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viernes, 13 de abril de 2012

Eden, Eden


« Or, l'Eternel Dieu avait planté un jardin en Eden, du côté de l'Orient, et il y avait mis l'homme qu'il avait formé... Et un fleuve sortait d'Eden, pour arroser le jardin, et il se divisait en quatre fleuves. Le nom du premier est Phison; c'est celui qui coule autour de tout le pays d'Evilath, où l'on trouve de l'or; et l'or de ce pays est bon; c'est là aussi que se trouve le bdellium et la pierre d'onyx. Le nom du second fleuve est Géhon; c'est celui qui coule autour de tout le pays de Chus. Le nom du troisième fleuve est Tigre; c'est celui qui coule au pays des Assyriens. Et le quatrième fleuve est l'Euphrate. » (Genèse 2:8, 10-14)

En entrant dans ces détails, l'auteur de la Genèse a voulu donner une idée approximative de l'emplacement du merveilleux Eden. Mais il aurait beaucoup mieux fait de ne rien dire; car il est impossible de se faire prendre plus sottement en flagrant délit de gasconnade.

En effet, tous les commentateurs s'accordent à reconnaître que le Phison est le Phase, nommé plus tard l'Araxe, fleuve de la Mingrélie, qui a sa source dans une des branches les plus inaccessibles du Caucase, et, s'il y a dans cette région de l'or et de l'onyx, par contre personne n'a jamais pu découvrir ce qu'il fallait entendre par bdellium. D'autre part, il ne saurait y avoir aucune erreur au sujet des troisième et quatrième fleuves, le Tigre et l'Euphrate; d'où il résulte clairement que, d'après la Genèse, l'emplacement du paradis terrestre aurait été situé en Asie, dans la région du massif de l'Ararat, en Arménie, quoique (première bévue de l'auteur sacré) Araxe, Tigre et Euphrate, tout en ayant leurs sources relativement voisines, les ont parfaitement distinctes. L'Araxe, loin d'être dérivé d'un autre fleuve, sort du volcan Bingol-Dagh, d'où il coule vers la mer Caspienne. Quant au Tigre et à l'Euphrate, non seulement ils ne proviennent pas d'un même fleuve, mais au contraire ils se rejoignent à Korna, pour former le C hat-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

Au su jet du deuxième fleuve, appelé Géhon par la Genèse, la bévue de l'auteur sacré est fantastique. « C'est, dit-il, le fleuve du pays de Chus. » Or, d'après la version des Septante et même la Vulgate, la terre de Chus (fils de Cham et père de Nemrod) n'est autre que l'Ethiopie; par conséquent, ce Géhon, c'est le Nil, qui coule, non pas en Asie, mais en Afrique, et précisément dans le sens opposé à l'Araxe, au Tigre et à l'Euphrate, la direction générale du cours du grand fleuve africain étant du sud au nord. Si l'on place la source du Nil au Victoria-Nyanza, ainsi qu'on l'admet pour ne pas remonter plus haut, il y a donc au minimum dix-huits cents lieues de distance entre les sources des premier et deuxième fleuves mentionnés par la Genèse comme arrosant le même jardin d'Eden! Il est vrai que les deux autres n'ont leurs sources qu'à soixante lieues l'une de l'autre; ce qui est déjà gentil pour un jardin. En outre, est-ce un jardin que cet immense territoire hérissé de pics des plus escarpés, formé d'une des régions les p lus impraticables du globe?...

Enfin, troisième bévue, et l'on pourrait appeler celle-ci: la bévue du bout de l'oreille.

Les prêtres, on le sait, prétendent que l'œuvre de Moïse est le Pentateuque, c'est-à-dire les cinq premiers livres de la Bible: la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. Mais les savants ont eu l'impiété de faire des recherches, et leur opinion générale est que ces livres ont été fabriqués par Esdras, au retour de la captivité de Babylone, dans le courant du cinquième siècle avant Jésus-Christ, tandis que Moïse, en supposant qu'il ait existé et en admettant un instant comme authentiques les dates qui le concernent, vivait mille ans auparavant: naissance au pays de Gessen, en Egypte, en 1571 avant notre ère, et m ort en Arabie, sur le mont Nébo, en 1451.

Bossuet s'est indigné des travaux de Hobbes, de Sp inoza et de Richard Simon contre l'authenticité des œuvre » de Moïse; dire que le véritable auteur du Pentateuque est Esdras, c'est blasphémer, selon le fougueux évêque: « Que peut-on objecter, s'écrie-t-il (Discours sur l'Histoire universelle), à une tradition de trois mille ans, soutenue par ses propres forces et par la suite des choses? Rien de suivi, rien de positif, rien d'important! »

N'en déplaise à Bossuet, le verset 14 du chapitre 2 de la Genèse, entre autres exemples, donne une preuve éclatante de la supercherie littéraire et religieuse, et démontre, net comme deux et deux font quatre, que la dite Genèse ne peut pas avoir été écrite par Moïse. C'est dans ce Verset qu'il est dit: « Le nom du troisième fleuve est Tigre; c'est celui qui coule au pays des Assyriens. » Ça y est en toutes lettres. Quelques traducteurs ont remplacé les quatre derniers mots par: « vers l'Orient d'Assyrie »; mais cela ne change rien. La question est celle-ci: Moïse, mort en 1451 avant Jésus-Christ, ne pouvait pas employer les expressions Assyrie, Assyriens, par la bonne raison que l'empire assyrien, qui s'étendait à la fois sur Ninive et Babylone et qui dura jusqu'au huitième siècle avant notre ère, commença à exister vers 1300, tout au plus. Les témoignages d'Hérodote et du chaldéen Bérose sont d'accord sur ce point et ont été confirmés par les monuments.

Les importantes découvertes accomplies depuis le commencement de notre siècle dans l'histoire des peuples de l'ancien Orient, avec l'aide des inscriptions en caractères hiéroglyphiques et cunéiformes, ne permettent plus aujourd'hui, même dans les livres les plus élémentaires, de rééditer les âneries bibliques au sujet de cette première partie des annales du genre humain. Les résultats obtenus par les Champollion, les de Rougé, les de Saulcy, les Mariette, les Oppert, les Rawlinson, les Lepsius, les Brugsch, etc., éclairent l'histoire ancienne d'une lumière autrement certaine que les traditions colligées par le fumiste Esdras.

Il est établi que le fondateur de l'empire assyrien fut un prince nommé sur les monuments Ni nippaloukin, lequel vivait cent cinquante ans après Moïse. D'autre part, la région qui fut appelée Assyrie était désignée, du temps de Moïse, sous le nom d'empire des Rotennou, ainsi que cela résulte des monuments égyptiens, mentionnés par Oppert et autres savants; nous voyons, en effet, dans diverses inscriptions égyptiennes, que les rois de la dix-huitième dynastie d'Egypte, contemporains de Moïse, portèrent leurs armes en Babylonie et se firent payer des tributs par les Rotennou, qui dominaient dans la Mésopotamie, au pays même du Tigre et de l'Euphrate. Si Moïse était le véritable auteur de la Genèse, il aurait donc écrit: « le Tigre, fleuve qui coule au pays des Rotennou. »

Il est vrai que les tonsurés pourront toujours nous répondre: — Le véritable auteur de la Genèse n'est pas plus Esdras que Moïse; c'est l'Esprit-Saint! Par conséquent, la Bible mentionnerait-elle même Saint-Pétersbourg et New-York, cela ne devrait pas nous paraître illogique et ne saurait aucunement nous surprendre.

Inclinons-nous donc, et reprenons la suite du sacré récit, avec un joyeux rire; car cette édifiante Genèse ne manque vraiment pas de gaîté.

Si le lecteur le veut bien, nous allons nous reporter par la pensée à ce merveilleux jardin d'Eden, où quatre grands fleuves provenant d'une seule fontaine roulent leurs eaux. Il nous semble voir Adam, se promenant dans sa propriété et se livrant aux douceurs du far-niente.

Voici quel pourrait être son monologue:

« — Je suis l'homme, et j'ai pour nom Adam; ce qui veut dire, paraît-il, « terre rouge », attendu que j'ai été fabriqué avec de l'argile, comme une vulgaire poterie... Quel est mon âge?... Je suis né il y a cinq jours; mais, selon un vieux proverbe, on a l'âge que l'on paraît. Et voilà pourquoi je puis dire qu'en réalité je suis né à l'âge de vingt-huit ans, avec toutes mes dents... Non; pas avec toutes mes dents... Il me manque encore les dents de sagesse...

Très bien constitué, hein?... Dame! comment pourrais-je ne pas être un bel individu, puisque, sauf l'âge et la barbe, je suis la fidèle copie du seigneur Jéhovah, l' être le plus épatamment chic qui existe dans l'univers?... Voyez-moi cette santé, ces bras robustes, ces jarrets d'acier, des nerfs à en revendre, et, avec ça, le teint frais... Pas le moindre rhumatisme... Je dis zut aux maladies... Je n'ai même pas à craindre la petite vérol e; papa Bon Dieu m'a fabriqué tout vacciné... Aussi, ce que je me gobe!... et je n'ai pas tort...

Je me la coule douce, en ce séjour charmant... pas de concierge... aucun domestique, même... Voilà une vie heureuse!... Je vais, je viens, je cuei lle des fruits, tous succulents, et je m'en empiffre à ma fichue fantaisie, bravant sans danger la diarrhée... Je n'éprouve aucune fatigue, si longues que soient mes promenades, quand je me couche sur l'herbe, c'est pour mon agrément...

L'autre jour, l'aimable seigneur Jéhovah m'a offert une distraction, dont je garderai toute ma vie le joyeux souvenir… Tous les animaux de la création ont passé devant moi: « Le nom que tu donneras à chaque animal vivant sera son nom », m'a dit le vieux Père Eternel... Comme attention, c'était gentil, ça!...

C'est inouï, ce qu'il en a défilé, des animaux!... Je n'aurais jamais cru qu'il y eût tant d'êtres vivants... Je n'ai pas été embarrassé pour leur faire ma distribution de noms; car la langue que je parle sans difficulté, et sans être jamais allé à l'école, est une langue d'une richesse extraordinaire, d'une abondance de termes dont il est impossible de se faire une idée... Ainsi, sans avoir besoin de chercher, je connaissais instantanément tout ce qui est propre à chaque animal, rien qu'en le regardant, et par un seul mot j'exprimais toutes les propriétés de chaque espèce, de sorte que chaque nom donné par moi est en même temps une définition complète et parfaite... Prenons, par exemple, l'animal qu'on appellera plus tard equus en latin, cheval en français, horse en anglais, etc. Eh bien, je lui ai colloqué un nom qui exprime ce quadrupède avec ses crins, sa queue, son encolure, sa vitesse, sa force... Et l'oiseau que, dans les siècles futurs, on appellera bulbo en latin, hibou en français, owl en anglais, etc., tous ces noms à venir ne vaudront pas celui que j'ai imaginé et qui caractérise le nocturne rapace, avec ses deux aigrettes mobiles sur le front, son bec court et crochu, sa grosse tête aux grands yeux ronds entourés d'un cercle complet de plumes roides, ses pattes toutes garnies de plumes jusqu'aux ongles, ainsi que ses mœurs farouches et sauvages, son cri monotone et lugubre, son horreur de la lumière... Et ainsi de suite, pour tous les animaux vivants... Ah! elle est sans pareille, la langue que je parle, et comme il est triste de penser qu'un jour elle sera entièrement et à jamais perdue!... Cette pensée est mon seul chagrin... Repoussons-la bien vite, et n'ayons nul souci.

