jueves, 30 de septiembre de 2010

La mouche au bain




La mouche au bain

L`homme dans sa baignoire a l`air de somnoler.
Un polard magnifique émerge de l`eau tiède
Et sur le champignon qu`exhausse un cippe raide
Le méat souriant rêve d`éjaculer.

Il est las, à la fin, de foutre et d`enculer,
De se faire écrémer le canal de l`urètre,
De rapprocher l`amas des tétons qu`il pénètre
De s`ériger toujours pour se mieux affaler...

Sur le mur une mouche énorme se promène.
L`homme l`attrape au vol, ampute l`animal
D`une aile, et sur l`îlot virant la pose à peine.

La bestiole affolée explore son domaine
En tous ses sens -et plongeant parfois dans le canal-
En mille tours s`agrippe, saute et se démène,

Jusqu`à ce qu`au plafond l`envoie un jet final

Anonyme 1931

martes, 28 de septiembre de 2010

Je ne m`aime pas



Mon nom : Marcel. Je ne m’aime pas. Une fusée filait
en l’air pour devenir « une belle bleue », puis rien : c’est
moi. Fusée ratée, ma tâche dans la vie se résume à additionner
des chiffres. Entendons-nous. Je les additionne
d’une certaine manière : par colonnes, d’abord de haut en
bas, ensuite de gauche à droite, avec cette obligation que
mon total soit le même dans les deux sens. Sinon, je
recommence.

Ce n’est déjà pas si facile. Ainsi pour mon âge, si j’en
fais le compte de haut en bas, je veux dire comme tout le
monde, j’arrive à vingt-cinq ans. Mais si je pense à
certains faits, me voici à cinquante. Du moins, j’estime en
arriver à cinquante et alors c’est tout comme.
Vingt-cinq ou cinquante, je suis à l’hôpital, dans un de
ces isoloirs que l’on a l’obligeance d’appeler : un chalet.
Dire qu’à l’école, je ne comprenais pas ce que c’était
qu’un euphémisme ! Il y a peu d’heures, je gonflais mes
muscles pour détendre certains liens qui me sanglaient de
partout. Une camisole de force, oui. On m’en a débarrassé.
Elle attend sur une chaise, prête car on ne sait
jamais. Mon voisin de chalet est là aussi, oh ! par amitié
je n’en doute pas, mais également, si je m’en rapporte à
certains regards, parce qu’on ne sait jamais.

C’est lui qui m’a passé des cahiers, un crayon :
– Écris, Marcel. Cela te soulagera. Tu verras clair en toi.

Écrire ! Écrire quoi ? Parmi d’autres choses, j’en
abhorre deux : les clins d’oeil et, je m’en expliquerai bientôt,
certain mot. Ce mot, je vais l’écrire tout de suite :
NIAISERIE. Il m’est arrivé de décider un acte, mais un de
ces actes que l’on considère comme essentiels, et de le
voir tomber en morceaux, uniquement parce qu’ayant
ouvert un livre, NIAISERIE me sautait aux yeux, comme un
jugement et un sarcasme. Ce mot d’ailleurs m’obsède. Je
le vois imprimé, en lettres de plaques de rue, à tous les
coins de ma vie. Rien de fort, rien de grand, jamais la
belle bleue ! Raconter cela ?… Il est vrai qu’en se plaçant
à certains points de vue…

Alors écrire, soit. Mais pour qui ? Pas pour mes amis.
Je n’en ai plus, je n’en veux plus. Pour mes parents ? Je suis
bourré de secrets que je confierais à n’importe qui, sauf
précisément à mes parents. Pour les médecins ? Hum ! À
force d’en voir, ces Messieurs savent une fois pour toutes
ce qu’est la vérité : qu’elle est un bras, une glande, un
ulcère et pour le reste une bulle en l’air vers laquelle
chacun souffle une autre bulle. Écrire pour eux ! Je
deviendrais un cas.

Alors, si tout simplement j’écrivais pour n’importe
qui ? Ou pour moi. Comme en promenade quand on a
perdu sa canne, revenir en arrière, fouiller les buissons et,
de niaiseries en niaiseries, refaire ses pas, chercher.
Finissons-en d’abord avec la question qui m’a conduit
ici. Je ne suis pas fou. Les vrais fous qui sont ici, ragent et
se démènent en hurlant : « Je ne suis pas fou ! Je ne suis
pas fou ! » Moi, je le dis, je l’écris avec calme. Cette
phrase, si je ne me retenais, je l’écrirais mille fois, sur mes
murs, dans mes cahiers, et jusqu’à la dernière, ma main
resterait calme. Ce serait à tenter. Bien entendu, il y a
certaines choses. On n’a pas eu tort de m’envoyer ici.
Maman y a passé. Elle s’en est tirée. Pourquoi ne m’en
tirerais-je pas ?

Je me souviens d’un film. Dans la caverne du nain, le
jeune Siegfried s’est forgé une épée. Il la trouve belle, la
tend devant lui, jette en l’air une plume, la reçoit sur le
tranchant, et la plume continue de tomber, coupée tout
bonnement en deux. J’ai réfléchi à cette plume. Certains
esprits n’ont pas de fil. L’idée tombe dessus et s’accroche
bêtement, flocon de neige sur une branche. Sur d’autres,
l’idée se divise. Une idée tombait, en voici deux. Papa me
le reprochait à sa façon :

– Tu coupes les cheveux en quatre.

Plumes en deux, cheveux en quatre, on pense double,
on souffre en plus fin, même pour des niaiseries. Mais
est-on fou ?


André Baillon

ps à lire de préférence en écoutant un bon cru de la coldwave tel que
fall of saigon

lunes, 27 de septiembre de 2010

Ode à l`aimée



Madame, vous aviez le cul bougrement sale,
Ce matin d'avril plein de fleurs

Je fus pris au gosier d'une odeur colossale
De foutre et de grelots en pleurs

Sur votre ventre épais, aux bourrelets énormes,
Les poils frisaient, poudrés à blanc,

Et sur votre sternum, deux mamelles informes,
Hideuses, pendaient en tremblant

Les lèvres du vagin sortaient noires, lippues,
Pleines d'un fromage puant,

Et c'est en cet endroit de vos cuisses trapues
Que j'ai mis mon sperme gluant

C'est là que j'ai jeté l'éternelle semence,
Le germe divin et sacré

Je fus pris ce jour-là d'une étrange démence,
Et par votre odeur attiré.

Vous sentiez si mauvais Vous sentiez la charogne,
La pourriture et le fumier

Et dans cet antre impur j'osai mettre ma trogne,
Sans crainte d'être le premier

Je vous bouffai le cul ô délices impures!
0 mes rêves réalisés

Je couvris votre ventre et toutes vos ordures
De mes plus sonores baisers

Je me vautrai longtemps dans toute cette fange
Cela puait C'était si doux

Et quand je m'éveillai de cette ivresse étrange,
J'étais encore à vos genoux

Et j'y restai longtemps, et j'y serais encore,
Si vous ne m'aviez pas chassé.

J'avais ainsi joui jusqu'à la blonde aurore,

Repu, mais non encore lassé.

Et quand les fleurs d'Avril, entr'ouvrant leurs corolles,
Versaient d'Ineffables senteurs,

Vous vous élargissiez, et vos deux fesses molles
Nous prodiguaient leurs puanteurs.

Et comme au nid soyeux naît la chanson divine,
Avec la nouvelle saison,

De même en votre cul les chancres, la vermine,
Grouillaient en pleine floraison.



Pièce inédite
Anthologie hospitalière et latinesque : recueil de chansons de salle de garde anciennes et nouvelles, entre-lardées de chansons du Quartier latin.

lunes, 20 de septiembre de 2010

GRATTE-CULS




GRATTE-CULS

Gratte-Culs, Gratte-Culs, enfants de l'églantine,
Vous êtes délaissés dans votre lit désert ;
Vous êtes délaissés comme une noire épine,
Gratte-Culs, Gratte-Culs, sous votre bonnet vert.

Dis, quand tu fleurissais, ô ma blonde églantine,
Pensais-tu quelquefois à tes rouges enfants ?
Pensais-tu, pensais-tu, que sous ta noire épine,
Des Gratte-Culs viendraient poser leurs cous gluants ?

Gratte-Culs, Gratte-Culs, à la lèvre rougie,
Gratte-Culs, qui songez dans un rêve éternel,
Vous n'éprouvez jamais les chagrins de la vie,
Vous ne connaissez point l'amertume du sel.

