miércoles, 8 de abril de 2009

Sur le miroir du tétroscope




Le 22 juin suivant, dans l'après-midi, le conseil tenait séance lorsqu'ayant par hasard jeté les yeux sur le miroir tétroscopique, je poussai une exclamation qui fit accourir mes collègues.

Quelqu'un qui eût observé leurs visages, eût pris plaisir à suivre la gamme ascendante d'étonnement, de stupéfaction, d'effroi, que se mirent a exprimer leurs physionomies, au moyen de leurs muscles orbiculaires, masséters et zygomatiques, commandés par leurs nerfs faciaux et trifaciaux.

Un drame se jouait sur le miroir du tétroscope une tragédie en miniature dont les acteurs et les décors auraient tenu dans le creux de la main, mais qui, là-bas, à plusieurs kilomètres sous terre, était représentée en grandeur naturelle et en réalité.

Au fond du puits, au milieu des travaux suspendus et des outils. délaissés, on apercevait M. Hatchitt, attaché mais gesticulant néanmoins, menaçant, furieux; près de lui, un ours blanc couché et autour d'eux, la troupe des nègres dansant une bamboula cadencée par des hurlements. Si l'on n'en eût pas cru ses yeux, il eût fallu douter aussi de ses oreilles et des téléphones qui commençaient à déverser, par leurs entonnoirs, des cris, des jurons, des rires et toutes sortes de sonorités hétérogènes et cacophoniques dont la salle était assourdie.(
D. De Chousy

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