lunes, 20 de septiembre de 2010

GRATTE-CULS




GRATTE-CULS

Gratte-Culs, Gratte-Culs, enfants de l'églantine,
Vous êtes délaissés dans votre lit désert ;
Vous êtes délaissés comme une noire épine,
Gratte-Culs, Gratte-Culs, sous votre bonnet vert.

Dis, quand tu fleurissais, ô ma blonde églantine,
Pensais-tu quelquefois à tes rouges enfants ?
Pensais-tu, pensais-tu, que sous ta noire épine,
Des Gratte-Culs viendraient poser leurs cous gluants ?

Gratte-Culs, Gratte-Culs, à la lèvre rougie,
Gratte-Culs, qui songez dans un rêve éternel,
Vous n'éprouvez jamais les chagrins de la vie,
Vous ne connaissez point l'amertume du sel.

Vous n'avez jamais vu, Gratte-Culs, la tristesse
Du pauvre qui n'a rien sous le bleu firmament ;
Vous êtes tous joyeux, sous la froide caresse,
Sous le drôle baiser que vous donne le vent.

Je voudrais, Gratte-Culs, pouvoir changer de vie,
Je voudrais, près de vous, me balancer, ainsi
Que se balance, en l'air, une pomme pourrie :
Je voudrais, près de vous, me divertir aussi.

En un mot, je voudrais, ô ma blonde églantine,
Être d'un Gratte-Cul le bec levé dans l'air ;
Si j'étais Gratte-Cul j'épouserais l'épine,
Et je me piquerais sur le poil de sa chair.

Si j'étais Gratte-Cul, je ferais bon ménage,
Mon épine serait le joyau de mon coeur;
Si j'étais Gratte-Cul, je tournerais la page,
Sans détourner les yeux du livre du bonheur.

Si j'étais Gratte-Cul, ma maîtresse chérie,
Si j'étais Gratte-Cul, quel bonheur pour tous deux
Tu serais Gratte-Cul, ô ma petite amie,
Gratte-Cul, Gratte-Cul, que nous serions joyeux!


Dorabel

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