Vous n'avez jamais vu, Gratte-Culs, la tristesse
Du pauvre qui n'a rien sous le bleu firmament ;
Vous êtes tous joyeux, sous la froide caresse,
Sous le drôle baiser que vous donne le vent.

Je voudrais, Gratte-Culs, pouvoir changer de vie,
Je voudrais, près de vous, me balancer, ainsi
Que se balance, en l'air, une pomme pourrie :
Je voudrais, près de vous, me divertir aussi.

En un mot, je voudrais, ô ma blonde églantine,
Être d'un Gratte-Cul le bec levé dans l'air ;
Si j'étais Gratte-Cul j'épouserais l'épine,
Et je me piquerais sur le poil de sa chair.

Si j'étais Gratte-Cul, je ferais bon ménage,
Mon épine serait le joyau de mon coeur;
Si j'étais Gratte-Cul, je tournerais la page,
Sans détourner les yeux du livre du bonheur.

Si j'étais Gratte-Cul, ma maîtresse chérie,
Si j'étais Gratte-Cul, quel bonheur pour tous deux
Tu serais Gratte-Cul, ô ma petite amie,
Gratte-Cul, Gratte-Cul, que nous serions joyeux!


Dorabel

jueves, 16 de septiembre de 2010

Minuscules souveraines



"Mais quel bourdonnement a frappé mes oreilles ?
Ah ! je les reconnois mes aimables abeilles.
Cent fois on a chanté ce peuple industrieux;
Mais comment sans transport voir ces filles des cieux ?
Quel art bâtit leurs murs, quel travail peut suffire
A ces trésors de miel , à ces amas de cire ?
Chacun voit par ses yeux leur police, leurs lois.
L'un lui donne une reine, et les autres des rois.
L'instituteur fameux du conquérant du monde
Voulut que sans époux l'abeille (ni féconde,
Et de sa chasteté Reaumur, moins jaloux,
Prostitua leur reine à de nombreux époux :
Chacun l'aime à son tour; leur auguste maîtresse
Entre tous ces rivaux partage sa tendresse ,
Et les adorateurs qu'enferme son sérail ,
Voués à ce doux Soin, sont exempts de travail.
Mais du miel tous les ans ces artisans habiles ,
Massacrant ces époux devenus inutiles.
En dépeuplent la ruche ; enfin juillet pour eux
De notre affreux septembre est le retour affreux :
Ainsi l'erreur crédule explicoit le mystère.
Enfin, de leur hymen savant dépositaire.
L'aveugle Huber l'a vu par les regards d'autrui.
Et sur ce grand problème un nouveau jour a lui.
La reine, nous dit-il, au jour de l'hyménée
Sort, de ses nouveaux feux inquiète, étonnée.
Aux portes du palais long-temps hésite encor ;
Enfin son aile s'ouvre , elle a pris son essor.
Et , loin des yeux mortels, mystérieuse amante.
Emporte dans les airs l'ardeur qui la tourmente :
Son amant l'observoit , et , plein des mêmes feux ,
Il part , vole, l'atteint , et jouit dans les cieux :
Elle s'élança vierge , elle descend féconde.
Combien d'autres secrets cache une nuit profonde !
Je ne vous dirai point leurs combats éclatants,
Si la mort est donnée à l'un des combattants.
Si ce peuple est régi par une seule reine,
S'il peut d'un ver commun créer sa souveraine;
Si leur cité contient trois peuples à-la-fois,
Epoux , reine , ouvrière , hôtes des mêmes toits ;
D'autres décideront : mais leur noble industrie,
Mais les hardis calculs de leur géométrie,
Leurs fonds pyramidaux savamment compassés,
En six angles égaux leurs bâtiments tracés,
Celte forme élégante autant que régulière,
Qui ménage l'espace autant que la matière;
Cette reine étonnante en sa fécondité,
Qui seule tous les ans fait sa postérité,
Et les profonds respects de son peuple qui l'aime.
Sont toujours un prodige et non pas un problème :
Aussi de nos savants le regard curieux
Souvent pour une ruche abandonne les cieux.
Les Geer, les Reaumur ont décrit ses merveilles.
Et le chantre d'Auguste a chanté les abeilles.

(...)

Souvent aussi l'instinct varie avec les lieux.
Comparez ces fourmis, moins dignes de nos yeux,
Méconnoissant les arts de la paix , de la guerre ,
Durant l'hiver entier sommeillant sous la terre ,
Mais qui rôdent sans cesse, et d'un amas de grains
Remplissent à l'envi leurs greniers souterrains,
A ces nobles fourmis dont se vante l'Afrique,
En trois classes rangeant leur sage république ;
Peuple heureux d'ouvriers , de nobles , de soldats.
Que de grands monuments dans leurs petits états !
De leurs toits, dont dix pieds nous donnent la mesure,
Les yeux aiment à voir la ferme architecture ;
Sur leur cône aplati le buffle quelquefois
Guette, pour l'éviter, le fier tyran des bois.
Au-dedans quelle heureuse et savante industrie
De leurs compartiments règle la symétrie,
Aligne leur cité, dessine leurs maisons;
Leurs escaliers tournants et leurs solides pouls.
Qui par-tout présentant de faciles passages,
Pour alléger leur peine, abrégeai leurs voyages !
Au centre, tout entière à sa postérité,
Et mêlant la grandeur à la captivité.
Leur noble souveraine en une paix profonde
Ne quitte point sa couche incessamment féconde.
Et par son ventre énorme et son énorme poids
Surpasse ses sujets un million de fois.
Quatre-vingt mille enfants la counoissent pour mère ,
Au fond de son palais, auguste sanctuaire.
Des serviteurs , choisis entre tous ses sujets ,
Dans sa chambre royale ont seuls libre accès.
Leur foule emplit ses murs, et par une humble porte,
Déposent en leur lieu les œufs qu'elle transporte.
L'ordre règne par-tout: épars de tout côté
Leurs riches magasins entourent la cité ;
Ailleurs sont élevés les enfants de la reine ;
La cour habite enfin près de sa souveraine ;
Le voyageur de loin découvrant leurs travaux
D'une heureuse peuplade a cru voir les hameaux.
O Nil ! ne vante plus ces niasses colossales ,
Des sommets abyssins orgueilleuses rivales;
L'insecte constructeur est plus grand à mes yeux
Que l'homme amoncelant ces rocs audacieux ;
Et quand une fourmi bâtit des pyramides,
Nos arts semblent bornés et nos travaux timides.


J. Delille

domingo, 12 de septiembre de 2010

Bouquet Libertin



« J’arrivai chez Rozette qui commençait à s’impatienter de mon délai. Elle me reçut avec empressement ; soit qu’elle eût pris de l’amitié pour moi, soit que ma libéralité lui eût plu, elle se préparait avec une généreuse reconnaissance. Elle m’obligea de mettre la robe de chambre pour me sentir plus à mon aise, étant dans le pays de la liberté. Elle s’était coiffée de nuit ; et sa garniture de dentelles, en pressant ses joues faisait un office qui lui donnait de belles couleurs. Un mouchoir politique couvrait sa gorge ; mais il était placé d’un air qui demandait qu’on ne le laissât pas à sa place. Elle n’avait qu’un corset de taffetas blanc et un jupon de la même étoffe et de pareille couleur ; sa robe aussi de taffetas bleu flottait au souffle des zéphyrs.

Le souper n’était pas encore prêt. Nous entrâmes dans sa chambre. Les rideaux du lit étaient fermés et les bougies placées sur la toilette, de sorte que la lumière ne réfléchissait pas sur toute la chambre. Nous passâmes vers le côté obscur. Je me jetai sur un fauteuil ; et la tenant entre mes bras, je lui tenais les discours les plus tendres. Elle y répondait par de petits baisers et par des caresses délicates : ainsi peint-on les colombes de Vénus.

- Tu veux donc, dit-elle après quelques instants de recueillement, que je te donne du plaisir, petit libertin !

- N’allez pas faire venir Mlle de Noirville, lui répliquai-je.

- Non, non, ajouta-t-elle, ce n’est plus le temps, j’ai eu mes raisons pour le faire, d’autres circonstances exigent d’autres soins.

En discourant ainsi, et en badinant toujours, nous gagnâmes le lit ; je l’y poussai délicatement en la serrant dans mes bras.

- Approchez ces deux chaises, dit-elle, puisque vous le voulez absolument.

J’obéis ; elle mit ses deux jambes dessus, l’une d’un côté, l’autre de l’autre, et sans sortir de la modestie, sinon par la situation, elle m’agaça de mille figures.

Mes mains ardentes écartaient déjà le voile qui…

- Tout doucement, beau Conseiller, dit-elle, donnez-moi ces mains-là, je les placerai moi-même.