Oh! cette revue générale de tous les animaux vivants, voilà ce qui a été superbe... Encore, superbe ne dit pas tout; car nous avons eu une partie drôlatique dans le programme d e la f ête: ç'a été l'arrivée des poissons... Pensez donc! ce jardin est en plein continent, pas de rivages marins, rien que des fleuves, c'est-à-dire de l'eau douce... Alors, vous voyez la grimace que faisaient les poissons de mer, en remontant le Tigr et l'Euphrate pour venir auprès de moi; ils n'étaient plus dans leur eau salée habituelle, et ça les embêtait !... Vrai, c'était à se tordre... Et les gros cétacés, c'est ceux-là qui étaient gênés!... Heureusement, pour ce jour-là et à titre exceptionnel, papa Bon Dieu a élargi les fleuves de mon jardin; sans quoi les diverses espèces de baleines n'auraient jamais pu passer... Sitôt que je leur avais donné leur nom, il fallait les voir repiquer en arrière et se précipiter, à grands coups de nageoires, pour regagner le plus vivement possible leur Océan... J'en ris encore!...

Peut-être y aura-t-il des gens qui ne croiront pas à cette histoire... Les impies nieront que des phoques du pôle Nord aient pu venir jusqu'en Arménie, dans les eaux supérieures du Tigre et de l'Euphrate, et cela en un seul jour de voyage, descendant tout l'Atlantique et faisant le tour complet de l'Afrique; ils diront que ces intéressants mammifères marins, hôtes de l'océan Glacial, n'ont pu changer d'élément sans en mourir... Eh! qu'importe la critique!... Ma parole d'honneur, j'ai vu ici, en ce jardin d'Eden, dans cette circonstance, phoques et baleines, et j'ajoute que les phoques, tout contents d'avoir reçu de moi un nom, m'ont remercié en disant papa! maman!...

Les esprits pointilleux objecteront: « Et les poissons des lacs, par où sont-ils venus?... » Veut-on faire allusion au lavaret, ce délicieux poisson du lac du Bourget, dont les habitants d'Aix-les-Bains parlent comme d'une gloire?... Et la féra, qui vit exclusivement dans le lac Léman, qui meurt aussitôt qu'elle est mise dans une autre eau, même douce, qui ne peut seulement pas vivre dans le Rhône, en deçà ou sn delà du Léman?... Qu'on le sache donc: le lavaret et la féra ont eu une permission spéciale de Dieu; ces deux poissons lacustres sont venus, par voie aérienne, me rendre visite à l'Eden... Et voilà! anathème aux mécréants, qui ne se contenteront pas de cette explication!...

Et puis, palsambleu! je suis bien bon de discuter ces choses... Tant pis pour qui ne me croira pas, quand j'affirme que j'ai vu tous les animaux vivants, vertébrés, annelés, mollusques, et zoophytes!... Il n'est pas un seul insecte à qui je n'ai donné un nom... Mais celui qui m'a le plus stupéfié, c'est un grand ver blanc, long, plat, qui est sorti tout doucement de moi-même, un vilain ver que les naturalistes futurs appelleront ténia ou ver solitaire de l'homme, et qui ne ressemble pas au ténia des porcs ni au ténia des moutons; ce grand diable de ver humain, dès sa sortie, m'a fait une profonde révérence; je lui ai donné un nom; après quoi, il s'est refaufilé chez moi par mon anus et a repris domicile en mon individu... Si j'en parle, c'est pour ne rien omettre; car je ne me savais pas habité. A part ça, mon locataire ne m'incommode en aucune façon... Rien ne trouble cette vie de cocagne que je mène depuis cinq jours... »

Adam se mire dans l'onde limpide de la fontaine, source des quatre grands fleuves; puis, avisant une pelouse, il s'y étale mollement.

— Ah! qu'il fait bon vivre ainsi! murmure-t-il.

Mais voilà qu'il bâille... il s'étire... une langueur inconnue s'empare graduellement de lui... Voilà du nouveau, par exemple!... Il ne ressent pourtant aucune fatigue... Qu'est-ce que cela signifie?...

Il n'y comprend rien. Il subit la mystérieuse influence, irrésistible. Ses paupières se ferment. Adam dort. C'est le premier sommeil de l'homme.


Léo Taxil, La Bible amusante

miércoles, 18 de mayo de 2011

Le bras de Salomé l´incrédule




18.1. Mais il [Joseph] trouva là une grotte, l'y conduisit et la confia à la garde de ses fils. Puis il partit chercher une sage-femme juive dans le pays de Bethléem. [Il en trouva une qui descendait de la montagne et il l'amena.]

2. « Or moi, Joseph, je me promenais et ne me promenais pas. Et je levai les yeux vers la voûte du ciel et je la vis immobile, et je regardai en l'air et je le vis figé d'étonnement. Et les oiseaux étaient arrêtés en plein vol. Et j'abaissai mes yeux sur la terre et je vis une écuelle et des ouvriers étendus pour le repas, et leurs mains demeuraient dans l'écuelle. Et ceux qui mâchaient ne mâchaient pas et ceux qui prenaient de la nourriture ne la prenaient pas et ceux qui la portaient à la bouche ne l'y portaient pas. Toutes les faces et tous les yeux étaient levés vers les hauteurs.

3. Et je vis des moutons que l'on poussait, mais les moutons n'avançaient pas. Et le berger levait la main pour les frapper, et sa main restait en l'air. Et je portai mon regard sur le courant de la rivière et je vis des chevreaux qui effleuraient l'eau de leur museau, mais ne la buvaient pas.
Soudain la vie reprit son cours.

19.1. Et je vis une femme qui descendait de la montagne et elle m'interpella : « Eh, l'homme, où vas-tu ? » Je répondis : « Je vais chercher une sage-femme juive. - Es-tu d'Israël ? me demanda-t-elle encore. - Oui », lui dis-je. Elle reprit : « Et qui donc est en train d'accoucher dans la grotte ? »
[Et Joseph dit à la sage-femme : « C'est Marie, ma fiancée; mais elle a conçu de l'Esprit saint, après avoir été élevée dans le temple du Seigneur. »]
Et je lui dis : « C'est ma fiancée. - Elle n'est donc pas ta femme ? » demanda-t-elle. Et je lui dis : « C'est Marie, celle qui a été élevée dans le temple du Seigneur. J'ai été désigné pour l'épouser, mais elle n'est pas ma femme, et elle a conçu du Saint-Esprit. » Et la sage-femme dit : « Est-ce la vérité ? » Joseph répondit : « Viens et vois. »
Et elle partit avec lui, 2. et ils s'arrêtèrent à l'endroit de la grotte. Une obscure nuée enveloppait celle-ci. Et la sage-femme dit : « Mon âme a été exaltée aujourd'hui car mes yeux ont contemplé des merveilles : le salut est né pour Israël. » Aussitôt la nuée se retira de la grotte et une grande lumière resplendit à l'intérieur, que nos yeux ne pouvaient supporter. Et peu à peu cette lumière s'adoucit pour laisser apparaître un petit enfant. Et il vint prendre le sein de Marie sa mère. Et la sage-femme s'écria : « Qu'il est grand pour moi ce jour ! J'ai vu de mes yeux une chose inouïe. »

3. Et la sage-femme sortant de la grotte, rencontra Salomé et elle lui dit : « Salomé, Salomé, j'ai une étonnante nouvelle à t'annoncer : une vierge a enfanté, contre la loi de nature. » Et Salomé répondit : « Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, si je ne mets mon doigt et si je n'examine son corps, je ne croirai jamais que la vierge a enfanté. »

20.1. Et la sage-femme entra et dit : « Marie, prépare-toi car ce n'est pas un petit débat qui s'élève à ton sujet. » A ces mots, Marie se disposa. Et Salomé mit son doigt dans sa nature et poussant un cri, elle dit : « Malheur à mon impiété et à mon incrédulité ! disait-elle, j'ai tenté le Dieu vivant ! Et voici que ma main se défait, sous l'action d'un feu. »

2. Et Salomé s'agenouilla devant le Maître, disant : « Dieu de mes pères, souviens-toi que je suis de la lignée d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Ne m'expose pas au mépris des fils d'Israël, mais rends-moi aux pauvres. Car tu sais, ô Maître, qu'en ton nom je les soignais, recevant de toi seul mon salaire.

3. Et voici qu'un ange du Seigneur parut, qui lui dit : « Salomé, Salomé, le Maître de toute chose a entendu ta prière. Etends ta main sur le petit enfant, prends-le. Il sera ton salut et ta joie. »

4. Et Salomé, toute émue, s'approcha de l'enfant, le prit dans ses bras, disant : « Je l'adorerai. Il est né un roi à Israël et c'est lui. » Aussitôt Salomé fut guérie, et elle sortit de la grotte, justifiée. Et voici qu'une voix parla « Salomé, Salomé, n'ébruite pas les merveilles que tu as contemplées, avant que l'enfant ne soit entré à Jérusalem. »

Protévangile de Jacques
(apocryphe grec du IIe siècle)


viernes, 10 de septiembre de 2010

Prolifération posthume des corps sacrés



Abdon et Sennen. —Martyrs du troisième siècle. Leurs corps sont à la fois à Rome, à Florence, à Saint-Médard de Soissons et dans une chapelle d'Ar-
les-sur-Tech (Pyrénées-Orientales). Soit, 8 corps pour eux deux.

Abel. — On montre son tombeau à seize milles de Damas, en Palestine. Il mesure près de vingt mètres de long.

Abraham.— Quelques os à l'église de Ste-Marie-sùr-Minerve, à Rome. La table du marbre du sacrifice d'Isaac est à l'église St-Jacques-Scossa-Cavalti, à Rome.

Achillée et Nérée. — Saints dont on célèbre la fête le 12 mai. Ils étaient eunuques. Ils ont laissé cinq têtes chacun. La première paire est à Rome, dans l'église de leur nom ; la seconde, à Garra en Espagne ; la troisième, dans une église d'Osma ; la quatrième, à Ariano, dans le royaume do Naples, et la cinquième, àAlino,dans la Terrc-de-Labour (Italie).
— Rome et Garra possèdent 4 corps de ces 2 saints.
— D'autres reliques sont à Venise, Boulogne et Douai.

Adalbert. — Saint évoque du dixième siècle.Un corps à Varsovie, en Pologne ; un corps, à Prague, en Bohême.

Adam. — Sa tête est enfouie, dit-on, au fond d'un trou au-dessous du Calvaire, à Jérusalem ; une chapelle a été bâtie en cet honneur.

On montre, au Pic d'Adam (Ho Ceylan), une pierre sur laquelle se trouve l'empreinte du pied d'Adam ; celte empreinte, très-bien gravée, mesure plus d'un
mètre de long.

Adrien.— Martyr qui a été brûlé vif. Néanmoins, son corps se trouve : 1° à Rome; 2* àGand ; 3* à Marseille.

