme il se fit que notre mère resta sur le navire, et
notre père s'en alla, nous portant tous les deux et pleurant. Arrivé sur le bord d'un
fleuve, il le passa avec mon jeune frère et me laissa sur la rive : mais comme il
revenait pour me prendre, un loup survint et enleva mon frère; mon père était encore
loin de moi, quand un lion sorti de la forêt me saisit et m'emporte dans le bois, mais
des bergers m’arrachèrent de la gueule
du lion, et je fus élevé dans la maison que tu connais; je n'ai pu savoir depuis ce
qu'était devenu mon père ainsi que le petit enfant. » A ce récit, le cadet se prit à
pleurer et à dire : « Par Dieu ! d'après ce que j'entends, je suis ton frère,
puisque ceux qui m’ont élevé me
disaient aussi : « Tous t'avons arraché à un loup. » Ils se (244) jetèrent dans les
bras l’un de l’autre, et s'embrassèrent en pleurant.
La mère qui entendait cela et qui
reconnaissait dans ce récit toutes les circonstances de ce qui lui était arrivé, pensa
longtemps à part soi que ce pourrait bien être ses enfants. Le lendemain donc, elle alla
trouver le général d'armée et lui adressa la parole en ces termes . « Je vous prie,
seigneur, de me faire reconduire dans ma patrie; carie suis du pays des Romains et
étrangère ici. » En parlant, elle vit sur lui les cicatrices que portait son mari;
alors elle le reconnut et sans pouvoir se contenir, elle se jeta à ses pieds en' disant :
« Je vous- en prie, seigneur, racontez-moi ce que vous faisiez autrefois ; car je pense
que vous êtes Placide, général d'armée ; vous avez aussi un autre nom qui est Eustache
; ce Placide, le Sauveur l’a converti; il a subi telle et telle épreuve; c'est moi
qui suis sa femme, j'ai été enlevée sur mer; j'ai été préservée de toute souillure
; c'est moi qui ai eu deux fils, Agapet et Théopiste. » En entendant ce récit, Eustache
la considère attentivement et reconnaît en elle son épouse : alors versant des larmes
de joie, il l’embrassa en glorifiant Dieu le consolateur des affligés. Son épouse
lui dit alors : « Seigneur, où sont nos enfants ? » « Ils ont été pris par des
bêtes farouches, répondit-il. » Il lui raconta donc comment il les avait perdus. Sa
femme lui dit : « Rendons grâces à Dieu, car je pense que comme il nous a donné, le
bonheur de nous retrouver, il nous accordera encore celui de reconnaître nos enfants. »
« Je vous ai dit, reprit Eustache, qu'ils ont été pris par des bêtes farouches. »
(245) Elle répondit : « Hier, comme j'étais assise dans le jardin, j'ai entendu deux
jeunes gens raconter l’histoire de leur enfance de telle et telle façon, et je crois
que ce sont nos enfants ; interrogez-les donc, et ils vous la diront eux-mêmes. » Alors
Eustache les manda et après avoir appris ce qui se rapportait à leur enfance, il
reconnut que c'étaient ses fils. Lui et sa femme les embrassent en versant un torrent de
larmes et les tinrent longtemps sur leur coeur. L'armée entière était au comble de la
joie de ce que ces enfants étaient retrouvés et de ce que les barbares avaient été
vaincus. A son retour, Eustache trouva Trajan mort, et ayant pour successeur Adrien, homme
plus scélérat encore. En raison de la victoire qu'Eustache avait remportée, comme aussi
à l’occasion de la rencontre que ce général avait faite de sa femme et de ses
fils, l’empereur les reçut avec magnificence et fit préparer un grand festin. Le
lendemain, il alla au temple des idoles afin d'offrir un sacrifice pour la victoire
remportée sur les barbares. Or, l’empereur voyant qu'Eustache ne voulait pas
sacrifier ni pour la victoire qu'il avait remportée, ni à l’occasion de la
découverte de sa famille, l’exhortait cependant à le faire. Mais Eustache lui dit:
« Le Dieu que j'adore, c'est J.-C., et je n'offre de sacrifices qu'à lui seul. » Alors
l’empereur, en colère, ordonna de les exposer dans le cirque avec sa femme et ses
enfants, et fit lâcher contre eux un lion féroce. Le lion accourut, et baissant la tête
comme s'il eût. adoré ces saints personnages il s'éloigna d'eux humblement. L'empereur
ordonna aussitôt de faire rougir au feu un taureau d'airain, et commanda de les y jeter
tout vifs. (246) Les saints se mirent donc en prières et se recommandant à Dieu, ils
entrèrent dans le taureau où ils rendirent leur âme au Seigneur. Trois jours après, on
les en tira en présence de l’empereur; et on les retrouva intacts au point que pas
même leurs cheveux, ni aucune partie de leurs membres n'avait été atteinte par
l’action du feu. Les chrétiens prirent leurs corps et les ensevelirent en un endroit
fort célèbre où ils construisirent un oratoire. Ils pâtirent sous Adrien qui commença
à régner vers l’an du Seigneur 120, aux calendes de, novembre, ou, d'après
quelques auteurs, le douze des calendes d'octobre (20 septembre).
Jacques de Voragine, La légende dorée
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