Elle les mit sur deux pommes d’albâtre, avec défense d’en sortir sans permission. Elle voulut bien elle-même arranger le bouquet que je destinais pour son sein. Elle m’encouragea alors avec un signal dont vous vous doutez ; je croyais qu’elle agissait de bonne foi. En conséquence, je me donnais une peine très sincère pour parvenir à mes fins ; elle faisait sembler de l’aider : la simplicité était chez moi, et la malice dans toute sa conduite.

Fatigué, je la nommais cruelle, barbare. Nouveau Tantale, le fruit et l’onde fuyaient à mon approche.

- Cruelle ! barbare ! reprenait-elle, vous serez puni tout-à-l’heure. Alors elle se saisit du bouquet que je lui destinais : puisque l’on m’insulte, continua-t-elle, en prison tout de suite ! Effectivement elle l’y conduisit ; mais je ne sais si ce fut de chagrin, ou par quelque autre motif, le prisonnier, à peine entré, se mit à pleurer entre les deux guichets. »


Godard d`Aucourt

sábado, 11 de septiembre de 2010

Poétique de la puberté




"Toutefois les petites filles ne démêlent pas bien encore le sentiment de la pudeur de leur sexe; et quoiqu'elles sachent engager déjà par d'attrayants refus, quoiqu'elles aient de petits secrets, qu'elles déguisent quelquefois leur sentiments sous de doux mensonges, elles exercent un petit babil naïf et charmant, empreint de la candeur de leur âge. Elles ne masquent guère encore leur amour ou leur aversion, mais sans avoir pourtant cette franche rudesse avec laquelle s'expliquent les jeunes garçons. Elles prennent toujours quelque léger détour, elles s'étudient à la grâce; et, comme si la nature, en les créant faibles, leur révélait le secret talent d'en profiter en intéressant davantage , elles savent désarmer la colère par la prière et les pleurs ; elles tirent toutes les ressources de leur infériorité même.

C'est pour cette faiblesse que le père prend d'ordinaire plus de soin encore de sa fille que de son fils ; mais plusieurs mères, au contraire, trouvent dans leur fille de quinze ans bien plus de défauts qu'à leur fils devenu pubère; elles voient en elle une rivale d'autant plus redoutable que leurs attraits baissent tandis que d'autres éclatent à l'aurore du bel âge. Les petites filles ne sont pas encore rivales entre elles ; on les voit se caresser tendrement et avec toute la pudeur de l'innocence, même devant les hommes. Peut être déjà cherchent-elles à aiguiser ainsi notre convoitise; car, devenues nubiles, elles entrent en concurrence de rivalité, et leurs amitiés mutuelles ne sont plus que des trêves ; leur froide politesse, leur contrainte entre elles, décèlent assez ces ardentes et secrètes jalousies dont les plus belles deviennent surtout les victimes. C'est que l'amour fait toute la destinée de la femme.

A mesure que la jeune fille grandit et que son organisation se développe, son caractère devient plus modeste ; comme si elle prévoyait les conséquences de ses attachements , elle se retire et recule d'effroi, pour ainsi dire, à la vue de la carrière de la vie, où l'ardent jeune homme se précipite au contraire avec toute la fougue de son tempérament. Telle est, à bien considérer, l'époque la plus orageuse de la vie des femmes, celle où leur sensibilité est le plus étrangement tourmentée en sens contraire ; c'est l'époque qui précède et accompagne le développement de la puberté.

Dès l'âge de douze ans environ dans nos climats, la jeune fille la mieux élevée n'a plus cette gaîté folâtre et insouciante de son enfance, ou du moins elle la perd involontairement par instants (i). Naguère, vive et légère, elle dansait avec ses douces compagnes; maintenant, rêveuse , assise à son ouvrage, il échappe à ses doigts. Elle cherche le repos de la solitude; devenue languissante et décolorée, elle sent des caprices, des inégalités d'humeur inconnues ; elle surprend des larmes involontaires qui roulent dans ses yeux; parfois elle soupire; elle veut et ne veut pas; sans objet fixe, sans désir assuré, elle s'ignore elle-même. Voyez-la calme, puis agitée, tour à tour rougir et pâlir; elle brûle, elle est glacée; et nourrit en son ame un sentiment qu'elle ne connaît pas encore, qu'elle se déguise, qu'elle craint de s'avouer. Étrange destin! haine, dégoût de l'existence au milieu même du bonheur domestique ! De quels transports secrets n'est-elle donc pas la maîtresse ? Pourquoi voudrait-elle dérober sa honte à sa propre fierté, et ensevelir éternellement les mystères de son cœur dans le silence des forêts ? Avant d'accepter des chaînes, elle se croit humiliée d'en recevoir un jour.

C'est un admirable instinct de la nature, d'offrir les premières affections de l'amour sous les traits d'une apparente aversion, d'éloigner d'abord les sexes pour les réunir ensuite avec plus d`impétuosité. La jeune fille fuit afin d`être poursuivie; et si le jeune homme se retire, elle revient à lui' elle semble détester ce qu`elle aime, et vouloir aimer ce qu`elle hait. Plus elle se rejette en un sens opposé à son penchant, plus elle en dévoile la véhémence. Elle n`aime jamais mieux que quand elle affecte de haïr, et celui qu`elle repousse le plus est celui qu`elle redoute davantage. En effet, l`amour s`éteint lorsqu`il est trop facile; les obstacles de la pudeur l`enflamment. Cette disposition était nécessaire pour le maintien de l'espèce humaine; car l'homme ne pouvant engendrer que dans certains moments , mais la femme pouvant être prête à toute heure , il fallait que le premier sollicitât , que la seconde semblât refuser pour stimuler davantage les désirs ; la pudeur étant l'économie de la beauté , elle ajoute à son prix.

Si , par un arrangement contraire , la femme eût recherché , et si l'homme n'eût pu refuser (ne fût-ce que par amour propre ) , il aurait été bientôt épuisé , détruit , et le genre humain eût succombé par les moyens mêmes destinés à le perpétuer. Chez les animaux , la femelle semble aussi ne se soumettre qu'à regret aux mâles, surtout parmi les espèces polygames , afin d'animer davantage^ l'ardeur de l'autre sexe. Dans l'espèce du chat, du lion , du tigre , c'est bien la femelle qui recherche; mais le mâle ne répondant pas toujours à ses désirs , les rapports sexuels restent les mêmes que dans l'espèce humaine , quoique dans un ordre inverse.

Les changements opérés dans le moral des filles à l'époque de la puberté ne sont ainsi que le contre-coup de ceux qui naissent dans là constitution physique. Chez l'enfant , les facultés vitales, toutes employées à l`accroissement général , sont réparties surtout dans l'appareil nutritif, les systèmes cellulaire et lymphatique absorbant. Cette direction vitale change à l'âge de la puberté ; les efforts delà vie se portent sur le système glanduleux et spécialement sur les organes sexuels. Ce nouveau mode d'impulsion vitale s'exécute par des ondulations nerveuses qui semblent errer d'abord dans toute l'économie animale , et qui cherchent à se fixer dans un centre de ralliement. De là viennent ces fréquentes aberrations de l'esprit, ces singularités de caractère , ces secousses si remarquables à cette époque chez les jeunes filles.

Les forces sensitives , transportées aux parties génitales , réveillent celles-ci de leur long assoupissement et les font rapidement épanouir. On ressent alors une pesanteur aux lombes, un engourdissement général; un trouble confus circule dans tout le corps; les mamelles se gonflent, sont d'abord dures et acerbes , le pubis s'ombrage de poils , les nymphes deviennent rouges , très sensibles , le clitoris se prononce , la membrane de l'hymen se distend ; le canal du vagin , qui se rétrécit quelquefois par le gonflement des organes cîrconvoisins , devient susceptible de dilatation , et acquiert une vive sensibilité par l'orgasme vénérien. Enfin, l`utérus recevant une activité remarquable , le sang y afflue , y détermine une pléthore particulière qui se dégorge chaque mois , quoique avec difficulté d'abord. Ainsi les organes sexuels , qui , pendant l'enfance , restaient dans un minimum de vie , en reçoivent un maximum à la puberté , entrent souvent en un état de réveil , d'érection , de prurit ou d'orgasme. Ils n'existent plus en second ordre ; au * contraire , ils dominent bientôt sur toute l'économie animale , ils changent le timbre de la voix, ils développent les poils aux aisselles , au pubis ; ils font fleurir et briller tous les charmes d'une jeune beauté ; les glandes mammaires en acquièrent un volume plus considérable , le mamelon grossit et rougit, prend une sensibilité assez vive qui sympathise avec les organes utérins.