Agathe. — Vierge et martyre de Catane. Le corps tout entier est conservé à Catane. — Néanmoins, Palermo possède un bras de la sainte ; Douai, un autre bras. Les deux mamelles sont à Ia fois à Catane et à Rome, dans l'église de Salnt-Etienne-le-Rond. Autre mamelle à Paris, église de Saint-Merri ; idem, à Siponto; idem, à Capoue.

Agnès — Corps entiers: 1' à Romo ; 2* à Manreza, en Catalogne ; 3' à Utrecht. Quatrième tête à Rouen. Divers ossements à Anvers, Bruxelles et Cologne.

Agnès de Monte-Palelano. — Son corps est à Gênes, ainsi qu'une bouteille de sa sueur.

Albati — Trois corps : au monastère de Saint-Albans (Angleterre), à Rome et à Cologne.

Albert. — Evêque de Prague. — Deux corps, l'un en Pologne, l'autre à Rome.

Aldegonde. — Patronne de la ville de Maubeuge. — Plusieurs églises possèdent le voile que le Saint-Esprit lui mit sur sa tête avec son bec le jour où elle fit voeu do virginité.

Alexis — Il a été reconnu que ce saint n'avait jamais existé. Néanmoins, son corps est à Rome, dans l'église qui a été placée sous son invocation.

Alphonse. — On montre à Oviedo, dans les Asturies (Espagne), une chasuble quo la Sainle-Vierge a apportée du ciel à ce saint évêque.

Amable. — On garde à Riom une dent de ce saint; elle guérit, dit-on, les morsures de vipères.

Amant — Evêque de Rodez. — Deux tètes ; une à Rodez et l'autre à l'église Saint-Pierre de Rome.

Ambroise de Sienne — On conserve à Sienne, au monastère de Saint-Ambroise, du sang de ce bienheureux mêlé à des ordures. Cette mixture a la
spécialité de guérir les hémorrhoïdes.

André. — L'un des douze apôtres. — Corps entiers : 1 'à Constantinople ; 2* à Amalfi (Italie), 3* à Toulouse ; 4* en Russie ; 5* au monastère d'Arakil-
Yauc, en Arménie. — Sixième tête à Saint-Pierre de Rome ; onzième bras, à Reims; douzième bras, à Avranches ; treizième bras, à l'abbaye de la Chaise-
Dieu, en Auvergne; quatorzième bras, à Ycrgy, en Bourgogne ; quinzième bras, à Notre-Dame de Paris; seizième bras, à l'hôpital du Saint-Esprit, à Rome;
dix-septième bras, à l'église de Saint-Sébastien, à Rome. — A Aix en Provenco et dans beaucoup d'autres villes, on montre des genoux, des pieds, des
épaules, des côtes, des doigts, etc., do ce saint.
Son peigne est à Notre-Dame do l'Ile-sur-Lyon. — A Arnolfi, on vend des flacons contenant une huile qui suinte des pieds du précieux corps.


Animaux. — A Vérone (Italie), l'église de Notre-Dame des Orgues possède le cadavre de l'âne qui a servi à Jésus-Christ lors de son entrée à Jérusalem.
La queue de ce même âne est à Gênes. — Le trésor de Saint-Jean de Latran, à Rome, conserve de méme la queue de l'âne de Balaam.— A Constance, on
garde une araignée qui tomba dans le calice de saint Conrad, pendant qu il disait la messe. —Au monas- tère de Corbio, en Weslphalie, c'est la peau d'un
chien qui suivait la messe et faisait maigre volontai- rement tous les vendredis. — A l'abbaye du Mont- Saint-Michel, une épée et un bouclier dont l'archan-
ge Michel s'est servi, disent les religieux, pour tuer un dragon. — A Rome, église de Sainle-Maric-Libératrice, les écailles d'un dragon terrassé par saint
Sylvestre. — En Angleterre, plusieurs églises possèdent la bride du mulet de saint Thomas de Cantorbéry. — A Ravenne, dans l'église des Théatins, on
fait vénérer spécialement uno fenêtre par laquelle le Saint-Esprit est entré sous la forme du pigeon traditionnel. — A Rome et à San-Salvador (Espagne),
sont des restes d'un poisson que saint Pierre a donné à manger au Christ après la résurrection. —A Quimper, une fontaine dans laquelle saint Corentin
péchait chaque jour un poisson pour sa nourriture ; il en mangeait une moitié, remettait l'autre moitié dans la fontaine, et le poisson était toujours entier.
— A Lodève, relique d'une souris qui avait mangé des hosties consacrées.

Anne. — Mère de la Sainte-Vierge. Deux corps entiers et huit têtes. Premier corps, à Apt (Vaucluse); second corps, à NotroDarno de l'Ilc-sur-Lyon ; troi-
sième tête, à Trêves; riuatrième tête, à Duren, diocèse de Cologne ; cinquième tête à Sainte-Anne en Thuringe; sixième tête, à Bologne en Italie; septiè-
me tête, à l'abbaye d'Or camp, près de Noyon ; huitième tête, à Chartres. — Cinquième bras, à Rome, dans l'église Saint-Paul, au chemin d'Ostie ; sixième
bras, à Nuremberg. — Divers ossements à Rouen,Cologne, Annabere (Haute-Saxe ), etc. La maison de Sainte-Anne se montre encore à Jé-
rusalem, après dix-neuf cents ans

Antbert. — Archevêque de Rouen. Deux corps: l'un à Gand, l'autre à Abbeville.

Antoine. —Celui du cochon.Cinq corps entiers: 1° à Constantinople ; 2° à Arles-sur-Rhône ; 3° à Vienne; 4'à Novogorod en Russie ; 5° aux pénitents-
gris de Saint-Antoine, banlieue de Marseille. — Genoux, à Bourg, à Maçon, à Dijon, à Chalon-sur-Saône, à Albi (monastère* des Augustins), à Ouroux (SaOne-
et-Loire). — Autres reliques, à Besançon, à Rome, à Paris, à Genève (un bras), etc.

Antoine de Padoue. — Un corps entier à Padoue. Troisième bras, à Lisbonne ; quatrième bras, à Venise.

Apolline. — Son corps a été réduit en cendres par les persécuteurs. Néanmoins douze églises possèdent de ses reliques ; il y en, a en outre, à
Paris, a Naples et à Madrid. — Le pape Pie VI ayant ordonné de réunir toutes les dents que l`on donnait à vénérer dans différentes églises dItalie, on en re-
cueillit trois litres. En France, il y a plus de cinq cents dents de sainte Apolline.

Apollone. — Martyr du deuxième siècle. Bologne affirme posséder son corps et sa tête ; les carmes d'Evora en Pologne ont une seconde tête de ce saint;
Rome et Anvers montrent beaucoup de ses reliques. Apôtre». — A Notre-Dame de l'ile-sur-Lyon on montre les douze peignes des douze apôtres,

Arbres. — Sur le mont Luc en Italie se trouve un amandier planté par saint François d'Assise, qui pousse des feuilles portant des croix bien formées.—
Le buisson sur lequel saint François se roula est conservé près du jardin des Franciscains, à Gaëte. —Un coignassier planté par ce même saint donne des fruits
ortant les cinq plaies du Sauveur et se trouve chez les Franciscains de Rome.—Les dominicains de Fondi conservent un oranger jadis planté par saint Thomas
d'Aquin.—Autre oranger, de saint Dominlque,celui* là, à Sainte-Sabine de Rome. — Le figuier maudit par Jésus-Christ a été également conservé en Terre-
Sainte, ainsi que les oliviers qui ont vu la trahison de Judas : les noyaux des olives prises sur ces arbres préservent des maladies. — - On montre encore en
Terre-Sainte, le térébonthe sous lequel la Vierge se reposa en allant se purifier à Jérusalem ; un arbre qui s'abaissa pour lui faire de l'ombre sur la route
qu Grand-Caire ; le sycomore sur lequel monta Zachée pour voir J.-C. ;des cèdres duJLiban plantés par Dieu au commencement du monde ; le buisson ardent de
Moïse ; le chêne de Membrée sous lequel Abraham reçut la visite des trois anges lors do la destruction de Sodome. — Enfin, on a conservé des pommes de
Sodome.

Arche d'allliance.— Enterrée jadis sous le Mont Nébo, par ordre de Jérémle, l'arche d'alliance se trouve néanmoins à Rome, dans l'église de Saint-Jean-dc-
Lalran.

Arche de Noé. —Restée sur le mont Ararat après le déluge, celte arche y est encore, et des rell-gieux vendent des petites croix fabriquées avec le
bois de cette relique.

Athanase. — Evêque d'Escandrie, ami de saint Antoine. Son corps, surmonté d'une tête de carton, pour soutenir sa mitre, se trouve à Venise ; sa véri-
table tête est à Sérigny en Touraine; une autre, non moins véritable et toujours fraîche, est à Valvanera en Espagne. Rome possède une image miraculeuse
de la tête de Venise qui guérit les malades.

Augustin.-Célèbre évêque'd'Hippone ; son corps est à Pavie, et son coeur, arraché par un saint à un ange qui l'emportait, se trouve chez les Augustins
d'Allemagne.

Avit. — Abbé de Chateaudun au sixième siècle. Orléans possède son corps tout entier ; mais néanmoins Chateaudun a quelques-uns des petits os.


