jueves, 26 de marzo de 2009

Les Foires de Paris



"Il n'y a guère qu'un siècle qu'on commença à y dresser des théâtres : ce sont les marionnettes qui ont le droit d'aînesse ; et le nom de Brioché, leur premier instituteur, sera mémorable à jamais en ce genre. Ensuite parurent les animaux sauvages. Les lions, les tigres, les ours, les léopards apprivoi» ses par de modernes Orphées, fournirent aux naturalistes dans différentes loges où ils étoient renfermés, de quoi examiner de plus près leur structure, leurs allures, leur génie, leurs mœurs ; les géans, les nains, les hermaphrodites succédèrent, et les hommes briguèrent l'avantage de figurer à leur tour en pareils lieux. Après eux vinrent les animaux familiers, comme les chiens, les chats, les singes exercés à différens tours d'adresse, pour tirer l'argent du peuple plus flatté de ces spectacles sensibles. La cupidité fit s'évertuer une infinité de talens ; elle attira même ceux des pays étrangers; delà les Joueurs de gobelets, les sauteurs et danseurs de corde ; les derniers enfin, formés en troupes jouèrent des pièces et profitèrent de la suppression de l'ancienne troupe des comédiens Italiens pour s'emparer de leur héritage, c'est-à-dire de leur répertoire. On sait qu'il ne consistoit qu'en cannevas qu'ils ajustèrent aux circonstances. Le public, qui regrettoit les Italiens, se porta en foule à la foire Saint-Laurent, où l'on commença cet essai. Les comédiens françois, dont la jalousie avoit fait expulser les maîtres, eurent beaucoup de peine à faire fermer la bouche à ces subalternes; enfin, les acteurs forains, réduits à ne représenter que des scènes muettes, se retournèrent du côté des chefs de l'académie royale de musique pour obtenir la permission d'exécuter de petits drames en vaudevilles mêlés de prose et accompagnés de danses et de ballets... "

Pidansat de Mairobert

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