En général , les sens se perfectionnent , les membres se moulent et se forment; les muscles de la glotte reçoivent un accroissement et un ton particulier qui impriment de la force et de l'éclat à la parole. Aussi les jeunes filles aiment le chant et s'exercent à déployer les agréments de leur voix ; ce n'est pas un médiocre indice de l'état des organes utérins , et l'on voit également parmi les oiseaux que plus ils chantent avec ardeur , plus ils sont transportés d'amour. "


VIREY

viernes, 10 de septiembre de 2010

Prolifération posthume des corps sacrés



Abdon et Sennen. —Martyrs du troisième siècle. Leurs corps sont à la fois à Rome, à Florence, à Saint-Médard de Soissons et dans une chapelle d'Ar-
les-sur-Tech (Pyrénées-Orientales). Soit, 8 corps pour eux deux.

Abel. — On montre son tombeau à seize milles de Damas, en Palestine. Il mesure près de vingt mètres de long.

Abraham.— Quelques os à l'église de Ste-Marie-sùr-Minerve, à Rome. La table du marbre du sacrifice d'Isaac est à l'église St-Jacques-Scossa-Cavalti, à Rome.

Achillée et Nérée. — Saints dont on célèbre la fête le 12 mai. Ils étaient eunuques. Ils ont laissé cinq têtes chacun. La première paire est à Rome, dans l'église de leur nom ; la seconde, à Garra en Espagne ; la troisième, dans une église d'Osma ; la quatrième, à Ariano, dans le royaume do Naples, et la cinquième, àAlino,dans la Terrc-de-Labour (Italie).
— Rome et Garra possèdent 4 corps de ces 2 saints.
— D'autres reliques sont à Venise, Boulogne et Douai.

Adalbert. — Saint évoque du dixième siècle.Un corps à Varsovie, en Pologne ; un corps, à Prague, en Bohême.

Adam. — Sa tête est enfouie, dit-on, au fond d'un trou au-dessous du Calvaire, à Jérusalem ; une chapelle a été bâtie en cet honneur.

On montre, au Pic d'Adam (Ho Ceylan), une pierre sur laquelle se trouve l'empreinte du pied d'Adam ; celte empreinte, très-bien gravée, mesure plus d'un
mètre de long.

Adrien.— Martyr qui a été brûlé vif. Néanmoins, son corps se trouve : 1° à Rome; 2* àGand ; 3* à Marseille.

Agathe. — Vierge et martyre de Catane. Le corps tout entier est conservé à Catane. — Néanmoins, Palermo possède un bras de la sainte ; Douai, un autre bras. Les deux mamelles sont à Ia fois à Catane et à Rome, dans l'église de Salnt-Etienne-le-Rond. Autre mamelle à Paris, église de Saint-Merri ; idem, à Siponto; idem, à Capoue.

Agnès — Corps entiers: 1' à Romo ; 2* à Manreza, en Catalogne ; 3' à Utrecht. Quatrième tête à Rouen. Divers ossements à Anvers, Bruxelles et Cologne.

Agnès de Monte-Palelano. — Son corps est à Gênes, ainsi qu'une bouteille de sa sueur.

Albati — Trois corps : au monastère de Saint-Albans (Angleterre), à Rome et à Cologne.

Albert. — Evêque de Prague. — Deux corps, l'un en Pologne, l'autre à Rome.

Aldegonde. — Patronne de la ville de Maubeuge. — Plusieurs églises possèdent le voile que le Saint-Esprit lui mit sur sa tête avec son bec le jour où elle fit voeu do virginité.

Alexis — Il a été reconnu que ce saint n'avait jamais existé. Néanmoins, son corps est à Rome, dans l'église qui a été placée sous son invocation.

Alphonse. — On montre à Oviedo, dans les Asturies (Espagne), une chasuble quo la Sainle-Vierge a apportée du ciel à ce saint évêque.

Amable. — On garde à Riom une dent de ce saint; elle guérit, dit-on, les morsures de vipères.

Amant — Evêque de Rodez. — Deux tètes ; une à Rodez et l'autre à l'église Saint-Pierre de Rome.

Ambroise de Sienne — On conserve à Sienne, au monastère de Saint-Ambroise, du sang de ce bienheureux mêlé à des ordures. Cette mixture a la
spécialité de guérir les hémorrhoïdes.

André. — L'un des douze apôtres. — Corps entiers : 1 'à Constantinople ; 2* à Amalfi (Italie), 3* à Toulouse ; 4* en Russie ; 5* au monastère d'Arakil-
Yauc, en Arménie. — Sixième tête à Saint-Pierre de Rome ; onzième bras, à Reims; douzième bras, à Avranches ; treizième bras, à l'abbaye de la Chaise-
Dieu, en Auvergne; quatorzième bras, à Ycrgy, en Bourgogne ; quinzième bras, à Notre-Dame de Paris; seizième bras, à l'hôpital du Saint-Esprit, à Rome;
dix-septième bras, à l'église de Saint-Sébastien, à Rome. — A Aix en Provenco et dans beaucoup d'autres villes, on montre des genoux, des pieds, des
épaules, des côtes, des doigts, etc., do ce saint.
Son peigne est à Notre-Dame do l'Ile-sur-Lyon. — A Arnolfi, on vend des flacons contenant une huile qui suinte des pieds du précieux corps.


Animaux. — A Vérone (Italie), l'église de Notre-Dame des Orgues possède le cadavre de l'âne qui a servi à Jésus-Christ lors de son entrée à Jérusalem.
La queue de ce même âne est à Gênes. — Le trésor de Saint-Jean de Latran, à Rome, conserve de méme la queue de l'âne de Balaam.— A Constance, on
garde une araignée qui tomba dans le calice de saint Conrad, pendant qu il disait la messe. —Au monas- tère de Corbio, en Weslphalie, c'est la peau d'un
chien qui suivait la messe et faisait maigre volontai- rement tous les vendredis. — A l'abbaye du Mont- Saint-Michel, une épée et un bouclier dont l'archan-
ge Michel s'est servi, disent les religieux, pour tuer un dragon. — A Rome, église de Sainle-Maric-Libératrice, les écailles d'un dragon terrassé par saint
Sylvestre. — En Angleterre, plusieurs églises possèdent la bride du mulet de saint Thomas de Cantorbéry. — A Ravenne, dans l'église des Théatins, on
fait vénérer spécialement uno fenêtre par laquelle le Saint-Esprit est entré sous la forme du pigeon traditionnel. — A Rome et à San-Salvador (Espagne),
sont des restes d'un poisson que saint Pierre a donné à manger au Christ après la résurrection. —A Quimper, une fontaine dans laquelle saint Corentin
péchait chaque jour un poisson pour sa nourriture ; il en mangeait une moitié, remettait l'autre moitié dans la fontaine, et le poisson était toujours entier.
— A Lodève, relique d'une souris qui avait mangé des hosties consacrées.

Anne. — Mère de la Sainte-Vierge. Deux corps entiers et huit têtes. Premier corps, à Apt (Vaucluse); second corps, à NotroDarno de l'Ilc-sur-Lyon ; troi-
sième tête, à Trêves; riuatrième tête, à Duren, diocèse de Cologne ; cinquième tête à Sainte-Anne en Thuringe; sixième tête, à Bologne en Italie; septiè-
me tête, à l'abbaye d'Or camp, près de Noyon ; huitième tête, à Chartres. — Cinquième bras, à Rome, dans l'église Saint-Paul, au chemin d'Ostie ; sixième
bras, à Nuremberg. — Divers ossements à Rouen,Cologne, Annabere (Haute-Saxe ), etc. La maison de Sainte-Anne se montre encore à Jé-
rusalem, après dix-neuf cents ans

Antbert. — Archevêque de Rouen. Deux corps: l'un à Gand, l'autre à Abbeville.

Antoine. —Celui du cochon.Cinq corps entiers: 1° à Constantinople ; 2° à Arles-sur-Rhône ; 3° à Vienne; 4'à Novogorod en Russie ; 5° aux pénitents-
gris de Saint-Antoine, banlieue de Marseille. — Genoux, à Bourg, à Maçon, à Dijon, à Chalon-sur-Saône, à Albi (monastère* des Augustins), à Ouroux (SaOne-
et-Loire). — Autres reliques, à Besançon, à Rome, à Paris, à Genève (un bras), etc.

Antoine de Padoue. — Un corps entier à Padoue. Troisième bras, à Lisbonne ; quatrième bras, à Venise.