L. TAXIL

sábado, 23 de enero de 2010

Revividos


El bienaventurado San Gregorio, en el cuarto libro de sus Diálogos, capítulo treinta y seis, refiere algunas personas que, aviendo muerto y tornando a vivir, davan cuenta de la remuneración y premio, y también del castigo y pena que reciben las almas de los que mueren, conforme a sus méritos o deméritos. Y dize que tiene Dios dos fines en esto: uno es que, sabiéndolo, algunos vengan a enmendarse y se hagan mejores; y otro, que no haziéndose mejores ni enmendándose, sea mayor su infierno. Refiere pues a un Pedro Monge, que viviendo vida de seglar vino a morir de su enfermedad, volvió a la vida, y afirmava aver visto los tormentos que se dan a las almas en el Infierno de fuego, donde conoció a algunos hombres que en el mundo fueron poderosos, y que, estando a punto de ser lançado en la llama, llegó un ángel y le detendió, diziendo:
-Buelve al mundo, y mira cómo vives en adelante.
Esto todo contava Pedro, cuya vida fue después de tanto ayuno, vigilias y asperezas, que era prueva de aver visto el Infierno, Y, cuando su lengua no lo dixera, sus obras lo dezían y manifestavan. Cuenta assí mismo de otro Estéfano, vezino de Constantinopla, que murió, y siendo buscado el ungüentario para embalsamarle y no hallándose, quedó la noche sin ser enterrado. En este tiempo su alma era llevada al Infierno, y sin entrar en él, vido cosas que oyéndolas antes en el Mundo le parecían imposibles. Dixo que avía sido presentado a un juez, aunque no le quiso admitir, diziendo:
-Yo no mandé que fuesse este Estéfano traído, sino otro, herrero. Tenía éste su casa cercana del que murió, resucitó el muerto y, al mismo punto, fue el otro muerto. Y su muerte dio testimonio de ser verdad lo que contava el primero. Dize más el mismo San Gregorio, que en una pestilencia que sucedió en su tiempo en Roma, en la cual se vieron caer saetas del Cielo, y a los que herían morían, fue herido y muerto un soldado, y después bolvió a tener vida, y contava lo que le avía sucedido. Dezía que vido una puente, y debaxo della un río negro y caliginoso. Salía dél un olor pestilencial, con una niebla espessa y muy penosa. De la otra parte del río parecían unos prados amenos y deleitables cubiertos de hiervas y flores, en los cuales andavan compañías de hombres vestidos de blanco.
Avía en aquel apazible lugar un olor suavíssimo y fragancia celestial, que tenía contentíssimos a los que en él estavan. Avía mansiones y casas labradas maravillosamente y que resplandecían como el Sol. Era ley que los pecadores y viciosos que passavan por la puente caían en el río, y los justos y siervos de Dios passavan con facilidad. Dentro, en el río, dezía el soldado que vido a un Pedro, de estado alto eclesiástico, aprisionado con hierro. Y preguntando la causa por que estava allí, le fue respondido, dize San Gregorio, un pecado que los que le conocimos vimos en él, y era que castigava delincuentes más con zelo de vengança y crueldad que de aprovechamiento.
Dixo que vido passar por la puente a un clérigo peregrino, y que passó con tanta facilidad como fue la humildad en que vivió. Dixo más, que vido al mismo Estéfano herrero, de que se ha hecho mención, vezino de Constantinopla, que iva a passar la puente y estando en ella resvalósele un pie y quedó el medio cuerpo fuera de la puente. Salieron unos etíopes feíssimos del río y assieron de sus pies para derribarle en aquella profundidad. Mas llegaron de improviso algunos abades y religiosos, con otros varones hermosíssimos, que le assieron de los braços y procuravan subirle en la puente y librarle, y estando en esta porfía, que tiravan dél los malos para derribarle en el río, y los buenos para levantarle en alto y defenderle, el soldado, que lo mirava y lo refería, fue buelto a la vida y no pudo ver el fin y remate desta porfía.
San Gregorio dize que por la vida que vivió Estéfano se dava a entender que contendían el aver sido carnal y limosnero: era amigo de dar limosna, y no resistía los vicios de la carne. Lo que sucedió en aquella peligrosa contienda no se sabe. Lo dicho es de San Gregorio, en el lugar alegado. Y añade en el capítulo treinta y ocho, de un Teodoro, monge en su propio monasterio, que le llevó a ser religioso más la necessidad y pobreza que la voluntad y gana de servir a Dios. Y assí, no sólo exercitarse en buenas obras y de religión le era enfadoso, mas el hablar dello le era penoso.
Cayó enfermo, y estando cercano a la muerte, y los monges presentes para ayudarle en aquel punto, él, de repente, començó a darles bozes que se apartassen y guardassen, que venía un terrible dragón a tragarle. Y mostrando desesperación, les dezía que le diessen lugar a que le tragasse y hiziesse lo que avía de hazer. Los monges le animavan, y que se signasse con la Señal de la Cruz, y respondía que el dragón estava ya tan asido dél que no le dava lugar. Oído de los monges, prostráronse en tierra, y con lágrimas hazían por él oración. Y con esto, cobrando aliento el enfermo, dixo:
-Gracias se den a Dios, que ya el dragón que me quería tragar por medio de vuestras oraciones ha huido, y se fue. Rogad por mí a Dios, que determinado estoy de mudar la vida y ser otro.
Esto dixo, y lo cumplió, y murió después santamente. Prosigue adelante San Gregorio, y dize de un Crisorio tan lleno de vicios como de riquezas. Era sobervio, hinchado, carnal y codicioso. Cayó enfermo y estando para morir vido unos hombres negros que venían a llevar al Infierno su alma. Recibió temor y miedo grandíssimo. Sudava y trassudava. Llamó a un hijo suyo, que se dezía Máximo, que fue monge siéndolo San Gregorio. Pedíale que le faboreciesse y le fiasse, pidiendo tiempo para enmendar su vida. Máximo derramava lágrimas sin saber qué partido tomar. Llamó la familia, y nadie veía lo que el enfermo, aunque en los visajes que hazía entendían que estavan allí demonios. Bolvíase de una parte y allí estava; bolvíase de la otra y mirava a la pared, y en ella los hallava.
Viéndose apretado, dava bozes pidiendo tiempo de penitencia sólo hasta el día siguiente, y en estas bozes dio la alma. Dize San Gregorio que, pues el tiempo que pedía no le fue concedido, que es indicio de que se condenó, y lo que vido y dixo, que no fue para provecho suyo, sino para documento nuestro. Passa adelante con su narración el Doctor santo, y dize que en | Iconio de Isauria avía un monasterio, llamado Tongolaton, en el cual vivía un monge bien acreditado y tenido por santo, aunque todo era aparencias, porque ayunava a vista del convento con grande aspereza y hartávase en su celda, y desta suerte era lo demás. Vino a morir, y los demás monges esperavan oír dél cosas de grande deleite y consolación para sus almas, y lo que le oyeron dezir fue descubrir sus hipocresías, en especial acerca de los ayunos aun de obligación.
-Creíades -dize- que yo ayunava, y ocultamente comía. Por lo cual quiere Dios que sea dado en poder de un dragón, el cual con su cola me tiene ligados mis pies, y su cabeça pone en mi boca para sacar mi desventurada alma, y que yo muera.
Y assí fue, que diziendo esto espiró. Concluye San Gregorio afirmando que fue orden del Cielo que esto se divulgasse para utilidad nuestra, pues para el monge no lo fue. No se le concedió lugar de penitencia, porque cuando le tuvo no se aprovechó dél.

martes, 23 de junio de 2009

Luxuria II


[EJEMPLOS CRISTIANOS]


[1] En tiempo del emperador Justiniano Augusto levantóse en Africa | persecución contra los católicos, por los vándalos arianos. Perseveravan /(254v)/ en la confessión de la verdadera Fe algunos obispos y otros católicos. Fueron llevados en presencia del rey, el cual, con palabras blandas y dones valiosos pretendía traerlos a su parecer y secta, y no siendo parte desta manera, amenazóles con grandes tormentos. Estavan en contrario de los católicos muchos hereges, que con argumentos sofísticos y razones aparentes procuravan convencerlos, a lo cual respondían los católicos defendiendo su verdad, de manera que los presentes y que estavan a la mira, confessavan su justicia y razón. Entendido esto por el rey, mandó callar a los católicos. Mas, considerando ellos que si callavan hablando los hereges, era dar muestra de rendirse, no le obedecían sino respondían a todo lo que dezían los hereges. Indignado por esto el rey, mandóles cortar las lenguas, y, cortadas, hablavan tan expeditamente como si las tuvieran sanas, defendiendo la religión católica y verdadera Fe. Desterrólos el pérfido pagano a Constantinopla. Escrive esto San Gregorio, en el libro tercero de sus Diálogos, capítulo treinta y dos, y dize que, estando en aquella ciudad, vido él a un obispo déstos, ya viejo, y que le oyó hablar sin lengua. Dize más, que otro de los seglares, que cometió pecado de luxuria, antes hablava sin lengua, y después perdió la habla y quedó mudo. Sin San Gregorio, escriven lo dicho Victorio, obispo uticense, en el tercero libro de la Persecución vandálica, y Procopio, referido por Evagrio. Nombran estos autores al rey de los vuándalos, y dizen que se llamava Hunerico. Procopio señala que él los vido hablar tan bien como si tuvieran lenguas, y todos afirman que algunos dellos, por hablar deshonestamente | con mugeres, perdieron la habla, no concurriendo más Dios con ellos en el milagro que hazía de que hablassen sin lenguas.

[2] San Lamberto, obispo de Trayecto, siendo señor de aquella ciudad, con título de duque, Pipino, hombre valeroso y segunda persona en el reino de Francia después del rey Hildeberto, reprehendíale porque, teniendo legítima muger, cuyo nombre era Plectrude, no hazía vida con ella, sino con otra llamada Alpaide. Resplandecían en Pipino muchas cosas de buen príncipe, y con ésta las amanzillava todas, y el que avía vencido muchos valientes guerreros en batalla, era vencido de una passión deshonesta. Era este negocio público, porque públicamente la tenía en su casa y hazía honrar como a muger propria. Y aunque algunos obispos del reino lo sabían, dissimulávanlo por verle tan poderoso y favorecido del rey Hildeberto. Mas Lamberto, aunque viejo, tocándole por ser en su ciudad y distrito, afeávale aquel pecado, dándole a entender lo mucho que Dios era ofendido. Y como insistiere en esto, llevávalo el duque Pipino muy mal. Dio cuenta dello a la Alpaide, la cual, hecha una serpiente ponçoñosa, temiendo que la dexaría, tratava de dar muerte a Lamberto. Y para esto habló con un su hermano, llamado Dodone, y significóle el daño que a los dos vendría si Lamberto acabava con el duque que se apartasse della y hiziesse vida con la muger propria; que convenía, en todo caso, que le matasse. Dodone tomó el negocio muy a su cargo, y hablando a dos amigos suyos, cuyos nombres eran Gallo y Rioldo, dioles parte desto, y los tres aguardavan ocasión para hazer su hecho. Sucedió que el duque, /(255r)/ por lisonjear a Lamberto, combidóle un día a comer, y estando a la mesa, al tiempo que quiso bever, embióle el vaso para que le gustasse, teniendo esto por bendición, y lo mismo hizieron otros cavalleros que estavan con él a la mesa. El siervo de Dios cumplía con ellos y les dava contento. Quiso hazer esto la adúltera Alpaide, que también estava a la mesa, y el santo obispo, no solamente se estrañó de probarlo, mas antes se quexó al duque de que con semejante cautela quería comunicar con él aquella muger, estando en pecado mortal y siendo aborrecida de Dios; que le pesava mucho, porque no la apartava de sí, siendo cosa cierta que por ella vendría algún grande daño, y que entendiesse que, aunque le costasse la vida, él no tendría amistad con adúlteros, pues San Pablo amonesta a todos que se aparten del trato y comunicación de los semejantes. Con esto, se levantó de la mesa y se fue, dexando al duque y a muchos otros cavalleros que estavan con él muy turbados y confusos. Mas quien de veras lo sintió fue la adúltera Alpaide, que habló con Dodone, su hermano, dándole cuenta desta nueva injuria, y que le parecía que estava el duque en términos de dexarla, por no verse tan reprehendido de Lamberto, y que esto sería para ella grande afrenta y pérdida, de que a él mismo cabía buena parte, faltándole las ayudas de costa que el duque le dava. Con esto, del todo se determinó Dodone de le matar. Avíase ido el santo varón a una villa, llamada Leodio, y sabido por Dodone, acompañado de hombres facinorosos fue allá, y llegando antes del amanecer, guiava a casa del obispo, el cual toda aquella noche avía estado en oración, ya solo, ya con sus capellanes, en Maitines. A este tiem- po | quiso recogerse un poco, y apareció sobre el aposento donde estava una Cruz de fuego, y dava tanto resplandor de sí, que con dificultad podía mirarse. En esto llegó Dodone. Los criados de la casa, no sabiendo a qué venía aquella gente, recelavan de llamar al obispo. Oyó el ruido, y imaginando lo que podía ser, levantóse y tomó una espada para defenderse. Mas presto mudó parecer, dexó la espada y púsose en oración, diziendo con David: «Librame, Señor, de mis enemigos, que se han levantado contra mí, siendo poderosos y malos». Otras razones dixo, derramando lágrimas. Y en esto entraron dos sobrinos suyos, llamados Pedro y Andolero, a pedirle licencia para defender la entrada a los enemigos, que venían a matarlos. El Santo Pontífice se la dio, y dixo que si muriessen defendiéndose, ofreciessen a Dios sus muertes, y que juntamente tuviessen dolor de sus pecados. Con esto, salieron los dos sobrinos a defender las puertas, que las quebravan los contrarios, y fueron muertos por ellos. Entraron donde San Lamberto estava, y halláronle orando, estendidos los braços en cruz. Diéronle de lançadas, y assí acabó su santa vida. Hecho este nefando sacrilegio, huyó Dondone con su gente. Algunos criados del santo mártir tomaron su cuerpo y fueron con él a Trayecto, donde, publicándose su muerte, fue grande el sentimiento de toda aquella ciudad. Pusieron el cuerpo en una iglesia de San Pedro, y llegavan diversas gentes a besarle las manos y pies, reverenciándole como a mártir. Y sucedió aquí un caso notable, y fue que, dexándose el santo cuerpo tocar de todos, si llegava alguna muger adúltera o fornicaria, sin entender de qué suerte, como si /(255v)/ fuera arrebatada de algún torvellino, era arrojada de allí, y no poca confusión causó ver algunas, tenidas por buenas, que, llegando al santo, las veían bolver atrás rodando por aquel suelo. Y entendida la ocasión, no pequeño espanto causó en todos, viendo que en vida estava tan mal con la adúltera Alpaide, y muerto, con todas las que en ser adúlteras y luxuriosas la imitavan, mostrando saña y enojo, apartándolas de sí con daño y vergüença de las semejantes. Refiére lo dicho en su Vida Surio, tomo quinto.

