miércoles, 26 de octubre de 2011

Nos ancêtres, les grenouilles...




Dans les diverses couches terrestres, on a retrouvé des traces d’animaux incrustées dans la pierre, et des ossements. On a ainsi reconnu que la vie commença dans les eaux et que les poissons furent les premiers créés, puis vinrent les insectes et divers genres de batraciens ou grenouilles, ensuite les serpents et enfin
les oiseaux et les mammifères.

La terre porte l’empreinte irrécusable que nos grenouilles actuelles ont eu, au commencement du monde, un développement extraordinaire qui ne s’est pas maintenu.

Le corps de l’homme avant de naître, passe par les divers états qu’a parcourus l’homme éternel. Il est têtard dans la semence de son père. Dans le sein de sa mère, le sexe se forme après l’ouverture anale, et pendant une période il ne se différencie
point extérieurement ; encore à la naissance on confond quelquefois la fille et le garçon ; même il se trouve des personnes qui n’ont point de sexe et qui évacuent tout par l’anus comme la grenouille.

D’après la fable païenne, le plus ancien des dieux est Uranus. Ure anus désigne l’être qui urine par l’anus. L’urètre ou ure-être est l’être primitif.

Les sages nous ont déjà taxé de folie, car nous faisons connaître les choses qui paraissent folie et dont ils sont confondus et confus. Ces vérités les écrasent et ils ne peuvent les combattre. Nos analyses montrent ce qui a été dit et fait, et
aussi ce qui n’a été ni dit ni fait, mais aurait pu l’être.

Les Cris de la Grenouille

Vers l’âge de onze ans, nous avions surpris une grenouille et avec la méchanceté du garnement, nous l’écrasions avec une tige de bois appuyée sur son ventre, quand la pauvre bête étendant tout à coup les jambes et les bras nous frappa de stupéfaction.

Nous nous baissâmes pour mieux voir : on dirait une personne... et nous nous en allâmes étonné, tout pensif et repentant de notre barbarie, car il n’y a pas à dire, aucun animal ne possède une grâce corporelle, du talon au cou, qui le rapproche autant de celle du corps humain.

Un jour que nous observions ces jolies petites bêtes, en répétant nous-même ce cri : coac, l’une d’elles nous répondit, les yeux interrogateurs et brillants, par deux ou trois fois coac. Il nous était clair qu’elle disait : coac, quoi que tu dis ? Un autre jour nous vîmes un mâle, qui avait par trois fois manqué son accouplement, tourner le dos complètement, avec un dépit marqué à la petite femelle trop remuante.

À l’époque des amours, elles s’assemblent en troupe, avec des chants sans fin ni arrêt, mais aussi entremêlés de silences : coaque, coèque, coéque. Le dictionnaire Larousse leur attribue les cris : Brekekex, coax et ololo. Au l’eau lo égale Là à l’eau. Au lolo est un appel enfantin à boire du lait et l’eau est le premier lait.

Les collages se font pour plusieurs jours, car bien que n’ayant pas de sexe, ces petits animaux se mettent l’un sur l’autre pour lâcher leur frai dans l’eau où éclosent les têtards. À cette époque le mâle fait entendre vigoureusement le cri : Que r’ai ait, que rere ai haut, coeur ai haut, où l’on peut voir l’origine créo, du verbe créer.

Jean-Pierre Brisset
La Grande Nouvelle ou comment l´homme descend de la grenouille

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