Apolline. — Son corps a été réduit en cendres par les persécuteurs. Néanmoins douze églises possèdent de ses reliques ; il y en, a en outre, à
Paris, a Naples et à Madrid. — Le pape Pie VI ayant ordonné de réunir toutes les dents que l`on donnait à vénérer dans différentes églises dItalie, on en re-
cueillit trois litres. En France, il y a plus de cinq cents dents de sainte Apolline.

Apollone. — Martyr du deuxième siècle. Bologne affirme posséder son corps et sa tête ; les carmes d'Evora en Pologne ont une seconde tête de ce saint;
Rome et Anvers montrent beaucoup de ses reliques. Apôtre». — A Notre-Dame de l'ile-sur-Lyon on montre les douze peignes des douze apôtres,

Arbres. — Sur le mont Luc en Italie se trouve un amandier planté par saint François d'Assise, qui pousse des feuilles portant des croix bien formées.—
Le buisson sur lequel saint François se roula est conservé près du jardin des Franciscains, à Gaëte. —Un coignassier planté par ce même saint donne des fruits
ortant les cinq plaies du Sauveur et se trouve chez les Franciscains de Rome.—Les dominicains de Fondi conservent un oranger jadis planté par saint Thomas
d'Aquin.—Autre oranger, de saint Dominlque,celui* là, à Sainte-Sabine de Rome. — Le figuier maudit par Jésus-Christ a été également conservé en Terre-
Sainte, ainsi que les oliviers qui ont vu la trahison de Judas : les noyaux des olives prises sur ces arbres préservent des maladies. — - On montre encore en
Terre-Sainte, le térébonthe sous lequel la Vierge se reposa en allant se purifier à Jérusalem ; un arbre qui s'abaissa pour lui faire de l'ombre sur la route
qu Grand-Caire ; le sycomore sur lequel monta Zachée pour voir J.-C. ;des cèdres duJLiban plantés par Dieu au commencement du monde ; le buisson ardent de
Moïse ; le chêne de Membrée sous lequel Abraham reçut la visite des trois anges lors do la destruction de Sodome. — Enfin, on a conservé des pommes de
Sodome.

Arche d'allliance.— Enterrée jadis sous le Mont Nébo, par ordre de Jérémle, l'arche d'alliance se trouve néanmoins à Rome, dans l'église de Saint-Jean-dc-
Lalran.

Arche de Noé. —Restée sur le mont Ararat après le déluge, celte arche y est encore, et des rell-gieux vendent des petites croix fabriquées avec le
bois de cette relique.

Athanase. — Evêque d'Escandrie, ami de saint Antoine. Son corps, surmonté d'une tête de carton, pour soutenir sa mitre, se trouve à Venise ; sa véri-
table tête est à Sérigny en Touraine; une autre, non moins véritable et toujours fraîche, est à Valvanera en Espagne. Rome possède une image miraculeuse
de la tête de Venise qui guérit les malades.

Augustin.-Célèbre évêque'd'Hippone ; son corps est à Pavie, et son coeur, arraché par un saint à un ange qui l'emportait, se trouve chez les Augustins
d'Allemagne.

Avit. — Abbé de Chateaudun au sixième siècle. Orléans possède son corps tout entier ; mais néanmoins Chateaudun a quelques-uns des petits os.


L. TAXIL

jueves, 9 de septiembre de 2010

Fromage de Femmes


LE FROMAGE DE FEMMES

A mon ami E. RAFFIAXI-

Nouvelle vache Io, la femme,
Dans ses deux tétons arrondis,
Peut, après le baiser de flamme,
Créer des fromages pourris.

Combinaison ingénieuse,
Au-dessus du ventre — taudis !
On pourrait, chose curieuse,
Traire des tétons rebondis.

Chaque femme aurait de la crème,
Leur lait sucré serait plus doux ;
Sous leur barbe de Polyphème,
On le boirait à deux genoux.

Puis, rassemblés dans une cuve,
Arrosés d'un peu de gluant.
Les fromages, dans cette étuve,
Prendraient un goût fort, sûrement.

On verrait les femmes, par bandes,
Brune, blonde, par les garçons,
Dans un coin gris des vastes landes,
Se faire sucer les boutons.

Quel bonheur pour les poitrinaires,
Quel progrès pour tous les humains,
Si l'on voyait des filles-mères
Presser les pointes de leurs seins.

Mais hélas ! ceci n'est qu'un rêve,
Ceci n'arrivera jamais ;
Toujours se perdra cette sève,
Cette sève des gros nénais !

Et cependant, jeunes fillettes,
Si votre lait valait de l'or,
Vous pencheriez vos brunes têtes,
Sur vos boules, naissant trésor.

Ceci ne serait plus un rêve,

Et le prix du lait baisserait,

A mesure que votre sève

Dans vos deux seins blancs monterait.

Le gouvernement, sur la femme,
Lèverait un franc par téton.
Qu'en pensez-vous, ma belle dame ?
Qu'en pensez-vous, mon beau garçon ?

Dorabel

martes, 7 de septiembre de 2010

Foutriade



Attention!... Je chante et les vits et les culs,
Les couilles et les cons, et les jeux de Vénus,
Et les chancres rongeurs, et la vérole affreuse,
Enfin les maux qu'on gagne en foutant une gueuse.
5
Ô toi, dieu paternel des lubriques amours,
Priape, à qui mon vit sacrifiera toujours,
Viens échauffer mes sens, viens embraser mon âme.
Et, pour peindre en beaux traits le sujet qui m'enflamme,
Prête-moi, pour pinceau, ton intrépide engin,
Et, pour encre, les flots de ton foutre divin!
11
Phœbé quittait les cieux. L'amante de Céphale
Ouvrait de ses doigts d'or la porte orientale.
Phœbus parait bientôt. Mais ses tremblants rayons
Dorent, comme à regret, les fiers sommets des monts.
Son char éblouissant sous la céleste voute
Parcourt avec lenteur sa lumineuse route.
Phœbus n'embrase plus: ses feux sont amortis:
Ce Dieu vient d'obtenir les faveurs de Thétis:
Dix fois il l'a foutue, et dix fois sa semence
En sortant à flocons a prouvé sa puissance.
Tant de coups toutefois ont affaibli ses sens,
Et Phœbus sous les cieux se traine à pas pesants.
23
Cependant les humains, à sa pâle lumière,
Entr'ouvrent en bâillant une rouge paupière.
Tous sortent de leur couche, et volent aux travaux
Qu'ils s'étaient préparés au moment du repos.
27
Viferme, l'ancien chef d'une île que les ondes
Vomirent tout à coup de leurs grottes profondes,
Se dirige à grands pas sous le feuillage épais
Où déjà l'attendaient tous ses anciens sujets.
C'est là qu'ils vont nommer pour chef de leur milice
Celui qui d'un rectum foutra mieux l'orifice.
Viferme au même instant a prononcé ces mots:
34
« Depuis que nous vivons, sur la face des flots
» L'astre majestueux d'où nous vient la lumière,
» Vingt-cinq fois a rempli son annale carrière.
» Nous avons vingt-cinq fois élu pour gouverner
» Ceux qui dans nos combats surent le mieux piner.
» Leur règne avec l'année a toujours eu son terme.
» C'est hier qu'a fini le règne de Viferme.
» Oui, déjà, compagnons, un an s'est écoulé;
» Depuis que ma flamberge a si bien enculé;
» Depuis que j'ai vaincu Foussicoup, Donnedousse,
» Roidengin, Vibandant, Fierfouteur, Onzepouce,
» Tous autrefois vos chefs, et dont les vits membrus
» Foutent jusqu'à sept fois le plus étroit anus.
» Je les vois: leur vigueur à ce discours augmente.
» Leurs vits lèvent déjà leur tête menaçante...
» Allons, plus de retard: foutons, foutons, amis,
» Au plus ardent fouteur jurons d'être soumis. »
51
Il dit, et ce serment que le peuple répète,
Aux vits ouvre la lice en guise de trompette.
53
Ô fortunés humains! Gais et francs enculeurs!
Non, les femmes n'ont jamais causé vos douleurs.
Non jamais, peuple heureux! de puantes matrices
N'ont offert à tes vits leurs mortels précipices.
Non, tu ne connais point ce sexe trop pervers
Dont les cons vérolés dépeuplent l'univers.
Né d'un enchantement, d'un céleste miracle,
De tétons allaitants tu n'eus point le spectacle.
Et relégué tout seul sur des bords inconnus,
Tu ne fous d'autres trous que le trou de l'anus.
63
Le peuple cependant baisse le testicule,
Lève un vit, tend un cul, se baisotte et s'encule.
Tout est en mouvement. Les uns sur le gazon
Donnent des coups de ventre et des coups de plastron,
Les autres, mieux placés sur d'humaines échines,
Donnent, en soupirant, des coups de culs, de pines.
Ici c'est Foussicoup, qui, dans un fondement,
Seringue les bouillons de son foutre écumant;
Couillemorte plus loin verse un foutre à la glace;
Vimollet, près de lui, semble demander grâce;
Mais au fond du rectum, Viferme jouissant,
Pour la seconde fois lance un germe bouillant.
Onzepouce le voit: son long engin enrage,
Et sa liqueur enfin s'est ouverte un passage.
Il soupire, et bientôt, reprenant sa vigueur,
Son vit enfonce encore un gros postérieur.
Vibandant quatre fois a perdu sa semence,
Mais, déjà las de foutre, il tombe en défaillance.
Onzepouce le suit. Après trois coups fameux
Roidengin affaibli, pâle, tombe avec eux.
Fierfouteur, dont le vit soudain devient mollasse,
En frémissant de honte abandonne la place.
Et Donnedouce enfin, ne pouvant enculer,
Par la main d'un ami gaîment se fait branler.
87
L'imprudent! Juste ciel! s'oser branler la pine!
Hélas! il ne sait pas qu'il cause sa ruine,
Et qu'en branlant sa verge il fait naître en ses flancs
Un poison qui le traîne au cercueil à pas lents.
91
Les autres champions confessent leur défaite:
Un coup seul tous les ans les fait battre en retraite.
Mais le fougueux Viferme et le fier Foussicoup
Tirent en ce moment leur cinquième coup.
Leurs vigoureux engins sont les seuls qui disputent
Le sceptre pour lequel au fond des culs ils luttent.
Viferme a déchargé. Rien n'abat sa vigueur.
Et sans sortir du trou qu'inonde sa liqueur,
Sa broquette rebande et refout le derrière
Qu'elle a déjà cinq fois humecté de matière.
Foussicoup essoufflé, lime et décharge encor,
Mais succombant enfin sous un pénible effort,
Il cesse de bander, il se pâme, et sa pine
Sort d'un cul dans lequel en vain elle s'échine.
Viferme alors versait en de jaunes parois
Le foutre qui le va mettre au rang des rois.
Puissant et noble foutre! oui, c'est toi seul qui nommes
Viferme souverain de ces enculeurs d'hommes!
C'est toi qui sur ton vit roide et victorieux
Fais poser aujourd'hui des lauriers glorieux!...
Oui, ce vit est orné d'une double couronne.
Viferme à tous les yeux l'expose sur un trône.
Ainsi le veut la loi, bientôt tous les vaincus
Viennent baiser ce vit, savonnette des culs.
Vimollet, le dernier, vers lui se précipite...
Ô surprise! ce vit qu'un vit mollasse irrite
Rappelle tout à coup sa force et sa roideur,
Et casse une des dents du pétulant baiseur.
Vimollet se résigne, et loin qu'il en soupire,
Avec tous ses amis, ce vrai sage en sait rire.
121
Mais le signal se donne: à de nouveaux plaisirs
Ce peuple maintenant occupe ses loisirs.
Enfin n'en pouvant plus, tombant de lassitude,
Chacun des enculeurs cherche la solitude,
Et couché mollement sur la feuille des bois,
Ronfle tout aussi bien que nos indolents rois.