[3] En cierto monasterio, antiguamente, huvo un fraile moço que padecía gravíssimas tentaciones de luxuria. Procurava por todas las vías que le era possible defenderse, ocurría a la oración, macerava su carne con ayunos, cilicios, disciplinas, y no le aprovechava. Comunicólo con el abad del monasterio, hombre sabio y esperimentado, y de su parte le procuró los remedios que le paresció ser convenientes, como fue no estar ocioso, quitar ocasiones, no dar lugar a malos pensamientos. Y viendo que nada aprovechavan estas diligencias, porque cuantos más remedios procurava, con mayor ímpetu le combatían las tentaciones, aprovechóse el abad de otro remedio, y fue que mandó a un monge grave y de mucho exemplo que tomasse a cargo perseguir y fatigar aquel moço, y que en el capítulo se quexasse dél diversas vezes, y buscasse testigos que le ayudassen. El moço se descargava, mas, conociendo el convento la bondad de quien le acusava y los testigos que traía, ninguno le dava crédito, y todos le murmuravan y perseguían. Afligíase el moço por estremo, viendo que su inocencia no le valía. Sólo el abad le favorecía y desculpava, porque no desespe- rasse. | Desta manera passó un año, andando solo, melancólico, y desconfiado de todo favor humano. Y después desto, preguntóle el abad cómo le iva con las tentaciones carnales que solía tener, y respondió:
-Oh, padre, ¿y qué me preguntáis? Enfádame la vida que tengo con tantas persecuciones, ¿y avíame de acordar de semejantes tentaciones? Ya no ay para mí guerra con mi cuerpo, el espíritu es el que me aflige. Ya de esse daño libre estoy, por el que padezco con próximos.
Desta manera remedió aquel santo y docto abad a su fraile de la tentación sensual y apetito de luxuria. Escrive esto San Hierónimo, en la Epístola cuarta a Rústico.

[4] En la ciudad de Brixia murió un patricio llamado Valeriano, el cual hasta la edad decrépita avía sido hombre liviano y vicioso. Y la misma noche que fue sepultado, aparecióse el bienaventurado San Faustino Mártir, cuya era la iglesia donde estava su cuerpo, al sacristán y guarda della, y díxole:
-Ve al obispo, y dile de mi parte que eche fuera deste lugar sagrado las carnes hediondas que puso en él, y que si no lo hiziere, que morirá al trigésimo día.
No quiso el sacristán dezirlo al obispo, por temor que tuvo dél, ni siéndole hecha otra amonestación. Vino el trigésimo día, y, acostándose bueno el obispo, hallóse a la mañana que de repente era muerto. Dízelo San Gregorio en el cuarto libro de sus Diálogos, capítulo cincuenta y dos. El mismo santo escrive en el capítulo siguiente que murió en Roma un tintorero, y sepultáronle en la iglesia de San Jaunario, cerca de la Puerta de San Laurencio, y la siguiente noche oyó el sacristán dar bozes: «¡Abrásome, abrásome!». Contólo a la mañana a la muger del difunto. Ella embió otros tin- toreros /(256r)/ a que abriessen la sepultura y fuessen ciertos de lo que aquel hombre dezía. Abriéronla, y hallaron la mortaja sana, y no pareció el cuerpo. No declara más desto San Gregorio, y bien se entiende que fue hombre vicioso, por donde mereció que su cuerpo no permaneciesse en la iglesia, que a este propósito lo dize el santo, de que el lugar sagrado no escusa a que quien es en él enterrado, si murió en pecados, no los pague, pues para prueva de que la alma en la otra vida es atormentada, quiere Dios que en ésta los cuerpos lo sean.

[5] Un herrero destemplado y luxurioso que comía y bevía regaladamente, el cual por emplearse en vicios y pecados no entrava en la iglesia ni se acordava de Dios, vino a morir. Y diziéndole algunos que estavan presentes que se confessasse y hiziesse penitencia, dixo:
-Ya no ay lugar para esso, porque de la manera que San Estevan al tiempo que murió vido los Cielos abiertos, assí yo veo el Infierno abierto, y que se me apareja lugar adonde está Pilato, Caifás, Judas y los demás que mataron a Cristo.
Y, diziendo esto, espiró. Sepultáronle en lugar profano y nadie hizo por él oración. Dízelo Beda en la Historia de los ingleses, libro quinto.

[6] En el Promptuario de exemplos se haze mención de algunas personas dadas a deleites de caças que, por ser demasiados o faltar en cosas de precepto, fueron castigados de la Divina Mano. De uno dize que era limosnero y de buena vida, mas por emplearse mucho tiempo en criar aves de caça y caçar con ellas, siendo muerto, fue visto de un siervo de Dios que estava en Purgatorio, donde una como ave le roía las entrañas, y declaró que padecía esta | pena por el demasiado tiempo que se ocupó en semejante exercicio, y pidió que avisassen a sus hijos y deudos que hiziessen sacrificios y limosnas por él, y que sería libre. Dize de otro que su vida toda la gastava en caçar con perros, y lo que caçava eran bestias fieras, y que por esto dexava la Missa el día de obligación; que parió su muger un hijo con el rostro de perro y grandes orejas, lo cual fue medio para que él se enmendasse. De otro señor de vasallos dize también que, por tomar gusto con caçar con perros, aperreava sus vasallos, no dexándoles labrar ni cultivar los campos, y haziéndoles graves vexaciones, tanto que los tenía pobres y miserables. Sucedió un día que, estando caçando en una silva, salió cierta bestia fiera que siguió él con los perros sobre un corredor cavallo. Vino la noche, y no aviéndola alcançado, llevándola siempre a vista, de nuevo propuso ir en su seguimiento, y fue de suerte que nunca más se supo dél, muerto ni vivo. Algunos dixeron que, como a Datán y Abirón los tragó vivos la tierra, assí también este hombre, mereciéndolo bien sus pecados, le avía tragado vivo el Infierno.

[7] Una duquesa vivía con grande regalo, comía manjares costosíssimos y guisados con grande trabajo y diligencia, bañávase en aguas odoríferas, su cama no se puede dezir cuán regalada era, sus vestidos, ricos, costosos y vistosos. Sus salidas de casa, los recreos de huertas, de músicas, de danças y bailes, todo era en extremo. Vino a enfermar, y la enfermedad fue de suerte que estava hedionda en una cama, sin que marido ni persona de la casa pudiessen entrar en su aposento. Sola una criada a tiempos entrava en él con grandes reparos, para no morir /(256v)/ del mal olor. Y con esto acabó la vida. Quiera Dios que su alma esté en parte limpia. Dízese en el Promptuario de exemplos.

[8] Refiérense los Anales de Francia , que cuentan semejante historia del rey Carlos, Quinto deste nombre. Curávase el rey con un médico llamado Aristóteles, el cual tenía una hija hermosa, y de ella se enamoró un privado del rey. Entró un día en casa del médico, estando ausente, y con el favor de sus criados, sin que la madre pudiesse defenderla, que la vido, hizo fuerça a la donzella. La cual, con grandes llantos, dio cuenta a su padre de lo sucedido. Sintiólo él cuanto era razón, fuese al rey, estúvosele mirando, y de a un poco, dixo:
-Deme vuestra magestad el pulso, porque me parece que está indispuesto.
El rey, algo alterado, se le dio, diziendo:
-No sé cómo esso sea, que en mi vida me sentí mejor.
Visto el pulso, dixo el médico:
-Señor, una indisposición tenéis que si presto no la remediáis, perderéis la vida.
-¿Y qué es? -replicó el rey.
-Señor -respondió el médico-, la indisposición es que por vuestras aficiones particulares no se guarda justicia, y se hazen grandes insultos y agravios.
Con esto le contó el caso de su hija.
-No tengáis pena -dixo el rey-, que yo procuraré no morir de esse mal. Llamadme a vuestra muger y hija, y a los que estavan en casa cuando esso que dezís sucedió.
Vinieron todos, informóse el rey, y mandó quedar allí la madre y hija, y que le llamassen al privado. Vino él bien descuidado de tal negocio, que pensó que callara el médico por su honra, y por verle tan privado del rey. El cual le careó con la dama a quien hizo la fuerça, y preguntó si la conocía.
-Sí -dixo él-, que hija es de vuestro médico Aristóteles.
-Bien está -dixo el rey-. Pues ¿cómo fuiste | osado a la hazer fuerça? Yo te mando con pena de mi indignación, que le hagas aquí luego, por auto público, donación de toda tu hazienda.
El otro, con temor de muerte, puesto de rodillas delante del rey, le pidió merced de la vida, afirmando que amor le avía vencido.
-Antes que alcançes essa merced -dixo el rey-, quiero que hagas lo que digo.
Hízolo assí, y aprecióse su hazienda en sesenta mil ducados. Y, hecho, dixo el rey:
-Ahora quiero que te desposes con ella.
Esto hizo de peor gana que lo primero. Mandóle también que la llevasse a su casa y solemnizasse el desposorio, todo lo cual se cumplió estando juntos aquella noche los desposados, con gran contento del médico y de los de su parte. Otro día por la mañana, embió el rey por su privado, y mandóle entrar en un aposento, adonde le fue dicho que se confessasse, porque dentro de una hora avía de morir. Sintió esto el pobre gentilhombre cuanto puede pensarse, y visto que no avía remedio de otra cosa, confessóse, y cortáronle la cabeça. Lo cual hecho, embió el rey a llamar a su médico, y venido, díxole:
-Quiero que me veáis el pulso para saber si de la enfermedad que me dixistes el otro día estoy mejor.
El médico le tomó el pulso, y muy contento, riéndose, dixo:
-Muy bueno está vuestra magestad, y la enfermedad avéis vós mismo curado mejor que la cura del más sabio médico del mundo, por lo cual yo, mi muger y hija os quedamos eternamente obligados.
-A esso -dixo el rey- yo no quiero responderos, sino que entréis en aquel aposento, y veréis lo que en él está.
Entró el médico, y viendo a su hierno descabeçado, quedó como fuera de sí. De a un poco, bolvió al rey y díxole:
-¿Qué es esto, señor? ¿Por qué avéis sido tan cruel? Que más dolor he sentido desto que de la /(257r)/ deshonra de mi hija, la cual fuera Dios servido que yo no huviera engendrado.
El rey le respondió:
-Sabed, maestro, que mi enfermedad requería esta medicina. Oy ha cuatro días que vuestra hija fue mala muger, aunque por ser forçada, no perdió mucha honra. Ayer fue casada, oy es viuda. Yo le quité la infamia casándola con quien la forçó. A él le corté la cabeça porque otro con fabor mío no se atreva a cosa semejante. Vuestra hija queda, con la hazienda de su marido, rica. No le faltará marido, y por tanto, justo o no, injusto o cruel podéis llamarme.

[9] A la misma traça de lo dicho se cuenta otra cosa del emperador Maximiliano, abuelo del emperador don Carlos, Quinto deste nombre. Y fue que, en Isbruch, un su corregidor, llamado Juriste, sentenció a muerte a un cavallero por cierto crimen que avía cometido, y merecía tal pena. Tenía éste una hermana muy hermosa, la cual fue a hablar al corregidor, pidiéndole la vida de su hermano. Él, muy pagado de su hermosura, díxole que le daría al hermano si le dava su honra, y no de otra manera. Ella respondió que antes perdería muchos hermanos que la honra. Fuese a él a la cárcel, y contóle lo que passava. El hermano, que temía cada hora al verdugo si venía a degollarle, le dixo tales cosas, derramando tantas lágrimas, assegurándola que el corregidor se casaría con ella, que la forçó a bolver a él, con grande vergÜença, y díxole que le quería complazer, porque le diesse a su hermano. Él, muy contento, le dio palabra de cumplirlo. Túvola consigo una noche, y a la mañana embióla a su casa, y, por otra parte, mandó a un verdugo ir a la cárcel y que degollasse al hermano, y le llevasse el cuerpo a la hermana, lo cual todo se cumplió. Visto por ella, su hermano muerto y su honra perdida, quisiera dar gritos y hazer grandes estremos, mas, teniendo ojo a vengarse, embió a dezir al corregidor que tal cual le embiava a su hermano, le recebía. Fuese | al emperador Maximiliano, que estava en otro pueblo, cerca de aquella ciudad, y refirióle el caso. Sintiólo mucho, embió a llamar al corregidor, y careóle con la dama, que se llamava Epitia. Mandóle desposar con ella, después de averle dicho palabras de reprehensión gravíssimas. Hecho el desposorio, díxole que se confessasse, porque avía de morir. Mas la dama se derribó de rodillas delante del emperador y le dixo tantas lástimas, que le enterneció y perdonó al corregidor, mandándole que tuviesse en mucho a su muger, pues por ella tenía vida, y que si otra cosa hiziesse, él tomava a su cargo la vengança.

[10] De Alexandre de Midicis, primer duque de Florencia, también se cuenta que en el poco tiempo que le duró la vida, antes que fuesse muerto a traición, como lo fue dentro de su palacio por un deudo suyo y muy su privado, hizo cosas bien acertadas en negocio de govierno. Fue una semejante a las dichas, de que un cavallero principal de su casa, favorecido de otro, forçó a una donzella, hija de un molinero. Sabido por el duque, mandó al que faboreció el delicto que de su hazienda dotasse a la donzella, y al que la forçó, que se cassasse con ella, y hecho esto, quiso degollarlos a los dos, mas por ruegos de terceros, los perdonó.

[11] Galeacio Mantuano, moço de linaje y muchas gracias particulares, y valiente en hechos de armas, estando en Pavía un invierno y aviéndose aficionado perdidamente a una dama de aquella ciudad, sucedió que, passando un día por cierto puente, vídola que venía con todas sus conocidas y amigas. Hablóla, ofreciéndosele como solía, siempre afirmando que haría por ella grandes cosas, como es costumbre de hombres aficionados. Ella, o por provarle, o por librarse dél, díxole:
-Lo que quiero que hagáis por mí, es que os echéis con vuestro cavallo deste puente abaxo, en el río.
No lo huvo bien oído Galeacio, cuando, espoleando el cavallo, dio consigo en el río. Murió el cavallo de la caí- da, /(257v)/ y él salió del río por grande ventura, y casi muerto. Dízelo Pontano, libro primero, capítulo veinte y cinco, De heroica fortaleza.

[12] En la ciudad de Salucio vivía un rico y noble ciudadano, llamado Giacheto, casado y con hijos, hombre de edad, ocupado en exercicio de letras y estudio, y de buena estimación entre sus ciudadanos. Andava éste aficionado a una criada suya, y por una puerta secreta de su estudio salía y se veía con ella diversas vezes. Una entre otras, deteniéndose más de lo acostumbrado de salir y hazer presencia con su muger y familia, llegaron a la puerta de su estudio, y no oyéndole rebolver los libros como solía, con violencia rompieron la puerta, y saliendo por el postigo, halláronle con la criada, y ambos muertos. Tienen las mugeres casadas señalada pena de muerte por leyes de la República, si cometen adulterio, y porque no había con los maridos semejantes leyes, suele Dios, sin esperar a castigarlos en la otra vida, que será con mayor rigor, castigarlos en ésta, como se vee en este miserable Giacheto, que le dio por castigo de adulterio perder la vida y la fama y buen nombre en este mundo, y en el otro, Infierno eterno, pues, muriendo actualmente en pecado mortal, es cierto que se condenó. Dízelo Fulgoso, libro nono. Este exemplo quise poner aquí, aunque cause acedia en orejas castas, porque puede ser de algún provecho a gente desenfrenada en este vicio, que teman no les suceda lo que al desventurado Giacheto. Y porque no se piense que sólo esta vez ha sucedido en el Mundo, digo que en mi tiempo, y en Toledo, fue público aver sucedido otras dos vezes. La una fue de un moço y una moça de servicio, que los hallaron juntos y muertos una mañana en casa de cierto hombre muy siervo de Dios, que quiso su Magestad castigarlos por el agravio que hazían en casa donde se dava tan buen exemplo con la vida del señor | della. Otra vez murió un moço y quedó la muger viva, la cual, siendo pressa y atormentada, temiéndose que ella le avía muerto, no habló otra palabra en el tormento, sino que en sus braços se avía muerto, y assí, no ella, sino la Justicia Divina le mató, para que fuesse a aquél castigo y a otros escarmiento.

[13] En Toro, ciudad de España, vivía un letrado, hombre principal y rico, el cual seguía y perseguía con palabras importunas y desseos torpes a una criada suya. Ella, viéndose acossada, comunicólo con su señora, aunque no la creyó, porque el doctor era de edad de ochenta años. Y assí le dixo malas palabras, con que la hizo ir bien descontenta de su presencia. Pues como el caduco viejo perseverasse en su frenesía, un día que la moça estava cerniendo en un lugar apartado y solo, llegó a ella con ánimo dañado, haziéndole promessas, y si no consentía con su voluntad, amenazas. Vídose la pobre moça en aprieto, era honesta y avisada. Díxole:
-Dómine doctor, primero quiero ver dónde está mi señora, y si está lexos de aquí y descuidada. Fiando en que vuestra merced me dará remedio, yo haré lo que me manda. Mas, porque estando cerca no oiga que dexo el cernido, tome estos cedaços y tráigalos un poco; iré a verlo.
El frenético viejo holgó dello, tomó los cedaços y dávase mucha prissa, bolviendo cada momento la cabeça, y diziendo:
-¿Vienes, moça?
Ella fue a su ama, y díxole:
-Vuestra merced nunca me ha creído que mi señor me solicita. Venga y verá lo que passa.
Llevóla y entró con ella donde el ossario de cemiterio estava cerniendo, el cual se halló confuso. La moça fue luego casada por orden de su ama, y toda su vida dio buen exemplo de honesta y recogida. Lo dicho refiere Antón Delgadillo en un libro que anda de mano De mugeres ilustres, y dize que sacó lo más que en él escrive de otro que hizo don Alfonso de Santa María, obispo de Burgos, a instancia de la reina doña María. Los nombres del doctor y de su muger po- ne /(258r)/ allí este autor. Yo no quise nombrarlos, por ser el caso de afrenta, que si fuera honroso, de buena gana los especificara, como especifico y declaro el nombre de doña Isabel de Guzmán, condessa de Plasencia (y refiere el caso este mismo autor), la cual, sabiendo que el conde, su marido, llámese como se llamare, tratava con algunas mugeres desonestamente, ella las visitava a tiempos, y con rostro alegre las acariciava y hazía regalos, y siendo pobres les dava vestidos honrosos, y encargávales que sirviessen al conde y que no le disfamassen. Lo cual sabía luego él, y por lo mismo las dexava, lo que no hiziera si lo llevara de otra suerte. La condessa, sabido que dexava el conde de tratarlas, a algunas ponía en remedio y las casava. Después de una larga dolencia que tuvo el conde, le sirvió, estando hartos todos sus criados y enfadados dél. Y en esto perseveró hasta que murió poco antes que el conde, su marido. Algo pareció a esta señora la muger de uno de los Escipiones, que, sabiendo que tratava el marido con una muger, en tanto que él vivió lo llevó con mucha paciencia, y después de muerto, la casó, pidiéndole que guardasse, con callar, la honra de Escipión, su marido. Ambas a dos señoras sentían grandemente la falta y mal hecho de los maridos, mas llevávanlo como se ha dicho, amándolos grandemente, por evitar otros males e infamias.

[14] En la ciudad de Valencia se curava en un hospital cierta muger, enferma de bubas, y dava tan mal olor de sí, que para llegar a donde estava era necessario ponerse paños de vinagre en las narizes, la cual avía estado mucho tiempo en la casa de las mugeres públicas. Dezían los cirujanos y médicos que se moría, y no se quería confessar. Fue llamado fray Juan Romanero, del Orden de los Mínimos, y excelente predicador, para que la hablasse y acabasse con ella que se confessasse. Hablóla, y con las mejores palabras que pudo, la rogó que se con- fessasse. | Ella estuvo pertinaz en no hazerlo, porque dezía que, si sanava, se avía de tornar a aquella casa. El fraile replicó:
-¿Y si os morís?
-Si me muriere -añadió ella-, querría que me llevassen a enterrar a la misma casa.
No passó hora después que dixo esto, cuando espiró y dio la alma al diablo. Su cuerpo fue enterrado en un muladar. Esto dixo el mismo fray Juan Romero predicando en Toledo, en la iglesia de la Magdalena, un viernes de Cuaresma del año de mil y quinientos y sesenta y nueve.