L. A. L
(serait-ce Lamartine?)

lunes, 6 de septiembre de 2010

Démonialité




Mais, demandera-t-on aux Auteurs, comment se fait-il que le Démon, qui n'a pas de corps, ait cependant avec l'homme ou la femme un commerce charnel? Ils vous répondent tout d'une voix que le Démon emprunte le cadavre d'un autre être humain,
mâle ou femelle, suivant le cas, ou bien qy'il se forme avec d'autres matières un corps à l'aide duquel il s'unit à l'homme. Et lorsqu'il prend aux femmes la fantaisie de concevoir des œuvres du Démon (ce qui n'a lieu que • du consentement et suivant le désir exprès desdites femmes), le Démon se transforme en succube femelle, et juncta homini semen ah eo recipit; ou bien, il provoque chez cet homme, dans son sommeil, quelque rêve lascif suivi de pollution, et semen prolectum in suo nativo calore, et cum vitali spiritu conservat, et incubando fœmina infert in ipsius matricem, d'où résulte la conception. C'est là ce qu'enseigne Guaccius, livre I, châp. i2, en apportant à l'appui de sa thèse une foule dé citations et d'exemples empruntés à divers Docteurs.

25. D'autres fois aussi le Démon, soit incube, soit succube, s'accouple avec des hommes ou des femmes dont il ne reçoit rien des hommages, sacrifices ou offrandes qu'il a coutume d'imposer aux Sorciers et aux Sorcières, comme on l'a vu plus haut. C'est alors simplement un amoureux passionné, n'ayant qu'un but, un désir : posséder charnellement la personne qu'il aime.

Il y a de ceci une foule d'exemples, qu'on peut trouver dans les Auteurs, entre autres celui de Menippus Lycius, lequel, après avoir maintes et maintes fois paillarde avec une femme, en fut prié de l'épouser; mais un certain Philosophe, qui assistait au repas de noces, ayant deviné ce qu'était cette femme, dit à Menippus qu'il avait affaire à une Compuse, c'est-à-dire à une Diablesse succube : aussitôt notre mariée de s'évanouir en gémissant Lisez là-dessus Cœlius Rhodiginus, Anltq.y livre XXIX, chap. 5. Hector Boethius, Hisi, Scot., raconte aussi le cas d'un jeune Écossais qui, pendant plusieurs mois, reçut dans sa chambre, quoique les portes et fenêtres en fussent hermétiquement fermées, les visites d'une Diablesse succube, de la plus ravissante beauté; caresses, baisers, embrassements, sollicitations, cette Diablesse mit tout en œuvre ut secum coiret : ce qu'elle ne put toutefois obtenir de ce vertueux jeune homme.

On peut lire encore nombre d'exemples de femmes sollicitées au coït par le Démon incube, et qui, si elles répugnent d*âbord à sauter le pas, se laissent bientôt fléchir par ses prières, ses larmes, ses caresses; c'est un amoureux fou, il faut lui céder. Et quoique ceci résulte parfois des maléfices de quelque sorcier, qui emploie le Démon comme intermédiaire, il n'est point rare cependant que le Démon agisse pour son propre compte, comme l'écrit Giiaccîus; et ce n*est pas seulement aux femmes qu'il s'attaque, mais aussi aux juments ; sont elles dociles à ses désirs, il les accable de soins, de caresses, il tresse leur crinière en une infinité de nœuds inextricables; mais si elles résistent, il les maltraite, les frappe, leur donne la morve, et finalement les tue, comme il est constaté par l'expérience de chaque jour.

SINISTRARI

domingo, 5 de septiembre de 2010

The Seed of Man



Of the Seed of Man or Beasts.

How, and of what cometh the seed of man?

There are diverse opinions of philosophers and
physicians on this point. Some say it is a superfluous
humour of the fourth digestion; others say, that the seed
is pure blood flowing from the brain, concocted and
whitened in the testicles, and some again say it is the
superfluity of the second or third digestion; but because
sweat, urine, spittle, phlegm, choler, and the like,
Aristotle says, the seed is always the superfluity of the
last nutriment, that is of blood dispersed throughout the
body, and comes chiefly from the heart, liver, and brain:
an argument of this is, because those parts are greatly
weakened by casting seed, and therefore it appears that
carnal copulation is not good. But some think this to be
true by over-vehement practice in this act; but
moderately used, it is very wholesome, as was said
before.

Why is a man's seed white, and a woman's red?

It is white in men by reason of his great heat and
quick digestion, because rarefied in the testicles; but a
woman's is red, because it is the superfluity of the
second digestion, which is done in the liver. Or else we
may say, it is because the terms corrupt the undigested
blood, and hath its colour.

Doth the seed of man come from the parts of the
body, or from the humours?

Some say from the parts of the body, and that we
prove, because we find a lame man begets a lame child;
and if the father hath a scar, the child hath one also,
as Aristotle alleges, Lib. de Animal, which could not be
if the seed did not fall from the parts of the body. Some
say it comes from the humours, by reason it is made of
the last nutriment, and that is no part but a humour. As
for lameness or scars, that proceeds from the imagination
of the mother at the time of carnal copulation, as
Aristotle saith, Lib. de Generat. Animal.