[15] En la ciudad de Toledo, año de Cristo de mil y quinientos y sesenta y seis, sucedió un caso estraño (y escrívole para que se vea en lo que pone el vicio desonesto a los que se dan a él, y en lo que van a parar), y fue que en la Parroquia de Santiago vivía una viuda de poca edad y de buen parecer, la cual passava su vida pobremente con una vieja madre suya, en cuya casa se aderezava la comida a un moço llamado Rodríguez, oficial de la imprenta y que se traía, aunque muy desaliñado y como cosa prestada, en hábito de clérigo, y por tener boz de tenor abultada, era admitido en los Maitines de la Santa Iglesia, y tenía allí cierto oficio de que llevava estipendio. El cual, con la continua comunicación de la viuda, aficionósele perdidamente y solicitávala por diversas vías y modos, aunque no era admitido, porque la viuda era recogida y honesta. Y visto que no le aprovechava cosa alguna su diligencia, formó sospecha que tenía puesta en otro su afición, y quiso saber quién era, para quitarle la vida, pareciéndole que, evitado este inconveniente, avría lugar su pretensión. Entró un día donde la viuda estava, hallándose ausente su madre, y púsola un puñal a los pechos, amenazándola de muerte si no le dezía quién era su enamorado. La pobre muger afirmava que nunca avía ofendido a Dios en caso semejante, mas, visto que él instava en su intento, y teniéndose por muerta, acordándose de un vezino suyo tundidor, llamado Muñoz, /(258v)/ el cual avía seis años que era muerto, nombrósele, y con esto la dexó y diose a buscar aquel hombre. Fue la desgracia que avía llegado algo antes un cardador deste nombre, natural de Segovia, y trabajava en Toledo. Tuvo dél noticia, hízosele su amigo, y llevávale consigo a una casa pequeña de dos aposentos, que tenía a la parroquia de la Magdalena el Rodríguez, y una noche le combidó a cenar y echóle un puño de sal en el vino, con que el Muñoz quedó embriagado y sin sentido, y teniéndole desta manera, le dio en la cabeça con una grande piedra, y con un cuchillo le degolló. Hecho esto, quiso hazerle pedaços para sacarle de la casa, y cortóle los dos braços, los cuales llevó y echó en un pozo que estava a la puerta de una casa, abaxo del Colegio de los Infantes. Era ya hora de Maitines, dexó el cuerpo encerrado en su casa y fuese a la iglesia, donde, viéndole otros maitinantes salpicado de sangre, preguntándole la causa, respondió que era de un gato que la dava noches malas y le comía la carne, que ya no se la comería, ni se las daría. Venida la mañana, aquel Señor que no consiente que semejantes males queden encubiertos y sin castigo, ordenó que, yendo una moça a sacar agua del poço donde estavan los braços, se le quebró la soga, y queriendo sacar el caldero con un garavato, sacó el un braço. Diose noticia al corregidor, don Diego de Çúñiga, que lo era a la sazón en Toledo, y uno de los buenos juezes que ella ha tenido en nuestra edad. Él hizo entrar en el poço, de donde sacaron el otro braço, sin hallar otra cosa. Los dos braços vi yo en la plaça de Çocodover este día, en manos de un muñidor de la Cofradía de la Caridad, subido en una mesa, haziendo grandes exclamaciones delante mucha gente, y pidiendo limosna para enterrarlos. Andava el corregidor y justicia haziendo grandes diligencias para descubrir esta traición, y visto del Rodríguez, descubrióse al doctor Velázquez, que a la sazón tenía la canon- gía | magistral de Toledo, y después fue arçobispo de Sanctiago, y a un racionero, y al doctor Francisco Farfán, cura de la parroquial de Santiago cuando esto sucedió, y después canónigo de la magistral de Salamanca, el cual escrivió este caso como yo le voy refiriendo, en un libro que hizo y anda impresso, llamado Regimiento de Castos, en el Remedio veinte y tres . Por orden destos, la viuda fue encerrada en el monasterio de Santa María la Blanca, que es de mugeres recogidas, y a él le aconsejaron que fuesse a pedir el hábito a un monasterio de Hierónimos, que está fuera de la ciudad, donde por la boz que tenía se podía esperar que le recibirían. Mas, el prior y convento, sabido el caso, negándole el hábito, le remitieron al monasterio de Guadalupe, que es del mismo Orden, dándole cartas y vistiéndole de donado. Fue allá, dio las cartas y, entendido el caso, no fue recebido, mas aconsejáronle que se passasse a Portugal, que por ser a la sazón reino estraño, podría tener segura la vida. Hízole él assí, fue a Portugal, donde cayó en él tanta tristeza, acordándose de la viuda, que determinó bolver a Toledo. Entretanto que andava en esto el miserable homicida, después que el cuerpo del Muñoz estuvo encubierto cinco o seis días, por un rumor que andava en la vezindad del ruido que oyeron la noche en que le mató, y que avía faltado el Rodríguez de aquella casa, estando siempre cerrada, y un mal olor que salía della de cuerpo muerto, tuvo alguna sospecha el corregidor, y assí mandó decerrajar la casa, y halló el cuerpo truncado sin braços, y començada a cortar la pierna por el muslo. Vino a conocerse el malhechor y, inquiriendo sobre el caso, tuvo el corregidor noticia de la viuda y de su madre, y que estavan en las Arrecogidas, y siendo astutíssimo y sagaz, mandó llevar una tabla de pan, en limosna al monasterio, y fuesse dissimulado tras ella con todos sus alguaziles. Las religiosas /(259r)/ abrieron la puerta de su clausura para recebir el pan, estando acostumbradas a recebir del mismo corregidor y de otras personas devotas semejantes limosnas. Entróse tras el pan en la casa, y sacó de allí a la viuda y a su madre, y púsolas en la cárcel real, donde por su confession se entendió todo el caso, y la poca culpa que ellas tenían. Embió muchos oficiales y ministros de justicia, que le buscassen por todo el reino, y uno dellos llegó a una venta dentro de Castilla, a la raya de Portugal, y estando allí vido entrar al delincuente. Reconocióle y llegó a él diziendo que fuesse presso, y siendo el moço robusto y de muchas fuerças, y el otro, flaco y sin fuerças, se le rindió. Púsole esposas a las manos y trúxole a la cárcel de Toledo, donde confessó su delicto y le pagó, siendo arrastrado, ahorcado y acuarteado, y puesta la mano en el umbral de la casa donde cometió el delicto. Confessó que la viuda no tenía culpa, y suplicó al juez que no pagasse ella lo que él avía pecado, sino que se le diesse libertad. Otorgóselo, y assí salieron juntos de la cárcel, la madre y la hija libres para su casa, y él para la horca, mostrándose muy contrito y padeciendo la muerte con grande ánimo y paciencia. Obras son éstas del vicio desonesto y luxuria, y sería bien que el oírlo fuesse de provecho para escarmentar en cabeça agena y apartarse de caer en semejantes inconvenientes, con huir del vicio de pecado.

[16] En las guerras que los estados de Flandes levantaron, rebelándose muchos pueblos contra su natural y legítimo señor, el católico rey don Filipe, Segundo deste nombre, tratando de reduzir a su servicio los rebeldes la alteza del señor don Juan de Austria, su hermano, en el año de mil y quinientos y setenta y siete, supo que se juntavan algunos franceses de los herejes para venir en socorro del príncipe de Orange, Guilielmo Nassao, su cabeça, muro y defensa de los amotinados y rebeldes, y antes que car- gasse | más golpe de gente, embió a Octavio Gonzaga, general de la Cavallería, con siete compañías de gente española, a les cortar el hilo y assegurar aquellos passos. Llegaron a Berlamón, pueblo pequeño en los confines de Francia, donde hallaron alojados sesteando cuatrocientos dellos. Acometiéronlos con una tan súbita arma, que solos se salvaron que no fueron muertos o prisioneros los capitanes, y algunos otros de los principales. Uno destos capitanes, llamado el de la Puente, llegó con copia de soldados, que se le juntaron en esta retirada, a una aldea llamada Decorte, que está a vista de los estados de Flandes en Francia, y alojóse en ella a los diez y seis de deziembre deste año de mil y quinientos y setenta y siete. Y como es costumbre, tomó la más rica y bien labrada casa de un labrador, llamado Juan Miller. Tenía éste tres hijas, la una de las cuales se llamava María, y era muy hermosa donzella, de edad de diez y seis años. Désta se enamoró el capitán, viéndola que no sólo era hermosa, sino tan agradable y de buena condición, que en ninguna cosa entendía sino en servirle y regalarle. Habló el capitán con su padre, y díxole:
-Si vós, amigo, me quisiéssedes dar a vuestra hija María por muger, dígoos de verdad que no sólo ennobleceréis vuestro linaje, sino que ella será muy bien tratada de mí, y trocará el sayal desta aldea por la seda y brocado de mi tierra y ciudad.
El labrador, oyendo estas palabras, y entendiendo la malicia del capitán, respondió temblando:
-Señor capitán de la Puente, yo soy un pobre rústico villano, indigno de tanta honra como me ofrecéis, y vós, por el contrario, sois cavallero, bien nacido y de grande estado, por lo cual no os vendrá bien mi hija, antes la guardo para algún mi igual que me reconozca por suegro, y yo a él por hierno.
A estas palabras, encendido el capitán en cólera, le respondió:
-Villano ruin, negáisme lo que os pido y yo tanto amo; pues a vos os pesará dello.
Arrojóle una escudilla a la cabeça. /(259v)/ El pobre hombre se fue huyendo, dexando su hija en el aposento. La cual, queriendo irse tras él, los soldados, medio borrachos, le echaron la mano, y no sólo la forçó el capitán, sino el que más dellos quiso, y hartos de aquel abominable estrupo, la assentaron a la mesa, diziendo motes y donaires. La pobre moça, que desseava vengarse, dissimulava, hasta que llegó un caporal a hablar al capitán a la oreja, y buelta la cabeça para oírle, viendo María la oportunidad, asió de un cuchillo que junto a ella estava en la messa, y con él le dio una tan grande herida sobre el coraçón, que cayó luego tendido y muerto. Y huyendo de la tabla, llegó antes que los soldados a sus padres, y les contó el caso, rogándoles que se pusiessen en cobro. Y no eran bien idos cuando llegaron los soldados, y echando mano a la desdichada moça, | sin más processo ni alegación, la ataron a un árbol y la alcabuzearon, donde alegremente murió. Y no fue sin vengança, porque el padre, no pudiendo sufrir tan grande agravio, se quexó aquella noche a sus vezinos, que eran tres lugares comarcanos de más de mil y quinientos fuegos, los cuales, tocando a la arma, passaron a cuchillo a estos malhechores y a otros que estavan aloxados por aquel contorno. Dízelo el licenciado Pedro Cornejo, en el libro que hizo de la Civil Dissensión de Flandes. Refirióse algo desto en el Discurso de Castidad, por respeto de la donzella forçada y que vengó su fuerça; aora se ha dicho más largamente, por ocasión de la luxuria del capitán, y del pago que llevó por ella, en el Discurso presente, que trata desta materia. |

lunes, 22 de junio de 2009

Luxuria



[EJEMPLOS DE LAS SAGRADAS ESCRITURAS]


[1] El castigo general que hizo Dios | en todo el Mundo, ahogándole por agua en el Diluvio, fue ocasionado por el vicio de luxuria, pues dize la Divina Escritura en el capítulo sexto del Génesis que toda carne se dañó y desconcertó. Hasta la gente dedicada a Dios, que eran los hijos de Set, contra lo que Dios les tenía mandado, se casavan con las hijas descendientes de Caín, como fuessen hermosas y les pareciessen bien. Lo mismo fue en el castigo de las ciudades de Sodoma y Gomorra, con las demás. Dellas se dize en el Génesis , capítulo diez y ocho y diez y nueve, que el clamor de los pecados cometidos por los que en ellas vivían subía hasta las orejas de Dios. Y, baxando dos ángeles como para hazer la pesquisa y averiguar si correspondían las obras con las palabras y bozes, aposentándose en casa de Lot, los miserables sodomitas intentaron entrar por fuerça en la casa, para hazerla también a los ángeles, que estavan en figura de mancebos hermosíssimos en ella. Lo cual visto por ellos, aviendo sacado a Lot y a sus hijas con la muger, que después se convirtió en estatua de sal, y teniéndolos fuera de los términos de aquellas ciudades, llovió fuego sobre ellos, dexándolos hechos ceniza.