How comes the imagination of the mother to bring
forth a blackamore, as Albertus Magnus reports of a
queen, whoa in the act of carnal copulation, imagined a
black being printed, and in her sight?

Avicen says, the imagination of a fall makes a man
fall, and the imagination of a leprosy makes a man a
leper. So in this the imagination is above the forming
power and therefore the child born followeth the
imagination, and not the power of forming and shaping,
because it is weakest.

Doth the man's seed enter into the substance of the
child?

The seed of both father and mother go into the
substance of the child in the womb, as cream goeth to the
substance of the cheese. Yet this opinion doth not seem
to be of force, therefore, according to our author, and
other philosophers we say the seed doth not go into the
substance of the child; and it is proved thus, because
that so the matter and the efficient cause should be all
one, which is against the philosopher. The consequence is
good, because seed is the efficient cause of the house,
and therefore is not the material cause of the child.
This is proved another way: As there is the self-same
material cause of nourishment and generation, 2 de Anima,
so we have our being and nourishment of the same matter;
but the seed cannot be the material cause of nourishment,
according to Averrois, therefore not of the being: and as
both seeds are shut up in the womb, so that of the man
disposeth and prepares the woman's to receive the form,
perfection, or soul; which being done, it is converted
into a humidity that is breathed out by the pores of the
matrix.

How comes females to have monthly courses?

Because they are cold in respect of men, and because
all their nourishment cannot be converted into blood, a
great part whereof turns to menses, which are monthly
expelled; I mean every woman in health, and of thirteen
years old, seldom before; nay, some distempered women
have them not at all.

For what reason do they not come down before
thirteen?

Because young women are hot and digest all their
nourishment, therefore have them not before that age.

For what reason do they leave off at fifty?

Some answer that old women be barren, and therefore
they cease; but a better answer is that then nature is
weaker in them, and therefore they cannot expel them by
reason of weakness; there is great store of immundicities
bred in them, which lies in a lump; this makes them
troubled with coughs and other infirmities. Men should
refrain their use at those times.

Why have not breeding women the menses?

Because that then they turn into milk, and into the
nourishment of the child; for if a woman with child have
them, it is a sign she will miscarry.

Why are they termed Menstrua, from the word mensis,
a month?

Because it is a space of time which measures the
moon as she ends her course in twenty-nine days and
fourteen hours. Now the moon hath dominion over most
things, and by reason the menses are humid, they are
called menses profluvium; for moist things increase and
decrease as the moon does.

Why do they continue longer with some than others,
as with some six or seven, but commonly with all three
days?

The first are colder, therefore they increase most
in them, and consequently are longer in expelling; other
women are more hot, and therefore they have fewer, and
are soon expelled.

Where are the terms retained before they run?

Some say in the matrix or womb; but Averrois says,
the matrix is the place for the generation, and that
those terms further not generation at all. Therefore he
asserts, that there are certain veins about the back-bone
which retain them; a sign of which is, those women at
that time have great pains in their back.

Whether are the menses which are expelled, and those
which the child is engendered of, all one?

No, because the one are unclean, and unfit for that
purpose, but the other very pure and clean, therefore
fittest for generation.

Why doth those got with child when they have the
terms upon them bring forth weak and leprous children?

Because they are venomous; so the cause appears in
the effect, as philosophers say the effect carrieth the
likeness or the cause; therefore such a child must needs
be ill disposed of body.

Why hath not women these at one and the same time,
but some in the new moon, some in the full, and others at
the wane?

By reason of their several complexions; and though
all women (in respect of men) are phlegmatic, yet some
are more sanguine than others, some more choleric; and as
months have their quarters, so have women their
complexions, the first sanguine, the second choleric. One
of a sanguine complexion hath her terms in the first
quarter, a choleric in the second, a melancholy in the
third, and so in the rest.

Why have the sanguine theirs in the first quarter?

Because, saith Galen, every such thing added to such
a thing doth make it more such: therefore the first
quarter of the moon increaseth blood in a sanguine
complexion, and then she expels it.

How do they come in the end of the month?

Because most women then are phlegmatic, and the last
quarter is phlegm. Or else it proceeds from defect, and
therefore cold works do then multiply the matter, and so
multiplied, is then expelled.

How happens pain and grief at that time?

Because it is like the pain of the stranguary, in
making water drop by drop: for the stranguary, by reason
of the drink undigested, offends the subtile passage of
the urine, as happens after bathing; so the menses,
undigested and of an earthly substance, hurt the passage
by which they go.

Why do women easily conceive after their menses?

Because the womb being cleaned, they are better
prepared for conception.

Why do women look pale when they are upon them?

Because then the heat goes from the outward parts of
the body to the inward, to help nature and expel their
terms, which depravation of heat doth cause a paleness in
the face. Or else it is because that flux is caused of
raw humours which when they run they make the face
colourless.

Why do they at that time abhor their meat?

Because nature labours more to expel their terms
than digest, and therefore if they should eat, it would
remain raw in the stomach.

Why are some women barren and cannot conceive?

According to physicians, for divers reasons; first,
because it proceeds sometimes of the man, who may be of a
cold nature, so his seed is unfit for generation;
secondly, because it is waterish, and so doth not stay in
the womb; thirdly, by reason the seed in them both has
not a like proportion, as if the man be melancholy and
the woman phlegmatic; for it is evident in philosophy,
that the agent and the patient ought to have the same
proportion, else the action is hindered.

Why do fat women seldom conceive with child?

Because they have a slippery womb, and the seed will
not stay in; or else because the mouth of the matrix is
very straight, and the seed cannot enter in, or if it
does, it is so very slowly that it grows cold in the mean
time, so is unfit for generation, and is dissolved into a
fleshy substance.

Why do those of very hot constitutions seldom
conceive with child?

Because the seed in them is extinguished or put out
as water cast into fire; wherefore we find, that women
who vehemently desire the flesh seldom conceive with
child.

Why are whores never with child?

By reason of diverse seeds, which corrupt and spoil
the instruments of conception, for it makes them so
slippery that they cannot retain seed. Or else it is
because one man's seed destroys another, so neither is
good for generation. Albertus says, the best thing to
help conception is to take the matrix of a hare beat to
powder, and so put in drink.

Why have some women long and slender children, and
others short and thick?

Because, as Galen and Averrois say, the child is
formed according to the dimensions of the womb:
wherefore, because some women have a long and narrow
womb, their children are long and slender, others, on the
contrary, short and large, therefore their children be
short and thick.

For why doth a woman conceive twins?

According to Galen, because there are several cells
or receptacles in the womb, wherefore they may naturally
have so many children at once; as there falls seed in
those cells: there are three in the right side and three
in the left: in the right side boys are engendered; in
the left girls; and in the midst of these cells or
chambers there is another where the ancients assert
hermaphrodites to be engendered: if a woman should have
more than two children at once, it should be rather
miraculous than natural.

Why are twins but half men, and not so strong as
other men?

By reason the seed which should have been for one is
divided into two, and therefore they are weakly, and in
truth do not often live long.

Aristotle`s Masterpiece

viernes, 3 de septiembre de 2010

Poétique du coït




Le tissu érectile , ce tissu qui forme en totalité le gland, les corps caverneux , le clitoris , et compose en grande partie les petites et les grandes lèvres , le vagin , etc. , appelle à lui et retient le sang, se gonfle de tout ce qu'il peut en contenir, se durcit et s'étend au plus qu'il puisse le faire. En môme temps , le sens génital franchit avec rapidité tous les degrés de l'exaltation , déborde les organes qui lui servent ordinairement de limites, s'épanche sur les autres, et
se grossit de toute la sensibilité qu'il y trouve.

Bientôt il arrive à des proportions qu'il ne peut plus ni dépasser, ni conserver : alors la convulsion s'empare de tout ce qui est muscle, fibre motrice dans l'appareil générateur : les vésicules séminales, les muscles qui entourent l'urètre, ceux qui s'attachent à l'anus, se contractent avec violence , et le sperme , cette liqueur dont la perte épuise même quand elle se fait sans émotion , est convulsivement expulsé.

Après ce dénouement , la scène change , et l'état que l'appareil générateur présente vient témoigner, comme un champ de bataille après une action meurtrière, de la grandeur du sacrifice. Ces organes , tout à l'heure si vivans , sont maintenant froids et flétris. Ces bourses, qui s'étaient presque effacées, sont devenues flasques et pendantes. Plus d'érection : un gonflement mollasse , et comme pourrait le présenter un membre malade , est tout ce qu'il en reste. A l'exaltation du sens vénérien a succédé un sentiment de torpeur, de fatigue , de cuisson, qui fait redouter ces mêmes attouchemens dont on était si prodigue. Une sorte de paralysie a remplacé les secousses convulsives ; enfin , ce serait vainement que de l'imagination et du geste on solliciterait de nouvelles ardeurs : le foyer s'est aussi vite refroidi qu'éteint ; on ne pourrait plus y agiter que des cendres.