[2] Siquem, hijo del rey Emor, por amar a Dina, hija del Patriarca Jacob, y llevarla robada a su casa, vino a perder la vida, con todos los vezinos de aquella ciudad, quedando assolada y destruida, como parece en el capítulo treinta y cuatro del Génesis.

[3] Por este vicio de luxuria fue casi destruida la Tribu de Benjamín, que /(254r)/ solamente quedaron en ella seiscientos varones, y todos los demás, con las mugeres, fueron muertos por las otras tribus. La ocasión fue que, hospedándose una noche en la ciudad de Gabaa, que era de la Tribu de Benjamín, un levita con su muger, los vezinos della llegaron de tropel a una casa, donde estavan aposentados, y, a la traça de los sodomitas que quisieron usar mal de los ángeles que estavan en trage y figura humana en casa de Lot, ofreciéndoles él sus hijas porque no cometiessen pecado nefando, assí, aquí, porque el levita fuesse libre, ofrecióles su muger, a la cual trataron de tal suerte en aquella noche, que, venida la mañana, espiró. Tomó su cuerpo el levita y hízole doze partes, distribuyéndole por toda la tierra de Israel, con la relación de lo sucedido, y fue tan grande la ira de las onze tribus contra la de Benjamín por el caso tan feo que avían hecho, que, puestos contra ellos en armas, pidiéndoles los delincuentes de Gabaa para castigarlos, y no queriendo darlos, sino que se pusieron a los defender, los mataron a todos, sino a seiscientos hombres, con que después se reparó la Tribu, casando éstos con mugeres de las otras tribus, porque de su casta y linaje ninguna avía quedado. Los muertos fueron veinte y cinco mil, como parece en el capítulo diez y nueve y veinte del Libro de los Juezes.

[4] David, enlazado en el amor de Betsabé, cometió con ella adulterio, y después fue homicida, dando la muerte al más leal vassallo que tenía, que fue Urías. Y dízese en el Segundo Li- bro | de los Reyes , capítulo onze.

[5] Amón, hijo de David, hizo fuerça a Tamar, hermana de su hermano Absalón, y por ello murió después a puñaladas. Es del Segundo de los Reyes , capítulo treze.

[6] Absalón, hijo también de David, cometió detestable luxuria con las concubinas. Assí, a mugeres de menos nombre de su padre, y muy presto, passado este hecho, murió alanceado. Refiérese en el capítulo diez y seis y diez y ocho del Segundo de los Reyes.

[7] Salomón, assí mismo hijo de David, puso su amor en diversas mugeres idólatras, las cuales le depravaron su coraçón, y vino a idolatrar. Refiérese en el Tercero de los Reyes, capítulo onze.

[8] Dos ancianos pusieron sus ojos deshonestos en la honesta Susana, por donde, viéndose della menospreciados, le procuraron la muerte. Y se vido a punto de padecerla, si no despertara Dios la lengua de Daniel, que bolvió por ella y convenció a los viejos de su falsedad, por donde Susana quedó libre, y ellos, muertos. Es del capítulo treze de Daniel.

[9] Por ocasión del adulterio de Herodes y Herodías fue degollado San Juan Baptista, siendo verdadero mártir el que era santo antes que nacido, el que fue boz de Dios y más que Profeta. Es de San Marcos, capítulo sexto.

[10] El Hijo Pródigo, por vivir luxuriosamente, vino a guardar puercos y a padecer tanta hambre, que no se hartava de lo que los puercos comían. Refiérelo San Lucas, en el capítulo 16.

Lo dicho se colige de la Sagrada Escritura.

Anónimo, Flos Sanctorum

jueves, 9 de abril de 2009

L'évangile selon Ludolphe



"Dès que Jésus avec ses disciples eut débarqué, il rencontra deux possédés d'une fureur extrême qu'ils exerçaient sur eux-mêmes et sur les autre^ ; quoiqu'ils ne pussent faire plus que Dieu ne leur pesmettait, personne nosait passer par ce chemin-là (Matth. vm, 28). Tel est le but que les démons se proposent en nous attaquant, c'est de nous obstruer la route' de !a vie. Ils sortirent des sépulcres, où ils habitaient comme dans leur domicile. Les démons demeuraient dans les tombeaux, où les cadavres des Gentils étaient ensevelis, pour montrer qu'après le jugement ils auraient en leur pouvoir le corps de ceux dont ils avaient déjà les âmes. Quelquefois aussi, les démons font rester les possédés dans les tombeaux pour effrayer les vivants par les âmes de leurs morts, et aussi, parce que les démons se complaisent et se réjouissent dans les œuvres de mort qui sont les péchés. Lors même que ces possédés étaient garrottés et enchaînés, ils brisaient leurs liens et leurs fers par- la force diabolique qui les poussait dans le désert. A ces hommes ressemblent les mauvais religieux que les liens de l'obéissance et de leurs constitutions ne peuvent retenir dans leurs cloîtres ; car sortant de ces sépulcres où ils devraient être morts au monde, ils vont s'occuper d'affaires séculières ou inutiles ou mauvaises.

Les deux démoniaques, sentant la puissance divine, par un mouvement non pas d'humilité mais de crainte vive, se prosternèrent aux pieds de Jésus, et V adorèrent, en poussant des cris violents (Matth. vin, 29). Selon la remarque de saint Hilaire (Canon. 8 in Matth.), ce n'était pas une confession volontaire, mais un aveu arraché par la vertu de Celui dont ils redoutaient la présence. Ils disaient donc : Qu'y a-t-il entre vous et nous, Jésus, fils de Dieu? Comme s'ils disaient : Il n'y a rien de commun entre vous et nous ; vous êtes Dieu, nous sommes des démons ; vous êtes humble, nous sommes orgueilleux ; vous êtes venu pour sauver les hommes tandis que nous sommes venus pour les perdre. Aussi, l'Apôtre a dit (II Cor. vi, 15) : Quel accord peut-il y avoir entre Jésus-Christ et Déliai ou le démon? Aucun, assurément ; car tout ce que Jésus-Christ fait est bien et tout ce que fait le démon est mal. Satan avait dit précédemment sous forme dubitative : Si vous êtes le Fils de Dieu (Matth. iv, 3) ; instruit par les tourments qu'il endure, il dit maintenant d'une manière affirmative : Jésus, fils de Dieu : car le châtiment ouvre les yeux de ceux auxquels le péché les avait fermés. Toutefois, les démons ne connaissaient pas encore avec une certitude absolue que Jésus était Fils de Dieu ; mais ils le pensaient, d'après plusieurs conjectures qui ne leur laissaient pas une parfaite assurance. Par conséquent, comme le fait remarquer saint Augustin (de qusest. novi et veteris Testam.), si les démons s'écrient : Qu'y a -t-il entre vous et nous, Jésus Fils de Dieu ? il est probable qu'ils soup- çonnaient plutôt qu'ils ne connaissaient la divinité de Jésus- Christ ; car au témoignage de saint Paul, s'ils l'eussent connu, ils n'eussent jamais crucifié le Seigneur de la gloire (I Cor. n, 8). Ces deux démoniaques qui adorent et confessent le Seigneur par crainte, sont des figures de ceux qui servent Dieu par appréhension de l'enfer plutôt que par amour de la justice ; ils ont l'œil gauche tourné vers l'enfer ou vers leur avantage temporel plutôt que l'œil droit élevé vers le ciel et vers le bien immuable, et ils ne rendent point honneur à Dieu sans un motif d'intérêt.

Les démoniaques ajoutent : Vous êtes venu ici nous tourmenter avant le temps voulu (Matth. vin, 29;. Ils savaient qu'au jour du jugement ils doivent être condamnés et précipités dans l'abîme pour y être tourmentés ; mais ils se disaient déjà tourmentés, parce que, selon saint Jérôme (in cap. v Matth.), la présence du Sauveur fait le supplice des démons. D'après saint Chrysostôsie (Hom. 29 in Matth.), ils étaient flagellés et affligés d'une manière invisible et ils enduraient des douleurs atroces par la seule présence de Jésus-Christ. Ou bien encore, ils étaient tourmentés, parce qu'ils appréhendaient d'être chassés des corps, objets de leurs continuelles vexations ; car, d'après saint Jérôme (in en p. vin Matth.), c'est un grand supplice aux démons de ne pouvoir toujours faire souffrir les hommes qu'ils ne cessent point de haïr, et ils lâchent leurs victimes d'autant plus difficilement qu'ils les ont possédées plus longtemps. Que celui' donc qui a été blessé par le démon, se hâte de secouer son joug, parce que cet affranchissement est d'autant moins difficile que la sujétion est moins invétérée.

Et Jésus interrogea les démons sur leur nom ; ce n'est pas sans doute qu'il ne les connût point, mais il voulait par leur propre témoignage rendre leur multitude plus manifeste, afin que l'on crût mieux combien ils étaient nombreux dans ces deux hommes ; car, en faisant déclarer la grandeur du mal, il faisait par là même ressortir la puissance du Médecin. Ils lui répondirent : Légion est notre nom, parce que nous sommes plusieurs (Marc, v, 9). Or, on entend proprement par légion un nombre déterminé de soldats armés ; elle se compose de six mille six cent soixante-six hommes. Ainsi, les démons sont appelés Légion, parce qu'ils combattent en masse contre nous ; et que, s'ils ne peuvent nuire aux hommes dans leurs personnes, ils s'efforcent au moins de leur nuire dans leurs biens. Voilà pourquoi ils prièrent Jésus, s'il les chassait, de ne pas les expulser du pays, c'est-à-dire de la demeure des hommes, ou de ne pas les précipiter dans l'abîme, c'est-à-dire dans l'enfer (Luc. vni, 3.1); car l'enfer est le lieu destiné pour les démons. Cependant, il leur est permis de rester parmi les hommes jusqu'au jour du jugement, afin qu'en surmontant les tentations, les élus remportent sur eux une victoire plus glorieuse. Les démons supplièrent Jésus de les laisser passer dans des pourceaux, pour affliger les hommes au moins en quelque façon (Luc. vm, 32) ; car, toujours ils s'appliquent à leur inspirer de la tristesse, et se réjouissent de leur causer quelque perte. Mais, telle est la faiblesse des démons qu'ils ne peuvent rien sans la permission de Dieu. Si donc ils ne pouvaient nuire aux pourceaux sans permission, a plus forte raison aux hommes ciéés à l'image de Dieu. Nous devons par conséquent ne craindre que Dieu, et mépriser profondément ces êtres si dégradés qu'ils demandent à entrer clans des pourceaux"

Ludolphe le Chartreux