Pendant ce tumulte, et après cette crise, l'état général du sujet est en tout conforme à celui de l'appareil générateur. Il est évident que l'un est le produit de l'autre. Ainsi le visage rougit,le cou se gonfle, les veines se remplissent, la
peau devient brûlante et se mouille de sueur, la respiration est haletante , le cœur bondit dans la poitrine ; c'est enfin un état de fièvre qui autoriserait presque à placer Pacte vénérien parmi les maladies. En même temps, les centres nerveux, le cerveau, le cervelet, la moelle épinière , éprouvent une impression telle , que je ne sache pas qu'ils puissent en ressentir de plus forte.

Le sujet, j'allais dire le malade, cesse d'être obsédé de l'idée fixe que lui suscitait l'éveil du sens vénérien : il ne songe plus aux moyens de le satisfaire, il y travaille. A mesure que l'œuvre avance , l'intelligence s'efface. Un moment arrive où elle n'est plus assez forte, même pour délirer . Alors sentir, recueillir les mille et une sensations qui s'élancent du foyer commun et pétillent de toutes parts, est la seule occupation de l'ame, la seule dont elle soit capable. La volonté est suspendue. Ce n'est plus à elle , mais à des centres nerveux fortement irrités, que les muscles appartiennent. Aussi le tronc, les membres sont-ils agités de mou vemens et de secousses involontaires. Ce désordre s'accroît encore, parvient au comble quand la crise finale arrive , quand la convulsion Libératrice s'empare des organes générateurs. En ce moment, c'est une épilepsie , un tétanos. Les yeux disparaissent, la bouche écume, les membres se tordent, le tronc se raidit , le cou se renverse : il y a enfin ce qu'on regarderait comme un. accès violent de maladie , si le principe et la fin de cet état n'étaient connus.

Mais le voici venu ce moment où l'appareil génital, ayant atteint son but, quitte la partie, abandonnant le reste du corps aux blessures qu'il lui a faites. Considérez l'individu qui vient de se mutiler ainsi : sa face est décolorée; il a les paupières entr'ouvertes et les regards incertains. S'il veut soulever ses membres , il les trouve lourds, engourdis, sans force et comme paralysés. Son corps ne lui rapporte que des sensations de malaise, de douleur.

Sa tête lui fait mal ; il souffre partout et se dit brisé, meurtri. S'il cherche à recueillir quelques idées , s'il essaie son intelligence , il la trouve embarrassée, paresseuse et, comme ses membres, incapable du moindre effort.

L'ouïe est obscure, la vue est trouble, les sens extérieurs, enfin, n'apportent à son cerveau que des impressions incomplètes. Ce sexe , cet individu, ces formes, dont le souvenir, dont l'aspect occupaient son esprit et embrasaient son cœur, n'ont plus d'attraits ; même il s'étonne de leur en avoir trouvé , et serait presque disposé à voir en eux des qualités contraires. L'âme dominée par le sentiment intérieur de fatigue , d'épuisement, que tous les points de l'économie lui envoient , se laisse aller à une sorte de langueur, de tristesse , de découragement , et même de dégoût, que des gens industrieux a se donner le change appellent une douce mélancolie. Ajoutez la faiblesse des battemens du cœur, la petitesse du pouls, l`affaissement des veines, la coloration livide des paupières, et vous aurez une idée assez exacte de l'état qu'on observe après l'acte vénérien.

Mais ce tableau, comme celui que j'ai tracé de l'état d'éveil , est loin d'être complet, bien que j'aie présenté les choses dans leur plus grande intensité , afin qu'on en saisît mieux toutes les circonstances. Il faudrait, pour que rien n'y manquât, qu'il comprît en même temps que tout ce qu'on voit,tout ce qui est et qu'on ne voit pas..."


Deslandes

Nanismes




Les nains ont de tout temps occupé une grande place dans les légendes. Les Grecs avaient leurs Pyymées qu'ils plaçaient en Thrace, dans l'Inde ou en Ethiopie, au gré de leurs fantaisies, et qui n'avaient qu'un pygmé, c'est-à-dire 1 pied grec 1/8 ou 34 centimètres de hauteur. Ils coupaient les épis avec des cognées et avaient dans les grues de redoutables ennemis. Us voulurent une fois attaquer Hercule endormi, mais le héros les mit dans sa peau de lion et les porta à Eurysthée. Vingt siècles plus tard Swift devait s'inspirer de cette légende pour composer son Gulliver. Les Myrmidons sont de même famille. Jupiter les avait fait naître des fourmis de l'île d'Égine après le déluge de Deucalion.

Les Romains héritèrent des fables des Grecs et en ajoutèrent de nouvelles. Pline le naturaliste place sur les bords du Gange les Spitltamiens, qui n'excédaient jamais la hauteur de trois palmes (Spithama). La mythologie des peuples du nord n'est pas moins féconde sur le sujet qui nous occupe. Vermisseaux nés d'Ymer, leurs nains doivent peut-être leur origine, ainsi que le conjecture Walkenaer, à la comparaison qui s'établit primitivement, entre la haute stature des Norvégiens et Suédois et la taille exiguë des peuplades septentrionales telles que les Lapons, c'est-à-dire, entre les envahisseurs aryens de la presqu'île Scandinave et les aulochthoncs de cette contrée.

Un corps petit et contrefait, des traits repoussants s'alliaient, dans les idées de nos pères, au moyen âge, avec la malice et la méchanceté. Tous les nains passaient et passent jusqu'à un certain point, encore pour colériques, envieux, méchants et inconstants. L'auteur anonyme des « Gestes de Cliarlemagne » traçant le portrait d'un personnage légendaire, Pépin bâtard de l'empereur qui trahit son père, ne manque pas de le représenter nain et bossu. Il est presque superflu d'ajouter.que cette croyance populaire n'a de fondé que la susceptibilité et partant l'irritabilité que présente le caractère de tous les malheureux qu'une difformité quelconque distingue, à leur préjudice, du reste des hommes.

Malgré les défauts réels ou supposés qu'on leur prêtait, les nains devinrent à la mode à la cour et dans les châteaux féodaux. Comme les dames de l'ancienne Rome, nos belles châtelaines aimaient à se faire suivre d'un nain. Les rois de France et les plus grands seigneurs partageaient leur faveur entre leur nain et leur fou. Il en fut ainsi jusqu'au règne de Louis XIV, qui supprima la charge de nain du roi. Mais vers la même époque, les autres cours de l'Europe ne goûtaient pas de plaisirs aussi raffinés que la brillante société des salons de Versailles et les nains étaient plus que jamais en crédit à Pélersbourg, à Londres cl même à Rome. « Je me souviens, dit Rlaise de Vigénère, de m'ètre trouvé l'an 1556 à Rome en un banquet du feu cardinal Vilelli, où nous fûmes tous servis par des nains jusqu'au nombre de 54, de fort petite stature, mais 1j plupart contrefaits et difformes. » Un personnage fameux de cette époque fut Jeffery Iludson, né en 1619 et qui fut présenté à 8 ans dans un pâté par 1* duchesse de Ruckingham à la reine Henriette, femme de Charles 1" d'Angleterre. A 30 ans il n'avait que 18 pouces de haut ; mais à cet âge il commença à grandir et finit par atteindre dans sa vieillesse la taille de 3 pieds 9 pouces anglais.

Pierre le Grand, tsar de Russie, avait une égale passion pour les nains et pour les fous. C'est ce que nous révèlent les curieuses et récentes éludes de M. de Choubinski, sur les nains à la cour de Russie. L'année 1710, à l'occasion du mariage d'une princesse de sa famille, il voulut célébrer parallèlement en grande pompe les noces de son nain favori Epliime Yalkoff, avec la naine de la princesse Preskovie Theodorovna. Soixante-douze nains et naines formèrent le cortège d'honneur des fiancés, qui furent mariés en présence de la cour, le tsar tenant lui-même la couronne nuptiale au-dessus de la tête de la mariée. Le plus intéressant pour nous est de connaître le sort ultérieur des nouveaux époux. La jeune naine mourut à la suite de couches laborieuses, et dès lors tous les mariages entre nains furent prohibés en Russie. Le nain lui-même mourut peu de temps après.

Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales
Par Raige-Delorme (Jacques, M.),A. Dechambre,Léon Lereboullet,L. Hahn